27 avr. 2014

L'accord disparu / El acorde desvanecido






Je me suis énamourée des poèmes de Silvia Baron Supervielle; je me suis attachée à cette dame tour à tour conteuse, poétesse, traductrice hors-pair dont je vous parlerai longuement dans le prochain billet.
Aujourd'hui deux poèmes, très courts comme le sont beaucoup des siens. J'ai trouvé le premier en espagnol, l'autre en français. Je sais qu'elle s'auto-traduit mais je ne possède pas les traductions. C'est donc avec une grande humilité que je me suis permise de le faire moi-même.


Me he enamorado de los poemas de Silvia Baron Supervielle, me he encariñado con esa dama a la vez cuentista, poetisa, traductora fuera de serie; os hablaré de ella de manera extensa la próxima vez.
Hoy dos poemas, muy cortos como son muchos de los suyos. Encontré el primero en español, el otro en francés. Sé que se auto-traduce pero no poseo las traducciones. Es entonces con mucha humildad que lo hice yo misma.




le flûtiste
de l’espace
se promène
en scrutant
l’accord
disparu 

(Dans “Sur le fleuve”) 


el flautista
del espacio
se pasea
oteando
el acorde
desvanecido 
 
  (trad: Colo)


César Páez (Colombie) / Instantes urbanos


entre el intervalo
del relámpago
y la explosión 
del trueno

me identifica

el instante
 
(extrait de “Al margen”.)



entre l'intervalle
de l'éclair
et l'explosion
du tonnerre

m'identifie
l'instant
(Trad: Colo) 


Généreusement envoyé par K, merci!

(titré le soleil remue les miroirs)

le soleil remue les miroirs
et ma soif vient de si loin
que je ne saurais évaluer
la somme de lumière noyée
dans les courants du fleuve
où s’allongent les nuits
nul voyage n’est plus hardi
que celui de ce printemps
qui dure dans la pénombre
ni impulsion plus intrépide
que celle de cet espoir
comme la terre surveille
la pluie et les nuages
la force du vent


Silvia Baron Supervielle, Sur le fleuve,. 

21 avr. 2014

Turquoises /Turquesas




Il fallait que je la voie cette Cala de San Vicente (Sant Vicenç), absolument. Peinte par de très nombreux artistes, le premier tableau que j'ai vu est celui de William Degouve de Nuncques. Ce devait être l'endroit à la mode, le Deauville ou Ostende majorquin. Seul impératif, y aller avant la saison touristique; il y a environ un mois.
Suivant l'idée de La Bacchante j'ai essayé de photographier le même point de vue adopté par les peintres....
La Cala; l'eau y est turquoise, l'ensemble majestueux, splendide, mais....un certain Don Pedro y a construit un hôtel en plein milieu de la petite plage, quasi les pieds dans l'eau. Je préfère ne pas savoir comment ni pourquoi il a obtenu la folle et destructrice autorisation de bâtir.... Heureusement l'hôtel était encore fermé.

Tenía que ver esa Cala San Vicente (Sant Vicenç), absolutamente. Pintada por tantos artistas, - el primero que ví fue, es curioso, de William Degouve de Nuncques -, me imagino que era EL lugar de moda. Único imperativo, acudir antes de la época turística; hace más o menos un mes.
Intenté fotografiar el mismo punto de vista que algunos pintores...

La Cala; el agua es turquesa, el conjunto majestuoso, espléndido, pero....un cierto Don Pedro edificó un hotel en medio de la pequeña playa, casi con los pies en el agua. Prefiero no saber cómo, ni por qué, obtuvo la loca y destructora autorización de construir allí...Menos mal, todavía estaba cerrado.

Degouve de Nuncques, Cala San Vicente 1900-1901 Tempête
Une autre peinture de l'artiste chez Tania, ici





Foto Colo











Pilar Montaner


Caja San Vicente Joaquín Sorolla





Turquoises...Turquesas







17 avr. 2014

Adios y tantas gracias


Gabriel García Marquéz




Dernier paragraphe du discours de Gabriel García Márquez quand il reçut le prix Nobel en 1982 (Trad: Colo)

"Dans chaque ligne que j'écris j'essaye toujours, avec plus ou moins de bonheur, d'invoquer les esprits farouches de la poésie, et j'essaye de laisser dans chaque mot le témoignage de ma dévotion pour ses vertus de divination, et pour sa victoire permanente contre les sourds pouvoirs de la mort. Le prix que je viens de recevoir je le comprends, en toute humilité, comme la révélation consolatrice que mon essai n'a pas été vain. Et c'est pour cette raison que je vous invite tous à porter un toast à ce qu'un grand poète de nos Amériques, Luis Cardoza y Aragón a défini comme la seule preuve concrète de l'existence de l'homme: la poésie."


