Affichage des articles dont le libellé est poèmes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est poèmes. Afficher tous les articles

6 juin 2023

Et naît le mot / Y nace la palabra

 

Paula Ensenyat, Palma de Mallorca, 1973.

(Cuestión de piel, Ruleta Rusa Ediciones 2016)



En el local vacío

compartimos cerveza

el sombrero y yo.


Dans le local vide

nous partageons une bière

le chapeau et moi.


Ola, salitre y mantra:

estalla la espuma

y nace la palabra.


Vague, salpêtre et mantra:

explose l’écume

et naît le mot.

 

                            http://www.peinetapintxos.com/restos-de-salitre/


Una nube

atravesada por un rayo de sol;

parto de luz.


Un nuage

traversé par un rayon de soleil;

accouchement de lumière.


Trad: Colo

10 juin 2022

S'énerver / Enojarse

 

En relisant des poèmes de mon propre blog, certains totalement oubliés comme 

celui-ci publié en 2015, féministe si vrai et amusant, d'une contemporaine de 

Gioconda Belli, Ana María Rodas.(Guatemala 1937)


Le poème en espagnol et sa belle traduction je les ai trouvés ici


 

                          
                                          Jennifer Walters is ready to SMASH! | Foto: Marvel Studios 

 

 

                               Miss Hulk





Je suis une femme incroyable

                  quand je m’énerve
 

                  je grandis


                  je deviens verte

                  je déchire tout

en dedans.

                  Bill Bixby

                  fait tout cela

mais 
 
lui

c’est

un homme

il le fait
                 en dehors. 

 
 


                             Ms. Hulk


Soy una mujer increíble
           
           cuando me enojo
           
           crezco
            
        me pongo verde
          
           desgarro todo

adentro.
            
           Bill Bixby
         
           hace todo eso
pero

él

es

hombre

lo hace
 
           a fuera.



Nota: Bill Bixby, si vous l'ignoriez est l'acteur qui joue Hulk / el el actor 

que representa a Hulk

 


13 avr. 2021

L'éternel signe de la danse / El eterno signo de la danza

 

Nancy Morejón (Cuba 1944- )

Biograpie : https://www.marche-poesie.com/morejon/

Biografía: https://www.isliada.org/poetas/nancy-morejon/



Peut-être, mais peut-être pas, avez-vous lu ou entendu son poème le plus connu : Femme Noire. Fort attachée aux origines africaines des siens, elle est la voix des ancêtres qui souffrirent l’esclavage et atterrirent à Cuba ou ailleurs. Ce poème, si vous le lisez, visualise des images très fortes. Le ton y est intense et courageux.

Tal vez, o tal vez no, habéis leído o oído su poema más conocido: Mujer Negra. Muy ligada a los orígenes africanos, es la voz de sus ancestros quienes sufrieron por esclavitud. El poema visualiza imágenes muy fuertes y tiene un tono intenso y valiente. 

 

Billet modifié le 15-4-2021.

 

Femme Noire

Je continue de respirer l'écume de la mer qu'on me fit traverser.

La nuit a disparu de ma mémoire

mais l'océan lui-même ne pourrait s'en souvenir.

Pourtant je n'oublie pas le premier pélican que j'aperçus.

Les nuages, hauts, comme d'innocents témoins oculaires.

Je n'ai pas oublié, je crois, mon rivage perdu ni la langue de mes ancêtres.

 

On m'a laissée ici et c'est ici que j'ai vécu.

C'est pour avoir travaillé dur

que je suis née ici une seconde fois.

Grande fut l'épopée mandingue qu'alors je tentai d'évoquer.

 

Je me suis révoltée.

 

J'ai brodé la casaque de Mon Maître et je lui ai donné un fils,

mon fils, qui n'a jamais porté de nom.

Et Mon Maître a péri aux mains d'un respectable lord anglais.

 

Je suis partie.

 

Dans ce pays on m'a frappée, nez contre terre, à coups de fouet.

Mes rames ont fendu les eaux de toutes ses rivières.

Sous son soleil j'ai semé et j'ai récolté ce qu'on refusait à ma bouche.

Je n'avais pour maison que la bâtisse des esclaves

construite avec les pierres apportées par mes mains

sans que je cesse de chanter au rythme naturel des oiseaux.

