29 déc. 2012

Diversité et musique / Diversidad y músique

 
Une collaboration unique celle de Ablaye Cissoko le griot, vocaliste et extraordinaire joueur de kora Sénégalais et du trompettiste de jazz allemand Volker Goetze qui dure depuis 2008. 




Transcendant les frontières géographiques et musicales, c'est une synthèse musicale qui unit les traditions intemporelles de conteur-griot avec une perspective moderne.

Leur second album, (mai 2012) Amanke Dionti (qui peut se traduire “Elle n'est pas ton esclave”) est, disent-ils, un long voyage spirituel et musical.

L'improvisation est la clé de l'essence méditative de leurs chants, et l'endroit où ils enregistrent (dans ce cas Notre Dame du Bon Secours à Paris) ou donnent un concert, sont d'une grande importance “pour laisser entrer en nous ces moments de paix et méditation qui, vous le savez, ne peuvent s'installer longtemps dans l'instant” dit Goetze.





Una colaboración única la de Ablaye Cissoko el griot, vocalista y extraordinario músico de kora Senegalés y del trompetista de jazz alemán Volker Goetze que dura desde 2008.

Transcendiendo las fronteras geográficas y musicales, es una síntesis musical que une las tradiciones intemporales de contador/griot con una perspectiva moderna.

Su segundo álbum, (mayo 2012) Amanke Dionti (que se puede traducir por “Ella no es tu esclava”) es, dicen, un largo viaje espiritual y musical.

La improvisación es la clave de la esencia meditativa de sus cantos, y el lugar donde gravan (en este caso Notre Dame du Bon Secours en París) o donde dan un concierto, son de gran importancia “ para dejar entrar en nosotros esos momentos de paz y meditación que, como saben ustedes, no se pueden instalar por mucho tiempo en el instante” dice Goetze.



Méditation, fraternité. 
Je vous laisse écouter, savourer une des 7 chansons de l'album dédiée à Haïti.
 

Sublime cette voix, sublime la trompette. Fort le message.


Meditación, fraternidad. 
Os dejo escuchar, saborear una de las 7 canciones dedicada a Haïti.


Sublime esta voz, sublime la trompeta. Fuerte el mensaje.



Un excellent article en anglais ici. http://www.motema.com/artist/ablaye-cissoko-volker-goetze

écouter d'autres chansons de Ablaye Cissoko http://www.myspace.com/ablayecissoko

24 déc. 2012

24 décembre / 24 de diciembre

Admiré hier ces oeuvres de Pep Llambías dans la Fundació Lichter Alaró.
Admirado ayer estas obras de Pep Llambías en la Fundació Lichter Alaró.




 
                              
                         Cri, grito













    Joyeux Noël
                        Feliz Navidad

22 déc. 2012

Finalement la vie continue... / Sigue la vida...

Foto El País 21-12-2012

Plumes ou palmes?


19 déc. 2012

Le palmier rêve seul / La palmera sueña sola

 
Si j'écris Palmier, parions que vous le voyez.
Sans doute associé à vacances, plages, indigènes affriolant(e)s, musiques exotiques, daïquiri...enfin toutes ces images oniriques, nécessaires aux gens du Nord.

Para la gente del Norte, si escribo Palmera, lo asociarán con vacaciones, playas, indígenas excitantes, músicas exóticas, daïquiris...todas esas imágenes oníricas, tan necesarias para ellos.


Ici à côté de la plupart des maisons anciennes est planté un palmier; je ne suis pas arrivée à en connaître la raison exacte (certains mentionnent la naissance d'un fils) mais il se pourrait que cette coutume vienne des arabes et indiquait, de loin, qu'on y trouvait de l'eau. 

(Clic sur les photos et hop, plus besoin de lunettes)
 
L'ayant remarqué dès mon arrivée, j'ai fait de même à l'achat de la sorte d'étable que nous avons aménagée il y a 35 ans. Il est devenu énorme et donne des fruits minuscules mais comestibles. Les oiseaux en raffolent.

