27 juil. 2018

Léger frémissement de la peau / Tenue temblor de la piel


Goytisolo, vous connaissez peut-être ce nom. Mais ils étaient trois frères dans le monde des lettres. Le plus connu est l’écrivain Juan Goytisolo, puis celui qui nous occupe aujourd’hui, José Agustín le poète, et finalement Luís le romancier.
Tous trois ont connu, enfants, la guerre civile et l’horreur de voir leur mère tuée lors d’un bombardement de Barcelone par l’aviation franquiste en 1938.
José Agustín (1928-1999) était un homme d’une très grande sensibilité, vous le verrez dans le poème, assez dépressif aussi. Mais rien de triste dans ce poème que j’ai traduit du mieux que j’ai pu.

On entend les oiseaux

L’aube. On entend les oiseaux
comme perdus dans la brume;
le silence élève leurs chants
jusqu’à la pénombre de la pièce.
Il perçoit un très faible tremblement
qui fait frémir la peau qu’il aime,
douce dans son rêve. Très lentement
il la recouvre du drap
pour éviter qu’elle ne s’éveille.
Mais déjà des bras l'enveloppaient
et s’accrochaient à son corps:
éternité fut ici douceur
miel et jasmin. Bien plus tard
on entendait encore le chant des oiseaux.
(Trad:Colo)
 
Toulouse Lautrec Femme couchée au lit, lithographie





Se oyen los pájaros J.A Goytisolo

El alba. Se oyen los pájaros
como perdidos en la niebla;
el silencio sube sus cantos
a la penumbra de la estancia.
El percibe un temblor muy tenue
que estremece la piel que ama
dulce en su ensueño. Muy despacio
la va cubriendo con la sábana
por evitar que se desvele.
Pero unos brazos le envolvían
y se ciñeron a su cuerpo:
eternidad fue aquí lisura
miel y jazmín. Mucho más tarde
aún se oía el cantar los pájaros. 


 
Un autre poème de lui, mis en musique/chanson par Paco Ibañez ici :https://espacesinstants.blogspot.com/2013/09/toujours-souviens-toi-siempre-acuerdate.html

24 juil. 2018

Récoltes et travaux d'été / Cosechas y tareas veraniegas


 Bonne semaine à tous!

Feliz semana



18 juil. 2018

Une autre fenêtre / Otra ventana


.
Une autre fenêtre
    Miguel Angel Zapata (Perú, 1955)
On se lasse d’être seul à délirer
avec sa fenêtre au milieu de la rue,
parmi la neige qui traîne
sa blancheur dans les ruelles oubliées.
On se lasse de sortir pour chercher
la même femme à la chevelure
jusqu’aux pieds.

Peut-être est-ce cela l'art de la solitude :
écrire maintes fois l’île avec son ciel lilas
et la sveltesse du phare qui verse sa lumière sur
nos cheveux en désordre.
Peut-être est-ce seulement ça : une boussole sans mémoire
pour les temps à venir.

(Trad : Colo)


Otra ventana

    Miguel Angel Zapata (Perú, 1955)

Uno se cansa de estar solo delirando
con su ventana en medio de la calle,
entre la nieve que arrastra
su blancor por los callejones olvidados.
Uno se cansa de salir a buscar la
misma mujer con el cabello
largo hasta los pies.

Tal vez en eso consista el arte de la soledad:
escribir repetidas veces la isla con su cielo lila
y la esbeltez del faro que derrama su luz sobre
nuestro cabello alborotado.
Tal vez sea sólo eso: una brújula sin memoria
para el tiempo que vendrá.


11 juil. 2018

Seulement voir / Solamente ver


Roberto Juarroz, 1925-1995; poète Argentin, un des meilleurs selon l'avis général et le mien en particulier:-)
Son oeuvre est réunie sous un unique titre: Poésie Verticale.
"Dans l'un de ses derniers recueils, Treizième poésie verticale, publié en 1993, Roberto Juarroz forme le vœu de parvenir à « dessiner les pensées comme une branche se dessine sur le ciel ».(wiki)


Ventana, Ernest Descals



Il dessinait partout des fenêtres.
Sur les murs trop hauts,
sur les murs trop bas,
sur les parois obtuses, dans les coins,
dans l'air et jusque sur les plafonds.


Il dessinait des fenêtres comme s'il dessinait des oiseaux.
Sur le sol, sur les nuits,
sur les regards tangiblement sourds,
sur les environs de la mort,
sur les tombes, les arbres.

Il dessinait des fenêtres jusque sur les portes.
Mais jamais il ne dessina une porte.
Il ne voulait ni entrer ni sortir.
Il savait que cela ne se peut.
Il voulait seulement voir : voir.
Il dessinait des fenêtres.

 Partout.

(Douzième poésie verticale, traduction de Fernand Verhesen)

Roberto Juarroz 1925-1995, considerado como el mejor poeta argentino de su tiempo, así lo veo yo también, reunió toda su obra bajo un mismo título, Poesía Vertical.
En su Trigésima y última Poesía Vertical, 1993, emite el deseo de dibujar los pensamientos como una rama se dibuja sobre el cielo.


Beatriz Kohn, Caracas, 1939

Dibujaba ventanas en todas partes.
En los muros demasiado altos,
en los muros demasiado bajos,
en las paredes obtusas, en los rincones,
en el aire y hasta en los techos. 
 
Dibujaba ventanas como si dibujara pájaros.
En el piso, en las noches,
en las miradas palpablemente sordas,
en los alrededores de la muerte,
en las tumbas, los árboles. 
 
Dibujaba ventanas hasta en las puertas.
Pero nunca dibujó una puerta.
No quería entrar ni salir.
Sabía que no se puede.
Solamente quería ver: ver.
Dibujaba ventanas. 
 
En todas partes.

4 juil. 2018

Assis ou couchés? / ¿Sentados o tumbados?


L'amour est une ortie qu'il faut moissonner chaque instant si l'on veut faire la sieste étendu à son ombre.”
El amor es una ortiga que uno debe segar a cada instante si se quiere dormir tendido en su sombra.”
Pablo Picasso

Picasso La siesta 1919



La sieste, ce moment délicieux pendant les après-midi d’été...

Énormément de peintres de tous pays ont croqué ces endormissements, en voici 

quelques uns, espagnols. Tous s'intitulent La siesta ou Siesta.


La siesta, ese momento delicioso durante las tardes de verano…

Muchísimos pintores de todos los países han pintado esas somnolencias, he aquí 

algunos. Españoles. Todos se titulan La siesta o Siesta


Siestes couchés, siestas tumbados

Goya

Joaquin Sorolla 1912





Siestes assis, siestas sentados

La Migdia, Ramón Martí Alsina 1884



Julio Romero de Torres 1874-1930




Siestes confortables? ¿Siestas confortables?
Miguel Prieto Anguita 1947

Román Ribera Cirera (1849-1935)













 Et puis cette siesta-ci  qui me plaît tant, d'un Colombien, si reconnaissable. Finalmente esta siesta que tanto me gusta del Colombiano tan reconocible.

Fernando Botero (1932-   )

D'autres siestes plus françaises ici: http://www.lasiestoune.com/blog/la-sieste-dans-l-art-a-travers-les-ages

Chinou me signale gentiment une aquarelle d'elle, je l'ajoute car je la trouve superbe et...c'est le sujet du jour! Merci beaucoup!

Sieste, Chinou