Poète
et narrateur Irakien né en 1944, Sargon Bulous s’installa en 1967 à Beyrouth
où il travailla comme journaliste et traducteur. Postérieurement il
émigra aux États-Unis. Ses recueils de poèmes sont peu connus et
traduits à ma connaissance.
Poeta
y narrador iraquí nacido en 1944, Sargón Bulus se trasladó en 1967 a Beirut,
donde trabajó como periodista y traductor. Posteriormente emigró a
Estados Unidos y desde 1980 vive en San Francisco. Sus libros de
poemas no están, que yo sepa, traducidos al español.
Le
poème qui suit a été traduit en espagnol par Milagros
Nuin et
en français par moi, Colo.
La
femme qui volait avec le vent Sargón Bulus (o Boulus).
qui porte dans les yeux
les signes d’un orage à venir
et les cheveux coiffés en tourbillons,
n’hésite pas, préviens-moi,
peut-être n’est-elle qu’un de mes désirs,
peut-être est-elle celle que j’ai cherché par monts et par vaux…
Je la trouverai peut-être dans une ruelle déserte,
un enfant dans les bras, ou penchée à une fenêtre,
ou encore la reconnaîtrai-je par un sifflotement, un fragment de chanson
qui dirait de belles choses sur l’éloignement
et la distance.
Si seulement tu la voyais sur les ailes d’un papillon
volant, collée au goudron du pavement
les yeux troublés par les absurdes ornements de l’histoire
et la poitrine chargée de cris de tristesse de tout un peuple
et ses fruits solitaires,
comme des pierres dans un panier…
Amène-la au marché des boutiques fermées
là où le vent souffle entre les planches,
aux alentours du village où nous sommes nés
et avons rêvé nos rêves,
nos petits rêves...
et
que nous avons abandonné.
(Trad:Colo)
“La mujer que vuela con el viento”, de Sargón Bulus
Si
vieras a esa mujer que vuela con el viento
llevando
en sus ojos
los
signos de una tormenta venidera
y
con el pelo envuelto en torbellinos,
no
dudes, avísame,
quizás
ella sólo sea un anhelo mío,
quizás
sea ella a quien he buscado por aldeas y pueblos…
Tal
vez la encuentre en un callejón desierto,
con
un niño entre los brazos, o asomada a una ventana,
o
quizás la reconozca en un silbido, en un fragmento de canción
que
hable de cosas hermosas sobre el alejamiento
y
la distancia.
Si
sólo la vieras en las alas de una mariposa
volando
pegada al alquitrán del pavimento
con
los ojos enturbiados por los absurdos adornos de la historia
y
el pecho cargado con gritos de tristeza de todo un pueblo
y
sus frutos solitarios,
como
piedras en un cesto…
Tráela
al mercado de las tiendas cerradas
donde
el viento sopla entre las maderas,
a
las afueras del pueblo en que nacimos
y
soñamos nuestros sueños,
nuestros
pequeños sueños…
y
lo abandonamos.
Publicado
por primera vez en el periódico Al—Hayat
Publicado en el periódico Al-Hayat el
8 de octubre de 2003)
Trad
al español, Milagros Nuin
je ne connaissais pas, merci pour la découverte!
RépondreSupprimerBienvenue Eimelle, pour moi aussi ce fut une découverte.
SupprimerBonne journée.
Quel souffle dans ce beau poème, celui de la liberté, du désir, de l'espoir, des rêves qui s'éteignent "comme des pierres dans un panier", aussi. Merci pour la découverte grâce à ta traduction, Colo, et cette illustration en accord parfait.
RépondreSupprimerAvec plaisir Tania.
Supprimerquelle tristesse...
RépondreSupprimer(belle photo!)
J'avais un élève libanais de 15 ans qui n'avait connu que les bombes et les conflits depuis sa naissance...
SupprimerTristesse, mélancolie. Ce sont les deux choses qui me viennent à l'esprit quand je lis ce poème. Les boutiques sont fermées et les rêves abandonnés. Que reste-t-il alors? Bises alpines.
RépondreSupprimerC'est tellement vrai pour ces pays comme la Syrie ou le Liban ou tant d'autres encore. Leurs poèmes parlent de leur vécu, et c'est affreusement triste.
SupprimerUn beso Dédé.
Rêver nos rêves et ne pas les abandonner...