Fotos Colo







































Aquí la mayor parte de las casas antiguas tiene una palmera cerca; no he conseguido conocer el motivo exacto de ello, (algunos mencionan el nacimiento de un hijo), pero bien podría venir de una costumbre árabe que indicaba, de lejos, que allí había agua.
Lo vi nada más llegar e hice lo mismo cuando compramos lo que era un tipo de establo que habilitamos hace 35 años. Se ha vuelto enorme y da frutos minúsculos pero comestibles. Los pájaros se ponen morados.




Le palmier  Nicolás Guillén.

Le palmier qui est dans le patio
naquit seul;
il grandit sans que je le voie,
il grandit seul;
sous la lune et le soleil,
il vit seul.

Avec son long corps souple,
palmier seul;
seul dans le patio scellé,
toujours seul,
gardien du crépuscule,
il rêve seul.

Le palmier seul rêvant
palmier seul
qui va librement dans le vent,
libre et seul,
détaché de terre et racine,
détaché et seul,
chasseur de nuages,
palmier seul,
palmier seul,
palmier.
(Trad:Colo)


Palma sola    Nicolás Guillén

La palma que está en el patio
nació sola;
creció sin que yo la viera,
creció sola;
bajo la luna y el sol,
vive sola.


Con su largo cuerpo fijo,
palma sola;
sola en el patio sellado,
siempre sola,
guardián del atardecer,
sueña sola.


La palma sola soñando,
palma sola,
que va libre por el viento,
libre y sola,
suelta de raíz y tierra,
suelta y sola,
cazadora de las nubes,
palma sola,
palma sola,
palma.

Foto Colo, Février 2012


Tout ceci pour vous offrir un palmier de Noël. Je vous l'envoie bien à l'avance ainsi vous pourrez le copier, décorer, en couper une palme, la mettre sur un chapeau, dans un verre, y déposer même un âne et un boeuf si le coeur vous en dit.
Amusez-vous!
Todo eso para regalaros...una palma de Navidad!
Divertíos mucho!

12 déc. 2012

Au fil du vent, Garcia Lorca / Al filo del viento




Dessin de Lorca

 


Inconnu aux mille noms,
tellement vivant,
le vent.

Si la poésie de Federico García Lorca est visuelle et nous emporte toujours vers des images fortes, celle du vent me semble être la plus frappante: le poète réussit à nous faire voir l'invisible.
Voici ma traduction de:

Trois histoires du vent
I

Le vent dévalait rouge
sur le coteau allumé

et il devint vert, vert
du côté de la rivière.
Après il virera au violet,
au jaune et...
Il sera sur les semailles
un arc-en-ciel tendu.

II

                                   Vent dormant.                                     

En haut le soleil.
En bas
les algues frémissantes
des peupliers.
Et mon cœur
tremblant.

Vent dormant
à cinq heures du soir
Sans oiseaux.

III

 

La brise
est ondulée
comme les cheveux
de certaines filles.
Comme les veines
de vieilles planches.
La brise
jaillit comme l'eau
et se répand,
comme un baume blanc,
dans les vallons,
et s'évanouit
en cognant le dur
de la montagne.

(Trad: Colo)


Rodrigo R. Pimentel. Viento


Desconocido con mil nombres,
tan vivo,
el viento.
Si la poesía de Lorca es visual y nos lleva siempre hacia imágenes fuertes, la del viento me parece particularmente significativa: el poeta consigue hacernos ver lo invisible.

Tres historias de viento
I

El viento venía rojo
por el collado encendido
y se ha puesto verde, verde
por el río.
Luego se pondrá violeta,
amarillo y...
Será sobre los sembrados
un arco iris tendido.



II


Viento estancado.
Arriba el sol.
Abajo
las algas temblorosas
de los álamos.
Y mi corazón
temblando.

