25 oct. 2011

Questions / Preguntas

Mario Benedetti, (Paso de los Toros, 1920 - Montevideo, 2009) Écrivain et poète uruguayen, le plus renommé de la seconde moitié du XXº siècle. Vous avez peut-être lu La Trêve ou quelques uns de ses poèmes….

(biografía aquí)

"C'est quand on croit posséder toutes les réponses, qu'on s'aperçoit qu'on a changé les questions", plaisantait-il.

« Es cuando uno cree tener todas las respuestas que se da cuenta que han cambiado las preguntas » bromeaba.

Je connaissais bien sa poésie et avais décidé de publier aujourd’hui son « Qu’arriverait-il ? » si fort et intemporel, quand j’ai découvert qu’il avait écrit beaucoup de haïkus, en voici deux avant ce poème.

Ya conocía su poesía y había decidido publicar hoy “¿Qué pasaría?”, tan fuerte e intemporal, cuando descubrí que había escrito muchos haïkus; aquí van dos de ellos antes del poema.

Pasan las nubes
y el cielo queda limpio
de toda culpa

Passent les nuages
et le ciel devient clair
de toute faute


Drama cromático
el verde es un color
que no madura

Drame chromatique

le vert est une couleur

qui ne mûrit pas (Trad- Colo)


Qu'arriverait-il ?

Qu'arriverait-il si nous nous réveillions un jour
en réalisant que nous sommes la majorité ?
Qu'arriverait-il si tout à coup une injustice,
une seule, était rejetée par tous,
tous autant que nous sommes, pas quelques-uns,
ni certains, mais tous ?
Qu'arriverait-il si au lieu de rester divisés
nous nous multipliions, nous nous additionnions,
et affaiblissions l'ennemi qui interrompt nos pas ?

Qu'arriverait-il si nous nous organisions
et si nous affrontions nos oppresseurs sans armes,
silencieux, nombreux,
regardant par millions la face de nos oppresseurs,
sans vivats, sans applaudissements,
sans sourires, sans tapes sur l'épaule,
sans hymnes partisans,
sans cantiques ?

Qu'arriverait-il si j’implorais pour toi, qui es si loin,
et toi pour moi, qui suis si loin,
et nous deux pour les autres, qui sont très loin,
et les autres pour nous, qui sommes si loin ?
Qu'arriverait-il si les cris d'un continent
étaient les cris de tous les continents ?
Qu'arriverait-il si nous nous prenions en main
au lieu de nous lamenter ?
Qu'arriverait-il si nous brisions les frontières
et que nous avancions et avancions,
et avancions, et avancions encore ?

Qu'arriverait-il si nous brûlions tous les drapeaux
pour n'en avoir qu'un seul, le nôtre,
celui de tous, ou mieux aucun,
car nous n’en avons nul besoin ?
Qu'arriverait-il si nous cessions brusquement d'être des patriotes
pour devenir des humains ?
Je ne sais pas. Je me le demande.
Qu'arriverait-il ?

Mario Benedetti

Traduction proposée par Lieucommun .

Je m’en suis largement inspirée, mais y ai apporté quelques modifications.

¿Qué pasaría?

¿Qué pasaría si un día despertamos
dándonos cuenta de que somos mayoría?
¿Qué pasaría si de pronto una injusticia,
sólo una, es repudiada por todos,
todos que somos todos, no unos,
no algunos, sino todos?
¿Qué pasaría si en vez de seguir divididos
nos multiplicamos, nos sumamos
restamos al enemigo que interrumpe nuestro paso,

Qué pasaría si nos organizáramos
y al mismo tiempo enfrentáramos sin armas,
en silencio, en multitudes,
en millones de miradas la cara de los opresores,
sin vivas, sin aplausos,
sin sonrisas, sin palmadas en ¡os hombros,
sin cánticos partidistas,
sin cánticos?