 

Je me suis rebellée.

 

Sur cette terre j'ai palpé le sang humide

et les os pourris de tant d'autres

amenés ici, ou ailleurs, comme moi.

Je n'ai plus jamais rêvé de la route de Guinée.

Était-ce la Guinée ? Ou le Bénin ? Madagascar ? Ou le Cap-Vert ?

 

J'ai travaillé plus dur encore.

J'érigeais avec plus de foi mon chant millénaire et mon espoir.

Je préparais mon propre monde.

 

Je me suis enfuie dans les bois.

 

J'eus pour liberté le camp retranché

avant de chevaucher avec l'armée de Maceo.

Il me fallut attendre un siècle

pour qu'après de mes descendants,

du haut d'une montagne bleue

 

nommée la Sierra Maestra

 

je descende en finir avec l'argent, les usuriers,

les généraux et les bourgeois.

 

J'existe désormais : aujourd'hui pour la première fois nous possédons et nous créons.

 

Il n'est plus rien qui ne soit nôtre.

Nôtre est la terre.

Nôtre la mer, nôtre le ciel.

Nôtres, la magie, les chimères.

Mes frères, mes égaux, je vous vois danser

autour de l'arbre que nous avons planté pour le communisme.

Et dont le bois prodigue maintenant retentit.

 

 

traduction de Claude Couffon issue de son anthologie bilingue Poésie cubaine du XXe siècle (1997)


              -------------------------------------



Éloge de la danse

Nancy Morejón.


Le vent souffle

Comme un enfant

Et les airs halètent

Dans la jungle, dans la mer.

Avec le vent,

Tu souffles sur la flamme froide:

Voiles de lune, tu souffles toi

Et les fleurs et la mousse

Battent dans le vent.

Et le corps

Au fil de l’eau

Au fil du vent

Dans l’éternel signe de la danse.


(Trad: Colo)


 

                                Santiago Ríos (Costa cercana a La Habana, acuarela)

                                                   http://www.santirios.com/Espannol/ViajeCuba.html

 

Elogio de la Danza

A Leo Brouwer

El viento sopla
Como un niño
Y los aires jadean
En la selva, en el mar.
Entras y sales
Con el viento,
Soplas la llama fría:
Velos de luna soplas tú
Y las flores y el musgo
Van latiendo en el viento.
Y el cuerpo
Al filo del agua
Al filo del viento
En el eterno signo de la danza.






17 juin 2020

Emily



Voici le dernier billet, c’est promis;-), sur les portraits de Femmes de E. Galeano. En quelques mots il nous parle d’Emily Dickinson, la voici accompagnée de deux courts poèmes.
Aquí va la última entrada, lo prometo;-), sobre retratos de “Mujeres” de E. Galeano. En pocos palabras nos habla de Emily Dickinson, lo he acompañado de dos breves poemas suyos.



Emily

C’est arrivé à Amherst, en 1886
Quand mourut Emily Dickinson, la famille découvrit mille huit cents poèmes gardés dans sa chambre.
Sur la pointe des pieds elle avait vécu, sur la pointe des pieds elle écrivit. Elle ne publia pas plus de onze poèmes durant toute sa vie, presque tous anonymes ou signés sous un autre nom.
De ses ancêtres puritains elle hérita l’ennui, marque de distinction de sa race et de sa classe: interdit de se toucher, interdit de se dire.
Les hommes faisaient de la politique et des affaires et les dames perpétuaient l’espèce et vivaient malades.
Emily vécut la solitude et le silence. Enfermée dans sa chambre, elle inventait des poèmes qui violaient les lois, les lois de la grammaire et les loi de son propre enfermement, et c’est là que chaque jour elle écrivait une lettre à sa belle-sœur, Susan, la lui envoyait par courrier, bien que vivant dans la maison à côté.
Ces poèmes et ces lettres fondèrent son sanctuaire secret, où ses douleurs cachées et ses désirs interdits voulurent être libres.
(Trad:Colo)