Viento estancado
a las cinco de la tarde.
Sin pájaros.
 
III

La brisa
es ondulada
como los cabellos
de algunas muchachas.
Como los marecitos
de algunas viejas tablas.
La brisa
brota como el agua
y se derrama,
como un bálsamo blanco,
por las cañadas,
y se desmaya
al chocar con lo duro
de la montaña.

8 déc. 2012

Tous à la fois / Todos a la vez

Tourbillons et bourrasques, hurlements et envols. 
Poussières aux yeux, oreilles gelées.
Depuis trois jours il souffle. Il semble venir de partout à la fois.
Balade le long de la côte.

Torbellinos y borrascas, chillidos y vuelos.
Polvo en los ojos, orejas heladas.
Desde hace tres días sopla. Parece venir de todos los lados a la vez.
Paseo por la costa.


 
 

Poème


"Marin, toi qui te vantes
d'être poète, d'avoir une tête bien faite:
Me ferais-tu une chanson
qui nomme tous les vents?

Levantin, siroco et midi,
suroît, ponant et mistral,
tramontane et grégou (de Grèce)
voici les huit vents du monde."
(Trad: Colo) 




Rose des vents sur la Méditerranée1
1Cette rose des vents était utilisée par les marins sur la Méditerranée pour se repérer. La direction, le nom et les effets de chacun de ces vents peuvent varier suivant les régions (en particulier, les directions du Mistral et de la Tramontane sont permutées dans la région du Languedoc).
(source wiki) Merci Tania!


  Seules les mouettes font face....

                                                                                      

                                                                                  

4 déc. 2012

Infimes plaisirs / Placeres ínfimos

L'écrivain, essayiste, poète et chroniqueur de El País, Manuel Vicent s'est joint cette semaine, à sa manière, à une partie des juges, des médecins, des professeurs et de tant d'autres pour essayer d'apporter un peu d'espoir, de mieux être...

El escritor, ensayista, poeta y cronista de El País, Manuel Vicent se unió esta semana, a su manera, a una parte de los jueces, médicos, profesores y tantos más para intentar aportar un poco de esperanza, de bienestar...


J'ai traduit cette chronique.
Elle ne peut pas nous faire de mal...

Una solución

Manuel Vicent 2 DIC 2012 – El PAÍS

Un jour dans le bar Gijón j'ai surpris un poète maudit, plongé dans ses pensées. Je lui ai demandé si la gravité de son visage se devait à l'élaboration d'un vers brillant. “C'est ça”, m'a-t-il répondu. “En ce moment je me débats dans un doute: me tirer un coup de revolver dans la bouche ou manger une glace à la fraise”.
 
Au monastère de Kopan, dans la vallée de Katmandu, un Maître Vénérable m'a dit: si tu veux savoir jusqu'à quel point tu es heureux et tu ne le sais pas, achète-toi un carnet et écris chaque nuit cinq petits faits agréables qui te sont arrivés pendant la journée. Ne note que les sensations plaisantes et insignifiantes, les joies infimes, pas les rêves démesurés. 
 
Ce matin le soleil à la fenêtre m'a éveillé et j'ai remarqué que cette fois je n'avais pas mal au dos. Le chien m'a salué de la queue. Le patron du bar, où j'ai l'habitude de petit déjeuner en lisant le journal, a refusé de me faire payer la ration de churros. J'ai lu la chronique sportive: hier mon équipe a gagné. L'autobus est arrivé à l'heure et à l'arrêt les mots d'amour d'une mère à sa petite fille qui partait à l'école m'ont ému. (…)

