28 mai 2012

Sans vent / Sin viento


Ce matin à l'aube, et cela va durer quelques mois, régnait un calme plat, le vent sommeillait encore... 
 
Le mot « Calme » date du XVº et signifiait cessation de vent ; il ne prendra le sens d'absence d'agitation ou tranquillité que vers 1670.

 Du grec ancien χαῦμα, khaûma « forte chaleur » par l’intermédiaire de calma dans une langue ibérique (castillan, catalan, aragonais) où, dans le langage des marins, on associa cette chaleur suffocante à l'absence de vent. .

C'est l'absence de vent, celle qui contrarie les navigateurs à voile mais apaise les esprits qui va faire l'objet de deux billets. Commençons en poésie, nous poursuivrons par le surnom de Mallorca, «  la isla de la calma ».






Esta mañana, al alba, y durará unos meses, reinaba una calma chica, aún reposaba el viento...
La palabra Calma:

Lo interesante comienza con las sorpresas que encierra la palabra calma.
De la voz griega karma surgió la palabra latina cauma, ambas con el significado de ‘calor sofocante’.
En el naciente castellano se dijo calma, y en el argot de los marineros, la palabra se asoció con la ausencia de viento, que hacía sentir un calor abrasador.
Entonces, se empezó a hablar de «la mar en calma», cuando la naturaleza no cedía el viento indispensable para navegar.”
(fuente:
http://www.illac.com.mx/profiles/blogs/2062895:BlogPost:375.)

Es la ausencia de viento, la que contraria a los navegadores a vela pero tranquiliza la mente que será el objeto de dos entradas. Empecemos con un poema, proseguiremos por el apodo de Mallorca, isla de la calma.




Calma    José María Hinojosa
       
                                                                A Luis Buñuel
¿Dónde se acaba el mar?

¿Dónde comienza el cielo?

¿Los barcos van flotando

o remontan el vuelo?

Se perdió el horizonte,

en el juego mimético

del cielo y de las aguas.

Se fundió el movimiento,

en un solo color

azul, el azul quieto.

Se funden los colores;

se apaga el movimiento.

Un solo color queda;

no existe barlovento. 

¿Dónde se acaba el mar?

¿Dónde comienza el cielo? 

Mi amigo I.Pampín me manda esta foto; ¡preciosa, muchas gracias!

                      
Calme   José María Hinojosa          
                                                                À Luís Buñuel
Où finit la mer?
Où commence le ciel?
Les bateaux s'en vont flottant
ou prennent leur envol? 
L'horizon s'est perdu
dans le jeu mimétique
du ciel et des eaux.
Le mouvement s'est fondu,
en une seule couleur
bleu, le bleu calme.
Le couleurs se fondent;
le mouvement s'éteint.
Ne reste qu'une seule couleur;
aucun vent.
Où finit la mer?
Où commence le ciel?
Trad: Colo


22 mai 2012

Badajoz, rêves d'envol / Sueños de vuelo


Un de ces hasard de la vie , agréable en l’occurrence, m'a fait passer une journée à Badajoz. Une pensée spéciale pour Hélder et Armando...Car,


Badajoz est une ville espagnole collée au Portugal (cela se remarque partout : azulejos, façades, bacalao..) et une province agricole, très soignée, où les plantes de tomates poussent sur des kilomètres à la ronde, même à 10m de la porte de l'aéroport...hop, prêtes à l'envoi, à l'envol.
Arrivée à 9h du matin un samedi, tout est fermé, tout y dort, ou, comme on dit ici, « à cette heure-là il n'y a pas encore de rues ». 
 
La ville n'est pas extraordinaire, quelques jolis bâtiments et maisons, mais une fois 11-12h, l'ambiance dans les ruelles était des plus agréable, les décorations originales et ce jour-là elles étaient animées par un marché aux puces.
                                           




Je vous l'avais dit.
Voler!
Os lo había dicho.
¡Volar!


Certains objets que je n'avais plus vus depuis mon enfance, comme ces prie-dieu (photo plus bas), des outils pour mesurer le grain, de cordonnerie aussi. Puis ce joug à bœufs, en fer, à côté de supports à paniers pour ânes ou chevaux de trait.
Enfin des caisses de siphons ou gaseosa. Souvenirs de mes premières années en Espagne : sur chaque table, à l'heure des repas, et à côté de la bouteille de vin, il y avait un siphon d'eau un peu gazeuse, un peu sucrée, et on remplissait les verres de moitié-vin, moitié-eau-siphon. Une tradition perdue ; dommage, on recyclait tout en ces temps-là.
Un endroit à Palma de Mallorca qui a renoué avec la tradition: http://sifoneriapalma.com/http://sifoneriapalma.com/

                                  (Comme toujours, clic pour agrandir mes photos)


Una de esas chiripas (me encanta esta palabra aunque me dicen que use, mejor, “casualidades”) de la vida me ha hecho pasar un día en Badajoz.

