22 déc. 2022

Harpe pour finir l'Année / Arpa para terminar el Año

 

Pour cette fin d’Année, j’ai choisi la harpe, instrument national du Paraguay où tout

 le monde ou presque semble en jouer, c’est joyeux.


Alfredo Rolando Ortiz est un des plus célèbres harpiste, voici sa Milonga para amar. 


 

Et si vous vous avez l’esprit plus festif, tourbillonnant, ici c’est gai, un peu 

folklorique...

 

Bonne fin d'Année donc !

14 déc. 2022

Vivre à peine / Vivir apenas

 

Silvina Ocampo, il y a bien longtemps que nous ne la retrouvons pas ici.

Et sa traductrice de choix, Silvia Baron Supervielle.


Décembre gris et pluvieux, moment où les plages offrent des images, des sensations uniques d'infinis confus, brillants et perturbés à la fois où je me sens si bien.


Merci Kwarkito pour cette belle photo.







Sur le sable

Je voudrais pénétrer dans les profonds reflets,
pénétrer dans la lumière de ces grands miroirs
que la mer forme dans les sables de ses rivages,
et de leurs profondeurs horizontales, loin,
mourir, vivre à peine.

Traduction de Silvia Baron Supervielle.


Sobre la arena

Quisiera penetrar en los hondos reflejos,
penetrar en la luz de esos grandes espejos
que forma en sus orillas el mar en las arenas
y en sus profundidades horizontales, lejos,
morir, vivir apenas.



7 déc. 2022

Juan de Flandes, peintre flamand à la cour d'Espagne / Juan de Flandes, pintor flamenco en la corte de España

 

Des femmes mécènes, il y en a eu partout dans le passé. Pensez par exemple à Christine de Suède, à Madame de Pompadour ou à Catherine II de Russie.

Peut-être, car c'est moins connu, ignorez-vous qu'Isabelle la Catholique (1451-1504), reine de Castille et épouse Ferdinand d'Aragon joua un rôle primordial dans le rayonnement de l'art, spécialement de la peinture flamande qui était sa préférée. Les deux peintres officiels de la cour étaient Juan de Flandes (sans “r” en espagnol) et Michel Sittow.(tous deux  collaborèrent en de nombreuses occasions, pour réaliser des tableaux, des retables à thèmes religieux - la vie et les oeuvres de Mr Sittow sont d'un grand intérêt)

 

Mujeres mecenas siempre ha habido. Pensad, por ejemplo, en Christina de Suecia, Madame de Pompadour o Catherina II de Rusia. Quizás, puesto que es menos conocido, ignoráis que Isabel la Católica (1451-1504), reina de Castilla y esposa de Fernando de Aragon jugo un importante papel en el resplandor del arte, especialmente de la pintura flamenca, que fue su preferido. Los dos pintores oficiales de la corte fueron Juan de Flandes y Michel Sittow.

Juan de Flandes donc...parler de lui est simple car on ignore son vrai nom et où il est né en 1465; il n'apparaît qu'en 1496 comme peintre de la cour au service d'Isabelle la Catholique et ce jusqu'à sa mort à elle en 1504.

Juan de Flandes... hablar de el es sencillo pues se ignora su verdadero nombre y donde nació en 1465; aparece por primera vez en 1496 como pintor de la corte al servicio de Isabel la Católica y alli permanece hasta la muerte de la reina en 1504.

 

 



Baptismo de Cristo (detalle) Juan de Flandes

 

 

De la minutie de sa peinture, de la perfection technique et des compositions, d'une grande sensibilité envers les personnages, du traitement des paysages et de la lumière on a déduit qu'il avait été disciple de l'École de Bruges, et donc de Jan van Eyck.

Il poursuivit son art à Palencia, les peintures du superbe retable de la cathédrale sont de lui, ville où il mourut en 1519.

 

Debido a la minuciosidad de su pintura, a la perfección de su técnica, a su gran sensibilidad en la composición de los personajes y al uso de los paisajes y de la luz, se ha deducido que había sido discípulo de la escuela de Brujas y por ello de Jan van Eyck.