¿Qué pasaría si yo pidiese por vos que estás tan lejos
y vos por mí que estoy tan lejos,
y ambos por los otros que están muy lejos,
y los otros por nosotros aunque estemos lejos?
¿Qué pasaría si el grito de un continente
fuese el grito de todos los continentes?
¿Qué pasaría si pusiésemos el cuerpo en vez
de lamentarnos?
¿Qué pasaría si rompemos las fronteras
y avanzamos, y avanzamos,
y avanzamos, y avanzamos?

¿Qué pasaría si quemamos todas las banderas
para tener sólo una, la nuestra,
la de todos, o mejor ninguna
porque no la necesitamos.
¿Qué pasaría si de pronto dejamos de ser patriotas
para ser humanos?
No sé. Me pregunto yo,
¿qué pasaría?

Preguntas al azar, gracias Hélder!


18 oct. 2011

Une jambe dans l'origan / Una pierna en el orégano

Tout le monde sait que la partie la plus délicate à manier dans une langue étrangère est celle des expressions. Une fois bien comprises, - il en faut du temps ! -, les placer à bon escient dans la conversation tient de la haute voltige. Combien de crises d’hilarité provoquées ?

Je vous propose aujourd’hui trois expressions courantes fort savoureuses, imagées, enfin qui me plaisent.

Todo el mundo sabe que la parte más delicada de manejar en un idioma extranjero es la de las frases hechas. Una vez bien entendidas, - ¡cuánto tiempo se necesita! – colocarlas adecuadamente en una conversación tiene algo de malabarismo. ¿Cuántas crisis de hilaridad ha provocado?

Hoy os propongo tres expresiones corrientes muy sabrosas, llenas de imágenes, que me gustan.

«Dormir a pierna suelta » veut dire littéralement dormir à jambe détendue, relax, jambe au singulier, notez bien.

Il semblerait que cette expression vienne de l’univers carcéral où dormir sans les pieds attachés, enchaînés, avec parfois un boulet, était un cadeau sans prix….l’occasion de dormir « à poings fermés » (pas vraiment un signe de détente, oui ?) ou « sur ses deux oreilles » (chose impossible me signale-t-on ici) ; rien n’est parfait.

Bref, dormir a pierna suelta, c’est dormir profondément.

…quiere decir, literalmente, dormir con una pierna relajada, pierna en singular. ¡Curioso!

Parece ser que esa expresión proviene del universo de la cárcel dónde dormir sin tener los pies atados, encadenados, a veces con un lastre, era un regalo sin igual….en francés se diría por ejemplo “dormir à poings fermés” (con los puños cerrados, no precisamente un signo de relajo, ¿no?) o bien “dormir sur ses deux oreilles” (sobre las dos orejas, cosa imposible, héhé). Nada es perfecto.

« Hacer la vista gorda » : Ici une courte histoire d’antan. Jeune et fraîchement arrivée en Espagne avec une vieille Dyane, voilà qu’un douanier m’attrape, me dit que j’aurais dû changer la plaque belge depuis 2 mois, enfin, qu’il me donne une semaine et qu’entre-temps il fera « la vista gorda ».

Je comprends les mots, vista = vue et gorda=grosse…il va faire la grosse vue ? Je suis perplexe mais ris sous cape car une image s’installe dans ma tête : le même douanier avec des lunettes aux verres si épais qu’il ne voit rien. Presque.

L’expression veut dire : faire comme si on ne voyait pas, détourner la vue.

…aquí una corta historia de antaño. Joven y recién llegada a España en un viejo Dyane, un aduanero me atrapó y me leyó la cartilla: hubiera tenido que cambiar la matrícula belga desde hacía 2 meses, pero que bueno, me daba una semana y mientras haría la vista gorda.

Yo entendía las palabras “vista” y “gorda”…pero juntas, ¿qué diablos querían decir? Me quedé perpleja pero riéndome por lo bajo ya que una imagen se instaló en mi cabeza: la del mismo aduanero con unas gafas con cristales tan espesos que no podía ver nada. Casi.

“No todo el monte es orégano”.

