28 juin 2014

Pataude! / ¡Patosa!


Une calita au coucher du soleil, à Banyalbufar; pas de sable mais des rochers où l'on titube, glisse, s'accroche et tombe. Derrière moi j'entends "quelle pataude!" jusqu'à ce qu'il lui arrive la même chose...Ah,tout semble si facile vu du rivage, là...dans la vie aussi.

Una calita a la puesta del sol, en Banyalbufar; no hay arena sino rocas donde uno se tambalea, resbala, se  agarra y cae. Detrás oigo "¡Qué patosa!" hasta que le pasó lo mismo...Ha,todo parece tan fácil desde la orilla, allí...en la vida también.


Chute qui a valu la peine car j'ai pu admirer à l'aise ces anémones de mer qui, quand la marée est basse, se recroquevillent et forment ces jolies tomates.





Esa caída valió la pena ya que pude admirar cómodamente esas anémonas marinas que se encojen a marea baja y forman esos bonitos tomates.



22 juin 2014

Un flou très désirable / Una muy deseable vaguedad


Après la poésie et le conte, terminons par la prose de J.R. Willock. Plusieurs romans, datant de son époque italienne dont “La synagogue des iconoclastes” que je viens de lire online, en espagnol.
Después de la poesía y del cuento, terminamos con la prosa de J.R. Wilcock. Varias novelas, escritas en su época italiana, entre otras “La sinagoga de los iconoclastas” que acabo de leer online, aquí.

Plus de trente vies d'hommes géniaux, à travers le temps, y sont racontées: des utopistes, théoriciens, sages, inventeurs de tout genres dont les idées, si elles s'étaient développées, auraient changé du tout au tout la face du monde. Par exemple le génois Felicien Raegge qui pressentit la nature réversible du temps, le nord-américain Bobson qui est sur le point de découvrir l'élément atomique capable d'annuler la gravité ou Absalon Amet, horloger à la Rochelle, inventeur d'un appareil producteur de phrases, certaines fort connues, comme “L'enfer c'est les autres”, formulée en 1774...
Más de treinta vidas de hombres geniales, a través del tiempo, se encuentran relatadas: utopistas, teóricos, sabios, inventores de todos tipos cuyas ideas, de ser desarrolladas, habrían cambiado completamente la faz del mundo.
Por ejemplo el genovés Felicien Raegge que presintió la naturaleza reversible del tiempo, el norte americano Bobson que está a punto de descubrir el elemento atómico capaz de anular la gravedad o Absalon Amet, relojero en La Rochelle, inventor de un aparato productor de frases, algunas muy conocidas, como “El infierno son los otros” formulada en 1774...

Les récits, à la fois comiques et paisiblement cruels, qui composent ces deux livres (note: l'autre est Le steréoscope des solitaires) – à mon avis les plus représentatifs de la prose de Wilcock- montrèrent une des facettes essentielles d'une oeuvre multiple, dont l'esprit pourrait se résumer à cette confession de l'auteur, paradoxalement et elliptiquement féroce:
 “Décrire les hommes c'est exercer la compassion. Traiter tout le monde de la même façon: la littérature de tolère pas l'injustice” 
(Por Héctor Bianciotti - Para La Nacion - París, 1998)

Ces récits peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre mais de l'ensemble ce qui m'a enchantée c'est son imagination vraiment sans borne!


Los relatos, a la vez cómicos y apaciblemente crueles, que componen estos dos libros -a mi juicio, los más representativos de la prosa de Wilcock- muestran una de las facetas esenciales de una obra múltiple, cuyo espíritu podría resumirse en esta confesión del autor, paradójica y elípticamente feroz: "Describir a los hombres es ejercer la compasión. Tratar a todos por igual: la literatura no tolera la injusticia". 
 (Por Héctor Bianciotti - Para La Nacion - París, 1998)

Esos relatos pueden leerse independientemente el uno del otro pero del conjunto me encantó su imaginación realmente sin limites!


              Pour vous donner envie de le lire....     

Voici quelques lignes (je me suis tant amusée que je le traduirais bien en entier, mais....) d'un des “portraits”.
Aquí el principio de unos de sus relatos...me divierte tanto que lo hubiera copiado entero pero...

