29 nov. 2012

Des cadeaux finement brodés / regalos finamente bordados

 

Parfois, et c'est fort heureux, ce sont les lecteurs/blogueurs qui décident de la poursuite d'un sujet qui aurait pu se clore ou prendre des chemins hasardeux.

J'ai reçu des cadeaux-couseuses/brodeuses que je m'empresse de partager avec vous.
A veces, y es muy afortunado, son los lectores los que deciden de la continuación de un tema que habría podido cerrarse o coger caminos azarosos.
Recibí unos regalos costureras/ bordadoras que comparto en seguida con vosotros.

YanisPetros,(clic pour son blog) nous offre un haïku, merci à vous:

Petites mains
penchées sur l'ouvrage
sur l'ouvrage du temps.

Manitas
inclinadas sobre la labor
sobre la labor del tiempo.
(trad: Colo)


Ne trouvant aucune toile de couseuses nordiques, j'ai encore une fois fait appel à BOL-le Norvégien qui, non seulement m'a envoyé plusieurs tableaux, mais en a fait lui-même un beau et fort intéressant billet, précipitez-vous ici. Grand merci Bernard.!

Pas à pas
à l´endroit à l´envers
l´écho du temps
BOL

Paso a paso
al derecho al revés
el eco del tiempo 
(Trad: Colo)
Al no encontrar pinturas de costureras nórdicas, me dirigí a BOL que, no contento con mandarme unos cuadros, les dedicó une entrada interesante y bonita. Su blog: http://lancelot-d-oslo.over-blog.com/article-couseuses-scandinaves-112743500.html

En voici donc quelques uns.
 Photo : Michael Peter Ancher (Le mari) : Anna Ancher assise cousant chez elle

 
Photos 2,3 : Harriet Backer : diverses  Femme cousant (21 January 1845 — 25 March 1932)
 




Et puis voici un délicieux extrait de la nouvelle : “La brodeuse” , spécialement envoyé pour ce billet par l'auteure belge Edmée de Xhabée, grand merci Edmée! Son blog: http://edmeedexhavee.wordpress.com/
Aquí un extracto de "La brodeuse" mandando, especialmente para esta entrada, por la autora belga Edmée de Xhabée


La brodeuse



Quel beau tissu ! s’émerveille Géraldine, le laissant s’écouler entre ses doigts. Comme une coulée de crème. Le motif d’oiseaux de paradis sera parfait, on la lui admirera, sa nappe, à la jeune Madame Grandjean !

Elle sourit. La petite demoiselle Duchantier , future Madame Grandjean, veut que son trousseau soit fait main, comme celui de sa mère, sa grand-mère et les autres dames de sa famille, mais elle le veut original et chantant de tous les triomphes de la nature : des géraniums s’élancent à l’assaut des quatre angles d’une nappe à thé déjà terminée, et des paons du jour et coccinelles semblent frémir le long de l’ourlet ajouré. Sur une paire de draps de lit, un entrelacs de feuilles de lierre et lézards en broderie blanche. (…)

Bien que concentrée avec une joie tranquille sur des plumages écarlates au point de tige, et sur son fil de soie perlée qui tend parfois à boucler , elle lève de temps à autre les yeux de son ouvrage aux rumeurs de la rue, qu’elle cherche du regard pendant quelques secondes. La camionette qui s’arrête juste devant le numéro 15 et le bruit d’un homme qui en sort et s’éloigne en toussant vers le café du coin. Un chien minuscule qui aboie d’une voix aiguë derrière une fenêtre, courant entre deux bacs de langues de belles-mères. (…)

                                  Merci Sable!
La bordadora
 
¡Qué tejido tan bonito! se maravilla Geraldine, dejando que se escurra entre sus dedos como una colada de crema. El motivo de las aves del paraíso sera perfecto; admirarán el mantel de la joven Señora de Grandjean.

