28 févr. 2015

Odeur de soleil / Olor a sol


Alquimia

No volverán las sombras.
Conserva mi promesa como una intermitente caracola.
Voy a poner a hervir en un caldero el mediodía
para que huela a sol toda la casa.

Leandro Calle 1969 -    , Zarate, provincia de Buenos Aires

Mark Rothko


Alchimie

Les ombres ne reviendront pas.
Conserve ma promesse comme une conque intermittente.
Je vais mettre midi à bouillir dans un chaudron
pour que toute la maison sente le soleil. 
(trad: Colo)

 Leandro Calle 1969-     , Zarate, province de Buenos Aires

23 févr. 2015

Un peintre flamand à la Cour / un pintor flamenco en la Corte




Des femmes mécènes, il y en a eu partout dans le passé. Pensez par exemple à Christine de Suède, à Madame de Pompadour ou à Catherine II de Russie.
Peut-être, car c'est moins connu, ignorez-vous qu'Isabelle la Catholique (1451-1504), reine de Castille et épouse Ferdinand d'Aragon joua un rôle primordial dans le rayonnement de l'art, spécialement de la peinture flamande qui était sa préférée. Les deux peintres officiels de la cour étaient Juan de Flandes (sans “r” en espagnol) et Michel Sittow.(ces deux peintres collaborèrent en de nombreuses occasions, pour réaliser des peintures, des retables à thèmes religieux - la vie et les oeuvres de Mr Sittow sont d'un grand intérêt)

Mujeres mecenas siempre ha habido. Pensad, por ejemplo, en Christina de Suecia, Madame de Pompadour o Catherina II de Rusia.
Quizas, puesto que es menos conocido, ignoráis que Isabel la Católica (1451-1504), reina de Castilla y esposa de Fernando de Aragon jugo un importante papel en el resplandor del arte, especialmente de la pintura flamenca, que fue su preferido. Los dos pintores oficiales de la corte fueron Juan de Flandes y Michel Sittow.



Juan de Flandes donc...parler de lui est simple car on ignore son vrai nom et où il est né en 1465; il n'apparaît qu'en 1496 comme peintre de la cour au service d'Isabelle la Catholique et ce jusqu'à sa mort à elle en 1504. 
Juan de Flandes... hablar de el es sencillo pues se ignora su verdadero nombre y donde nació en 1465; aparece por primera vez en 1496 como pintor de la corte al servicio de Isabel la Católica y alli permanece hasta la muerte de la reina en 1504.



Baptismo de Cristo (detalle) Juan de Flandes
 
De la minutie de sa peinture, de la perfection technique et des compositions, d'une grande sensibilité envers les personnages, du traitement des paysages et de la lumière on a déduit qu'il avait été disciple de l'École de Bruges, et donc de Jan van Eyck.
Il poursuivit son art à Palencia, les peintures du superbe retable de la cathédrale sont de lui, ville où il mourut en 1519.
Debido a la minuciosidad de su pintura, a la perfección de su técnica, a su gran sensibilidad en la composición de los personajes y al uso de los paisajes y de la luz, se ha deducido que había sido discípulo de la escuela de Brujas y por ello de Jan van Eyck.
Continuó ejerciendo su arte en Palencia (firmó las pinturas del soberbio retablo de la catedral) donde murió en 1519.


Que vous montrer? Bien sûr le portrait d'Isabelle de Castille, mais aussi cet autre, si spécial, qui serait Catalina de Aragón peint en 1496.
¿Que cuadros os mostraría? Naturalmente el retrato de Isabel de Castilla, pero sobre todo este otro, tan especial, que sería el de Catalina de Aragón (reina de Inglaterra como esposa de Enrique VIII) pintado en 1496.


Isabel de Castilla

                                    Supposedly Catalina de Aragón




La peinture religieuse ne m'attire pas particulièrement, mais voici deux tableaux qui m'ont réjouie tant par leur délicatesse que par...examinez plutôt la tête, pour le moins étonnée, de Lazare ressuscitant.
La pintura religiosa no me atrae particularmente, pero he aquí dos cuadros que me han alegrado tanto por su delicadeza como por... mirad la cara, cuando menos sorprendida, de Lazaro resucitado.