 

Continuó ejerciendo su arte en Palencia (firmó las pinturas del soberbio retablo de la catedral) donde murió en 1519.

Que vous montrer? Bien sûr le portrait d'Isabelle de Castille, mais aussi cet autre, si spécial, qui serait Catalina de Aragón peint en 1496.


¿Que cuadros os mostraría? Naturalmente el retrato de Isabel de Castilla, pero sobre todo este otro, tan especial, que sería el de Catalina de Aragón (reina de Inglaterra como esposa de Enrique VIII) pintado en 1496.

 



Isabel de Castilla

 



 

                                    Supposedly Catalina de Aragón

 

La peinture religieuse ne m'attire pas particulièrement, mais voici deux tableaux qui m'ont réjouie tant par leur délicatesse que par...examinez plutôt la tête, pour le moins étonnée, de Lazare ressuscitant.


La pintura religiosa no me atrae particularmente, pero he aquí dos cuadros que me han alegrado tanto por su delicadeza como por... mirad la cara, cuando menos sorprendida, de Lazaro resucitado.

 


La resurrección de Lázaro

 

 Puis La tentation du Christ dans le désert, voyez par vous-mêmes les détails qui m'ont fait sourire!

Luego La tentación de Cristo en el desierto, ved por vosotros mismos lo que me ha hecho sonreír.

 


 


La tentación de Cristo en el desierto -  Juan de Flandes y Michael Sittow

 

 

D'autres liens où vous trouverez des infos, d'autres tableaux:

 Juan de Flandes

 http://www.foroxerbar.com/viewtopic.php?t=5786

Billet retravaillé mais déjà publié ici il y a des lunes.

29 nov. 2022

Palma retro en chanson....

 Une chanson des années '60, des photos de Mallorca ces années-là. Je n'y vivais pas encore mais en '77 oui, et pas mal d'endroits étaient encore ainsi.

Gracias à Dani qui me l'a envoyée:-)) en regrettant que ce ne soit pas Dalida qui l'ait chantée.


 

Je la dédie à Aifelle aujourd'hui.

22 nov. 2022

À reculons / Al revés

 

Instructions pour monter un escalier à reculons


Julio Cortázar


Julio Cortázar, Argentin, est né en 1914 à Bruxelles et mort en 1984 à Paris. « Más sobre escaleras » (titre original) est un petit appendice aux fameuses « Instructions pour monter un escalier» que vous connaissez peut-être.
              

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Dans un passage de
la bibliographie que je préfère oublier, nous avions expliqué qu’il y a des escaliers pour monter et des escaliers pour descendre; ce que nous n’avions pas dit alors, c'est qu'il existe aussi des escaliers pour aller en arrière.

Les usagers de ces engins salutaires comprendront sans trop d'efforts que n'importe quel escalier recule si on le monte à l'envers, mais ce qui reste à prouver, dans notre cas, c'est le résultat d'un processus si insolite.


Essayez avec n'importe quel escalier extérieur.

Une fois dominé le premier sentiment d'incommodité voire même de vertige, nous découvrirons à chaque marche une nouvelle perspective, qui, même si elle appartient à celle de la marche précédente, la corrige, la critique et l’élargit.

Rappelez-vous, il n'y a pas si longtemps, la dernière fois que vous aviez gravi les escaliers de façon habituelle, le monde derrière vous demeurait aboli par l'escalier lui-même, par son hypnotique ascension de marches. Il suffira en revanche de l'aborder à reculons pour qu'un horizon initialement limité par la clôture du jardin s'étende maintenant jusqu'au petit champ des Peñalosa, embrasse ensuite le moulin de la Turca, jaillisse jusqu'aux peupliers du cimetière, et, avec un peu de chance, atteigne le véritable horizon, celui dont la maîtresse de CE2 (2º primaire) nous enseignait la définition.

Et le ciel ? Et les nuages ? Comptez-les lorsqu'ils sont au firmament, buvez le ciel qui depuis son immense entonnoir vous tombe en plein visage.

