Peut-être vous souvenez-vous du poète Chilien V. Huidobro qui a eu tant d’influence sur les surréaliste français ? https://espacesinstants.blogspot.com/2018/02/chanter-un-oiseau-de-neige-cantar-un.html
«... La
poésie n’est autre chose que l’ultime horizon qui est, à son
tour, l’arête où les extrêmes se touchent, où il n’y a ni
contradiction ni doute. Le poète vous tend la main pour conduire
au-delà de l’ultime horizon, plus haut que la pointe de la
pyramide, en ce champ qui s’étend au-delà du vrai et du faux,
au-delà de la vie et de la mort, au-delà de l’espace et du temps,
au-delà de la raison et de l’imaginaire, au-delà de l’esprit et
de la matière. » Vicente Huidobro, Madrid 1921
"...
la poesía no es otra cosa que el último horizonte, que es, a su
vez, la arista en donde los extremos se tocan, en donde no hay
contradicción ni duda.El poeta os tiende la mano para conduciros más
allá del último horizonte, más arriba de la punta de la pirámide,
en ese campo que se extiende más allá de lo verdadero y lo falso,
más allá de la vida y de la muerte, más allá del espacio y del
tiempo, más allá de la razón y la fantasía, más allá del
espíritu y la materia." Vicente Huidobro, Madrid, 1921
Aujourd’hui
un poème qui vous emmène loin et tout près, dont certains vers
pourraient être un roman, où n’existe aucune limite. Mieux vaut
se laisser porter, se laisser faire avec plaisir.
https://culturainquieta.com/es/arte/pintura/item/14984-la-pintura-surrealista-de-rob-gonsalves-nos-hace-creer-en-lo-imposible.html
Rob Gonsalves |
IMPOSSIBLE
de Vicente Huidobro
Impossible
de savoir quand ce coin de mon âme s’est endormi
et
quand il fera à nouveau partie de mes fêtes intimes
Ou
si ce morceau est parti pour toujours
Ou
bien s’il fut volé et se trouve entier dans un autre
Impossible
de savoir si l’arbre primitif sent encore en son être le vent
millénaire
Si
tu te souviens du chant de la mère quaternaire
Et
des cris de ton rapt
Et
de la voix sanglotante de l’océan qui venait d’ouvrir les yeux
Et
qui agitait les mains et pleurait dans son berceau
Pour
vivre nous n’avons pas besoin de tant d’horizons
Les
têtes de coquelicot que nous avons mangées souffrent pour nous
Mon
amandier parle pour une partie de moi-même
Je
suis près et je suis loin
En
mon temps bref, j’ai des centaines d’époques
En
mon être profond, j’ai mille lieues
Cataclysmes
de la terre accidents de planètes
Et
quelques étoiles de deuil
Tu
te souviens de quand tu étais un son entre les arbres
Et
de quand tu étais un petit rayon vertigineux?
Maintenant
nous avons la mémoire trop chargée
Les
fleurs de nos oreilles pâlissent
Je
vois parfois des reflets de plumes sur ma poitrine
Ne
me regarde pas avec tant de fantasmes
Je
veux dormir je veux entendre à nouveau les voix perdues
Comme
les comètes qui sont passées à un autre système
Où
étions-nous? Dans quelle lumière et dans quel silence?
Oû
serons-nous?
Tant
de choses tant de choses tant de choses
Je
souffle pour éteindre tes yeux
Tu
te souviens de quand tu étais un soupir entre deux branches?
(Trad:Colo)
Imposible
de Vicente Huidobro
Imposible saber cuándo ese rincón de mi alma se ha dormido
y cuándo volverá otra vez a tomar parte en mis fiestas íntimas
O si ese trozo se fue para siempre
O bien si fue robado y se encuentra íntegro en otro
Imposible sabe si el árbol primitivo adentro de su ser siente todavía el viento milenario
Si tú recuerdas el canto de la madre cuaternaria
Y los grandes gritos de tu rapto
Y la voz sollozante del océano que acababa de abrir los ojos
Y agitaba las manos y lloraba en su cuna
Para vivir no necesitamos tantos horizontes
Las cabezas de amapola que hemos comido sufren por nosotros
Mi almendro habla por una parte de mí mismo
Yo estoy cerca y estoy lejos
Tengo centenares de épocas en mi breve tiempo
Tengo miles de leguas en mi ser profundo
Cataclismos de la tierra accidentes de planetas
Y algunas estrellas de luto
¿Recuerdas cuando eras un sonido entre los árboles
Y cuando eras un pequeño rayo vertiginoso?
Ahora tenemos la memoria demasiado cargada
Las flores de nuestras orejas palidecen
A veces veo reflejos de plumas en mi pecho
No me mires con tantas fantasmas
Quiero dormir quiero oír otra vez las voces perdidas
Como los cometas que han pasado a otros sistemas
¿En dónde estábamos? ¿En qué luz en qué silencio?
¿En dónde estaremos?
tantas cosas tantas cosas tantas cosas
Yo soplo para apagar tus ojos
¿Recuerdas cuando eras un suspiro entre dos ramas?