RépondreSupprimerC'est un peu triste, je ne connais pas la poésie ou la littérature irakienne, encore un manque, merci Colo d'ouvrir ainsi nos yeux sur cette partie du monde. Belle soirée à toi. brigitte
Je me suis demandé plusieurs choses en découvrant ce poème, et d'abord s'il est possible de parler d'autre chose que le désespoir et ou la révolte quand on vit dans un pays démoli, en guerre. J'ai depuis longtemps étudié la poésie sud américaine, tous ces pays où les dictatures, les conflits sont quasi permanents, et tant la littérature que la poésie sont centrés sur le désespoir.
SupprimerBonne journée chère Brigitte.
C'est reposant de lire un poême, merci.Bisous
RépondreSupprimerLire des poèmes devrait être recommandé aux gens très occupés!
SupprimerBonne journée Val!
On oublie que ces peuples là ont de grands poètes tellement on s'habitue à ne les voir que fuyant sur les routes dans un état de détresse absolue .. Merci de nous faire connaître celui-ci. Bonne journée Colo. (Aifelle)
RépondreSupprimerTu as raison Françoise, qui connaît ici des poètes Irakiens? Ou Syrien? Ou...
SupprimerIl faut d'abord qu'ils soient traduits de l'arabe...mais je crois que je vais poursuivre sur cette voie.
Bonne journée à toi aussi.
C'est superbe ! Tu nous fait découvrir quelque chose, tu nous ouvres une porte, quel cadeau.
RépondreSupprimerJe pense au poème "A une passante", et je trouve une fraternité entre les deux.
Femmes à la fenêtre, femmes qui passent, femmes que l'on rêve...
Bonjour Anne, merci pour cet enthousiasme que je partage bien sûr!
SupprimerLe rapprochement avec la Passante, sublime texte et chanson, est judicieux, merci.
Quel symbole auquel s'accrocher. Il y a quelque chose de "la Liberté guidant le Peuple" dans cette allégorie très poétique. Une telle opposition avec la fin du poème, ou comment redonner de l'espoir à la réalité, lui insufler un sang neuf.
RépondreSupprimerAccord parfait avec l'illustration.
Une belle découverte.
Merci Colo. Je t'embrasse très fort
Bonjour Maïté, je suis d’accord avec ta comparaison. Surtout ne jamais perdre le fil de l'espoir, l’image d'une femme ici.
SupprimerJe t'embrasse ma belle.
un poème qui me touche beaucoup, j'aime l'idée d'être reconnue par un fragment de chanson, par un sifflotement
RépondreSupprimerCes musiques fredonnées ou sifflées sont une belle idée, oui!
SupprimerLe rêve d'une femme comme ultime rempart...
RépondreSupprimerSuperbe association image et mots
Bonne semaine, Colo et bisous
Merci Fifi, bonne semaine, un beso.
SupprimerUn rêve
RépondreSupprimerUne illusion
Un magnifique poème
Je l'ai trouvé entraînant et bien triste à la fois.
SupprimerMerci Marie.
Il est magnifiquement puissant et intimiste à fois. Très très beau ! Merci.
RépondreSupprimerMerci d'apprécier K.
SupprimerTrès beau texte. J'aime la sensibilité, l'humanisme et l'amour idéal que le poète nous décrit. Merci encore une fois pour toutes ces belles découvertes chère colo.
RépondreSupprimerCela n'est pas sans évoquer le texte d'Antoine Pol que Brassens a mis en musique.
RépondreSupprimerTu as raison, il y a quelque chose, donc l'idée est universelle, d'A. Pol!
SupprimerPour le reste, tu sais que j'aime me balader dans la poésie, la traduire, la faire circuler aussi!
Bon week-end Obni, grand soleil ici.
Je te souhaite un très bon we. Bisous
RépondreSupprimerBon week-end à toi aussi Val!
SupprimerBelle traduction, merci Colette, et absolument bonne illustration du texte. Image forte, les cris de tristesse et les fruits solitaires, pierres dans un panier, ils me rappellent une dernière lecture (Branimir Scepanovic).
RépondreSupprimerBonjour Christian, tiens, je ne connais pas du tout Branimir Scepanovic, un roman en particulier?
SupprimerBon dimanche, merci de la visite.
J'ai lu tout dernièrement "L'été de la honte" de cet écrivain serbe et "La bouche pleine de terre" est son plus connu.
SupprimerBonne semaine !
Grand merci, je pars à leur recherche. Et bonne journée.
SupprimerQuel bel écho entre le texte et l'illustration que tu as trouvée. Cela demande toujours beaucoup de recherche, mais c'est un aspect de "l'écriture" d'un article de blog que j'aimé énormément.
RépondreSupprimerBeaucoup de recherche, tu as raison, mais on est si content quand on trouve!
SupprimerBonne soirée Annie