22 déc. 2021

Soleil / Sol

Pour vous souhaiter une bonne fin d'année, quoi de mieux qu'un rayon de soleil
 
sur des livres, des souvenirs lumineux ?
 
 

                                   Inma Soler, Madrid. 
                                   https://www.artelista.com/obra/4126377173926646-bodegonconlibro.html

 

Soleil J.R.Jiménez

 

Là, dans le fond

de ma bibliothèque

le soleil de dernière heure, qui transforme

mes couleurs en lumière claire et divine,

caresse mes livres, doucement.


Quelle lumineuse compagnie

que la sienne; comme elle agrandit

le séjour, et le transforme, entier,

en vallée, en ciel - Andalousie ! -,

en enfance, en amour !


Comme un enfant, comme un chien,

elle va de livre en livre

fait ce quelle veut…

Quand, soudain, je la regarde,

elle s’arrête, et me contemple longuement,

avec une musique divine, aboiement amical, frais balbutiement...


Après, peu à peu elle s’éteint…

La lumière divine et pure

redevient couleur, et seule, et mienne.

Et ce que je ressens d’obscur

c’est mon âme, comme si

elle était à nouveau

sans sa vallée et son ciel – Andalousie !-

sans son enfance ni son amour.

(Trad: Colo)

 

 

Sol (Juan Ramón Jiménez)

Allá en el fondo
de mi biblioteca,
el sol de última hora, que confunde
mis colores en luz clara y divina,
acaricia mis libros, dulcemente.

¡Qué clara compañía
la suya; cómo agranda
la estancia, y la convierte, llena,
en valle, en cielo – ¡Andalucía! -,
en infancia, en amor!

Igual que un niño, como un perro,
anda de libro en libro,
haciendo lo que quiere…
Cuando, de pronto, yo lo miro,
se para, y me contempla largamente,
con música divina, con ladrido de amigo, con fresco balbuceo…

Luego se va apagando…
La luz divina y pura
es color otra vez, y solo, y mío.
Y lo que siento oscuro
es mi alma, igual que
si se hubiera quedado nuevamente
sin su valle y su cielo – ¡Andalucía! -,
sin su infancia y su amor.






14 déc. 2021

Une recette orangée

 

Feuilles d’automne
j’ajoute une pelure d’orange
au pot-pourri”

Garry Eaton , Canada


Coca d'orange entière







Feuilles d’automne
j’ajoute une pelure d’orange
au pot-pourri”

Garry Eaton , Canada


Coca d'orange entière

 





Que pensez-vous d’une recette de saison, vraiment simple, très bon marché, impossible à rater (du moins je ne connais personne qui l’ait ratée) ?


Ici tous les gâteaux et tartes s’appellent “Coca”, donc voici une recette de Coca de naranja.


D’abord vous graissez et farinez un moule, le mien est rond.

Vous faites chauffer le four à 180º, sans ventilateur et seulement chaleur en dessous.


Il vous faut :


1 belle orange non traitée entière, avec la peau.

1 petit verre d’huile (choisissez-en une qui a peu de goût)

2 petits verres de sucre (j’en mets un peu moins)

2 oeufs entiers

2 petits verres de farine

1 paquet de levure en poudre

(Graines de coquelicot, sésame ou autres, facultatif mais c'est joli)


Dans un bol mettez l’orange entière coupée en morceaux, l’huile, le sucre, les œufs. Vous mixez fin le tout ensemble.

C’est fait ?

Bien, maintenant vous mélangez dans un autre bol la farine et la levure (la recette dit de les tamiser pour qu’il n’y ait pas de grumeaux), et vous incorporez ces poudreuses au mélange de l’autre bol.


Le four est chaud, versez le mélange dans le moule et enfournez pour environ 30 minutes (cela dépend de votre four, le mien tarde 40m). Après ce temps, piquez un couteau ou un cure-dents, s’ils sortent propre, hop, c’est prêt.

Démoulez, laissez refroidir.



                                          Ici il sort du four, ce matin....



6 déc. 2021

Demain / Mañana

 

Merci, merci à vous tous qui m'avez accompagnée pendant ces moments compliqués. Ça m'a fait un bien fou.

                                   Mon village où l'air est si pur....

Bonne lecture de ce poème au beau rythme aussi.



Demain.” Le mot / Pedro Salinas

Demain.” Le mot
Allait, délié, vacant,
Sans poids dans le vent,


Si dénué d’âme et de corps,
De couleur, de baiser,
Que je l’ai laissé passer
Près de moi aujourd’hui.


Mais soudain toi
Tu as dit: “Moi, demain…”
Et tout s’est peuplé
De chair et de drapeaux.
Sur moi se précipitaient
Les promesses
Aux six cents couleurs,
Avec des robes à la mode,
Nues mais toutes
Chargées de caresses.


En train ou en gazelles
M’arrivaient aigus,
Sons de violons
Des espoirs ténus
De bouches virginales.
Ou rapides et grandes
Comme des navires, de loin,
Comme des baleines
Depuis des mers distantes,
D’immenses espérances
D’un amour sans final.


Demain! Quel mot
Vibrant, tendu
D’âme et de chair rose,
Corde de l’arc
Où tu posas, si effilée,
Arme de vingt années,
La flèche la plus sûre
Quand tu as dit: “Moi…”

 


 

"Mañana", de Pedro Salinas

"Mañana". La palabra
iba suelta, vacante,
ingrávida, en el aire,
tan sin alma y sin cuerpo,
tan sin color ni beso,
que la dejé pasar
por mi lado, en mi hoy.


Pero de pronto tú
dijiste: "Yo, mañana..."
Y todo se pobló
de carne y de banderas.
Se me precipitaban
encima las promesas
de seiscientos colores,
con vestidos de moda,
desnudas, pero todas
cargadas de caricias.


En trenes o en gacelas
me llegaban -agudas,
sones de violines-
esperanzas delgadas
de bocas virginales.
O veloces y grandes
como buques, de lejos,
como ballenas
desde mares distantes,
inmensas esperanzas
de un amor sin final.


¡Mañana! Qué palabra
toda vibrante, tensa
de alma y carne rosada,
cuerda del arco donde
tú pusiste, agudísima,
arma de veinte años,
la flecha más segura
cuando dijiste: "Yo..."