Badajoz, ciudad pegada a Portugal (todo lo hace notar : azulejos, fachadas, bacalao...) y provincia agrícola, muy cuidada, donde las plantas de tomates crecen en kilómetros, hasta a 10m de la misma puerta del aeropuerto...hop, listas para el envío, para el vuelo.
Llegada a las 9 de la mañana de un sábado, todo está cerrado, todo duerme, a esta hora ni las calles están puestas.

 
 La ciudad no es magnífica, unos edificios y casas bonitas, pero una vez son las 12-13h, el ambiente en las callecitas es de lo más agradable, decoradas con originalidad y animadas, ese día, por un mercadillo.



Algunos objetos que no había vuelto a ver desde mi infancia, como unos reclinatorios, herramientas de medir el grano, yunques para el calzado. Y ese yugo de bueyes, de hierro, al lado de unos soportes para las cestas de caballos o burros.














Atención especial para esas cajas de sifón/gaseosa que me han recordado mis primeros años en España; en cada mesa había uno y se mezclaba el vino con ese agua algo dulce y ligeramente gasificada. Una tradición perdida; una pena, se reciclaba todo en esos tiempos.
Para leer más sobre el tema sifón:
http://www.guiamaximin.com/sifones-gaseosas.html
Y un lugar en Palma, La Sifonería, dónde revive esa tradición : http://sifoneriapalma.com/

16 mai 2012

Un vent si cruel et délicat / Un viento tan cruel y delicado


LE LECTEUR DE JULES VERNE” de Almudena Grandes. (Épisodes d'une guerre interminable) Je crois que ce roman est traduit en français, mais je ne possède que le volume en espagnol.
Nino, 9 ans et fils de garde civil, vit dans un village de la Sierra Sur de Jaen; un garçon qui n'oubliera jamais l'été 1947, moment où il fait une rencontre qui changera sa vie... Un roman dur et délicat à la fois, passionnant aussi qui se déroule durant l'après-guerre civile. Je vous le recommande vivement.

Voici la première page du roman, elle me semble de toute beauté:

« Les gens disent qu'en Andalousie il fait toujours beau, mais dans mon village, en hiver, nous mourions de froid.
   Avant la neige, et par traîtrise, arrivait le gel. Quand les jours étaient encore longs, quand le soleil de midi chauffait toujours et que nous descendions jouer à la rivière, les après-midi, l'air soudain s'aiguisait et devenait plus propre, et puis le vent, un vent si cruel et délicat qu'on aurait dit qu'il était fait de cristal, un cristal aérien et transparent qui descendait de la sierra en sifflant, sans lever la poussière des rues. Alors, à la frontière de n'importe quelle nuit d'octobre, de novembre avec un peu de chance, le vent nous rattrapait avant de rentrer chez nous, et nous savions que le « bon temps » était fini. (...)
   Dans mon village, l'hiver commençait quand le vent le voulait, quand il lui prenait le caprice de nous poursuivre dans les rues et de nous égratigner le visage de ses ongles de cristal comme s'il avait de vieux comptes à régler avec nous, une dette qui ne se soldait pas jusqu'à l'aube, car il continuait à vrombir sans repos de l'autre côté des portes, des fenêtres fermées, pour cesser soudain, comme empiffré de sa propre furie, à cette heure où même les insomniaques dorment déjà.
   Et dans ce calme rusé et discret, malgré les livres et les calendriers, et bien que ce n'était sur aucune affiche, la première gelée tombait sur nous.
Après, tout était hiver. » (…)
(Trad : Colo)
Site en français : http://www.books.fr/best-seller/la-guerre-sans-fin/qualification_id=9/


EL LECTOR DE JULIO VERNE” de Almudena Grandes es una novela que cuenta la historia de un niño de 9 años, Nino, hijo de guardia civil, en un pueblo de la sierra de Jaen. Un niño que jamás olvidará el verano 1947 cuando hizo un encuentro que cambiará su vida... Una novela dura y delicada a la vez, apasionante, que tiene lugar durante la post- guerra civil.