Le Vénérable Maître assura qu'après un temps se formerait dans ce carnet un tissu basique d'actes heureux, de subtils plaisirs éphémères, très consistant, qui, sans que nous nous en rendions compte, soutient fermement toute notre vie et résout au passage le doute du poète.
Pour le moment il suffira pour éviter qu'il ne se suicide.
Il se peut que ce ne soit que cette charlatanerie qui se répand tandis que brûlent les traditionnels bâtons de musc et encens et que cela ne serve qu'à oublier la terrible et injuste cruauté qui nous entoure.
Mais le Vénérable Maître, au milieu de cet air transparent qui descendait de l'Himalaya, dit que de toutes les flèches funestes que la vie nous lance quasi aucune n'atteint son but. Elles tombent autour de nous et c'est nous qui les arrachons du sol et nous les clouons dans le cœur, l' esprit, ou dans le sexe. Peut-être cet enseignement pourrait-il servir au poète pour enfiler un de ses vers les plus éminents: paraît le soleil, je suis vivant.
(Trad:Colo)
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{Écrivain prolixe, très peu de ses romans sont traduits en français, mais parmi eux La Balade de Caïn: basé sur le vieux thème du fratricide qui imprègne la culture judéo-chrétienne, et depuis la Genèse jusqu'à New York, c'est un roman sensuel, lyrique et sensible. La recherche des mots et du style, si neuf, – on a parlé de “poète de la prose” - rendent sa lecture délicieuse. }
 
          
Foto Colo, Fondation Miró                                                            Foto Colo.

Un día en el café Gijón sorprendí a un poeta maldito, absorto en sus pensamientos. Le pregunté si la gravedad de su rostro obedecía a que estaba elaborando algún verso insigne. “Así es”, me contestó. “En este momento me debato en la duda de pegarme un tiro en la boca o tomarme un helado de fresa”.
En el monasterio de Kopan, en el valle de Katmandú, me dijo un Maestro Venerable: si quieres saber hasta qué punto eres feliz y no lo sabes, cómprate una libreta y apunta en ella cada noche cinco pequeños hechos agradables que te hayan sucedido durante el día. Anota solo las sensaciones placenteras insignificantes, las alegrías ínfimas, no los sueños desmesurados.
Esta mañana me ha despertado el sol en la ventana y he comprobado que esta vez no me dolía la espalda. El perro me ha saludado con el rabo. El dueño del bar, donde suelo desayunar hojeando el periódico, hoy se ha negado a cobrarme la ración de churros. He leído la crónica deportiva: ayer ganó mi equipo. El autobús ha llegado puntual y en la parada me han conmovido las palabras de amor que una madre le dirigía a su niña que se iba al colegio. (...)

El Maestro Venerable aseguró que después de un tiempo en esa libreta se habrá formado un tejido básico de actos felices, de sutiles placeres efímeros, muy consistente, que sin darnos cuenta sustenta firmemente toda nuestra vida y de paso resuelve la duda del poeta.
De momento bastará con un helado para evitar que se pegue un tiro.
Puede que esto no sea más que esa charlatanería que se expande mientras arden las consabidas barritas de almizcle e incienso y que solo sirve para olvidar la terrible crueldad e injusticia que nos rodea.
Pero el Maestro Venerable, en medio de aquel aire transparente que bajaba del Himalaya, dijo que todas las flechas aciagas que la vida nos lanza casi ninguna da en el blanco. Caen a nuestro alrededor y somos nosotros los que las arrancamos del suelo y nos las clavamos en el corazón, en la mente o en el sexo. Tal vez esta enseñanza podría servir al poeta para enhebrar uno de sus versos más excelsos: sale el sol, estoy vivo.
                    
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{Escritor muy prolijo, me encantó la novela La Balada de Caín; basada en el viejo tema del fratricidio que impregna la cultura judeocristiana, y eso desde la Génesis hasta Nueva York, es una novela sensual, lírica y sensible. La búsqueda de palabras y de un estilo tan nuevo – se habló de un “poeta de la prosa” - hacen su lectura deliciosa.}

29 nov. 2012

Des cadeaux finement brodés / regalos finamente bordados

 

Parfois, et c'est fort heureux, ce sont les lecteurs/blogueurs qui décident de la poursuite d'un sujet qui aurait pu se clore ou prendre des chemins hasardeux.