Sonrie. La señorita Duchantier, futura Señora de Grandjean, quiere que su ajuar sea hecho a mano, como el de su madre, como el de su abuela y el de las otras damas de su familia; pero lo quiere original y adornado de todos los triunfos de la naturaleza: geranios lanzándose al asalto de las cuatro esquinas de un mantel para el té, ya terminado, donde mariposas y mariquitas parecen estremecerse a lo largo del dobladillo calado. Sobre un par de sábanas un entrelazado de hojas de hiedra y lagartos en bordado blanco. (…)

Aunque concentrada, con una alegría tranquila, sobre plumajes escarlatas al punto de trazo y sobre el hilo de seda perlado que a veces quiere enredarse, levanta de vez en cuando los ojos de su tarea y durante algunos segundos busca con su mirada los rumores de la calle. La camioneta que se para justo delante del número 15 y el ruido del hombre que sale y se aleja tosiendo hacia el bar de la esquina. Un perro minúsculo que, detrás de una ventana, ladra con una voz aguda mientras corre entre dos macetas de lenguas de suegra. (...)
Trad: MAH, Colo


Le trousseau, l'aiguille... reliques d'un autre temps?
Lou  m'envoie une chanson “Tire, tire l'aiguille”, mélodie, ai-je lu, tirée du folklore Yiddish. Les paroles sont d' Eddy Marnay 1952.  
Beaucoup l'ont interprétée, voici la version de Renée Dubas...c'est pas tout jeune mais si savoureux.



Paroles ici:http://www.le-parolier.net/paroles/c/Claveau_Andre/74399516.html

Après tant de petits points, tant de coutures, s'installe une grande lassitude: d'Allemagne ce repos si mérité, merci EP.

Después de tantos puntitos, de tantas costuras, se instala una gran lasitud: de Alemania me mandan este descanso tan merecido, Danke EP!

Die schlafende Naeherin am Fenster - Adolf Menzel

NB: Un travail pas toujours solitaire, ni grave. Quelque part en Espagne:


Le cadeau de Veronica, gracias!

" Le partage des eaux cousu à la chandelle et la feuille de vigne où je bois ton choral ...
Pulpeuse et marinière, une langue d'oiseau orchestre ta voix d'ailes, par la grâce d'un cygne ...
Ton chant H20 régale l'atmosphère et laque nos volières de courants migrateurs ...
Quand on a fière alule, on choisit le haut-vol sur la tige des fleurs ... Petite goutte peau ...
Tu es mon eau potable, ma Théthys glacière, ma solution orale des aurores de fontaine qui t'écoutent en corps ..."
Veronica B, 13 septembre 2010.


26 nov. 2012

Recoudre / Recoser


"La marche permet de recoudre pas à pas l'évidence dissipée qui longtemps a tenu ensemble l'homme et le sol; elle permet de reprendre pied dans une époque où chacun a la sensation de se noyer dans un torrent de bouleversements.
L'homme a tracé des chemins, autant de coutures qui composent l'étoffe d'un monde humain. Chaque marcheur parcourant ces chemins repique la tunique qui protège l'homme et le monde d'un oubli réciproque"

Christophe Lamoure - Petite philosophie du marcheur. Les pieds sur terre


La marcha permite recoser paso a paso la evidencia disipada que durante largo tiempo ha tenido juntos al hombre y al suelo; permite hacer pie en una época en la que cada uno tiene la sensación de ahogarse en un torrente de cambios radicales.
El hombre ha trazado caminos que son las costuras del tejido de un mundo humano.
Cada caminante, al andar esos caminos, repara la túnica que protege al hombre y al mundo de un olvido recíproco.”

21 nov. 2012

Couseuses / Costureras



Dernièrement la couture me poursuit, ou plutôt les couseuses. Après la lecture de “Coeur cousu” de Carole Martínez où la protagoniste est une artiste de l'aiguille, dans le roman « Le lecteur de Jules Vernes » (pas encore traduit en français mais ce ne saurait tarder) d'Almudena Grandes, situé juste après la guerre civile dans un village andalous, il est fait état des enfants de Gardes Civiles, toujours habillés de vert : leurs mères leur coupaient et cousaient des habits dans les uniformes usés de leurs pères. M. dont le père était dans l'aviation, me dit que lui était toujours, et pour la même raison, vêtu de bleu...

