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Une
autre fenêtre
Miguel
Angel Zapata (Perú, 1955)
On
se lasse d’être seul à délirer
avec
sa fenêtre au milieu de la rue,
parmi
la neige qui traîne
sa
blancheur dans les ruelles oubliées.
On
se lasse de sortir pour chercher
la
même femme à la chevelure
jusqu’aux
pieds.
Peut-être
est-ce cela l'art de la solitude :
écrire
maintes fois l’île avec son ciel lilas
et
la sveltesse du phare qui verse sa lumière sur
nos
cheveux en désordre.
Peut-être
est-ce seulement ça : une boussole sans mémoire
pour
les temps à venir.
(Trad :
Colo)
Otra ventana
Miguel
Angel Zapata (Perú,
1955)
Uno
se cansa de estar solo delirando
con su ventana en medio de la calle,
entre la nieve que arrastra
su blancor por los callejones olvidados.
Uno se cansa de salir a buscar la
misma mujer con el cabello
largo hasta los pies.
Tal vez en eso consista el arte de la soledad:
escribir repetidas veces la isla con su cielo lila
y la esbeltez del faro que derrama su luz sobre
nuestro cabello alborotado.
Tal vez sea sólo eso: una brújula sin memoria
para el tiempo que vendrá.
con su ventana en medio de la calle,
entre la nieve que arrastra
su blancor por los callejones olvidados.
Uno se cansa de salir a buscar la
misma mujer con el cabello
largo hasta los pies.
Tal vez en eso consista el arte de la soledad:
escribir repetidas veces la isla con su cielo lila
y la esbeltez del faro que derrama su luz sobre
nuestro cabello alborotado.
Tal vez sea sólo eso: una brújula sin memoria
para el tiempo que vendrá.
La solitude : une boussole sans mémoire, belle metaphore
RépondreSupprimerTout le poème est comme une longue métaphore je trouve Dominique, et la boussole, le pompon!
SupprimerQuelle tristesse Colo, c'est à pleurer !
RépondreSupprimerAh Annie, les poètes expriment rarement leur joie dans leurs écrits, tu l'as remarqué aussi, sûrement.
SupprimerSolitude de l'artiste?
Mon prochain billet sera plus léger, promis.
"Seulement voir", "seulement ça" : il y a un grand dépouillement dans la poésie de Miguel Angel Zapata.
RépondreSupprimerMerci pour la traduction, Colo. Tu as choisi "la solitude" pour "el arte de la Soledad", pour une raison précise ?
Oh, merci de me le signaler! J'avais fait deux traductions différentes et au moment de publier j'ai pris celle qui ne parle pas de l'art de la solitude...je corrige vite.
SupprimerCe poète est une nouvelle découverte, beaucoup de poèmes en prose aussi, je poursuis mes lectures.
Gracias, un beso
une boussole sans mémoire pour les temps à venir, c'est peut-être une bonne philosophie de vie, au lieu de traîner un tas de souvenirs ;-)
RépondreSupprimerPeut-être, et sûrement dans certains cas Adrienne.
SupprimerBonne journée.
Un très beau poème qui résume bien la situation des poètes (à mon avis) : être seul.
RépondreSupprimerMerci pour cette lecture.
Bonne journée.
Bonjour Bonheur, je crois que tous ceux qui écrivent sont éminemment seuls, vivent une vie "anormale", 8h par jour devant un papier, un écran, tout seuls, hésitants, pensant...Un choix de vie.
SupprimerBonne journée!
J'aime cette idée de la boussole sans mémoire... Juste la mer, une ile, un phare et l'on peut naviguer dans son intériorité et en écouter le silence, précieux moment ! Bises, douce journée Colo. brigitte
RépondreSupprimerQue tu le dis bien Brigitte, merci.
SupprimerBonnes balades, besos.
Il vaut mieux ne pas la perdre la boussole, même si elle est sans souvenirs ... Faut-il avoir beaucoup de tristesse en soi pour devenir poète ?
RépondreSupprimerPour la boussole, en effet!:-))
SupprimerPour la tristesse, je ne crois pas qu'elle soit une condition pour devenir poète, mais au fur et à mesure des années, j'ai fini par penser qu'il est plus facile de parler de peines et/ou mélancolies que de joies et gaieté. Un peu comme ce qu'on dit des gens heureux qui n'ont pas d'histoire...
J'ai souvent cherché des poèmes gais....et tu vois le résultat:-))
Bonne journée Aifelle.
Oui, la fameuse tristesse du poète, qui la rend belle, lancinante, séduisante... comme un chant des sirènes. On pourrait s'y perdre et se jeter par la fenêtre...
RépondreSupprimerComme tu y vas;-))
SupprimerIl est vrai que certains poètes/poèmes arrivent à nous émouvoir, les plus talentueux.
Bon week-end Edmée.
tristesse et beauté réunies dans un poème - merci colo
RépondreSupprimerBon week-end Niki, merci d'être passée.
Supprimer"Une boussole sans mémoire pour les temps à venir" : la seconde strophe de M.A. Zapata ravive le thème du saisissant roman "Monarques" (S Rutés- JH Luna), achevé il y a quelques jours.
RépondreSupprimerUne des épigraphes dit "On vit dans l'espoir de devenir un souvenir" (Antonio Porchia - Voix).
Ah, oui, le souvenir d'un souvenir, très joliment dit.
SupprimerMerci pour la référence.
Entre métaphore et reflet d'une réalité douloureuse. C'est bien connu, la solitude ne se goûte qu'avec modération et par consentement.
RépondreSupprimerHélas...
S'il en émerge un iceberg de poésie, c'est moitié mal et solitude momentanément pardonnée.
Un cri de découragement sans doute de la part du poète...
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