Longues
ou pas, lisses ou rayées, propres ou odorantes, souvent dépareillées
(click sur ce billet, inspiré, de Kwarkito), ce sont les
chaussettes.
À l'école, à quatre aiguilles, nous devions apprendre à en tricoter. Quel calvaire! Je me souviens que c'était bien souvent grand-mère, dite Bobonne, qui nous aidait à sauver les maudites mailles qui s'étaient échappées. Un mauvais souvenir ces chaussettes que personne ne portait jamais car elles "grattaient"
À l'école, à quatre aiguilles, nous devions apprendre à en tricoter. Quel calvaire! Je me souviens que c'était bien souvent grand-mère, dite Bobonne, qui nous aidait à sauver les maudites mailles qui s'étaient échappées. Un mauvais souvenir ces chaussettes que personne ne portait jamais car elles "grattaient"
Tricoteuse, Albert Anke |
Douces par contre, somptueuses, celles
que reçut Pablo Neruda.
Une ode fort amusante, voyez plutôt.
Une ode fort amusante, voyez plutôt.
Largos o no, lisos o a rayas, limpios u olorosos, a menudo desparejados, esos son los calcetines.
En la escuela, con cuatro agujas, teníamos que aprender a tejerlos. ¡Un calvario! me acuerdo que era muchas veces la abuela, llamada Bobonne, la que nos ayudaba a rescatar los malditos puntos escapados.
Un mal recuerdo esos calcetines que nadie llevaba nunca porque "picaban".
Magritte, pieds |
Suaves
sin embargo, suntuosos los que recibió Pablo Neruda. Una oda muy
divertida la que sigue.
Oda a los
calcetines
Ode aux
chaussettes
Pablo Neruda
Me trajo Mara
Mori
un par de calcetines,
que tejió con sus manos de pastora,
dos calcetines suaves como liebres.
En ellos metí los pies
como en dos estuches
tejidos con hebras del
crepúsculo y pellejos de ovejas.
un par de calcetines,
que tejió con sus manos de pastora,
dos calcetines suaves como liebres.
En ellos metí los pies
como en dos estuches
tejidos con hebras del
crepúsculo y pellejos de ovejas.
Mara Mori m'a apporté
une paire de chaussettes,
tricotées de ses mains de bergère,
deux chaussettes douces comme des
lièvres.
J'y ai glissé mes pieds
comme dans deux étuis
tricotés de fils du
crépuscule et peau de mouton.
Violentos calcetines,
mis pies fueron dos pescados de lana,
dos largos tiburones
de azul ultramarino
atravesados por una trenza de oro,
dos gigantescos mirlos,
dos cañones;
mis pies fueron honrados de este modo
por estos celestiales calcetines.
Violentes
chaussettes,
mes pieds furent
deux poissons de laine,
deux longs
requins
bleu outremer
traversés d'une
tresse en or,
deux gigantesques
merles,
deux canons;
ainsi furent
honorés mes pieds
par ces
chaussettes célestes.
Eran tan hermosos que por primera vez
mis pies me parecieron inaceptables,
como dos decrépitos bomberos,
bomberos indignos de aquel fuego bordado,
de aquellos luminosos calcetines.
Eran tan hermosos que por primera vez
mis pies me parecieron inaceptables,
como dos decrépitos bomberos,
bomberos indignos de aquel fuego bordado,
de aquellos luminosos calcetines.
Elles étaient si belles que pour la
première fois
mes pieds m'ont paru inacceptables,
comme deux pompiers décrépis,
pompiers indignes de ce feu brodé,
de ces lumineuses chaussettes.
Sin embargo, resistí la tentación
aguda de guardarlos como los colegiales
preservan las luciérnagas,
como los eruditos coleccionan
documentos sagrados,
resistí el impulso furioso de ponerlos
en una jaula de oro y darles cada
día alpiste y pulpa de melón rosado.
Je résistai
pourtant à la tentation
aigüe de les
garder comme les écoliers
conservent les
vers luisants,
comme les érudits
collectionnent
des documents
sacrés,
je résistai à
l'élan furieux de les enfermer
dans une cage
dorée et de leur donner chaque
jour du millet et
de la pulpe de melon rose.
Como descubridores que en la selva
entregan el rarísimo venado verde
al asador y se lo comen con remordimiento,
estiré los pies y me enfundé
los bellos calcetines, y luego los zapatos.
Y es esta la moral de mi Oda:
Dos veces es belleza la belleza,
y lo que es bueno es doblemente bueno,
cuando se trata de dos calcetines
de lana en el invierno.
Comme les
explorateurs qui dans la jungle
livrent le très
rare gibier vert
à la broche et
le mangent avec remords,
j'étirai les
pieds et j'enfilai
les belles
chaussettes, puis les souliers.
Voici la morale
de mon Ode:
Par deux fois la
beauté est beauté,
et ce qui est bon
est doublement bon,
quand il s'agit
de deux chaussettes
de laine en
hiver.