EMILY
Ocurrió en Amherst, en 1886.
Cuando Emily Dickinson murió, la familia descubrió mil ochocientos poemas guardados en su dormitorio.
En puntas de pie había vivido, y en puntas de pie escribió. No publicó más que once poemas en toda su vida, casi todos anónimos o firmados con otro nombre.
De sus antepasados puritanos heredó el aburrimiento, marca de distinción de su raza y de clase: prohibido tocarse, prohibido decirse.
Los caballeros hacían política y negocios y las damas perpetuaban la especie y vivían enfermas.
Emily habitó la soledad y el silencio. Encerrada en su dormitorio, inventaba poemas que violaban las leyes, las leyes de la gramática y las leyes de su propio encierro, y allí escribía una carta por día a su cuñada, Susan, y se la enviaba por correo, aunque ella vivía en la casa de al lado.
Esos poemas y esas cartas fundaron su santuario secreto, donde quisieron ser libres sus dolores escondidos y sus prohibidos deseos.
En Mujeres (Siglo XXI), página 174.
  


Poème 288 


Je suis Personne! Qui êtes-vous?
Êtes-vous —Personne — vous aussi?
Alors nous sommes deux.- Mais silence!
On nous chasserait —vous savez!



Que c'est pénible d'être— Quelqu'un!

Que c'est commun —telle une Grenouille-

De dire son nom —sans cesse—

Au Marais qui admire!

-----------------------
¡Yo no soy Nadie! ¿Quién eres tú?
¿Tampoco eres Nadie tú?
Ya somos dos - ¡Pero no lo digas!
Ya sabes, luego se percatarían.

¡Qué terrible ser - Alguien!
¡Qué público decir tu nombre

Cual Rana ‑ todo el santo día –
Para que un
Pantano se asombre!




Poème 249

Folles nuits —Folles nuits!
Si j'étais avec toi
De folles nuits seraient
Notre luxure!

Futiles —les vents—
Pour un Cœur au port—
Plus de Boussole—
Plus de Carte!

Ramant dans l'Eden—
Oh! la mer!
Si je pouvais amarrer —ce soir—
En toi!

¡Noches locas-Noches locas!
Si estuviera contigo
Serían esas noches
Nuestro Gozo sin fin.

Fútiles- los vientos
Para un corazón al puerto-
Nada de Brujulas-
Nada de Mapas!
 
¡Remando al Paraíso!
¡Oh este mar!
¡Si pudiera anclar en Ti-
Esta noche!


 

19 janv. 2020

Le silence est ma voix / El silencio es mi voz


Après “Sagesse de l’herbe” que j’avais tant aimé, je découvre “Journal d’une pierre” d’Anne Le Maître.

https://alm-bleudeprusse.blogspot.com/
 

Comme un cahier très soigné à emporter avec soi, à chaque page un court texte poétique et une illustration en noir encre, gris et blanc réalisée par elle-même. L’ensemble est des plus réussis.


Diario de una piedra” por Anne Le Maître
El librito, como un cuaderno muy cuidado para llevar consigo, en cada página un texto corto y una ilustración hecha por ella en tinta china, gris y blanco. El conjunto es precioso.

J’ai choisi deux pages et les ai traduites en espagnol.

VI
Pierre à secret
pierre à mémoire

        je dis

Pierre de patience
et de silence

Sans chagrin
sans voix
sans espoir

Que connais-tu des larmes
que sais-tu d’être tendre
que sais-tu de l’amour
que sais-tu de la joie
que je pourrais t’apprendre?

VII

- Et à qui parles-tu,
toi qui bruisses et qui geins
et de quoi?
Et pourquoi?

La leçon
je la donne

Se taire est mon langage
le silence
       est ma voix.

                          …
Ce que j’ai dans le cœur,
dit la pierre,
m’appartient.
                               
Carte postale Anne Le Maître, photo Colo


VI
Piedra de secretos
piedra de memoria

          digo

Piedra de paciencia
y de silencio

Sin pena
sin voz
sin esperanza

¿Qué sabes de las lágrimas
qué sabes de ser tierno
qué sabes del amor
qué sabes de la alegría
que podría enseñarte?

VII

- ¿Y con quién hablas,
tú que susurras y gimes
y de qué?
Y por qué?

La lección
la doy yo

Callar es mi lenguaje
el silencio
es mi voz
---------

Lo que tengo en el corazón,
dice la piedra
me pertenece.