Oh qu’elle sent bon celle-ci, un mont couvert d’origan, on fonce !

D’après Wiki « Le mot « origan » est issu du grec ρίγανον / origanon, signifiant « qui se plaît sur la montagne », composé de ρος / oros « montagne » et γάνος / ganos « éclat, aspect riant » ; pour les anciens cette plante avait une grande valeur car elle était un remède, une solution à tous les maux.

Donc voilà que si le mont n’est pas entièrement couvert, on va y trouver des difficultés, des contrariétés. Avouez que « Tout le mont n’est pas origan » est franchement plus porteur d’images que….hum, je pensais à « Tout n’est pas rose ».

Oh, ¡qué bien huele esta, un monte recubierto de orégano, allá vamos!

Según Wiki la palabra « origan » proviene del griego ρίγανον / origanon, que significa « que disfruta en la montaña », compuesta de ρος / oros « montaña » y γάνος / ganos « destello, aspecto risueño? » . Para los antiguos esta planta tenía un gran valor ya que era un remedio, una solución a nuestros males.

En francés se diría…hum, por ejemplo, “no todo es de color rosa”, que es menos evocador, ¿no?

Illustrations. 1) Nu à la fenêtre de Daniel Vazquez Diaz 1939

2) Photo Colo

9 oct. 2011

Gouttelettes de brume / Gotitas de bruma

La récolte a été bonne, mon panier est plein.
Il y avait des coings et des kakis, trop lourds ou sucrés, alors j'ai ramené des perles, des larmes de brume. Du nord au sud, la terre en était semée.

La cosecha fue buena, se llenó mi cesta.
Había membrillos y kakis, demasiado pesados o dulces, entonces traje unas perlas, lágrimas de bruma. Del norte al sur, la tierra estaba sembrada.

Chez BOL en Norvège voici, en plus d'un superbe poème, cet haïku composé par le nouveau prix Nobel, Tomas Tranströmer. Merci à vous Bernard.

Gnolar i dimman..............Fredonne dans la brume.
En fiskebåt långt ute...... Au loin un bateau de pêche -
trofé på vattnet...............trophée sur l´eau

Tomas Tranströmer La grande énigme 45 haïkus. Adaptés du suédois par Jacques Outin. Préface de Petr Krâl (Le castor Astral, 2004)

Canturrea en la bruma
A lo lejos un barco de pesca -
trofeo en el agua (trad Colo)



Passons par la Belgique, murmures de craquellements, mais où JEA colore joliment la brume, merci à vous.


La brume est comme une prune.
La peau résiste.
Si elle se fissure, le paysage s'éparpille en gouttelettes...


La boira és com una pruna.
La pell resisteix.
Si es fissura, el paisatge s'espargeix en gotetes...
(trad. catalan Anaïs, gracias hija)





De forêts en toiles d'araignées, nous voici au Portugal avec VITOR CINTRA et ses mélancoliques silences. Grâce à Armando la traduction en français est... magique.

Nas brumas dos meus silêncios
Nascem visões encantadas,
Com ninfas, bruxas e fadas,
Sonhos de amor, sempre densos.

Nas brumas dos meus silêncios,
Onde os mistérios são nadas,
Surgem paixões exaltadas,
Feitas desejos, imensos.(...)

do livro " Pedaços do Meu Sentir "

Dans les brumes de mes silences
Naissent des visions enchantées,
Il y a des nymphes, sorcières et fées,
Rêves d'amours, toujours denses.

Dans les brumes de mes silences
Où les mystères ne sont rien,
Surgissent des passions exaltées,
Faites de désirs immenses.



Partir puis revenir chez soi, non sans passer par l'Andalousie et Federico.

Otra canción de Otoño F, García Lorca.

¡El sueño se deshizo para siempre!
En la tarde lluviosa mi corazón
aprende la tragedia otoñal
que los árboles llueven.
-----------
¡Cómo me dice el agua
que el sueño se deshizo para siempre!
¿El sueño es infinito?
La niebla lo sostiene
y la niebla es tan sólo
cansansio de la nieve. (...)



