Se
me olvidó tu nombre,
no recuerdo
si te llamabas luz o
enredadera,
pero sé que eras agua
porque mis manos
tiemblan cuando llueve.
Se
me olvidó tu rostro y tu pestaña
y tu piel por mi boca
transitada
cuando caímos bajo los cipreses
vencidos por el
viento,
pero sé que eras luna
porque cuando la noche se
aproxima
se me rompen los ojos
de tanto querer verte en la
ventana.
Se
me olvidó tu voz, y tu palabra,
pero sé que eres música
porque
cuando las horas se disuelven
entre los manantiales de la
sangre
mi corazón te canta.
Ombre Je t’invite, à l’air. Ombre de vingt siècles, à la vérité de l’air, de l’air, air, air.
Ombre qui jamais ne sors de ta grotte, et qui ne rendit pas au monde le souffle qu’en naissant te donna l’air l’air, l’air, l’air.
Ombre sans lumière, minière des profondeurs de vingt tombes, vingt siècles vides sans air, de l’air, air, air.
Ombre, aux sommets! Ombre, de la vérité de l’air, de l’air, air, air.
(Trad: Colo)
INVITACIÓN
AL AIRE
--
de Rafael Alberti --
Te
invito, sombra, al aire.
Sombra de veinte siglos,
a la
verdad del aire,
del aire, aire, aire.
Sombra que nunca
sales
de tu cueva, y al mundo
no devolviste el silbo
que
al nacer te dio el aire,
del aire, aire, aire.
Sombra sin
luz, minera
por las profundidades
de veinte tumbas,
veinte
siglos huecos sin aire,
del aire, aire,
aire.
¡Sombra, a los picos, sombra,
de la verdad del
aire,
del aire, aire, aire!
Esto
que pasa y que se queda,
esto es el Aire, esto es el Aire,
y
sin boca que tú le veas
te toma y besa, padre amante.
¡Ay,
le rompemos sin romperle;
herido vuela sin quejarse,
y
parece que a todos lleva
y a todos deja, por bueno, el Aire...
En
ce printemps 2020, volent, sautillent quantité de merles.
Principalement pour attraper au vol ou au sol, les petites dattes des
palmiers. Ceci est préférable à l’attaque en règle des cerises
ou des fraises!
Il
existe tant et tant de chansons, poèmes, récits... sur les merles.
Je
vous en propose quelques uns et j’aimerais bien que vous apportiez
, si vous en avez envie, des souvenirs ou n’importe quoi relatif
aux merles (et que j’ajouterais au billet).
En
esta primavera del 2020, vuelan, dan saltitos gran cantidad de mirlos.
Principalmente para atrapar al vuelo o en el suelo pequeños dátiles
de las palmeras. ¡Mejor esto que un ataque en toda regla a las fresas o
a las cerezas!
Existen
tantas canciones, poemas, escritos, relatos...sobre los mirlos.
Os
propongo algunos y me gustaría, si lo deseáis, que traigáis aquí
recuerdos, poemas, lo que queráis en relación con los mirlos.
Añadiré todo a la entrada.
Photo prise à Bruxelles, avril/mai 2020
D’abord
quelques une des “Treize manières de regarder un merle” de
Wallace Stevens.
Primero
algunas de las “Trece maneras de
mirar un mirlo” de Wallace Stevens.
I Among
twenty snowy mountains,
The only moving thing
Was the eye
of the blackbird.
Entre
veinte montañas de nieve,
La
única cosa que se movía
Era
el ojo del mirlo.
Dans
vingt montagnes enneigées,
Une seule chose était en
mouvement :
L’œil du merle noir.
IV
A
man and a woman
Are one.
A man and a woman and a
blackbird
Are one.
Un
hombre y una mujer Son
uno. Un
hombre y una mujer y un mirlo Son
uno.
Un
homme et une femme
Sont un.
Un homme et une femme et un
merle noir
Sont un.
V I
do not know which to prefer,
The beauty of inflections
Or
the beauty of innuendoes,
The blackbird whistling
Or just
after.
No
sé qué preferir,
La
belleza de los acentos
O
la belleza de las insinuaciones,
El
mirlo silbando
O
el instante después.
Je
ne sais que préférer,
La beauté des inflexions
Ou la
beauté des insinuations,
Le merle noir qui siffle
Ou tout
de suite après.
XII
The
river is moving.
The blackbird must be flying.
El
río se estremece.
El
mirlo estará volando.
La
rivière est en mouvement.
Le merle noir ne peut qu’être en
vol.
NB.
Vous pouvez lire les Treize manières de regarder un merle, en
anglais et français ici:
Je termine en musique, bien que le merle ait beaucoup d’autres histoires...