Peut-être qu'ensuite, au moment de faire volte-face et de rentrer dans votre appartement, dans cet univers domestique et quotidien, vous comprendrez qu'ici aussi, il fallait regarder beaucoup de choses de cette manière ; qu'une bouche, un amour, un roman, devaient aussi se gravir à reculons.


Mais faites attention, on trébuche et tombe facilement.

Il y a des choses qui ne se laissent voir qu’en montant à reculons et d'autres qui s'y refusent, effrayées par cette ascension qui les oblige à tant se dénuder.

Entêtées dans leur ascension et leur masque, elles se vengent cruellement de quiconque monte à l’envers en quête de singularité, du petit champ des Peñalosa ou des peupliers du cimetière.

Attention à cette chaise, attention à cette femme.


Traduction
Colo inspirée de celle de Renaud Bouc


 

 

 


                                    La belle voix de Cortázar

 

Instrucciones para subir una escalera al revés

Julio Cortázar

En un lugar de la bibliografía del que no quiero acordarme, se explicó alguna vez que hay escaleras para subir y escaleras para bajar; lo que no se dijo entonces es que también puede haber escaleras para ir hacia atrás.

Los usuarios de estos útiles artefactos comprenderán, sin excesivo esfuerzo, que cualquier escalera va hacia atrás si uno la sube de espaldas, pero lo que en esos casos está por verse es el resultado de tan insólito proceso.

Hágase la prueba con cualquier escalera exterior.

Vencido el primer sentimiento de incomodidad e incluso de vértigo, se descubrirá a cada peldaño un nuevo ámbito que, si bien forma parte del ámbito del peldaño precedente, al mismo tiempo lo corrige, lo critica y lo ensancha.

Piénsese que muy poco antes, la última vez que se había trepado en la forma usual por esa escalera, el mundo de atrás quedaba abolido por la escalera misma, su hipnótica sucesión de peldaños; en cambio, bastará subirla de espaldas para que un horizonte limitado al comienzo por la tapia del jardín, salte ahora hasta el campito de los Peñaloza, abarque luego el molino de la Turca, estalle en los álamos del cementerio y, con un poco de suerte, llegue hasta el horizonte de verdad, el de la definición que nos enseñaba la señorita de tercer grado.

¿Y el cielo? ¿Y las nubes? Cuéntelas cuando esté en lo más alto, bébase el cielo que le cae en plena cara desde su inmenso embudo.

A lo mejor después, cuando gire en redondo y entre en el piso alto de su casa, en su vida doméstica y diaria, comprenderá que también allí había que mirar muchas cosas en esa forma, que también en una boca, un amor, una novela, había que subir hacia atrás.

Pero tenga cuidado, es fácil tropezar y caerse.

Hay cosas que sólo se dejan ver mientras se sube hacia atrás y otras que no quieren, que tienen miedo de ese ascenso que las obliga a desnudarse tanto; obstinadas en su nivel y en su máscara se vengan cruelmente del que sube de espaldas para ver lo otro, el campito de los Peñaloza o los álamos del cementerio.

Cuidado con esa silla; cuidado con esa mujer.


16 nov. 2022

Barbes d'écume / Barbas de espuma

 

Blanca Andreu (La Coruña 1959- ) est connue pour écrire une poésie néosurréaliste.

Voici deux courts poèmes où l’océan est central. Des images inattendues, vos imaginations, comme la mienne en les traduisant, va être mise au travail...


Hommes des océans

Je navigue

sur du blé céleste

entre des herbes bleues parmi les champs marins.

Ici sont mouettes les tourterelles

et le merle, cormoran.

Ceux qui labourent ces sillons humides

de couleur verte et indigo

récoltent de l’argenté

s’ils sèment

rêves

ou désirs

de rentrer chez eux.

(Trad: Colo)



Hombres de los océanos Blanca Andreu

A Miguel Lodeiro

Navego
sobre trigo celeste
entre hierbas azules por los campos marinos.
Aquí son gaviotas las tórtolas
y el mirlo, cormorán.
Los que labran estos húmedos surcos
de color verde o índigo
recogen plata
si siembran
sueños
o deseos
de volver al hogar.