LUIS FUENTECILLA HERRERA

En 1702 el microscopista Anton von Leeuwenhock comunicó a la Royal Society de Londres su curioso descubrimiento. En el agua de lluvia estancada en los tejados había encontrado algunos animalitos, los cuales se desecaban según se iba evaporando el agua, pero después, introducidos de nuevo en el agua, retornaban a la vida: «Descubrí que, una vez agotado el líquido, el animalito se contraía en forma de minúsculo huevecillo y así permanecía inmóvil y sin vida hasta que no lo recubría de agua como antes. Media hora después las bestezuelas habían recuperado su aspecto primitivo y se las veía nadar bajo el cristal como si nada hubiese ocurrido.»

En 1702 le microscopiste Anton von Leeuwenhock communiqua à la Royal Society de Londres sa curieuse découverte. Dans l'eau de pluie stagnant sur les toits il avait trouvé de petits animaux qui se desséchaient à mesure que l'eau s'évaporait, mais qui après être introduits à nouveau dans l'eau retrouvaient la vie: “J'ai découvert que, une fois le liquide épuisé, le petit animal se contractait en forme d’œuf minuscule et demeurait ainsi immobile et sans vie jusqu'à ce que l'eau le recouvre comme avant. Une demi-heure après les petites bêtes avaient retrouvé leur aspect primitif et on les voyait nager sous le verre comme si rien ne s'était passé”.

Este fenómeno de vida latente, obvio en las semillas y en las esporas, pero más visible en los rotíferos, nematodos y tardígrados, fascinó a los pensadores ochocentistas que vieron en él una confirmación de la extrema vaguedad, de la extremadamente deseable vaguedad, de la frontera entre la vida y la muerte. Lenard H. Chisholm sostuvo, en Are these Animals Alive? (¿Estos animales están vivos?,1853), que en cierto modo todos nosotros hemos nacido de una espora y que incumbe a la ciencia encontrar el sistema para reducirnos de nuevo a la espora original, en cuyo estado se nos podría conservar cómodamente durante uno o dos milenios y finalmente devolver a la vida dentro de una bañera.


Ce phénomème de vie latente, évident pour les semences et les spores, mais plus visible chez les rotifères, nématodes et tardigrades, fascina les penseurs du dix-huitième qui virent là la confirmation du flou extrème, du flou extrêmement désirable, de la frontière entre la vie et la mort. Lenard H. Chisholm soutint, dans Are these Animals Alive? ( Ces animaux sont-ils vivants?, 1853) que d'une certaine façon nous sommes tous nés d'une spore et qu'il incombe à la science de trouver le système pour nous réduire à nouveau à la spore originelle, et dans cet état on pourrait aisément nous conserver pendant un ou deux millénaires et finalement nous rendre à la vie dans une baignoire.

En 1862, Edmond About publicó su novela El hombre de la oreja rota, cuyo protagonista es un soldado de Napoleón desecado, embalado y finalmente hecho revivir, gracias a una inmersión acuática, cincuenta años después, exactamente como era en el momento de la desecación, a excepción de una oreja que se había roto durante el letargo. Esta novela precientífica tuvo mucho éxito en Europa y ocasionó, además de sensación, interesantes y prolongadas reflexiones. Pocos años después, en 1871, el profesor de ciencias naturales Abélard Cousin tuvo una momia egipcia, desenterrada poco antes en Menfis, atada y lastrada durante cerca de dos meses en el fondo del estanque central del claustro de Saint-Auban en Nantes, con la esperanza de descubrir en ella algún leve indicio de vida residual; en realidad, al cabo de dos meses de sumersión la momia apareció visiblemente llena de gusanos, de una especie desconocida hasta aquel día; lo que a falta de otra cosa demostraba, observó Cousin, que los egipcios sabían cómo conservar los propios gusanos. (…)

En 1862, Edmund About publia son roman L'homme à l'oreille cassée, dont le protagoniste est un soldat de Napoléon désséché, emballé et finalement rendu à la vie, grâce à une immersion aquatique, cinquante ans plus tard, exactement dans le même état qu'il avait au moment du dessèchement, à l'exception d'une oreille qui s'était cassée durant sa longue léthargie. Ce roman préscientifique eut beaucoup de succès en Europe et donna lieu, en plus de la sensation, à des réflexions intéressantes et prolongées.
Quelques années plus tard, en 1871, le professeur de sciences naturelles Abéjard Cousin tint une momie égyptienne, déterrée peu auparavant à Memphis, attachée et lestée, pendant près de deux mois dans le fond du bassin central du cloître de Saint-Auban à Nantes, avec l'espoir de découvrir en elle un quelconque léger indice de vie résiduelle; en réalité, au bout de deux mois de submersion, la momie apparut visiblement pleine de vers, d'une espèce inconnue jusqu'à ce jour; ce qui, faute d'autre chose, démontrait, fit observer Cousin, que les égyptiens savaient comment conserver leurs vers.(...)