Termino, aquí lo
tenemos en música, aunque el mirlo tiene muchas otras historias,
À VOUS, (merci beaucoup)
Adrienne. "j'en avais un qui venait toujours près de moi quand je travaillais au
potager, il savait que ça signifiait nombre de vers de terre avec
lesquels se régaler, et je l'avais appelé Alfred, en l'honneur d'Alfred
Brendel, parce qu'il était aussi bon musicien ;-)"
Fifi
Dédé : "Il y avait un jeune merle qui venait se poser sur le bord de la fenêtre
chez mes parents. Il apprenait à chanter. Mon Papa l'avait appelé
Jérémie. Quand le merle arrivait, mon papa se mettait à siffler à
l'intérieur. Le merle écoutait et ensuite sifflait à son tour. Après
quelques semaines, mon Papa a décrété qu'il lui avait appris à bien
siffler. En effet, Jérémie était devenu un as du chant mélodieux. ;-)
Tania: "L'expression "merle blanc" est une jolie variante pour "oiseau rare".
Je
suis heureuse, depuis le début de ce mois de mai, d'entendre à nouveau
chanter un merle dans l'îlot. A Bruxelles, il se raréfie, d'après les
dernières observations de Natagora, "conséquence probable de l’épidémie
du virus Usutu" qui frappe certains oiseaux depuis trois ans (désolée
pour cette note "en demi-teinte").
https://www.natagora.be/news/les-oiseaux-de-nos-jardins-une-annee-en-demi-teinte"
Edmée: "Moi je me souviens d'un jour de Pâques, ma mère attendait avec
impatience que ses petits-enfants se lèvent pour chercher les œufs que
nous avions cachés dans le jardin, mais il s'agissait de la famille
ronfleurs, et un merle a trouvé un bel œuf emballé dans du papier
argenté, l'a retourné, retourné, et puis l'a pris et s'est envolé. Nous
avons ri toute la journée en pensant aux plumes chocolatées par la suite
si le merle a couvé la proie de son désir..."
Anne Le Maître: Poème écrit par elle. Vous pouvez disposer Ivre d’amour
et de printemps
le merle en habit de notaire
par son chant
fait lever le soleil
repeint la ville en rose
m’extirpe du sommeil
donne avec élégance
coup de grâce
à l’hiver
et congédie la nuit
d’un battement de trilles.
Puis d’un air affairé
s’en va dans l’herbe brune
mâchonner quelques vers.
Christian Wery : "...je retrouve deux photos de merles noirs , il s'agit d'une
madame, pas vocalement aussi forte que le mâle mais travailleuse comme
vous voyez....
C'était en juin 2013 : la nidification des merles va de mars à août.
Elles sont reprises sur mon
site photo (rubrique "oiseaux des parcs et jardins") qui s'est un peu diversifié depuis...
Zoë Lucider: "Je pense à Uccellacci e uccellini, le film de Pasolini, dans lequel
François d'Assise voulait évangéliser les oiseaux.Il s'agissait de
faucons (les grands oiseaux et de passereaux, les petits. Il n'y avait
pas de merles, mais il font partie de la confrérie
qu'il s'agit de convaincre de se conduire en frères -hélas, sans
succès-."
NB: Voici une scène du film:
Aifelle: "Et tu connais cette expression "siffle toujours beau merle", utilisée pour éconduire un dragueur qui n'a aucune chance ;-) ?"
La petite verrière: "J'apporte une toute petite pierre; mon grand-père, vrai homme des bois,
disait " Quand le merle chante, l'hiver est fini !" Et dans ce domaine,
mon grand-père avait toujours raison !"
Plumes d'anges: "Je t'apporte en pensées le chant des merles siffleurs que j'entendais
petite fille chez mes grands parents, c'était un enchantement, peut-être
est-il à l'origine de mon amour des oiseaux..."
K: "Ce matin au jardin un petit merle à l'allure bien sympathique
s'affairait avec dextérité à récolter des brindilles. Il y a du nid dans
l'air."
Que
diraient les gens étroits d’esprit et désœuvrés,
Si
un beau jour, par pure fantaisie,
Je
me teignais les cheveux en argenté et violet,
Si
je mettais une toge grecque, si je remplaçais mon peigne
Par
un bourdalou de fleurs: myosotis ou jasmin,
Si
je chantais dans les rues accompagnée par des violons;
Ou
si je disais mes vers en parcourant les places
Laissant
libre cours à mon goût pour les vulgaires bandeaux?
Viendraient-ils
me regarder en s’attroupant sur les trottoirs?
Mes
brûleraient-ils comme on a brûlé les sorcières?
Les
cloches sonneraient-elles pour appeler les paroissiens à la messe?
En
l’évoquant, je l’avoue, cela me fait un peu rire.
Traduction
Monique-Marie Ihry
Éditions Cap de
l’Etang Le doux mal
p 160-161
Le poème, très joliment chanté par Isabel Parra
¿QUE DIRÍA? Alfonsina
Storni
¿Qué
diría la gente, recortada y vacía,
Si en un día fortuito, por
ultra fantasía,
Me tiñera el cabello de plateado y
violeta,
Usara peplo griego, cambiara la peineta
Por
cintillo de flores: miosotis o jazmines,
Cantara por las calles
al compás de violines,
O dijera mis versos recorriendo las
plazas,
Libertado mi gusto de vulgares mordazas?
¿Irían a
mirarme cubriendo las aceras?
¿Me
quemarían como quemaron hechiceras?
¿Campanas tocarían para
llamar a misa?