Trad: Colo
Je connaissais les chaussettes/bas de laine, les chaussettes de randonnées, les grandes chaussettes accrochées à la cheminée pour que le Père Noël y dépose des cadeaux, la musique des" chaussettes noires" et grâce à toi, je découvre le plaisir éprouvé par un poète d'enfiler ses pieds dans une paire de chaussettes de laine en hiver
RépondreSupprimerLes "chaussettes noires", oh oui, quel souvenir! Neruda dans ses odes sublime le quotidien, fait sourire souvent...je pense à l'ode à l'oignon, à la tomate...
SupprimerBonne journée Chinou!
Mes les chaussettes célibataires sont les pires :-)
RépondreSupprimerS'ingénier à leur trouver une semblable...;-)
SupprimerJe ne connaissais pas ce poème de Néruda, mais je connais les chaussettes tricotées maison car Maman nous en faisait souvent. Moi-même, cela fait bien trop longtemps que je n'en ai pas faites, et c'est dommage car ce sont les plus chaudes de toutes.
RépondreSupprimerBonne journée.
Bonjour Bonheur, je doute que je m'y remette un jour....
Supprimeramusant et touchant aussi, le poème de remerciement pour les chaussettes offertes :-)
RépondreSupprimerOui, Néruda fait Ode de tout bois!
SupprimerJ'en traduirai d'autres, l'Ode au lièvre est touchante par exemple.
Bonne journée.
De nos jours, plus personne ne voit sa grand mère tricoter les chaussettes sur un équilibre d'aiguilles comme j'ai vu faire la mienne .. je ne me souviens pas avoir essayé d'en faire autant. Le poème est charmant.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si c'est le cas en France Aifelle, mais ici les gens ont repris aiguilles, fils, machines à coudre et tricots, crochets.
SupprimerLes métaphores pour décrire ses pieds m'ont fait sourire...rire.
Ici aussi le tricot fait maison revient en force, mais je n'ai encore vu personne s'attaquer aux chaussettes !
SupprimerMoi non plus Aifelle, des chaussons oui, mais pas à 4 aiguilles!
Supprimermoi j'ai appris la broderie chez les soeurs pour un résultat fort médiocre !!
RépondreSupprimerj'aime beaucoup ton humour là
S'amuser un peu fait du bien chère Dominique!
SupprimerBonjour Colo
RépondreSupprimerj'ai eu par le passé un premier prix de couture...mais il n'en reste pas grand chose, juste un cahier enfoui dans une armoire quelque part chez ma mère.
J'ai aussi tricoté par le passé mais j'avais horreur des montages.J'aimais tricoter du jacquard, faire des dessins géométriques ou figuratifs.Tout cela est bien fini: mes mains ne le supporteraient pas.
Par contre si j'ai vu ma grand-mère tricoter ces chaussettes "qui piquent et grattent" je ne l'ai jamais fait.
J'aime bien l'ode de Pablo Neruda et le tableau de Magritte.
Je t'embrasse fort, Colo.
Un premier prix! Ohhh, bravo!
SupprimerMoi c'est les "bonnes sœurs" qui nous faisaient tricoter et coudre, et broder à l'école primaire. Après c'était fini, juste des souvenirs...
Muchos besos para ti Maïté!
J'aime bien les chaussettes, elles tiennent chaud au moral.
RépondreSupprimerComment s'endormir les pieds froids chère Sable?
SupprimerJe les dorlote moi aussi mes chaussettes...;-)
en fait je pensais à " avoir le moral dans les chaussettes "; Et donc cela lui permet d'être au chaud.
SupprimerIl faut le cajoler celui-là....tu as raison chère amie.
SupprimerJe t'embrasse fort
Des pieds poissons, des pieds merles, belles images dans cette ode inspirée par le quotidien !
RépondreSupprimerLe tricot pour l'école, c'était souvent ma mère qui le finissait... J'ai une tante qui tricote encore beaucoup, son mari ne portait que des chaussettes en laine maison dont il raffolait.
Avec des chaussettes célestes, garde-t-on les pieds sur terre ?
Bonne après-midi, Colo.
Est-il important de les garder sur terre chère Tania?
SupprimerL'envol des pieds et de l'esprit, des mots et des couleurs m'enchante!
Je t'embrasse
Ma grand-mère paternelle tricotait les chaussettes ainsi et j'en ai hérité de quelques paires gris moucheté assez épaisses qui se portaient avec un élastique en dessous du genou pour les faire tenir. Toute une époque ! Le poème est délicieux de par toutes ses images un peu farfelues, mais il est vrai qu'avoir de bonnes et douces chaussettes est un plaisir incomparable pour les pieds qui méritent bien cela.
RépondreSupprimerOh je vois bien ces longues chaussettes avec un élastique qui serrait et laissait une marque peu gracieuse sur nos jambes!!!