J'ai reçu des cadeaux-couseuses/brodeuses que je m'empresse de partager avec vous.
A veces, y es muy afortunado, son los lectores los que deciden de la continuación de un tema que habría podido cerrarse o coger caminos azarosos.
Recibí unos regalos costureras/ bordadoras que comparto en seguida con vosotros.

YanisPetros,(clic pour son blog) nous offre un haïku, merci à vous:

Petites mains
penchées sur l'ouvrage
sur l'ouvrage du temps.

Manitas
inclinadas sobre la labor
sobre la labor del tiempo.
(trad: Colo)


Ne trouvant aucune toile de couseuses nordiques, j'ai encore une fois fait appel à BOL-le Norvégien qui, non seulement m'a envoyé plusieurs tableaux, mais en a fait lui-même un beau et fort intéressant billet, précipitez-vous ici. Grand merci Bernard.!

Pas à pas
à l´endroit à l´envers
l´écho du temps
BOL

Paso a paso
al derecho al revés
el eco del tiempo 
(Trad: Colo)
Al no encontrar pinturas de costureras nórdicas, me dirigí a BOL que, no contento con mandarme unos cuadros, les dedicó une entrada interesante y bonita. Su blog: http://lancelot-d-oslo.over-blog.com/article-couseuses-scandinaves-112743500.html

En voici donc quelques uns.
 Photo : Michael Peter Ancher (Le mari) : Anna Ancher assise cousant chez elle

 
Photos 2,3 : Harriet Backer : diverses  Femme cousant (21 January 1845 — 25 March 1932)
 




Et puis voici un délicieux extrait de la nouvelle : “La brodeuse” , spécialement envoyé pour ce billet par l'auteure belge Edmée de Xhabée, grand merci Edmée! Son blog: http://edmeedexhavee.wordpress.com/
Aquí un extracto de "La brodeuse" mandando, especialmente para esta entrada, por la autora belga Edmée de Xhabée


La brodeuse



Quel beau tissu ! s’émerveille Géraldine, le laissant s’écouler entre ses doigts. Comme une coulée de crème. Le motif d’oiseaux de paradis sera parfait, on la lui admirera, sa nappe, à la jeune Madame Grandjean !

Elle sourit. La petite demoiselle Duchantier , future Madame Grandjean, veut que son trousseau soit fait main, comme celui de sa mère, sa grand-mère et les autres dames de sa famille, mais elle le veut original et chantant de tous les triomphes de la nature : des géraniums s’élancent à l’assaut des quatre angles d’une nappe à thé déjà terminée, et des paons du jour et coccinelles semblent frémir le long de l’ourlet ajouré. Sur une paire de draps de lit, un entrelacs de feuilles de lierre et lézards en broderie blanche. (…)

Bien que concentrée avec une joie tranquille sur des plumages écarlates au point de tige, et sur son fil de soie perlée qui tend parfois à boucler , elle lève de temps à autre les yeux de son ouvrage aux rumeurs de la rue, qu’elle cherche du regard pendant quelques secondes. La camionette qui s’arrête juste devant le numéro 15 et le bruit d’un homme qui en sort et s’éloigne en toussant vers le café du coin. Un chien minuscule qui aboie d’une voix aiguë derrière une fenêtre, courant entre deux bacs de langues de belles-mères. (…)

                                  Merci Sable!
La bordadora
 
¡Qué tejido tan bonito! se maravilla Geraldine, dejando que se escurra entre sus dedos como una colada de crema. El motivo de las aves del paraíso sera perfecto; admirarán el mantel de la joven Señora de Grandjean.