Vous trouverez une présentation et une page sur le blog d’Anne: https://alm-bleudeprusse.blogspot.com/2019/12/parution-dhiver.html








2 oct. 2019

D'exil en exil / De exilio en exilio

Suite et fin de la vie de Rafael Alberti.

Nous avons laissé le poète lors de son inscription au parti communiste et de son engagement républicain pendant la Guerre civile. Les choses empirent, son ami Federica Garcia Lorca est assassiné. Il écrit plusieurs poèmes en son hommage. En voici un.


A Federico Garcia Lorca
Poète de Grenade.
   Automne 1924

Cette nuit où le poignard du vent 
sabre le cadavre de l’été,
j’ai vu dans ma chambre se dessiner
ton visage brun au profil gitan.
 
La plaine fleurie. Les fleuves, cimeterres
rougis par le sang virginal des fleurs.
Lauriers-roses. Cabanes. Prairies.
 
Dans la sierra, quarante brigands.
 
Tu t’es réveillé à l’ombre d’un olivier,
avec près de toi la fleur des comptines.
Ton âme de terre et brise, captive…
 
Abandonnant, très doux, ses autels,
l’ange des chants populaires a brûlé
devant toi une anémone votive.
(Trad: Colo)
 
Rafel Aberti et F. Garcia Lorca
           
 
A FEDERICO GARCÍA LORCA,
POETA DE GRANADA
(1924)
1
(OTOÑO)
En esta noche en que el puñal del viento
acuchilla el cadáver del verano,
yo he visto dibujarse en mi aposento
tu rostro oscuro de perfil gitano.

Vega florida. Alfanjes de los ríos,
tintos en sangre pura de las flores.
Adelfares. Cabañas. Praderíos.

Por la sierra, cuarenta salteadores.

Despertaste a la sombra de una oliva,
junto a la pitiflor de los cantares.
Tu alma de tierra y aire fue cautiva…

Abandonando, dulce, sus altares,
quemó ante ti una anémona votiva
el ángel de los cantos populares. 



Paloma, dessin de R. Alberti



C’est pour lui et sa femme le moment de s’exiler; Pablo Neruda l’invite dans sa maison Parisienne, Quai de l’Horloge. Picasso leur trouve du travail. Mais très vite, nous sommes en '39-'40, la Guerre Mondiale s’annonce, le Gouvernement de Pétain, allégeant leur affiliation au parti communiste, leur refuse le permis de travail.
Nouvel exil. Ils partent en Argentine où ils resteront une vingtaine d’années. Toujours actif, militantisme et surtout l’écriture de poèmes.
 La souffrance énorme aussi. Et cette amitié profonde avec Neruda.
« Rafael et moi nous sommes ce que j’appellerai simplement des frères. La vie a enchevêtré nos existences, bouleversé nos poésies et nos destinées. » (Neruda)

Parfois un brin d'humour dans ses poèmes de l’époque.


A cinquante ans, aujourd'hui j'ai ma bicyclette.
Beaucoup ont un yacht
et beaucoup plus encore ont une automobile ;
il en est même beaucoup qui ont déjà un avion.
Mais moi,
à cinquante ans tout juste, je n'ai qu'une bicyclette (...)
A los cincuenta años, hoy, tengo una bicicleta.
Muchos tienen un yate
y muchos más un automóvil
y hay muchos que también tienen ya un avión.
Pero yo,
a mis cincuenta años justos, tengo sólo una bicicleta(…)


Arrive  Juan Perón au pouvoir, nouvel exil, à Rome cette fois car Franco est toujours en place. Ce n’est qu’en 1977 qu’il rentre finalement dans son pays natal où il croit que tout le monde l’a oublié. Pas du tout, il est reçu très chaleureusement.

Voilà. Rafael Albert meurt chez lui, dans son village, en 1999. Il avait 97 ans, avait toujours écrit et tant vécu que vous comprendrez que cette biographie soit très incomplète.
Il disait que les poèmes sont faits pour être lus à voix haute, alors, rien que pour les sonorités, écoutez ce très court poème dédié à Picasso et lu par lui-même mais intraduisible car les rimes et assonances en sont le bijou.