 
La resurrección de Lázaro



 Puis La tentation du Christ dans le désert, voyez par vous-mêmes le détail qui m'a fait sourire!
Luego La tentación de Cristo en el desierto, ved por vosotros mismos lo que me ha hecho sonreír.




La tentación de Cristo en el desierto -  Juan de Flandes y Michael Sittow


D'autres liens où vous trouverez des infos, d'autres tableaux:

16 févr. 2015

Blancs / Blancos


S'il pleut ce lundi matin, la lumière était belle hier, dimanche, et il faisait un froid-chaussettes-écharpes-vestes. 
(click pour agrandir les photos, vous le savez!))

 
Il y a peu l'île a été couverte de neige, on aperçoit encore quelques traces blanches sur les montagnes, et le petit cours d'eau qui passe près de chez nous est joyeux; il accueille la neige fondue. Bruit de l'eau qui nous enchante, le lit est à sec tant de mois par an.

Février, c'est encore un mois d'hiver mais les amandiers, pressés, sont en fleur.


 
Peu de monde sur les routes à part des cyclistes et beaucoup d'animation à Santa María del Camí où se tient un grand marché dominical. Comme souvent, un arrêt pour admirer le clocher de l'église baroque du XVIIIº.




D'une petite route à l'autre, le plaisir d'encore nous perdre, de découvrir et nous surprendre, malgré tant d'années à sillonner cette île dont chaque lumière et parcelle fait maintenant partie de nous.

Si bien llueve este lunes, la luz era bonita ayer, domingo, y hacía un frío de calcetines-bufandas y chaquetas.
Nevó hace poco, quedan aún unas trazas en las montañas, y el riachuelo que pasa cerca de casa está alegre; acoge la nieve derretida. Ruido del agua que nos encanta, el lecho está seco durante tantos meses al año. 
 
Febrero, todavía es invierno pero los almendros, apresurados, están cubiertos de flores.



Poca gente en la carreteras excepto unos ciclistas y mucha animación en Santa María del Camí donde tiene lugar el gran mercado dominical. Como pasa a a menudo, parada para admirar el campanario barroco del siglo XVIII. 
 
De una carreterrilla a la otra, el placer de perdernos, de descubrir todavía y sorprendernos a pesar de tantos años pasados a recorrer los caminos de esta isla donde cada luz y parcela forma ahora parte de nosotros.

10 févr. 2015

En fil de crépuscule... / Con hebras de crepúsculo...




Longues ou pas, lisses ou rayées, propres ou odorantes, souvent dépareillées (click sur ce billet, inspiré, de Kwarkito), ce sont les chaussettes.
À l'école, à quatre aiguilles, nous devions apprendre à en tricoter. Quel calvaire! Je me souviens que c'était bien souvent grand-mère, dite Bobonne, qui nous aidait à sauver les maudites mailles qui s'étaient échappées. Un mauvais souvenir ces chaussettes que personne ne portait jamais car elles "grattaient"
Tricoteuse, Albert Anke

Douces par contre, somptueuses, celles que reçut Pablo Neruda.
Une ode fort amusante, voyez plutôt.

Largos o no, lisos o a rayas, limpios u olorosos, a menudo desparejados, esos son los calcetines.
En la escuela, con cuatro agujas, teníamos que aprender a tejerlos. ¡Un calvario! me acuerdo que era muchas veces la abuela, llamada Bobonne, la que nos ayudaba a rescatar los malditos puntos escapados.
Un mal recuerdo esos calcetines que nadie llevaba nunca porque "picaban".


Magritte, pieds






Suaves sin embargo, suntuosos los que recibió Pablo Neruda. Una oda muy divertida la que sigue.

Oda a los calcetines
Ode aux chaussettes 

Pablo Neruda

Me trajo Mara Mori
un par de calcetines,
que tejió con sus manos de pastora,
dos calcetines suaves como liebres.
En ellos metí los pies
como en dos estuches
tejidos con hebras del
crepúsculo y pellejos de ovejas.

Mara Mori m'a apporté
une paire de chaussettes,
tricotées de ses mains de bergère,
deux chaussettes douces comme des lièvres.
J'y ai glissé mes pieds
comme dans deux étuis
tricotés de fils du
crépuscule et peau de mouton.