19 juin 2014

Des souris dans l'armoire / Ratones en el armario



Poursuivons avec Juan Rodolfo Wilcock et ce conte ironique à souhait où le petit monde littéraire est mis à mal.

Seguimos con Juan Rodolfo Wilcock y este cuento en tono irónico que parodia el mundillo literario.

Les poupées - conte - J.R. Wilcock

C'est une grande armoire en bois de noyer, simple, verticale, à la fois lourde et élégante, presqu'un symbole de la digne stabilité; d'autre part elle est toujours fermée. À l'intérieur, l'armoire est divisée en petites étagères, et sur chacune vit une écrivaine; en réalité ce sont les vieilles poupées qui se transformèrent en écrivaines par l'action seule de l'inaction, de l'obscurité et de l'ennui. Pour cette raison elles portent toutes des robes colorées, souvent les costumes d'une région ou d'une province, et la tête légèrement disproportionnée par rapport au corps, trop plate, trop en pointe ou simplement trop volumineuse; sauf une poétesse qui l'a très petite, ce qui fait beaucoup rire les autres, comme si avoir la tête petite était plus drôle que de l'avoir grande.

De toute façon, et comme l'armoire ne s'ouvre jamais, et les étagères ne permettent d'autre communication que l'habituelle entre prisonniers, à l'aide de petits coups frappés suivant un système conventionnel, peu à peu toutes les poupées se sont consacrées à la littérature, et devinrent ainsi romancières, poétesses, critiques littéraires, critiques théâtrales et consultantes d'édition. Là dedans tout est tambouribage continu: chacune veut faire entendre aux autres ses propres oeuvres. Mais celles-ci sont, inutile de le dire, des oeuvres de poupées. Il y a la romancière à lunettes qui après dix ans de travail parvint à écrire ce roman, intitulé Grève:”Il faisait froid. Les ouvriers faisaient la grève. Sur le plus froid le plus jeune mourut de grève”. Il y a la dramaturgiste d'avant garde qui chaque année présente la même comédie en un acte, intitulée L'autre:”ANA: Donne-moi un baiser, Edgardo. EDGARDO: Je ne peux j'en aime un autre”.
Il y a la fille théâtrale qui chaque semaine rédige son verdict: “ Brave la breva dans le rôle de Briva”. Et il y a la poétesse à petite tête, la plus prolifique de toutes, qui une fois par mois refait, changeant la rime, la même lyrique:

Pauvres
les
Pauvres.

Dans l'obscurité, convaincues de leur importance, les poupées à la tête disproporcionnée bougent, prennent des postures, menacent les gouvernements étrangers si ceux-ci voulaient continuer à persister dans l'erreur, et passent le jour entier à transmettre leurs propres compositions. En vain, car aucune ne veut écouter ce qu'écrivent les autres, et d'autre part elles n'emploient pas toutes le même système conventionnel de petits coups, ainsi leurs efforts tombent inexorablement dans le vide. Parfois quelqu'un s'approche de l'armoire fermée, approche l'oreille des portes en noyer, et commente: “Mais cette armoire est pleine de souris!” C'est pour cela que personne ne veut l'ouvrir.

                           FIN

 (Trad: Colo)
 
"L'immortalité s'est réduite à deux semaines sur la table des nouveautés" El Roto / El País


 

Las muñecas - Cuento - Juan Rodolfo Wilcock 

 

Es un gran armario de madera de nogal, simple, vertical, al mismo tiempo pesado y elegante, casi un símbolo de la digna estabilidad; por otra parte está siempre cerrado. Por dentro, el armario está dividido con estantecitos, y en cada uno de estos estantes vive una escritora; en realidad son las viejas muñecas que se volvieron escritoras solamente por obra de la inacción, la oscuridad y el aburrimiento. Por esa razón todas llevan trajes coloridos, a menudo los trajes de alguna región o provincia, y la cabeza ligeramente desproporcionada respecto al cuerpo, demasiado aplanada, demasiado en punta o simplemente demasiado voluminosa; salvo una poetisa que la tiene pequeñísima, y esto hace reír mucho a las demás, como si tener la cabeza pequeña fuese más gracioso que tenerla grande.

