Soleil J.R.Jiménez
Là, dans le fond
de ma bibliothèque
le soleil de dernière heure, qui transforme
mes couleurs en lumière claire et divine,
caresse mes livres, doucement.
Quelle lumineuse compagnie
que la sienne; comme elle agrandit
le séjour, et le transforme, entier,
en vallée, en ciel - Andalousie ! -,
en enfance, en amour !
Comme un enfant, comme un chien,
elle va de livre en livre
fait ce quelle veut…
Quand, soudain, je la regarde,
elle s’arrête, et me contemple longuement,
avec une musique divine, aboiement amical, frais balbutiement...
Après, peu à peu elle s’éteint…
La lumière divine et pure
redevient couleur, et seule, et mienne.
Et ce que je ressens d’obscur
c’est mon âme, comme si
elle était à nouveau
sans sa vallée et son ciel – Andalousie !-
sans son enfance ni son amour.
(Trad: Colo)
Sol (Juan Ramón Jiménez)
Allá
en el fondo
de mi biblioteca,
el sol de última hora, que
confunde
mis colores en luz clara y divina,
acaricia mis
libros, dulcemente.
¡Qué clara compañía
la suya;
cómo agranda
la estancia, y la convierte, llena,
en valle,
en cielo – ¡Andalucía! -,
en infancia, en amor!
Igual
que un niño, como un perro,
anda de libro en libro,
haciendo
lo que quiere…
Cuando, de pronto, yo lo miro,
se para, y
me contempla largamente,
con música divina, con ladrido de
amigo, con fresco balbuceo…
Luego se va apagando…
La
luz divina y pura
es color otra vez, y solo, y mío.
Y lo
que siento oscuro
es mi alma, igual que
si se hubiera
quedado nuevamente
sin su valle y su cielo – ¡Andalucía!
-,
sin su infancia y su amor.