30 juin 2010

Sourires à l'ombre / Sonrisas en la sombra

Dernier dimanche de juin. Avant la grosse ruée touristique, excursion au sud-est de l’île dans le but de trouver une Cala (crique ou baie, selon la taille) sauvage. Certaines ne sont accessibles qu’en bateau, je n’en ai pas, alors j’en repère une, minuscule, sur la carte : Cala Nou, un chemin semble y mener, parfait.
Último domingo de junio. Antes de la gran invasión turística, excursión al sureste de la isla con la meta de encontrar una Cala salvaje. Algunas sólo se alcanzan en barco, y como no tengo ninguno, he localizado una, minúscula, en el mapa: Cala Nou, parece que un camino lleva allí, perfecto.

Des routes de plus en plus étroites, de belles propriétés cossues et des abris sommaires défilent et, deci delà, ces barrières-sommiers, modèles de récupération écologique qui me font rire et exaspèrent certains, vestiges de l’Espagne tiers-mondiste disent-ils.
L’entrée de la Cala, vue de haut, à l’ombre d’un pin, mérite l’effort de sauts de chèvre par 32º. Mais, dommage, la petite plage est « civilisée ». Bar, parasols et chaises longues, tickets...


Carreteras cada vez más estrechas, bonitas fincas adineradas y casuchas simples desfilan y, por aquí por allá, esas barreras-somieres, modelos de recuperación ecológica que me dan risa y exasperan a algunos, vestigios de la España tercermundista dicen.
La entrada de la Cala, vista desde arriba, a la sombra de un pino, merece el esfuerzo de saltos de cabra bajo 32º. Pero, qué lástima, la playita está “civilizada”. Bar, parasoles y hamacas, ticket...






Passage à Porto Colom, la partie ancienne est typique et paisible, l’autre...moins.
Paso por Porto Colom, la parte antigua es típica y apacible, la otra… menos.




Retour par le gros village de Felanitx où se tient le marché dominical. Il est 12h et, malgré la chaleur, il y a du monde. Comme toujours les habitués des pays chauds marchent à l’ombre…
Vuelta por el gran pueblo de Felanitx donde tiene lugar el mercado dominical. Son las 12h y, a pesar del calor, hay mucha gente. Cómo siempre los acostumbrados a los países cálidos andan por la sombra…

On entend parler majorquin et espagnol bien sûr, mais aussi arabe (il y a beaucoup de travailleurs magrébins dans l’agriculture) et allemand. Touristes-visiteurs appréciés ceux qui s’intéressent, sont à la recherche de produits locaux et font des efforts pour communiquer.
J’ai assisté à la scène suivante: le client, probablement allemand, le vendeur, africain et son jeune assistant maghrébin. La conversation est animée, le vendeur connaît quelques mots d’allemand, l’acheteur trois mots d’espagnol et le jeune garçon, qui pense faire avancer les négociations avec des « oui, oui, monsieur », en français. Magnifique!


Se oye hablar mallorquín y español, claro, pero también árabe (hay muchos trabajadores magrebíes en la agricultura) y alemán. Son turistas apreciados aquellos que visitan, se interesan, buscan los productos locales y hacen esfuerzos por comunicar.
Asistí a la escena siguiente: el cliente, probablemente alemán, el vendedor africano y su joven asistente magrebí. La conversación es animada, el vendedor conoce algunas palabras de alemán, el comprador tres palabras de español y el joven chico que piensa agilizar las negociaciones con unos “oui monsieur” franceses. ¡Magnífico!




Foot!
NB: Ce dimanche 4 j’irai me balader une semaine hors de mon île.
Este domingo 4 me iré a dar una vuelta de una semana fuera de mi isla.

23 juin 2010

Merci poétique / gracias poético


Depuis septembre 2006 MAH trouve, chaque semaine, un poème, un billet avec cette note : « Tu veux bien regarder ma traduction … avec bienveillance ? »
Lui, c’est mon complice linguistique, un solitaire espagnol plus très jeune maintenant qui, avec patience et sans complaisance aucune,- il prend son rôle très au sérieux et il a raison-, me conseille, suggère, barre, me renvoie la copie avec ces mots : « à retravailler ».
Franco vivait encore quand, de Bruxelles, je suis allée le retrouver à Madrid, en train, une vraie épopée à l’époque ; maintenant il m’offre des laitues, haricots, oignons, tomates,….du superbe potager auquel il apporte autant de soins et de rigueur qu’à mes traductions.