Sonrie. La señorita Duchantier, futura Señora de Grandjean, quiere que su ajuar sea hecho a mano, como el de su madre, como el de su abuela y el de las otras damas de su familia; pero lo quiere original y adornado de todos los triunfos de la naturaleza: geranios lanzándose al asalto de las cuatro esquinas de un mantel para el té, ya terminado, donde mariposas y mariquitas parecen estremecerse a lo largo del dobladillo calado. Sobre un par de sábanas un entrelazado de hojas de hiedra y lagartos en bordado blanco. (…)

Aunque concentrada, con una alegría tranquila, sobre plumajes escarlatas al punto de trazo y sobre el hilo de seda perlado que a veces quiere enredarse, levanta de vez en cuando los ojos de su tarea y durante algunos segundos busca con su mirada los rumores de la calle. La camioneta que se para justo delante del número 15 y el ruido del hombre que sale y se aleja tosiendo hacia el bar de la esquina. Un perro minúsculo que, detrás de una ventana, ladra con una voz aguda mientras corre entre dos macetas de lenguas de suegra. (...)
Trad: MAH, Colo


Le trousseau, l'aiguille... reliques d'un autre temps?
Lou  m'envoie une chanson “Tire, tire l'aiguille”, mélodie, ai-je lu, tirée du folklore Yiddish. Les paroles sont d' Eddy Marnay 1952.  
Beaucoup l'ont interprétée, voici la version de Renée Dubas...c'est pas tout jeune mais si savoureux.



Paroles ici:http://www.le-parolier.net/paroles/c/Claveau_Andre/74399516.html

Après tant de petits points, tant de coutures, s'installe une grande lassitude: d'Allemagne ce repos si mérité, merci EP.

Después de tantos puntitos, de tantas costuras, se instala una gran lasitud: de Alemania me mandan este descanso tan merecido, Danke EP!

Die schlafende Naeherin am Fenster - Adolf Menzel

NB: Un travail pas toujours solitaire, ni grave. Quelque part en Espagne:


Le cadeau de Veronica, gracias!

" Le partage des eaux cousu à la chandelle et la feuille de vigne où je bois ton choral ...
Pulpeuse et marinière, une langue d'oiseau orchestre ta voix d'ailes, par la grâce d'un cygne ...
Ton chant H20 régale l'atmosphère et laque nos volières de courants migrateurs ...
Quand on a fière alule, on choisit le haut-vol sur la tige des fleurs ... Petite goutte peau ...
Tu es mon eau potable, ma Théthys glacière, ma solution orale des aurores de fontaine qui t'écoutent en corps ..."
Veronica B, 13 septembre 2010.


26 nov. 2012

Recoudre / Recoser


"La marche permet de recoudre pas à pas l'évidence dissipée qui longtemps a tenu ensemble l'homme et le sol; elle permet de reprendre pied dans une époque où chacun a la sensation de se noyer dans un torrent de bouleversements.
L'homme a tracé des chemins, autant de coutures qui composent l'étoffe d'un monde humain. Chaque marcheur parcourant ces chemins repique la tunique qui protège l'homme et le monde d'un oubli réciproque"

Christophe Lamoure - Petite philosophie du marcheur. Les pieds sur terre


La marcha permite recoser paso a paso la evidencia disipada que durante largo tiempo ha tenido juntos al hombre y al suelo; permite hacer pie en una época en la que cada uno tiene la sensación de ahogarse en un torrente de cambios radicales.
El hombre ha trazado caminos que son las costuras del tejido de un mundo humano.
Cada caminante, al andar esos caminos, repara la túnica que protege al hombre y al mundo de un olvido recíproco.”

21 nov. 2012

Couseuses / Costureras



Dernièrement la couture me poursuit, ou plutôt les couseuses. Après la lecture de “Coeur cousu” de Carole Martínez où la protagoniste est une artiste de l'aiguille, dans le roman « Le lecteur de Jules Vernes » (pas encore traduit en français mais ce ne saurait tarder) d'Almudena Grandes, situé juste après la guerre civile dans un village andalous, il est fait état des enfants de Gardes Civiles, toujours habillés de vert : leurs mères leur coupaient et cousaient des habits dans les uniformes usés de leurs pères. M. dont le père était dans l'aviation, me dit que lui était toujours, et pour la même raison, vêtu de bleu...