SupprimerOui, j'adore ces images-pieds...tandis que les miens se prélassent dans de grosses chaussettes duvetées...(il fait frrrroid)
Moi aussi je découvre ce joyeux poème de Neruda, qui parle de chaussettes tricotées avec amour, une toute autre chose que les chaussettes faites main "pour durer", avec un point spécial au talon et à la pointe pour les renforcer, oh quel supplice que ces chaussettes raides et inusables...
RépondreSupprimerOui, oui, elles duraient et passaient d'un enfant à l'autre ces coriaces!
SupprimerJoyeuse journée Edmée.
Pochette surprise
RépondreSupprimerChaussettes tu r’prises
;-)
Les Odes de Neruda me surprennent toujours!
SupprimerBonne journée señor K!
"Grand-mère, tu as tricoté mes chaussettes avec de la ficelle, ça pique?"
RépondreSupprimer"Mais non mon petit ces chaussettes là c'est bon pour faire circuler le sang, tu verras tu auras bien chaud aux pieds"
Elle avait raison ma grand-mère, c'est même surtout aux jambes qu'on avait chaud ..à force de se les gratter!
Mais où sont les bonnes vieilles chaussettes d'antan, sans colorants, sans synthétique, mais sans douceur non plus.
J'aime bien ce poème "rigolo" de Neruda.
Bonne journée Dame Colo
Bonjour rieur Gérard,
SupprimerÉviter les engelures était une priorité lors de nos longs trajets en vélo pour aller à l'école...fallait supporter les gratte-gratte.
Autres temps, sont-ils meilleurs en synthétique?
Première "grande"sortie ce matin après plus d'un mois "cloîtrée". Le ciel est bleu, les oiseaux chantent dans les 8º matinaux.
Excellent journée Gérard.
Je ne sais pas si le cul-de-jatte rêve de chaussettes, mais le mille-pattes, lui doit avoir des prix chez
RépondreSupprimer" Bergère de France "...
Tu viens enrichir mes connaissance, j'ignorais tout de Bergère de France!
RépondreSupprimerAlors je vais t'apprendre que mille-pattes se dit "cienpies" en espagnol...seulement cent, et pieds.. tu vois!
Ma mère tricotait des chaussettes que je portais lorsque j'étais enfant. J'étais en admiration devant ce savoir faire qui dépassait mon entendement. Ces chaussettes en laine épaisse, un peu rugueuse peut-être étaient parfaites en hiver. Porter des chaussettes tricotées main c'est aussi avoir conscience d'un travail lent, patient, façonnées avec amour et ceci a une valeur inestimable.
RépondreSupprimerUne valeur inestimable, tu as raison. La mienne de mère ne tricotait pas de chaussettes mais tous nos pull-over. Nous étions 3 filles et ils passaient de l'une à l'autre, excellente qualité qui souvent nous faisait envier nos amies qui portaient de jolis vêtements achetés....ingratitude, je sais!
SupprimerBonne journée Serge.
Tellement douces et légères ces dos calcetines. Je ne tricotais pas des chaussettes, parfois des chaussons pour nouveaux nés, mais souvent des gants, multipliant ainsi les difficultés, à chaque logement de doigt.
RépondreSupprimerDes gants! Bravo, oui, c'est compliqué les doigts...
SupprimerMais on imagine bien les "deux poissons de laine" confortablement installés.
Bonne journée Lou, un beso
Oh! Oui, les chaussettes! A l'école, nous devions tricoter des chaussettes avec quatre aiguilles et lorsqu'il fallait tricoter le talon, c'était un vrai cauchemar. De plus, certaines mailles filaient.
RépondreSupprimerJ'ai bien apprécié l'Ode aux chaussettes, merci Colo.
Belle fin de journée, bisous
En lisant le poème des tas d’images et souvenirs de jeunesse me sont revenus Denise....je vois que c'est le cas de pas mal d'entre nous!
SupprimerBon weekend Denise, je t'embrasse
Charmant poème! Moi c'est ma maman qui m'a appris à tricoter avec quatre aiguilles et je trouvais ça très amusant! Le souvenir que j'ai de ces chaussettes c'est aussi qu'elles descendaient tout le temps! Bises!
RépondreSupprimerOui, oui, elle tombaient en accordéon...je me souviens d'y placer de gros élastique qui laissaient d'horribles marques sur les jambes!
SupprimerBonne semaine, je t'embrasse!
Quelle merveille de tendresse et d'humour que le texte de Néruda !
RépondreSupprimerTricoter des chaussettes m'a toujours semblé un numéro d'équilibre ;-)
Plus facile de les acheter au super marché mais elles ne valent pas un sou question tendresse :-)
J'adore ces odes Fifi, tout est prétexte à en écrire, un oignon ou la joie, le crabe ou la tomate...!
SupprimerPour toi quelques fils de soie au crépuscule.