                            L'homme à la barre, Théo van RYSSELBERGHE,


MARINE

Je t’ai vu, océan,

je t’ai galopé sur le dos d’un violon

de bois poli

d’un poulain arrondi

couleur du cerisier

et tu étais, océan

un pré

d’herbes bleues

en mouvement.

Comme si tu étais

l’océan lui-même

je t’ai visité

océan

empereur des eaux

miroir profond du ciel

et j’ai vu dans tes éternelles barbes d’écume

céréales bleues et fleurs du silence. 

(Trad: Colo) 



Marina

Te he visto, océano
te he galopado
a lomos de un violín
de madera pulida
de un potro alabeado
del color del cerezo
y eras, océano
un prado
de hierba azul
en movimiento.

Como si fueras
el propio olvido
te he visitado
océano
emperador de las aguas
espejo profundo del cielo
y he visto en tus eternas barbas de espuma
cereales azules y flores del silencio.

"El sueño oscuro" 1994

11 nov. 2022

Se perdre de vue / Perderse de vista

 

Dans ce curieux livre, très mince en pages mais qui contient une foule de références littéraires “Le poète est sous l’escalier”,  Jacques Lèbre parcourt la littérature internationale en mettant en correspondance des phrases, des vers, relatifs à un thème. C’est surprenant et très intéressant !

Ainsi, le livre commence par un extrait de La Semaison de Philippe Jacottet:

L’attachement à soi augmente l’opacité de la vie. Un moment de vrai oubli, et tous les écrans les uns derrière les autres deviennent transparents, de sorte qu’on voit la clarté jusqu’au fond, aussi loin que la vue porte; et du coup plus rien ne pèse. Ainsi l’âme est vraiment changée en oiseau.


Et il trouve un écho dans la Neuvième poésie verticale de Roberto Juarroz.

Insistir demasiado en sí mismo
es gastar sin sensatez la sustancia del mundo

Trop s’attacher à soi-même

c’est gaspiller la substance du monde

 

On pourrait rechercher sans fin des correspondances entre les écrits des auteurs dit-il, mais il clôt cette première partie par une phrase de David Gascoyne dans Le journal de Paris et d’ailleurs.

Nul être au monde ne peut s’accomplir, ou réaliser quoi que ce soit, à moins qu’il ne s’oublie complètement, à moins qu’il ne se perde de vue: sans cet oubli de soi, impossibilité d’être pleinement humain. 

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NB: Merci Dominique de me l'avoir recommandé ! 

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Jacques Lèbre, Le poète est sous l'escalier, édition Corti, p. 9,10,11 

3 nov. 2022

Tu es sans paroles / Tú no dices palabras

 

Tú también eres colina / Toi aussi tu es colline 31 octobre 1945

Cesare Pavese



Toi aussi tu es colline

et chemin de pierres

et jeu entre les roseaux

et tu connais la vigne

qui, de nuit, se tait.

Tu es sans parole.


Il y a une terre silencieuse

mais elle n’est pas la tienne.

Il y a un silence qui dure

parmi les plantes et les collines.

Il y a des eaux et des campagnes.

Tu es silence fermé,

inflexible; tu es lèvres

et yeux sombres. Tu es la vigne.


C’est une terre qui attend

sans dire un mot.

Les jours ont passé

sous des cieux ardents.

Tu as joué aux nuages.

C’est une mauvaise terre

- et ton front le sait.

C’est aussi cela la vigne.


Tu retrouveras les nuages,

la cannaie et les voix

comme une ombre de lune.

Tu retrouveras des mots,

par-delà la vie brève

et nocturne des jeux,

par-delà de l’enfance fervente.

 

Il sera doux de se taire.

Tu es la terre et la vigne.

Un silence allumé

brûlera la campagne

comme des feux du soir.

 

Traduction de l'espagnol car je ne domine pas assez l'italien, Colo





Tú también eres colina
y sendero de piedras
y juego entre las cañas
y conoces la viña
que calla de noche.
Tú no dices palabras.