Une autre chanson d'automne F. García Lorca

Le rêve s'est pour toujours défait!
Dans la soirée pluvieuse
mon cœur apprend
la tragédie de l’automne
qui fait les arbres pleuvoir.

------------------

Comme l'eau me dit
que le rêve s'est pour toujours défait!
Le rêve est-il infini?
La brume le prétend
et la brume n'est que
fatigue de la neige. (...)
(Trad.: Colo)
Foto 1: captainjpslog.blogspot.com
Fotos 2-3: Colo

5 oct. 2011

Dans la brume / En la bruma

Note: il semble y avoir des problèmes avec Explorer qui vous empêchent (et m'empêchent) de laisser des commentaire. Essayez avec Firefox, ça marche parfaitement.




Brumes matinales sur la route qui mène chez moi; Platero s'y plairait bien, non?
Car c'est de lui, enfin plutôt des cruelles facéties et désirs de notoriété de Dalí et Buñuel que nous allons parler aujourd'hui. Je vous l'avais annoncé.

"L'affaire Platero" / "El asunto" Platero

« Platero y yo » de Juan Ramón Jiménez. Une première édition partielle, comprenant 63 chapitres, est publiée à Madrid en 1914, dans une édition pour la jeunesse. L’édition intégrale sortit en 1917, connut un immense succès et devint livre de lectures scolaires dès 1920.

« Platero y yo » de Juan Ramón Jiménez: una primera edición parcial, conteniendo 63 capítulos, se publicó en Madrid en 1914, en una edición juvenil. La edición integral salió en 1917, tuvo un inmenso éxito y fue una lectura escolar desde 1020.

« L’affaire » se passe en 1928. Juan Ramón Jiménez est déjà un auteur et poète reconnu.

« El asunto » tuvo lugar en 1928. J.R.Jiménez ya es un autor y poeta reconocido.

Dalí et Buñuel, âgés de 24 et 28 ans se connaissent depuis longtemps ; ils ont pour objectif, entre autres, de moderniser la poésie et avaient, c’est bien curieux, développé depuis l’enfance une obsession pour les ânes pourris, (sujet que l’on retrouve sous la forme de têtes d’ânes morts sur un piano dans le grand classique du cinéma surréaliste « Un chien andalou »).

Dalí y Buñuel de 24 y 28 años se conocen desde hace tiempo; tienen por objetivo, entre otros, modernizar la poesía y ambos tenían, hecho curioso, una obsesión por los burros podridos (tema que de encuentra bajo la forma de cabezas de burros muertos en un piano en el gran clásico del cine surrealista “Un perro andaluz”).

Un jour, Mr Jiménez reçoit la terrible lettre suivante :

Un día, el Señor Jiménez recibe la terrible carta siguiente:

Lettre de Luis Buñuel y Salvador Dalí à Juan Ramón Jiménez (1928)

Mr Juan Ramón Jiménez

Madrid

Notre cher ami. Nous pensons qu’il est de notre devoir de vous dire –oui, de façon désintéressée- que votre œuvre nous répugne profondément car immorale, car hystérique, car cadavérique, car arbitraire.

Spécialement :

MERDE !!

pour votre Platero et moi, pour votre facile et malintentionné Platero et moi, l’âne le moins âne, l’âne le plus odieux que nous ayons rencontré.

Et pour vous, pour votre funeste agissement, aussi :

MERDE !!!

Sincèrement.

LUIS BUÑUEL SALVADOR DALÍ

Carta de Luis Buñuel y Salvador Dalí a Juan Ramón Jiménez (1928)

Sr. Dn. Juan Ramón Jiménez

Madrid

Nuestro distinguido amigo: Nos creemos en el deber de decirle -sí, desinteresadamente- que su obra nos repugna profundamente por inmoral, por histérica, por cadavérica, por arbitraria.