De todas formas, y como el armario no se abre nunca, y los estantes no permiten otra comunicación que la habitual entre los presos, por medio de golpecitos dados en un sistema convencional, poco a poco casi todas las muñecas se han dedicado a la literatura, y así se volvieron novelistas, poetisas, críticas literarias, críticas teatrales y consultoras de editoriales. Allí dentro todo es un continuo repiqueteo: cada una quiere hacer oír a las otras sus propias obras. Pero éstas son, de más está decirlo, obras de muñecas. Está la novelista con gafas que después de diez años de trabajo consiguió escribir esta novela, titulada Huelga: "Hacía frío. Los obreros hacían huelga. Sobre el más frío el más joven murió de huelga". Está la dramaturga de vanguardia que cada año presenta la misma comedia en un acto, tituladaEl otro: "ANA: Dame un beso, Edgardo. EDGARDO: No puedo, amo a otro". Está la chica teatral que cada semana redacta su veredicto: "Brava la Breva en el papel de Briva". Y está la poetisa de la cabeza pequeña, la más prolífica de todas, que una vez al mes rehace, cambiando la rima, la misma lírica:
Pobres
los
Pobres.
En la oscuridad, convencidas de su importancia, las muñecas de la cabeza desproporcionada se mueven, toman posturas, amenazan a los gobiernos extranjeros si éstos quisieran seguir persistiendo en el error, y pasan todo el día transmitiéndose sus propias composiciones. En vano, porque ninguna de ellas quiere escuchar lo que escriben las otras, y por otra parte no todas manejan el mismo sistema convencional de golpecitos, así que sus esfuerzos caen inexorablemente en el vacío. A veces alguien se acerca al armario cerrado, acerca la oreja a las puertas de nogal, y comenta: "¡Pero este armario está lleno de ratones!" Por eso nadie quiere abrirlo.
FIN



16 juin 2014

Les jours heureux / Los hermosos días


Il y a un temps, sur le blog de Kwarkito, un texte de J.Rodolfo Wilcock, "Les extra-terrestres", m'a incitée à en parler ici.

La vie et l’œuvre (abondante) de Juan Rodolfo Wilcock sont un exemple de transculturation et de marginalité... impossible à en rendre compte en un seul billet; pas grave, nous en ferons plusieurs.
Les difficultés sont nombreuses qui ne tiennent pas toutes à son caractère fort particulier; Argentin de père Anglais, il est mal-aimé, et donc peu/mal connu dans son pays natal, qu'il quitta et ne regretta jamais, et où il écrivit en espagnol. Silvia Baron Supervielle a traduit certains poèmes.
Par la suite il décida de vivre en Italie et d'écrire dans cette langue....mais peu de ces poèmes sont traduits en espagnol, et en français, je l'ignore. Vous voyez le micmac!

Alors, pour aujourd'hui, j'ai traduit deux poèmes de sa première période, celle où sa créativité constitue comme un processus d'introspection, un intimisme néo-romantique dont les thèmes principaux sont l'enfance, la mort et l'amour le tout dans un style classique. (ref ici). Rien d'original bien sûr, mais...vous verrez.

J.R: Wilcock


La vida y la obra (abundante) de Juan Rodolfo Wilcock son un modelo de transculturación y de marginalidad, imposible pues hablar de ello en una sola nota; no importa, haremos varias.
Las dificultades son numerosas: Argentino de padre Inglés, es mal querido, y poco conocido, en ese país, del cual se marchó y no echó nunca de menos, y donde escribió en español...Algunos poemas son traducidos al francés por Silvia Baron Supervielle.
Decidió luego vivir en Italia y escribir en ese idioma...no todos sus poemas (pero cada vez más) están traducidos al español (a veces por él), otros en francés, tampoco todos. ¡Un follón!