Hay una tierra callada
pero no es tierra tuya.
Hay un silencio que dura
en plantas y colinas.
Hay campiñas y aguas.
Eres silencio cerrado,
que no cede; eres labios
y ojos oscuros. Eres la viña.

Es una tierra que espera
sin decir una palabra.
Han pasado los días
bajo cielos ardientes.
Tú has jugado a las nubes.
Es una tierra mala
—y tu frente lo sabe.
Esto también es la viña.

Reencontrarás las nubes,
el cañizal y las voces
como una sombra de luna.
Reencontrarás palabras
allende la vida breve
y nocturna de los juegos,
allende la encendida infancia.
Será dulce callar.
Eres la tierra y la viña.
Un silencio encendido
quemará la campiña
como fogatas nocturnas.

Autor del poema: Cesare Pavese

«Anche tu sei collina…»

Anche tu sei collina
e sentiero di sassi
e gioco nei canneti,
e conosci la vigna
che di notte tace.
Tu non dici parole.
C’è una terra che tace
e non e’ terra tua.
C’è un silenzio che dura
sulle piante e sui colli.
Ci son acque e campagne.
Sei un chiuso silenzio
che non cede, sei labbra
e occhi bui. Sei la vigna.
E’ una terra che attende
e non dice parola.
Sono passati giorni
sotto cieli ardenti.
Tu hai giocato alle nubi.
E’ una terra cattiva
la tua fronte lo sa.
Anche questo è la vigna.
Ritroverai le nubi
e il canneto, e le voci
come un’ombra di luna.
Ritroverai parole
oltre la vita breve
e notturna dei giochi,
oltre l’infanzia accesa.
Sarà dolce tacere.
Sei la terra e la vigna.
Un acceso silenzio
brucerà la campagna
come i falò la sera.

Cesare Pavese

26 oct. 2022

C'est comment l'automne chez toi ?

C'est le billet de  Dédé "Octobre s'en vient" sur son beau blog Impermanences où elle m'interrogeait sur l'automne ici, aux Baléares, qui m'a fait me balader ce matin.

Octobre s'en va et j'ai eu du mal à trouver des signes de l'automne, du moins tel qu'il est plus au nord. 

À peine quelques feuilles jaunies sur la vigne. Le rouge-ocre viendra plus tard. J’ignore quand car cette année, c'est exceptionnel, l'été ne nous a pas encore quittés.


Pourtant les fruits et légumes d'hiver, ceux que nous mangerons à partir de décembre, n'ont pas tenu compte de ces variations climatiques et ils grossissent, mûrissent.

Oranges, citrons, avocats seront à l'heure, l'automne  végétal est normal, les grenades sont délicieuses, courges et potimarrons dans nos potages. 

 



Partout des fleurs Dédé, encore des lavandes,  une douce lumière ce matin.


  Lantana  (clic)                        Sauge d'automne

Et pour finir le Plumbago, énorme


 


20 oct. 2022

Le gigot / La pierna de carnero Fable - Fábula

 Une fable, qui parle de chiens mais pas que...

 

                       José Nogué Massó España 1880-1973

 

Los dos perros/ Les deux chiens

Samaniego


Essayez d’être autant que possible

celui qui doit réprimander, irrépréhensible

Sultan, chien gourmand et intrépide,

dans sa maison vola, suite à une négligence,

un gigot d’excellent mouton.

Pinto, chien glouton, son compagnon,

le trouve se gavant de sa proie,

œil retors, croc affilé

nez plissé et grognant.

- Mais que fais-tu,

misérable Sultan ? Lui dit Pinto.

Ne sais-tu pas, malheureux,

qu’un chien infidèle, ingrat,

ne mérite pas être chien, sinon chat?

Au maître, qui nous confie

la garde de la maison nuit et jour,

nous flatte, prend soin de nous, nous alimente

Tu le payes

en le volant, gourmand,

le gigot du mouton le plus juteux!

Comme ami je te prie

de ne plus le maltraiter: laisse-le aussitôt.

- Tu parles, dit Sultan, parfaitement.