Último párrafo del discurso de G. G. Márquez cuando recibió el Premio Nobel en 1982

"En cada línea que escribo trato siempre, con mayor o menor fortuna, de invocar los espíritus esquivos de la poesía, y trato de dejar en cada palabra el testimonio de mi devoción por sus virtudes de adivinación, y por su permanente victoria contra los sordos poderes de la muerte. El premio que acabo de recibir lo entiendo, con toda humildad, como la consoladora revelación de que mi intento no ha sido en vano. Es por eso que invito a todos ustedes a brindar por lo que un gran poeta de nuestras Américas, Luis Cardoza y Aragón, ha definido como la única prueba concreta de la existencia del hombre: la poesía."

12 avr. 2014

C'est d'ici que je t'écris / Es desde aquí que te escribo


Voici le second poème d'Estrella Gomes dont je vous ai parlé dans mon précédent billet.
Aquí el segundo poema de Etrella Gomes, os hablé de ella en mi nota anterior.

De ce coin
je traverse les mots
                            et les grillons se multiplient
à mesure que mes pas
se suicident dans l'escalier

D'ici
je découvre
que l'aube arrive lilas
à mes mains
et la montagne nous dévore
nous multipliant en son ventre

Dans ce morceau de géographie
divorcé de l'humanité
mes mains encore sentent la terre
et c'est d'ici
que je t'écris.
 (Trad: Colo)
@Marcos Molina, Mallorca




 Marcos Molina est un excellent jeune photographe Majorquin, n'hésitez pas à visiter son site, ses photos et vidéos des îles sont superbes:


Desde esta esquina
atravieso palabras
              y los grillos se multiplican
a medida que mis pasos
se suicidan en las escaleras
desde aquí
descubro
que el amanecer llega lila
a mis manos
y la montaña nos devora
multiplicándonos en su vientre
En este pedazo de geografía
divorciado de la humanidad
todavía mis manos huelen a tierra
y es
desde aquí
que te escribo.

8 avr. 2014

Je m'accroche à tes pas / Me aferro a tu pisada



C'est au Vénézuela que j'ai découvert Estrella Gomes, jeune poétesse née en 1990.
Pas un mot de trop, un beau rythme. Sa poésie m'a touchée.
Deux poèmes trouvés sur la toile, ils n'avaient pas de titre; voici le premier.


Es en Venezuela que encontré a Estrella Gomes, joven poetisa nacida en 1990.
No sobra ni una palabra, el ritmo es bonito. Su poesía me ha conmovido.
Dos poemas encontrados en la red, no tenían título; aquí va el primero.

 
Azalea Quiñones  / Venezuela




Née d'un V inversé
déchirée par le vertige en ton ventre
j'ai su connaître
le silence de chaque libellule
posée sur tes doigts
ceux-là même qui
me dessinèrent tant de visages
en saison de pluie

Parfois je m'arrête
et murmure à mon ombre,
ainsi les aubes
ne dansent pas à mon balcon

Aujourd'hui je me penche à la fenêtre
la même
où chaque jour
je me vois renaître
en un verbe jamais compris
je colore ma descente
de la nuance de tes yeux

Peut-être sèmerai-je des prières
dans le jardin
afin qu'en foulant la terre
tu te souviennes
que je m'accroche à tes pas
avec chaque cri
que tu caches en tes pieds.

(Trad: COLO)
 
Azalea Quiñones
Nacida de una V invertida
rasgada por el vértigo en tu vientre
he sabido conocer
el silencio de cada libélula
posada en tus dedos
esos mismos
me dibujaron tantos rostros
en estación de lluvia


A veces suelo detenerme
y susurrarle a mi sombra,
así los amaneceres
no bailan en mi balcón


Hoy me asomo a la ventana
por la misma
donde cada día
me veo renacida
en un verbo nunca entendido
coloreo mi descenso
en el matiz de tus ojos


Quizá siembre oraciones
en el jardín
para que al pisar la tierra
recuerdes
que me aferro a tu pisada
con cada grito
que escondes en tus pies.





4 avr. 2014

Intrépides / Intrépidos



Lorsque la pluie cessa ce midi, sur la terrasse deux "moi j'ose tout, et toi?".

Cuando cesó la lluvia este mediodía, en la terraza dos "yo me atrevo a todo, ¿y tú?".

1 avr. 2014

Autour du ciel / Alrededor del cielo


Ce jour-là il faisait doux. Juste doux.
Assise sous cet arbre, non je ne lisais pas, ne parlais pas, je rêvais.
Ou plutôt je suivais du regard le lent balancement de ces branches. 


Aquel día hacía suave. Solo suave.
Sentada debajo de este árbol, no, no leía, ni hablaba; soñaba.
O más bien seguía con la mirada el lento balanceo de estas ramas.







D'en bas, l'angle de vue était particulier aussi ai-je incliné la tête pour voir autrement.
 Desde abajo, el ángulo de vista era particular así que incliné la cabeza para ver de otra forma.




  
C'est étrange:
même le ciel dit des mots différents quand on tourne autour de lui.

Es extraño:
incluso el cielo dice palabras diferentes cuando se gira a su alrededor.