25 juin 2015

Érotisme poétique / Erotismo poético




Il y a un temps une amie blogueuse, dans un commentaire, écrivait ceci: “Pourquoi ne parle-t-on jamais de sexe dans nos blogs?”.

C'est vrai. Remédions-y

Le sexe et la Révolution, l'érotisme et la lutte, c'est ce que nous propose la poétesse Gioconda Belli née en 1948 au Nicaragua. Je vous parlerai d'elle la semaine prochaine, en attendant commençons l'été avec ces plaisirs charnels.



Hace un tiempo una amiga de blog, en un comentario, escribía esto: “por qué no se habla nunca de sexo en los blogs?”

Cierto, ¿por qué?

El sexo y la Revolución, el erotismo y la lucha, es lo que nos propone la poetisa Gioconda Belli nacida en Nicaragua en 1948. Os hablaré de ella la próxima semana, mientras...

Empecemos el verano con placeres carnales.


Gioconda Belli


Pequeñas Lecciones de Erotismo

Petites leçons d'érotisme
 
Rodin

I

Recorrer un cuerpo en su extensión de vela


Es dar la vuelta al mundo


Atravesar sin brújula la rosa de los vientos


Islas golfos penínsulas diques de aguas embravecidas


No es tarea fácil - si placentera -


No creas hacerlo en un día o noche de sábanas explayadas


Hay secretos en los poros para llenar muchas lunas 



Parcourir un corps à la voile déployée

C'est faire le tour du monde

Traverser sans boussole la rose des vents

Îles golfes péninsules digues d'eaux furieuses

Ce n'est pas tâche aisée - si plaisante soit-elle -

Ne crois pas pouvoir le faire en un jour ou une nuit de draps étalés 

Il y a assez de secrets dans les pores pour emplir bien des lunes

II, III


IV

Instálate en el humus sin miedo al desgaste sin prisa


No quieras alcanzar la cima


Retrasa la puerta del paraíso


Acuna tu ángel caído revuélvele la espesa cabellera con la


Espada de fuego usurpada


Muerde la manzana



Installe-toi dans l'humus sans crainte de l'usure, sans hâte

N'essaye pas d'atteindre la cime

Retarde la porte du paradis

Berce ton ange déchu bouleverse l'épaisse chevelure avec

L'épée de feu usurpée

Mords la pomme

Temple Konarka, Inde


V, VI


VII

Traspasa la tierra del fuego la buena esperanza


navega loco en la juntura de los océanos


Cruza las algas ármate de corales ulula gime


Emerge con la rama de olivo llora socavando ternuras ocultas


Desnuda miradas de asombro


Despeña el sextante desde lo alto de la pestaña


Arquea las cejas abre ventanas de la nariz 



 

Traverse la Terre de Feu le Cap de  Bonne Espérance

navigue fou à la jonction des océans

Croise le fer avec les algues arme-toi de coraux hulule gémis
 
Émerge avec le rameau d'olivier pleure et sape les tendresses occultes
  
Dénude les regards de surprise
 
Jette le sextant depuis le haut du cil
  
Arque les sourcils ouvre les fenêtres du nez




VIII

Aspira suspira


Muérete un poco


Dulce lentamente muérete


Agoniza contra la pupila extiende el goce


Dobla el mástil hincha las velas


Navega dobla hacia Venus


estrella de la mañana


- el mar como un vasto cristal azogado -


duérmete náufrago. 

Aspire soupire 
 
Meurs un peu


Doucement meurs

Agonise contre la pupille étends la jouissance

Double le mât gonfle les voiles

Navigue et cingle devers Vénus

étoile du matin

 -la mer comme un vaste cristal étamé-

 endors-toi naufragé. 

 
 


Traduction Colo inspirée par celle de E. Dupas. Vous trouverez les autres strophes, qui me plaisaient moins ici:

Encontraréis las otras estrofas que me gustaban un poco menos aquí.