La novela empieza por una página que me pareció magistral:

La gente dice que en Andalucía siempre hace buen tiempo, pero en mi pueblo, en invierno, nos moríamos de frío.
    Antes que la nieve, y a traición, llegaba el hielo. Cuando los días todavía eran largos, cuando el sol del mediodía aún calentaba y bajábamos al río a jugar por las tardes, el aire se afilaba de pronto y se volvía más limpio, y luego el viento, un viento tan cruel y delicado como si estuviera hecho de cristal, un cristal aéreo y transparente que bajaba silbando de la sierra sin levantar el polvo de las calles. Entonces, en la frontera de cualquier noche de octubre, noviembre con suerte, el viento nos alcanzaba antes de volver a casa, y sabíamos que lo bueno había acabado. (…)
   En mi pueblo, el invierno empezaba cuando quería el viento, cuando al viento se le antojaba perseguirnos por las calles y arañarnos la cara con sus uñas de cristal como si tuviera alguna vieja cuenta que ajustar con nosotros, una deuda que no se saldaba hasta la madrugada, porque seguía zumbando sin descanso al otro lado de las puertas, de las ventanas cerradas, para cesar de repente, como empachado de su propia furia, a esa hora en la que hasta los desvelados duermen ya. Y en esa calma artera y sigilosa, a despecho de los libros y calendarios, aunque no estuviera escrito en ningún cartel, la primera helada caía sobre nosotros. Después, todo era invierno.”(...)

Os recomiendo esta lectura, dura a la par que delicada.

Explicación de la novela por la autora: http://www.almudenagrandes.com/
Foto: Fuensanta de Martos, pueblo de la novela / Village du roman
  


10 mai 2012

De fables et de Poules / De fábulas y de Gallinas

 
Où il s'avère que les poules sont loin d'être sottes...
Donde se prueba que las gallinas están lejos de ser tontitas...

Deux fables; l'une du grand maître Ésope, et l'autre du fabuliste espagnol Tomás de Iriarte (XVIII) . Ce dernier est moins connu que son contemporain et ennemi juré Samaniego, (je vous en reparlerai), et tous deux suivent la ligne d'Ésope et de La Fontaine.
Dos fábulas; una del gran maestro Esopo, la otra del fabulista español Tomás de Iriarte (XVIII). Este último es menos conocido que su contemporáneo y enemigo del alma Samaniego (volveré a hablar de ello), y ambos siguen la linea de Esopo y La Fontaine.



Du faucon et d'une Poule, Ésope

Un Faucon disait à une Poule :
- Vous êtes une ingrate.
- Quelle ingratitude avez-vous remarquée en moi ?
répondit la Poule.
- En est-il une plus grande, reprit le Faucon, que celle que vous faites voir à l'égard des Hommes ?
Ils ont un extrême soin de vous.
Le jour, ils cherchent de tous côtés de quoi vous nourrir et vous engraisser, et la nuit, ils vous préparent un lieu pour dormir.
Ils ont bien soin de tout fermer, de peur que votre repos ne soit interrompu par quelque autre animal, et cependant, lorsqu'ils veulent vous prendre, vous fuyez, ce que je ne fais pas, moi qui suis un Oiseau sauvage.
À la moindre caresse qu'ils me font, je m'apprivoise, je me laisse prendre et je ne mange que dans leurs mains.
- Cela est vrai, répliqua la Poule, mais vous ne savez pas la cause de ma fuite :
c'est que vous n'avez jamais vu de Faucon à la broche et j'ai vu des poules à toutes sortes de sauces.

J'ai rapporté cette fable pour montrer que ceux qui veulent s'attacher à la cour n'en connaissent pas les désagréments.

-Del Halcón y de una Gallina,  Esopo

Un Halcón le decía a una Gallina
- Es usted una ingrata.
- ¿Qué ingratitud notó usted en mí? Contestó la Gallina.
 - ¿Existe acaso una más grande que la que muestra hacia los Hombres? Dijo el Halcón.
 La cuidan con suma atención.
 De día buscan por todas partes alimentos para engordarla y, de noche, le preparan un cobijo para dormir.
Cierran todo a cal y canto por miedo que vuestro descanso esté interrumpido por cualquier otro animal y, sin embargo, cuando quieren cogerla, usted huye, lo que no hago yo que soy un Pájaro salvaje.
A la mínima caricia que me hacen, me domestico, me dejo coger y sólo como en sus manos.
- Es cierto, replicó la gallina, pero usted desconoce el motivo de mi huida: es que jamás ha visto un Halcón ensartado y yo he visto gallinas cocinadas a cualquier salsa.  
Relaté esta fábula para mostrar que aquellos que quieren hacerse cortesanos no conocen los inconvenientes (Trad: Colo)

 
La poule et la grenouille, Tomás de Iriarte

De la mare où elle vivait, une grenouille babillarde entendit caqueter une poule.
Je n'aurais pas cru ma chère, lui dit-elle, que vous fussiez une voisine si incommode. À quoi bon tant de bruit? Qu'y a-t-il de nouveau?

Rien, dit la poule, j'annonçais seulement que je ponds un oeuf.
Quoi! Pour un oeuf vous dérangez autant?

Oui madame la grenouille, pour un oeuf je fais tant de bruit. Cela vous surprend tandis que moi je ne m'étonne point de vous entrendre croasser jour et nuit.
 Moi, comme je suis utile, je le célèbre; toi qui ne sers à rien, tais-toi.