Violentos calcetines,
mis pies fueron dos pescados de lana,
dos largos tiburones
de azul ultramarino
atravesados por una trenza de oro,
dos gigantescos mirlos,
dos cañones;
mis pies fueron honrados de este modo
por estos celestiales calcetines.

Violentes chaussettes,
mes pieds furent deux poissons de laine,
deux longs requins
bleu outremer
traversés d'une tresse en or,
deux gigantesques merles,
deux canons;
ainsi furent honorés mes pieds
par ces chaussettes célestes.

Eran tan hermosos que por primera vez
mis pies me parecieron inaceptables,
como dos decrépitos bomberos,
bomberos indignos de aquel fuego bordado,
de aquellos luminosos calcetines.

Elles étaient si belles que pour la première fois
mes pieds m'ont paru inacceptables,
comme deux pompiers décrépis,
pompiers indignes de ce feu brodé,
de ces lumineuses chaussettes.

Sin embargo, resistí la tentación
aguda de guardarlos como los colegiales
preservan las luciérnagas,
como los eruditos coleccionan
documentos sagrados,
resistí el impulso furioso de ponerlos
en una jaula de oro y darles cada
día alpiste y pulpa de melón rosado.

Je résistai pourtant à la tentation
aigüe de les garder comme les écoliers
conservent les vers luisants,
comme les érudits collectionnent
des documents sacrés,
je résistai à l'élan furieux de les enfermer
dans une cage dorée et de leur donner chaque
jour du millet et de la pulpe de melon rose.


Como descubridores que en la selva
entregan el rarísimo venado verde
al asador y se lo comen con remordimiento,
estiré los pies y me enfundé
los bellos calcetines, y luego los zapatos.
Y es esta la moral de mi Oda:
Dos veces es belleza la belleza,
y lo que es bueno es doblemente bueno,
cuando se trata de dos calcetines
de lana en el invierno.

Comme les explorateurs qui dans la jungle
livrent le très rare gibier vert
à la broche et le mangent avec remords,
j'étirai les pieds et j'enfilai
les belles chaussettes, puis les souliers.
Voici la morale de mon Ode:
Par deux fois la beauté est beauté,
et ce qui est bon est doublement bon,
quand il s'agit de deux chaussettes
de laine en hiver.

Trad: Colo

3 févr. 2015

De pain, de feu et d'amour / De pan, fuego y amor


Para Jordi y Elvira


Le poème qui suit est extrait du tout dernier recueil de poèmes (2015) de Pablo Neruda intitulé “ Tes pieds je touche dans l'ombre et autres poèmes inédits”.
Inédits sont tous les poèmes de ce beau recueil, des brouillons du poète souvent écrits sur des bouts de papiers épars.
Ce poème nº5 a été gribouillé sur le papier du menu, dans un avion, (vous pouvez le voir sur l'image), le 29 décembre 1952, à 11h du matin, volant à 3.500m d'altitude entre Recife et Río de Janeiro où il allait rejoindre sa troisième femme, Matilde Urrutia dont il était très amoureux.


El poema que sigue proviene del último libro de poemas (enero 2015) de Pablo Neruda titulado “Tus pies toco en la sombra y otros poemas inéditos” (Ed Seix Barral, biblioteca breve)
Inéditos son todos los poemas de este bonito libro, borradores del poeta a menudo escritos en trozos de papel dispersos.
Este poema nº5 (p29) fue garabateado en el menú de un avión como lo podeís ver en la imagen, el 29 de diciembre 1952. Iba a reunirse con su tercera mujer Matilde Urrutia de la cual estaba muy enamorado.

ilustracion escaneada del final del libro


Par les airs je m'approche
du rayon rouge de ta chevelure.
De terre et de blé je suis fait et en m'approchant
ton feu se prépare
en moi et allume
les pierres et la farine.
C'est pour cela que mon cœur
grandit, gonfle et devient
pain pour que ta bouche le dévore,
et mon sang est le vin qui t'attend.
Nous sommes toi et moi la terre et ses fruits.
Pain, feu, sang et vin
c'est le terrestre amour qui nous embrase.

Trad: Colo