17 juin 2015

De l'oubli / Del olvido




Elvira Alejandra Quintero (1960 - ) est une poétesse colombienne dont j'ai déjà traduit un poème ici. Celui qui suit m'a beaucoup émue. 


Elvira Alejandra Quintero (1960 -   ) es une poetisa colombiana de la cual ya publiqué un poema aquí. El que sigue me conmovió mucho.



Matías Vergara
Matías Vergara, La danza de las invisibles



Del olvido

Brilla un misterio
en los ojos de mi madre
al navegar el aire coloreado de la mañana
interrogando algo que existe más allá
anterior a nosotras
En el patio de palomas al viento
mamá relata la leyenda de su infancia
y sus manos de vuelo
dibujan para mí entre sus fantasmas
los abuelos que no conocí
De l'oubli

Un mystère brille
dans les yeux de ma mère
tandis que navigue l'air colorié du matin
interrogeant ce qui existe plus loin,
antérieur à nous
Dans le patio de colombes au vent
maman relate la légende de son enfance
et ses mains en vol
dessinent pour moi parmi ses fantômes
les grands-parents que je ne connus pas.

Madre agua de los ríos donde se lava el tiempo
Madre lluvia
Madre fuego de olvido
Madre furia
Madre grito escondido en su ternura dispersa
Madre sombra
Madre soledad de amor detenido en los espejos


Mère eau des rivières où se lave le temps
Mère pluie
Mère feu d'oubli 

Mère furie

Mère cri caché dans une tendresse éparse

Mère ombre
Mère solitude d'amour arrêté dans les miroirs

Su magia hace brotar de los baúles
los trajes que la abuela Alejandrina
vistió para el abuelo
en tardes felices
cuando su amor era un secreto y una daga
baúl cajita de Pandora
magia al revés
herida oculta en el alma lacerada
historia desviada

Sa magie fait jaillir des coffres
les habits que la grand-mère Alejandrina
vêtit pour le grand-père
lors de soirées heureuses
quand son amour était un secret et une dague
coffre petite boite de Pandore
magie à l'envers
blessure occulte dans l'âme lacérée
histoire détournée

La voz de mi madre
nombra y canta las palabras de la abuela:
adiós
tarde gris
verano dulce
y su sonrisa cura espejos rotos
y hospitales desahuciados
pule versos
canciones
poemas antiguos
y remienda lentejuelas
de fiestas gozadas hace siglos
Las palabras de mi madre
señalan la falta y el remedio que no llega
el tren que no halló la estación
el vidrio roto
Un hombre de sombrero
Paraguas
bastón y gestos elegantes ronda su leyenda
una mujer dormida
una niña que llora junto a la valija de la abuela
Y yo busco la infancia de mi madre
y la visto con mi delantal blanco
le ofrezco mis cuadernos
y ayudo a sus manos de niña en sus tareas
y quisiera ser yo su madre
para borrar su pena y protegerla


La voix de ma mère

nomme et chante les mots de la grand-mère: 
adieu
soirée grise
doux été
et son sourire guérit les miroirs cassés
et les hôpitaux condamnés
arrondit vers
chansons
poèmes anciens
et rafistole les paillettes
de fêtes célébrées il y a des siècles
Les mots de ma mère
signalent la faute et le remède qui n'arrive pas
le train qui ne trouva pas la gare
le verre cassé
Un homme au chapeau
Parapluie
bâton et gestes élégants rôde dans sa légende
une femme endormie
une fillette qui pleure à côté de la valise de sa grand-mère
Et moi je cherche l'enfance de ma mère
et je l'habille de mon tablier blanc
je lui offre mes cahiers
et j'aide dans ses travaux ses mains de petite fille
et je voudrais être sa mère
pour effacer sa peine et la protéger
Mi madre
Entonces busco en ella
el rostro desconocido de mi abuela
y presiento en ambas
el amor que atormentará mis historia
cuando crezca

Ma mère
Alors je cherche en elle
le visage inconnu de ma grand-mère
et en elles je pressens
l'amour qui tourmentera mes histoires
quand je grandirai.