Seulement un doute subsiste

pour suivre ton conseil point à point:

Dis, tu le mangeras si moi je le laisse?

(Trad: Colo)


Procure ser en todo lo posible,
el que ha de reprender, irreprensible.


Sultán, perro goloso y atrevido,
en su casa robó, por un descuido,
una pierna excelente de carnero.
Pinto, gran tragador, su compañero,
le encuentra con la presa encarnizado,
ojo al través, colmillo acicalado,
fruncidas las narices y gruñendo.

¿Qué cosa estás haciendo,
desgraciado Sultán?, Pinto le dice.
¿No sabes, infelice,
que un Perro infiel, ingrato,
no merece ser perro, sino gato?
¡Al amo, que nos fía
la custodia de casa noche y día,
nos halaga, nos cuida y alimenta,
le das tan buena cuenta
que le robas, goloso,
la pierna del carnero más jugoso!

Como amigo te ruego
no la maltrates más: Déjala luego.

Hablas, dijo Sultán, perfectamente.
Una duda me queda solamente
para seguir al punto tu consejo:
Di, ¿te la comerás, si yo la dejó?

12 oct. 2022

Au plus haut de nous-mêmes / En lo más alto de nosotros mismos

  C'est certain, nos rêves varient selon les époques de notre vie, et deviennent moins ambitieux en vieillissant. Mais, si on y arrive, cultiver une passion, désirer, faire ou aller ou aimer aident tant à vivre. 

Ainsi, on peut en rire et moi la première, je rêve encore (en secret) de devenir chanteuse d'opéra;-)) J'y travaille...

 


Voici un poème qui me semble exprimer ce que parfois nous ressentons.

                                      


 

DULCE CHACÓN (Madrid 1954-2003)

 

 
La construction d’un rêve
 
On a toujours le temps pour un rêve.
 
Il est toujours temps de se laisser emporter
par une passion qui nous entraîne vers le désir.
 
Il est toujours possible de trouver la force
nécessaire pour prendre son envol et se diriger vers
le haut.
 
Et c’est là, là seulement sur les hauteurs, que
nous pouvons déployer nos ailes de toute leur
extension.
 
Là seulement, au plus haut de nous-mêmes,
au plus profond de nos inquiétudes,
que nous pourrons écarter les bras, et voler.
 
(Trad: Colo)
 
 

 
 

 
 
 

LA CONSTRUCCIÓN DE UN SUEÑO

Siempre hay tiempo para un sueño.

Siempre es tiempo de dejarse llevar
por una pasión que nos arrastre hacia el deseo.

Siempre es posible encontrar la fuerza
necesaria para alzar el vuelo y dirigirse hacia
lo alto.

Y es allí, y solo allí, en la altura, donde
podemos desplegar nuestras alas en toda su
extensión.

Solo allí, en lo más alto de nosotros mismos,
en lo más profundo de nuestras inquietudes,
podremos separar los brazos, y volar.

 




8 oct. 2022

Cumulus et cumulonimbus

Qu'elles sont infinies les nuances de couleurs des nuages.....



Je vends des nuages de couleur...
Rafael Alberti

Vendo nubes de colores...

http://cuartoenmarcha.blogspot.com.es/2011_01_01_archive.html

 

Poème pour enfants.

 

AVIS au public

 

Je vends des nuages de couleur:

les ronds, rouges,

pour sucrer les chaleurs!

 

Je vends les cirrus mauves

et roses, les aubes,

les crépuscules dorés!

 

L'étoile jaune du berger,

accrochée à la verte branche

du céleste abricotier!

 

Je vends la neige, la flamme

et le chant du crieur!

 

(Trad: Colo)

 

Pregón

 

¡Vendo nubes de colores:

las redondas, coloradas,

para endulzar los calores!

*

¡Vendo los cirros morados

y rosas, las alboradas,

los crepúsculos dorados!

*

¡El amarillo lucero,

cogido a la verde rama

del celeste duraznero!

*

¡Vendo la nieve, la llama

y el canto del pregonero!

 

http://www.quinoawakame.com/2013/09/welcome-back.html