Desde septiembre 2006 MAH encuentra cada semana un poema o un texto con esta nota: « ¿Me miras la traducción…con buen ojo, por favor?”
Él es mi cómplice lingüístico, un solitario español ya no muy joven que, con paciencia y sin ninguna complacencia,- se toma su papel muy en serio y tiene razón,- me aconseja, sugiere, tacha y me devuelve la copia con esas palabras:”hay que trabajarlo más”.
Franco todavía vivía cuando fui, desde Bruselas, a reunirme con él en Madrid, en tren, una verdadera epopeya en aquellos tiempos; ahora me regala lechugas, judías, cebollas, tomates,…de su preciosa huerta a la cual aporta tanto cuidado y rigor como a mis traducciones
.

Pour le remercier, ce poème de Rafael Alberti.
Para agradecérselo un poema de Rafael Alberti.

La solitude II

Elle viendra.
Elle viendra.
Elle l’a écrit.
Ça fait déjà une semaine.
Elle vient de très loin…
De là du nord…En train…
Près de deux mille kilomètres…
Très loin….Mauvais trains…
Et la chaleur…Et la poussière
qui entre de partout…
La maison est déjà prête : une blanche colombe
de chaux pure…Luisants,
plus brillants que l’or,
la poêle, le poêlon, la casserole…Et puis,
le lit, grand, grand…avec un couvre-lit
de couleur, avec des oiseaux…
Mais tant de kilomètres sans personne….C’est ce qu’on m’a dit….
Et la chaleur…Et la poussière…
Elle aura soif…Ici, l’eau
ne manque presque jamais…Elle va bien aimer ça…
Peu de travail pour elle…Je
ferai tout. Je suis encore fort…
Elle ? Bon, on verra.
C’est ma femme…je ne veux pas qu’elle se fatigue.
« Apporte ces tomates…Regarde, celles-là
si colorées… » Elle n’en a jamais vu de pareilles.
Elle dira non. « Des laitues comme celles-là,
si blanches ? Et les radis ? » Non plus !
Allons, femme…Les poules t’attendent…
Que veux-tu encore ? Le dessert
il est là, il pend du prunier.
Elle déploie son tablier et secoue une branche…
« Il est déjà fort tard ». Je la prends par la taille…
Elle sourit…Qu’elle est belle !
Éteignons la lumière…
Comme ça. Tant de kilomètres !
Déjà mercredi…Elle viendra ce soir. (Trad. Colo)

Photo Israel Pampín. (new blog: http://israelpampin.blogspot.com/ )
La soledad II

Vendrá.
Vendrá.
Lo ha escrito.
Ya pasó una semana.Viene desde muy lejos…
De allá del norte… En tren…
Casi dos mil kilómetros…
Muy lejos… Malos trenes…
Y el calor… Y el polvo
que entra por todas partes…
La casa está ya lista: una paloma blanca
de cal pura… Lucientes,
más brillantes que el oro,
la sartén, el perol, la cacerola… Y luego,
la cama grande, grande… cubierta de una colcha
de colores, con pájaros…
Pero muchos kilómetros sin nadie… Eso me han
dicho…
Y el calor… Y el polvo…
Tendrá sed… Aquí, el agua
no falta casi nunca… Va a gustarle esto mucho…
Poco trabajo para ella… Yo
lo haré todo. Soy fuerte todavía…
¿Ella? Bueno. Veremos.
Es mi mujer… no quiero que se canse.
"Trae aquí esos tomates... Mira, aquéllos de allá,
tan colorados…" Nunca los ha visto.
Dirá que no… "¿Lechugas como éstas,
tan blancas? ¿Y los rábanos?" ¡tampoco!
Vamos, mujer… Te esperan las gallinas…
¿Qué más quieres? El postre
ahí lo tienes colgado del ciruelo.
Extiende el delantal y sacude una rama…
"ya es muy tarde." Le tomo la cintura…
Se sonríe… ¡Qué hermosa!
Apagamos la luz…
Así. ¡Cuántos kilómetros!
Hoy es miércoles ya… Vendrá esta noche.