(Trad: Colo)

De:
Memorias de Alejandrina

10 juin 2015

Des plantes si étranges / Plantas tan extrañas



D'abord il y a cette plante, Tillandsia, qui vit de l'air, rien de plus. Difficile à

croire, mais quand je suis arrivée ici je voyais partout des boules vertes 

comme celles-ci. 

Primero hay esta planta, Tillandsia, que vive nada mas que del aire. Resulta

difícil creerlo pero cuando llegué aquí, veía por doquier bolas verdes como

esta.


(clic sur les photos) 


Tillandsia

Une voisine m'en donna un "morceau" il y a longtemps; depuis j'en ai offert

beaucoup. J'ai une chance: la mienne fleurit presque chaque année. Il parait

qu'il n'y a que les femelles qui, au printemps, s'ornent de ces superbes fleurs.
 
En général elles sont suspendues dans les patios, chez moi elle se trouve collée

au tronc de la vigne qui recouvre la terrasse.


Tillandsia en fleur 


Una vecina me dio un "trozo" hace tiempo; desde entonces regalé muchos.

Tengo suerte, la mía florece casi cada año. Parece ser que sólo las hembras se

adornan de esas preciosas flores en primavera.

A menudo cuelgan en los patios, en mi casa está pegada a la parra que cubre

la terraza.

 


Ensuite il y a "mon" Cycas Revoluta. Celui-là je ne le comprendrai jamais;

quand et pourquoi il décide de faire des nouvelles pousses est un mystère.

Toujours est-il que cette année, quelques jours avant nos élections locales et

régionales, il y a eu une poussée en force. Loin de m'indigner de son long

silence, j'ai observé attentivement le développement de ces nouvelles "palmes"

qui ont maintenant atteint la hauteur de leurs congénères.


Cycas Revoluta

Luego está "mi" Cycas Revoluta. A ese nunca le comprenderé; cuándo y por

qué se decide en hacer nuevos brotes, es un misterio. Pero este año, unos días 

antes de las elecciones locales y regionales, hubo un fuerte empujón. Lejos de

indignarme por su largo silencio, observé atentamente el desarrollo de esas

nuevas "palmas" que han alcanzado ahora la altura de sus congéneres.

5 juin 2015

Qui le fera? / ¿Quién lo hará?



Les fabulistes, on le sait, étaient des "copieurs", ou du moins, pour être plus
délicate, il s'inspiraient largement de leurs prédécesseurs.
 
Ainsi Felix María de Samaniego s'est-il imprégné de Jean de La Fontaine, qui lui
a “bien lu” Esope et Abstémius,( humaniste italien du XVe siècle qui a publié
une centaine de fables latines dans un recueil appelé l’ « Hecatomythion ») 
entre autres. Voici donc une fable qui s'appelle “Conseil tenu par les rats” chez
La Fontaine et ”Congrès des souris” chez Samaniego.

Los fabulistas, bien se sabe, eran unos “copiones”, o por lo menos, para ser más
delicada, encontraban mucho inspiración en sus predecesores.
Así Felix María de Samaniego se impregnó de jean de la Fontaine quien
a su vez leyó atentamente a Esopo y Abstemius (humanista italiano del Xvº 
que publicó une centena de fábulas latinas en una recopliación llamada “
Hecatomythion”
Aquí va una fábula que en francés de La Fontaine se  llama “Concejo tenido
por las ratas”, y en español, con Samaniego “Congreso de ratones”

 


Congrès des souris / Samaniego
Depuis le grand Zapirón, le blanc et blond, 
Qui après les eaux du déluge 
Fut père universel de tout chat,
Ce fut Miauchat  
Qui de façon la plus sanglante Poursuivit la malheureuse gente souris. Ce qui est sûr c'est que, obligés par la persécution, les malheureux à Souripolis tinrent leur congrès. L'éloquent Rongefromage proposa Qu'on lui mette un grelot, et grâce au bruit de ce dernier ils échapperaient à la mort. Le projet ils approuvèrent un à un, Qui devra l'exécuter? Ça, personne. J'ai la vue courte. Moi, je suis très vieux. Moi j'ai la goutte”, disaient-ils. Le conseil Se termina comme beaucoup de par le monde. On propose un projet à brûle-pourpoint: On l'approuve: on en fait un deuxième. Quel prodige! Mais, l'exécution? Voilà le conte.
 