Finalement c'est ce billet de Dominique, de fil en aiguille, et les bouleversements ambiants actuels qui nous font retourner à nos aiguilles qui m'ont décidée !
Et partout,  des coutures de l'âme, aussi.

Últimamente me persigue la costura, o mejor dicho, las costureras. Después de haber leido « Los hilos del corazón « de Carole Martínez  en el cual la protagonista es un artista de la aguja (a leer, absolutamente), en la novela « El lector de Julio Vernes » de Almudenas Grandes se habla de hijos de Guardias Civiles, siempre vestidos de verde : sus madres les cortaban y cosían la ropa en los uniformes gastados de sus padres. M, cuyo padre estaba en la aviación, me cuenta que él, por el mismo motivo de la post-guerra, siempre iba vestido de azul...
Los trastornados ambientes actuales que nos hacen volver a nuestras agujas me han decidido ha dedicar unas lineas a las costureras.
Y por todas partes, unas costuras del alma, también.

Pilar Gutierrez Beired




Les femmes et la couture est une longue histoire, où elles ont eu le plus souvent le rôle secondaire de « petites mains » puis, une fois le XIXºs et les machines à coudre commercialisées, elles sont devenues elles-mêmes des machines, ou presque.
C'est surtout en peinture que l'on trouve des portraits de ces femmes, magnifiées, vous en connaissez sûrement plus d'une ; nombreux sont les artistes de tous pays qui en ont fait le sujet d'un tableau. J'ai privilégié la peinture espagnole ou de pays hispanophones mais pas uniquement.
Des couseuses, brodeuses, le plus souvent solitaires.
Las mujeres y la costura es una larga historia donde ellas han tenido, la mayor parte del tiempo, un papel secundario. Una vez el siglo XIX y la comercialización de las máquinas de coser, las mujeres se convirtieron ellas mismas en máquinas, o poco menos.
Se encuentran en pintura muchos retratos de esas mujeres, magnificadas. Seguro que más de una os viene a la memoria ; numerosos artistas de todos los países han hecho de ellas el tema de un cuadro. He privilegiado la pintura española o de países hispanófonos, pero no unicamente.
Costureras, bordadoras, solitarias en su mayor parte.


La toile la plus connue ici est celle-ci de Velázquez. C'est un tableau inachevé (regardez la partie de son bras droit) et il pourrait s'agir de sa femme, sa fille...mais peu importe.
Aquí la más conocida es la de Velázquez. Es un cuadro inacabado (mirad la parte de su brazo derecho) y podría tratarse de su mujer, de su hija...poco importa.


Fort différents sont les deux tableaux suivants où le décor est aussi important que le modèle; une belle lumière, indispensable pour réaliser les travaux d'aiguille...et les toiles. Scènes intimistes, paisibles. Les dames, seules, le travail étalé sur leurs jupes, les yeux fixés sur leur ouvrage. Un décor un peu similaire, rideaux et feuilles d'arbres.

Muy diferentes son los cuadros siguientes donde el decorado es tan importante como el modelo; una bonita luz, indispensable para realizar los trabajos de aguja...y las pinturas. Escenas intimistas, apacibles. Las damas, solas, el trabajo extendido sobre sus faldas, los ojos fijados en su obra. Un decorado algo similar, cortinas y hojas de árboles.

Manuel Gómez-Moreno González 1873


Salvador Tuset: Valencia 1883

 

Nous poursuivrons la semaine prochaine en poésie et avec des couseuses bien fatiguées et/ou accompagnées....

Seguiremos la semana próxima en poesía y con costureras muy cansadas y/o acompañadas...

17 nov. 2012

Extravagances...


 Reçu ce cadeau fantaisiste. L'imiter?