Especialmente:

¡¡MERDE!!

para su Platero y yo, para su fácil y malintencionado Platero y yo, el burro menos burro, el burro más odioso con que nos hemos tropezado.

Y para Vd., para su funesta actuación, también:

¡¡¡¡MIERDA!!!!

Sinceramente

LUIS BUÑUEL SALVADOR DALÍ

[Agustín Sánchez Vidal, Buñuel, Lorca, Dalí: el enigma sin fin, Barcelona: Planeta, 1988, p. 189.]

Vous imaginez l’étonnement, la peine aussi de cet homme si sensible.

Dalí nous donne, dans son style caractéristique, une explication de la lettre, la voici.

Os podéis imaginar la sorpresa, la pena también de ese hombre tan sensible.

Dalí nos da una explicación de la carta, aquí está:

"A ce moment nous voulions envoyer, pour créer une sorte de subversion morale, une lettre à la personne la plus prestigieuse d’Espagne, uniquement pour provoquer une réaction et que les gens disent : « Pourquoi l’ont-ils fait ? » et tout ça. Nous en avions alors choisi deux ou trois, nous avions pensé à Falla * qui jouissait déjà d’un grand prestige, pour lui dire qu’il était un fils de pute, etc…le pire qu’on puisse dire ; nous les avons mis dans un chapeau (les noms) , et Juan Ramón Jiménez est sorti.

Nous venions justement de rendre visite la veille à J.R. Jiménez qui nous avait reçus sentimentalement : « Voyons cette merveilleuse jeunesse… », et il dit avoir rencontré des jeunes gens magnifiques dans notre groupe.

Alors, il sort du chapeau et nous écrivons la lettre, qui était une lettre terrible contre Platero, que l’âne de Platero était un âne pourri, que cette histoire d’étoiles était du sentimentalisme… ; en plus, c’est vrai, je n’ai jamais aimé Juan Ramón Jiménez, je trouve que c’est un très mauvais poète. Au moment de poster la lettre, Buñuel a eu un doute, mais il l'a postée, nous l'avons postée, et le jour suivant Juan Ramón a été malade, il disait : » Je ne comprends pas, la veille je reçois ces jeunes gens ; ils me semblent…et le jour d’après ils m’insultent de la façon la plus grossière… » Et il n’a jamais compris. C’était une chose incompréhensible."

(Traductions Colo)

"En aquel momento queríamos mandar, para crear una especie de subversión moral, una carta a la persona más prestigiosa de España, únicamente para provocar una reacción y que la gente dijera: "¿Por qué lo han hecho?", y tal y cual. Entonces habíamos escogido dos o tres, y habíamos pensado en Falla, que tenía un gran prestigio, para decirle que era un hijo de puta, etc.: lo más que se puede decir; los pusimos en un sombrero (los nombres), y salió Juan Ramón Jiménez.

Justamente acabábamos de visitar a Juan Ramón el día anterior, que nos había recibido sentimentalmente: "A ver, esa juventud maravillosa...", y dijo haber encontrado unos chicos magníficos en nuestro grupo.

Entonces, sale en el sombrero y escribimos la carta, que era una carta terrible contra Platero, que el asno de Platero era un asno podrido, aquello de las estrellas era un sentimentalismo...; además, es verdad, a mí nunca me ha gustado Juan Ramón Jiménez, encuentro que es un poeta pésimo. En el momento de echar la carta, Buñuel tuvo una duda, pero la echó, la echamos, y al día siguiente Juan Ramón estuvo enfermo, diciendo: "No comprendo, un día antes recibo a estos chicos; me parecen... Y al día siguiente me insultan de la manera más grosera..." Y no lo comprendió nunca. Fue una cosa incomprensible."

[Agustín Sánchez Vidal, Buñuel, Lorca, Dalí: el enigma sin fin, Barcelona: Planeta, 1988, pp. 191-192.]

*Falla : il fait référence à Manuel de Falla : http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_de_Falla

Source / Fuente : http://www.udc.es/tempo/cuestions20/docs_surr08.html#jrj