Finalement c'est ce billet de Dominique, de fil en aiguille, et les bouleversements ambiants actuels qui nous font retourner à nos aiguilles qui m'ont décidée !
Et partout,  des coutures de l'âme, aussi.

Últimamente me persigue la costura, o mejor dicho, las costureras. Después de haber leido « Los hilos del corazón « de Carole Martínez  en el cual la protagonista es un artista de la aguja (a leer, absolutamente), en la novela « El lector de Julio Vernes » de Almudenas Grandes se habla de hijos de Guardias Civiles, siempre vestidos de verde : sus madres les cortaban y cosían la ropa en los uniformes gastados de sus padres. M, cuyo padre estaba en la aviación, me cuenta que él, por el mismo motivo de la post-guerra, siempre iba vestido de azul...
Los trastornados ambientes actuales que nos hacen volver a nuestras agujas me han decidido ha dedicar unas lineas a las costureras.
Y por todas partes, unas costuras del alma, también.

Pilar Gutierrez Beired




Les femmes et la couture est une longue histoire, où elles ont eu le plus souvent le rôle secondaire de « petites mains » puis, une fois le XIXºs et les machines à coudre commercialisées, elles sont devenues elles-mêmes des machines, ou presque.
C'est surtout en peinture que l'on trouve des portraits de ces femmes, magnifiées, vous en connaissez sûrement plus d'une ; nombreux sont les artistes de tous pays qui en ont fait le sujet d'un tableau. J'ai privilégié la peinture espagnole ou de pays hispanophones mais pas uniquement.
Des couseuses, brodeuses, le plus souvent solitaires.
Las mujeres y la costura es una larga historia donde ellas han tenido, la mayor parte del tiempo, un papel secundario. Una vez el siglo XIX y la comercialización de las máquinas de coser, las mujeres se convirtieron ellas mismas en máquinas, o poco menos.
Se encuentran en pintura muchos retratos de esas mujeres, magnificadas. Seguro que más de una os viene a la memoria ; numerosos artistas de todos los países han hecho de ellas el tema de un cuadro. He privilegiado la pintura española o de países hispanófonos, pero no unicamente.
Costureras, bordadoras, solitarias en su mayor parte.


La toile la plus connue ici est celle-ci de Velázquez. C'est un tableau inachevé (regardez la partie de son bras droit) et il pourrait s'agir de sa femme, sa fille...mais peu importe.
Aquí la más conocida es la de Velázquez. Es un cuadro inacabado (mirad la parte de su brazo derecho) y podría tratarse de su mujer, de su hija...poco importa.


Fort différents sont les deux tableaux suivants où le décor est aussi important que le modèle; une belle lumière, indispensable pour réaliser les travaux d'aiguille...et les toiles. Scènes intimistes, paisibles. Les dames, seules, le travail étalé sur leurs jupes, les yeux fixés sur leur ouvrage. Un décor un peu similaire, rideaux et feuilles d'arbres.

Muy diferentes son los cuadros siguientes donde el decorado es tan importante como el modelo; una bonita luz, indispensable para realizar los trabajos de aguja...y las pinturas. Escenas intimistas, apacibles. Las damas, solas, el trabajo extendido sobre sus faldas, los ojos fijados en su obra. Un decorado algo similar, cortinas y hojas de árboles.

Manuel Gómez-Moreno González 1873


Salvador Tuset: Valencia 1883

 

Nous poursuivrons la semaine prochaine en poésie et avec des couseuses bien fatiguées et/ou accompagnées....

Seguiremos la semana próxima en poesía y con costureras muy cansadas y/o acompañadas...