19 juin 2010

Hommage à José Saramago/ Homenaje a ....

Il vivait à Lanzarote, îles Canaries. Bel hommage de Ramón dans le journal El País ce matin.




Vivía en Lanzarote, Canarias. Bonito homenaje de Ramón en El País esta mañana.

16 juin 2010

Connu au-delà des frontières? ¿Conocido más allá de las fronteras?


Il y a actuellement trois majorquins renommés : Rafael Nadal, Jorge Lorenzo (motos) et Miquel Barceló, l’infatigable peintre né à Felanitx en 1957 ; mais connaissez-vous ce dernier ?
Sans doute a–t-on le plus parlé de lui lors de la réalisation des décorations de la Chapelle Sant Pere de la superbe
Cathédrale de Palma de Majorque, inaugurée en 2007 et pour la peinture colorée (« La mer en mouvement ») de la coupole de la salle du Palais des Nations de l'ONU à Genève en 2008.

Hay actualmente tres mallorquines de renombre: Rafael Nadal, Jorge Lorenzo (moto), y Miquel Barceló, el pintor incansable nacido en Felanix en 1957; pero, ¿le conocen?
Probablemente cuando más se habló de él fue en el momento en que realizó las decoraciones de la Capilla San Pere de la grandiosa
Catedral de Palma de Mallorca, inaugurada en 2007, y por la coloreada pintura (“El mar en movimiento”) de la cúpula de la sala del Palacio de la Naciones de la ONU en Ginebra en 2008.

Intéressant par l’énorme diversité de son œuvre très présente dans les musées locaux, nationaux, mais aussi à Paris, Nîmes, Zurich, au Japon, aux Etats-Unis…, cet artiste solitaire fuit la presse et évite même les inaugurations de ses propres expositions paraît-il .
En février 2010 la CaixaForum de Madrid organisa une rétrospective des peintures de la dernière décade et le journal el País intitulait son
article : « Miquel Barceló, inventaire du chaos ». « ….sa création, ce magma violent/ poétique de poissons, moules, déserts, singes, personnes, poulpes, mers, races, sexes et crucifixions »

Interesante por la enorme variedad de su obra muy presente en los museos locales, nacionales, pero también en Paris, Nîmes, Zurích, en Japón y EEUU,...ese artista solitario huye la prensa y evita, al parecer, las inauguraciones de sus propias exposiciones.
En 2010 La CaixaForum de Madrid organizó una retrospectiva de las pinturas de la última década y el periódico El País titulaba su
artículo.” Miquel Barceló, inventario del caos”, “…su creación, ese magma violento/poético de peces, mejillones, desiertos, monos, personas, pulpos, mares, razas, sexos y crucifixiones.”


Les peintures africaines, il a vécu au Mali, aux couleurs fidèles au pays, sont celles qui provoquent en moi le plus d’émotion.
« L’Afrique m’a renvoyé immédiatement au monde sauvage, sale et heureux de mon enfance. Je vois le continent africain ruiné et armé, endetté et malade, duquel ne nous parviennent que des images de mutilation, des fragments, des bouts de masques, des cérémonies oubliées, des barques pleines de morts, qui ne parviennent à pénétrer notre confortable forteresse européenne qu’en forme de cadavre, d’esclave ou de fragment » M. Barceló.


Las pinturas africanas, vivió en el Malí, con colores fieles al país, son las que me provocan más emoción.
"África inmediatamente me remitió al mundo salvaje, sucio y feliz de mi infancia. Veo el continente africano arruinado y armado, endeudado y enfermo, del que nos llegan sólo imágenes de mutilación, fragmentos, pedazos de máscaras, de ceremonias olvidadas, barcazas llenas de muertos, que sólo consiguen penetrar nuestra cómoda fortaleza europea en forma de cadáver, de esclavo o de fragmento" M. Barceló.