On accepte le bruit de celui qui travaille; celui qui ne fait rien, qu'il se taise. (Trad: Colo)


 
    La rana y la gallina Tomas de Iriarte

    Desde su charco una parlera rana oyó cacarear a una gallina.

    La rana entonces dijo:

    ¡Vaya! No creyera, hermana, que fueras tan incómoda vecina. Y con toda esa bulla, ¿Qué hay de nuevo?

    La gallina le respondió:
    Nada, sino anunciar que pongo un huevo.

    La rana le dijo:
    ¿Un huevo solo y alborotas tanto?

    Nuevamente respondió la gallina:
    Un huevo solo; si, señora mía. ¿Te espantas de eso cuando no me espanto de oírte como graznas noche y día? Yo, porque sirvo de algo, lo público; tú que de nada sirves, calla el pico.

    Al que trabaja algo, puede disimulársele sin que pregone; el que nada hace debe callar.



5 mai 2012

Rues en fleur / Costitx / Calles floridas


La poesía huye, a veces, de los libros para anidar extramuros, en la calle, en el silencio, en los sueños, en la piel, en los escombros, incluso en la basura. Donde no suele cobijarse nunca es en el verbo de los subsecretarios, de los comerciantes o de los lechuginos de televisión.”
(Joaquín Sabina)

« Parfois la poésie fuit les livres pour se nicher extramuros, dans la rue, dans le silence, dans les rêves, dans la peau, dans les décombres, même dans les poubelles.
L'endroit où elle ne s'abrite jamais est dans le verbe des sous-secrétaires, des commerçants ou blancs-becs de la télévision.”
Joaquín Sabina.
 
Journée champêtre.
Hors des grands chemins, Costitx, ce mini village d'un peu plus de mille habitants, je l'ai découvert, oh pas par hasard; on m'avait dit que c'était la fête des fleurs. Quatre jours durant. Le jour clé était le premier Mai, mais ce jour-là des travailleurs-à-la-recherche-d'emploi m'attendaient.

Chaque année les habitants se réunissent et se mettent d'accord, semble-t-il, pour décorer qui les trottoirs et les murs, qui les fenêtres de chaque rue d'une façon différente ; l'ensemble est inédit, fort joli. Des fleurs des champs, partout.
(Comme toujours, clic pour agrandir les photos)
 











                                  

 Au centre village, des invités professionnels : bonsaïs, fleurs coupées, plantes, orchidées.
Et puis cet arbre, le clou artistique.





Lejos de los caminos frecuentados, Costitx, ese pueblo diminuto de poco más de mil habitantes, lo descubrí, oh no por casualidad; me habían dicho que era la fiesta de las flores. Durante cuatro días- EL día clave era el primero de Mayo, pero ese día trabajadores-en-busca-de-empleo me esperaban.

Cada año los habitantes se reúnen y al parecer se ponen de acuerdo para decorar, sean las aceras, sean las paredes o las las ventanas de cada calle de manera distinta; el conjunto es inédito, muy bonito. Por todos los sitios, flores del campo.

En el centro del pueblo, unos invitados profesionales: bonsáis, macetas, orquídeas.
Y este árbol, obra artística faro.


J'y retournerai, les habitants sont accueillants, les alentours agricoles tout autant. Et puis on y a trouvé un trésor (clic) !

Volveré allí, los habitantes son acogedores, los alrededores agrícolas no lo son menos. ¡ Y allí se encontró un tesoro (clic)

Le village / el pueblo


Mallorca

Los periodistas han visto otras cosas que yo... Gracias Hélder.
Les journalistes n'ont pas vu les mêmes choses que moi...Merci Hélder.





1 mai 2012

Premier Mai / Revolución / Primero de Mayo



Hoy, día 1 de Mayo, ese corto poema de Gonzalo Arango Arias(1931 – 1976) que fue un escritor y poeta colombiano. En 1958 fundó el nadaísmo, movimiento de vanguardia que manifestaba su inconformidad con el orden social reinante del bipartidismo político, el conservadurismo social, la burguesía y las revoluciones de masas con fines totalitarios. Era un movimiento bohemio dedicado a la poesía.


Aujourd'hui, 1 Mai, ce court poème de Gonzalo Arango (1931 - 1976), écrivain et poète colombien qui fonda en 1958 le “nadaïsme”, mouvement d'avant- garde qui manifestait sa non-conformité avec l'ordre social du bipartisme politique, avec le conservatisme social, la bourgeoisie et les révolutions de masse à des fins totalitaires, C'était un mouvement bohème dédié à la poésie.




Révolution

Une main
plus une main
ne sont pas deux mains
Ce sont des mains unies
Unis ta main
à nos mains
pour que le monde
ne soit pas dans peu de mains
mais 
dans toutes les mains

 Gonzalo Arango (trad. Colo)