31 oct. 2018

Désorientation / Desorientación

Silvia Baron Supervielle, vous vous en souvenez? Nous en avions parlé et lu
certains poèmes en 2014.

Avant deux poèmes, courts comme tous ses poèmes en français, je vous remets en mémoire ses propres mots:


- J'écrivais des poèmes et des contes en espagnol, mais je ne pensais pas sérieusement à écrire. J'ai pas mal tardé à changer de langue. Pour faire plaisir à mes amis, qui voulaient lire quelque chose de moi, j'ai essayé de me traduire, mais c'était de longs poèmes, parfois des sonnets. Alors je me suis mise à écrire en français. Ça m'a beaucoup plu, je voyais les choses d'une autre façon. J'avais peur de cette nouvelle langue et je soupçonne que c'est pour cela que j'ai écrit des poèmes courts. Ce fut la révélation d'un style et avec lui, d'un univers. Ces poèmes me rendaient mon image, la solitude dans laquelle je me trouvais. L'idée me vint que je pouvais être écrivaine. Pas parce que mes poèmes étaient en français mais parce qu'ils étaient dans une autre langue. Les mots étaient lointains. La désorientation me convenait." S. Baron Supervielle



"–Yo escribía poemas y cuentos en español, pero no pensaba seriamente en escribir. Tardé bastante en cambiar de lenguaje. Por complacer amigos, que querían leer algo mío, traté de traducirme, pero eran poemas largos, a veces sonetos. Entonces me puse a escribir en francés. Me gustó mucho, veía las cosas de otra manera. Le temía a la nueva lengua y sospecho que por ello escribí poemas breves. Fue la revelación de un estilo y con él, de un universo. Esos poemas me devolvían mi imagen, la soledad en la que estaba. Me vino la idea que podía ser una escritora. No porque mis poemas estuvieran en francés sino porque estaban en otra lengua. Las palabras estaban lejos. La desorientación me convenía."

Essais pour un espace
(extrait)


que personne
ne ferme mes
paupières

je veux te
voir déranger
l’éternité

que nadie
me cierre
los párpados

quiero
verte molestar
la eternidad



fresque, flûtiste



le flûtiste
de l’espace
se promène
en scrutant
l’accord
disparu

(Dans “Sur le fleuve”) 


                 el flautista
                 del espacio
                 se pasea
                 oteando
                 el acorde
                desvanecido
 
  (trad: Colo)


Sur le magnifique site Terres de Femmes, un court texte de S.B.Supervielle: https://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/04/silvia_baron_su.html

1 juin 2018

Le banc / El banco


Un banc, des livres en tout genre, papier et stylo pour traduire des poèmes...tout est prêt pour une pause. Le temps de refaire le plein d'idées et de mots et je reviens.
Si vous passez, prenez place; Dominique, je t'attends à l'ombre.



Un banco, libros de todos tipos, papel y boli para traducir poemas....todo está listo para una pausa. El tiempo de llenar la libreta con ideas y poemas y vuelvo.
Si pasáis por aquí, tomad asiento.

14 nov. 2017

Savoir nommer / Saber nombrar


Nous revenons une fois encore à Alejandra Pizarnik.
Volvemos una vez más a Alejandra Pizarnik.

 
elle se dénude dans le paradis
de sa mémoire
elle ignore le féroce destin
de ses visions
elle a peur de ne savoir nommer
ce qui n'existe pas
(Trad: Colo)

ella se desnuda en el paraíso
de su memoria
ella desconoce el feroz destino
de sus visiones
ella tiene miedo de no saber nombrar
lo que no existe

expliquer avec des mots de ce monde
que de moi sortit un bateau qui m'emporta

(trad:Colo)

explicar con palabras de este mundo
que partió de mí un barco llevándome



Je lisais et traduisais ces courts poèmes quand je me suis demandé si cette difficulté à nommer l’avait poussée à s’exprimer aussi d’une autre façon qu’avec des mots. Et j’ai trouvé ça:
Leía y traducía esos cortos poemas cuando me pregunté si esa dificultad en nombrar le había empujado a expresarse también de otra forma que con palabras. Y encontré esto:

Seul le fragile reste

La cage est devenue oiseau et s'est envolée



Je demande le silence * (détail)

Ce voyage fut une erreur *