Remarquables également ses illustrations de la Divine Comédie, ainsi que celles de « Too far from home » de Paul Bowles et Miquel Barceló (trad. française « La boucle du Niger »). Vous les trouverez ici. (Cliquez sur « obras-ilustraciones” à gauche)

Destacables también sus ilustraciones de la Divina Comedia así como las de “Too far from home” de Paul Bowles y M. Barceló. Las encontraréis aquí. (Clic en obras- ilustraciones a la izquiera)

11 juin 2010

Aimer et être aimé /Querer y ser querido


« Dans la petite enfance, on est aimé et protégé bien plus qu’on aime. Le chemin de la maturité conduit à aimer bien plus que d’être aimé. Á aimer « jusqu’à la déchirure, même trop, même mal », comme le chante Don Quichotte par la voix de Jacques Brel. Même sans rien recevoir en retour. Voilà pourquoi l’enfance ne suscite en moi nulle nostalgie: non que j’aie manqué d’affection, mais parce que, à l’image de tous les petits enfants, je recevais ou prenais bien plus que je ne donnais.

Un individu ne devient intéressant qu’à partir du jour où il s’enquiert d’aimer bien plus que d’être apprécié, choyé ou courtisé. Cela peut advenir à n’importe quel âge, à la faveur d’une épreuve ou d’une illumination de conscience, ou bien jamais. La plupart des humains vivent et meurent « seuls », croient-ils, parce qu’en fait ils n’attendaient que d’être aimés.
Celui qui aime n’est jamais seul. (…)

La vie solitaire ressemble à un jardin fleuri : c’est un lieu d’affinités, mais on peut s’y promener seul et s’y sentir heureux sans être accompagné ».

(Extrait de : L’ESPRIT DE SOLITUDE, Jacqueline Kelen).

« En la pequeña infancia, se es querido y protegido mucho más de lo que se ama. El camino de la madurez lleva a querer mucho más de lo que se es querido. A querer “hasta el desgarramiento, incluso demasiado, incluso mal”, como lo canta Don Quijote mediante la voz de Jacques Brel. Incluso sin recibir nada a cambio. Es por que la infancia no suscita en mí ninguna nostalgia: no es que me haya faltado afecto, pero porque, al igual que todos los niños pequeños, recibía o cogía mucho más de lo que daba.

Sólo a partir del día en que el individuo se preocupa de amar más que de ser apreciado, mimado, cortejado que empieza a ser interesante. Esto puede ocurrir a cualquier edad, por medio de una desgracia o de una iluminación de conciencia, o nunca. La mayor parte de los humanos viven y mueren “solos”, creen ellos, porque de hecho sólo esperaban ser queridos.
El que ama nunca está solo. (…)

La vida solitaria se parece a un jardín florido: es un lugar de afinidades, pero uno puede pasear solo y sentirse feliz en él sin estar acompañado”
Foto: Israel Pampín.

3 juin 2010

Envol, lumières d'été / Vuelo, luces de verano


À Ma..nao qui se reconnaîtront.

Cercle doré de Pierre Reverdy

Sous les oliviers
Il y avait trois femmes
Trois femmes riaient
L’air était trop calme

La première tendait son tablier
La deuxième tendait un panier
Et la troisième enfin
Dont le regard s’égare

Et dans le soleil
Qui les rendait belles
Alors qu’elles étaient
À peine jolies

Une pluie dorée
Tombait de la treille
Et l’air ne faisait
Toujours pas un pli

Dans les arbres verts
Chantaient les cigales


Et le marinier
Plus loin dans le port
La même chanson
Aux notes étales
Reprise au refrain
En carguant la voile
De plus en plus fort.


Círculo dorado

Bajo los olivos
Había tres mujeres
Tres mujeres reían
El aire estaba inmóvil

La primera tendía su mandil
La segunda tenía una cesta
Y la tercera en fin
Tenía la mirada perdida

Y bajo el sol
Que las hacia bellas
Cuando sólo eran
Apenas bonitas

Una lluvia dorada
De la parra caía
Y el aire seguía
Sin mover una brizna

En los árboles verdes
Las cigarras cantaban,
Como el marino
Allá en el puerto,
La misma canción
De notas calmadas
Formando un refrán
Que cargaba las velas
Con más y más fuerza.


(Traduction MAH y COLO)