Recibido este regalo fantasioso ¿Imitarlo?

14 nov. 2012

Cuba III et/y fin

Foto José Julián Martí
 
Ce dernier billet sur les Cubains est un pêle-mêle de lectures, musiques, photos, poèmes qui ont croisé mon chemin, dont j'ai retenu le nom, la voix, l'image. Que j'ai beaucoup aimés.
Esta última página sobre los Cubanos es una mezcla de lecturas, músicas, poemas que han cruzado mi camino y cuyos nombres, voces, imágenes han quedado en mi memoria. Que me han gustado mucho.



Parmi les films il y a évidemment “Buena vista social club” 1998, à voir et revoir.
Dans un tout autre genre, “Fresa y chocolate” 1994. Un film culte et délicat, politique et humain, la relation entre deux hommes sur base du communisme et de l'homosexualité-amitié. Vous pouvez le voir en entier en espagnol avec sous-titres anglais ici.
Comment ne pas citer le film “Guantanamera”? Ici, une vieille histoire d'amour et le transport d'un cercueil du nord au sud de l'île donnent lieu à une critique, souvent hilarante, du système cubain.
Pour découvrir des musiques cubaines contemporaines, un film plus récent, 2005, "Habana blues". Excellent aussi. À voir/écouter ici
Entre las películas hay, claro está, "Buena vista social club” 1998, para ver una y otra vez.
En un estilo totalmente distinto, “Fresa y chocolate” 1994. Una película culta y delicada, política y humana, la relación entre dos hombres con los temas del comunismo y de la homosexualidad-amistad. Se puede ver entero aquí.
¿Cómo no mencionar la peli “Guantanamera”? Aquí, una vieja historia de amor y el trasporte de un ataúd del norte al sur de la isla dan lugar a un crítica a menudo hilarante, del sistema cubano.
Para descubrir músicas cubanas contemporáneas, una película más reciente, 2005, Habana Blues. Aquí.
Excelente.

Dans le groupe “Buena vista social club”il y a deux chanteurs qui m'émeuvent particulièrement: Omara Portuondo, la diva du groupe, et Ibrahim Ferrer Planas, un homme timide et talentueux. J'ai choisi, pour la simplicité et l'émotion, ce duo d'une chanson si connue”Quizás, quizás, quizás”. Peut-être, peut-être vous donnera-t-elle, comme à moi, la chair de poule.
En el grupo “Buena vista social club” hay dos cantantes que me conmueven especialmente: Omara Portuondo, la diva del grupo, e Ibrahim Ferrer Planas, un hombre tímido y talentuoso. Elegí, por la simplicidad y la emoción, este dúo del tan conocido “Quizás, quizás, quizás”. Me pone la carne de gallina.

J'aimerais vous recommander des romans, mais à part 3 auteurs que je connais bien, ma libraire me l'a confirmé, la diffusion n'est pas trop bonne et puis j'ignore ceux qui sont traduits en français. Mais lisez ce monument qu'est “Le siècle des lumières” d'Alejo Carpentier. Roman historique passionnant, la Révolution française, les Caraïbes. Il existe en livre de poche et en voici déjà un court passage.




















Me gustaría recomendaros unas novelas. La difusión no es muy buena me dice la librera, así que solo os animo a leer “El siglo de las luces” de Alejo Carpentier, una novela histórica apasionante, la Revolución Francesa, el Caribe.

Foto EFE, Juan Carlos Alom


Poursuivons avec un poème érotique de Zoé Valdés. Elle, vous la connaissez, non? Elle vit à Paris, ses romans sont traduits.
Seguimos con un poema erótico de Zoé Valdés. ¿La conocéis, verdad? Vive en Paris.