(Traduction: Colo)

Congrès des souris / Granville
Congreso de los ratones / Samaniego

Desde el gran Zapirón, el blanco y rubio, 
Que después de las aguas del diluvio
Fue padre universal de todo gato, 
Ha sido Miauragato
Quien más sangrientamente 
Persiguió a la infeliz ratona gente. 
Lo cierto es que, obligada
De su persecución la desdichada, 
En Ratópolis tuvo su congreso. 
Propuso el elocuente Roequeso 
Echarle un cascabel, y de esa suerte 
Al ruido escaparían de la muerte. 
El proyecto aprobaron uno a uno, 
¿Quién lo ha de ejecutar? eso ninguno. 
«Yo soy corto de vista. Yo muy viejo.
Yo gotoso», decían. El concejo
Se acabó como muchos en el mundo. 
Proponen un proyecto sin segundo: 
Lo aprueban: hacen otro. ¡Qué portento! 
Pero ¿la ejecución? Ahí está el cuento.
Voici, pour vous rafraîchir la mémoire, la fable de La Fontaine.
  
 
Conseil tenu par les rats La Fontaine
Un chat, nommé Rodilardus, Faisait de rats telle déconfiture Que l'on n'en voyait presque plus, Tant il en avait mis dedans la sépulture. Le peu qu'il en restait, n'osant quitter son trou Ne trouvait à manger que le quart de son soû, Et Rodilard passait, chez la gent misérable, Non pour un chat, mais pour un diable. Or, un jour qu'au haut et au loin Le galand alla chercher femme, Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame, Le demeurant des rats tint chapitre en un coin Sur la nécessité présente. Dès l'abord, leur doyen, personne fort prudente, Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard, Attacher un grelot au cou de Rodilard ; Qu'ainsi, quand il irait en guerre, De sa marche avertis, ils s'enfuiraient sous terre ; Qu'il n'y savait que ce moyen. Chacun fut de l'avis de Monsieur le Doyen : Chose ne leur parut à tous plus salutaire. La difficulté fut d'attacher le grelot. L'un dit : « Je n'y vas point, je ne suis pas si sot,» L'autre : « Je ne saurais. » Si bien que sans rien faire On se quitta. J'ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont ainsi tenus ; Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines,
Voire chapitres de chanoines. Por si no conocéis la fábula de La Fontaine...



Un gato, llamado Rodilardo, causaba entre las ratas tal estrago y las diezmaba de tal manera que no osaban moverse de su cueva.  Así, con tal penuria iban viviendo que a nuestro gato, el gran Rodilardo, no por tal lo tenían, sino por diablo. Sucedió que un buen día en que Rodilardo por los tejados buscaba esposa, y mientras se entretenía con tales cosas, reuniéronse las ratas, deliberando qué remedio tendrían sus descalabros. Habló así la más vieja e inteligente: -Nuestra desgracia tiene un remedio: ¡atémosle al gato un cascabel al cuello! Podremos prevenirnos cuando se acerque, poniéndonos a salvo antes que llegue.  Cada cual aplaudió entusiasmada; esa era la solución ¡estaba clara! Mas poco a poco reaccionaron las ratas, pues ¿cuál iba a ser tan timorata? ¡Quién iba a atarle el cascabel al gato!  Así he visto suceder más de una vez -y no hablo ya de ratas, sino de humanos-: ¿a quién no lo han golpeado los desengaños? Tras deliberaciones, bellas palabras, grandes ideas... y, en limpio, nada. PS: désolée pour cette présentation chaotique, depuis hier le programme change les espaces, 
la taille des caractères, etc...et je ne sais que faire!!!