Entonces, y por hoy, traduje al francés dos poemas de su primera etapa, donde su creatividad constituye un proceso de introspección, un intimismo neo-romántico; sus temas principales son la infancia, la muerte y el amor, eso en un estilo clásico. Nada original pero...veréis.
(fuente información aquí)

Les deux poèmes sont extraits du recueil "Les jours heureux"
Los dos poemas pertenecen a "Los hermosos días"


Monet peupliers / álamos 1894


Personne ne saura pourquoi je vais si triste
cet été, entre deux rivières de peupliers;
personne ne comprend l'angoisse des racines
crispées, de l'âge, des cordes
abandonnées au vent. Pas même
l'amour. Oh celui qui t'a vu
sur l'horizon inondé, effeuillant
une rose; celui qui ne trouva
que les feuilles sur le sol, le parfum sur les pierres!
(Trad: Colo)

Nadie sabrá por qué voy tan triste
este verano, entre dos riberas de álamos;
nadie comprende la angustia de las raíces
crispadas, de la edad, de las cuerdas
abandonadas al viento. Ni siquiera
el amor. ¡Oh aquel que te ha visto
sobre el horizonte inundado, deshaciendo
una rosa; aquel que sólo encontró
las hojas en el suelo, el perfume en las piedras!




 
Van Gogh



Je porte sur le cœur un numéro, un sceau
d'amour, comme si le silence s'inscrivait
profondément dans la chair; et j'ai déambulé
dans des couloirs de feuilles passionnées, sur des chemins
qui menaient au soleil, en criant, t'arrachant,
te raclant l'âme. Oh s'il m'était donné
de ne pas te voir apparaître, pour que tu restes immuable,
là où naît l'amour, comme une image
au fond de l'eau!
 (trad: Colo)

Llevo un número sobre el corazón, un sello
de quererte, como si el silencio se inscribiera
profundamente en la carne; y he discurrido
por galerías de hojas apasionadas, por caminos
que iban a dar al sol, gritando, arrancándote,
raspándote del alma. Oh si me fuera dado
no verte aparecer, inmutable,
allí donde nace el amor, como una imagen
en el fondo del agua!



11 juin 2014

Une originalité / Una originalidad


Si les chauves ont toujours eu ma plus vive compassion, ma sympathie, la solution trouvée par celui-ci, aperçu lors d'une balade entre amis dans la ville de Palma, m'a fait rire.

Si los calvos siempre tuvieron mi viva compasión, mi simpatía, la solución encontrada por este, visto en una calle de Palma, provocó mi risa.

                                  Photo Colo

  
Photo TH/JPB (merci)



Ajouté à 13h30: Chez Sable du temps, un délicieux dialogue de gargouilles, http://sabledutemps.canalblog.com/archives/2013/03/23/26715256.html

4 juin 2014

Accumuler le futur / Acumular el futuro



Meurent des poètes, abdiquent des rois; peut-être rêvaients-ils d'éternité...

Difficile à imaginer cette éternité, comment la représenter? Aujourd'hui deux poètes, chacun a son idée sur le sujet.




Mueren poetas, abdican reyes, tal vez soñaban con la eternidad...
Difícil de imaginar esa eternidad, ¿cómo representarla?
Hoy dos poetas, cada uno tiene su idea al respeto.


L’éternité (1963)

Eugène Guillevic


L’éternité
ne fut jamais perdue.
Ce qui nous a manqué
fut plutôt de savoir
la traduire en journées,
en ciels, en paysages,
en paroles pour d’autres,
en gestes vérifiables.
Mais la garder pour nous
 n’était pas difficile
 et les moments étaient présents
où nous paraissait clair
que nous étions l’éternité.


La eternidad
La eternidad
jamás fue perdida.
Lo que nos faltó
más bien fue saber
traducirla en días,
en cielos, en paisajes,
en palabras para otros,
en gestos comprobables.
Pero guardarla para nosotros
No era difícil
Y los momentos estaban presentes
donde nos parecía claro
que nosotros eramos la eternidad.
(trad: Colo)


Peinture, Jean Claude Pirotte




Juan Gelman, poésie en prose / poesía en prosa


L'éternité est une idée violente / capitaliste/ accumuler du futur. La conscience se libère d'elle-même quand elle vire sa lumière dans les respirations de la rosée.
Fulgurances des oreillers où le temps se dénude et l'ordre de l'amour se perd. La nuit mûrit / les vérités du corps se font la cour / les heures qui s'en vont.

(trad- Colo)

La eternidad es una idea violenta / capitalista / acumular futuro. La conciencia se libra de sí misma cuando vira su luz en las respiraciones del rocío. Fulgor de las almohadas en las que el tiempo se desnuda y el orden del amor se pierde. La noche madura / las verdades del cuerpo conocen el cortejo / las horas que se van.
(
In memoriam. Ciudad de México, 5 agosto 2012)