GRANDIT

Grandit le rêve
tu t'es transformé en arbre
des branches coule du miel.
Grandit le silence
le poème est la nuit
qui t'offre un portail.
Grandit la pluie
je me mouille à peine
dans ton corps.
Grandit la lumière
tu es son reflet
sur ma robe.
Grandit la respiration
et nous voltigeons nus
dans l'ombre.
(Trad: Colo)

CRECE

Crece el sueño
te has convertido en árbol
de las ramas gotea miel.
Crece el silencio
el poema es la noche
que te brinda un portal.
Crece la lluvia
apenas me mojo
dentro de tu cuerpo.
Crece la luz
tú eres su reflejo
sobre mi vestido.
Crece la respiración
y nos volteamos desnudos
en la sombra.


Pour terminer une chanson d'amour d'un cubain très connu Pablo Milanés. Je la dédie à MAH pour le remercier de son aide quand mes traductions sont hésitantes.
Para terminar una canción de amor de Pablo Milanés. Se la dedico a MAH para agradecerle su ayuda con mis, a menudo, dudosas traducciones.

7 nov. 2012

À Cuba II / En Cuba II

 
Alma música

Yo soy borracho. Me seduce el vino

luminoso y azul de la Quimera

que pone una explosión de Primavera 

sobre mi corazón y mi destino.

Tengo el alma hecha ritmo y armonía;

todo en mi ser es música y es canto,

desde el réquiem tristísimo de llanto

hasta el trino triunfal de la alegría. (…)

Âme musique

Je suis un saoulard. Me séduit le vin

lumineux et bleu de la Chimère

qui dépose une explosion de Printemps

sur mon cœur et mon destin.

J'ai l'âme faite de rythme et d'harmonie;

tout en mon être est musique et chant,

depuis le réquiem tristissime de pleurs

au trille triomphal de la joie. (…)
(Trad:Colo)


Les poèmes d’aujourd’hui sont de Nicolas Guillén, un cubain très
attachant (1902-1989) connu surtout pour avoir introduit en poésie la coexistence de noirs et blancs, africains et espagnols, et des mulâtres. “Quelle joie d'être ainsi deux histoires dans un conte“. Pour cette raison on parle de poésie noire à son propos. Il fut un ambassadeur culturel, révolutionnaire et enthousiaste. Un article fort intéressant sur lui et sa poésie ici.

Los poemas de hoy son de Nicolás Guillen, un cubano muy entrañable (1902-1989) conocido por haber introducido en la poesía la coexistencia de negros y blancos, africanos y españoles, y de mulatos.”¡Qué alegría ser así dos historias en un cuento!”. Por esa razón se habla de poesía negra cuando se le nombra. Fue un embajador cultural, revolucionario y entusiasta.



Un son para niños antillanos /...pour enfants

antillais




Por el Mar de las Antillas
anda un barco de papel:
Anda y anda el barco barco,
sin timonel.

De La Habana a Portobelo,       
de Jamaica a Trinidad,
anda y anda el barco barco
sin capitán.

Una negra va en la popa,
va en la proa un español:
Anda y anda el barco barco,
con ellos dos.

Pasan islas, islas, islas,
muchas islas, siempre más;
anda y anda el barco barco,
sin descansar.

Un cañón de chocolate
contra el barco disparó,
y un cañón de azúcar, zúcar,
le contestó.

¡Ay, mi barco marinero,
con su casco de papel!
¡Ay, mi barco negro y blanco
sin timonel!

Allá va la negra negra,
junto junto al español;
anda y anda el barco barco
con ellos dos. 

 

Dans la mer des Antilles
vogue un bateau en papier:
Vogue et vogue le bateau bateau
sans timonier.

De La Havane à Portobello
de la Jamaïque à Trinidad,
vogue et vogue le bateau bateau
sans capitaine.

Une noire va en poupe
à la proue un espagnol:
vogue et vogue le bateau bateau
avec eux deux.

Passent les îles, îles,
beaucoup d'îles, toujours plus;
vogue et vogue le bateau bateau
sans repos.

Un canon en chocolat,
contre le bateau tira,
et un canon en sucre, sucre,
lui répondit.

Ah, mon bateau marinier,
avec sa coquille de papier!
Ah, mon bateau noir et blanc
sans timonier.!

Par là va la noire noire
avec avec l'espagnol;
vogue et vogue le bateau bateau
avec eux deux.

(Trad: Colo)


Le groupe Orishas est formé de cubains résidant à Paris. Musique hip hop, je ne recule devant rien; cette chanson "Mujer" mélange de force et de douceur et, ce qui ne gâche rien, ils ne sont pas mal du tout, isnt'it?
El grupo Orishas es compuesto de cubanos residentes en París. Música hip hop, no me privo de nada; esta canción "Mujer" una mezcla de fuerza y dulzura, y, ¿no están nada mal, verdad?

 


 
-->
Image: Luis Eliades’ “Changó, Ochún y Yemayá” (2004), from http://www.noa-art.com/Eliades/index-eliades.html

2 nov. 2012

Quelques semaines à Cuba / Unas semanas en Cuba


L'annonce n'a pas fait la Une des journaux mais n'en est pas moins d'une grande importance pour les Cubains: à partir du 14 janvier 2013 le permis de sortie de l'île, connu aussi comme “la carte blanche”, disparaîtra (avec quelques restrictions pour certains groupes non précisés).
Cuba, une longue histoire de colonisations, d'esclavagisme, de corruption et prostitution, de révolutions et de blocus... Mais aussi de musiques et couleurs, d'exils et de poèmes, d'artistes de tout genre. À découvrir pour beaucoup.
Je vous propose quelques billets variés, et pour commencer mettons-nous dans l'ambiance, música maestro!

La noticia no ha hecho la portada de los periódicos pero no por eso no tiene una gran importancia para los cubanos: a partir del 14 de enero 2013 el permiso para salir de la isla,“la carta blanca”, desaparecerá (con algunas restricciones para ciertos grupos sin determinar).
Cuba es una larga historia de colonizaciones, de esclavitud,de corrupción y de prostitución, de revoluciones y de bloqueo... También de música y de colores, de exilios y de poemas, de artistas diversos. Para muchos será un descubrimiento.
Os propongo algunos escritos variados, y para comenzar ambientémonos, ¡música maestro!



Quelques cartes postales des années 1900-1950
Algunas postales antiguas.

 

Terminons aujourd’hui avec un poème de Lourdes Casal.
Terminemos por hoy con un poema de Lourdes Casal.

Columbia. Sorbona. (primavera 1968)

Soyons superbes,
insolents
maintenant!

Soyons impatients
intransigeants,
intolérants,
maintenant!

En ces jours
où nous pouvons encore
nous lancer vers le futur
sans pesants lests aux chevilles,
sans ventres trop arrondis,
ou patine dorée sur les cils,
car seul celui qui ne respecte pas la réalité
peut la changer.

La réalité est comme une vieille prostituée,
qu'il faut connaître et payer à son prix
pour l'avoir pour ce qu'elle est,
et l'écarter quand arrive le moment,
ou la reconstruire et en faire une princesse en imagination
et peut-être, miracle!, en faire une vraie princesse.

Voici le moment d'être audacieux.
Après un certain âge,
tout devient pornographique.
(Trad: Colo)

Seamos soberbios,
insolentes
¡ahora!
 

Seamos impacientes
intransigentes,
intolerantes,
¡ahora!
 

En estos días
en que aun podemos
lanzarnos hacia el futuro
sin pesados lastres en los tobillos
sin vientres demasiado abombados,
o la pátina de oro sobre las pestañas,
pues sólo el que no respeta la realidad
puede cambiarla.

La realidad es como un vieja prostituta,
a la hay que conocer y pagar su precio
pero tenerla por lo que es,
y desecharla cuando llegue el momento,
o reconstruirla y hacerla princesa con la imaginación
y hasta quizás ¡milagro!, hacerla princesa de veras.

Este es el tiempo de ser osados.
Después de cierta edad,
todo se vuelve pornográfico.

Postcards: