25 avr. 2019

Le tour du monde / La vuelta al mundo


Pierre Reverdy


HEURE


Un œil se ferme à l’horizon
                     L’autre se lève
Combien de temps faut-il pour parcourir la nuit
Le bruit et la lumière
Étoiles et grelots
            Quelqu’un sur la montagne a jeté son manteau
                     Et derrière
                                       L’eau
            Le soleil éteint qui tombe
Et le chant plus gai d’un oiseau
            Le tour du monde
                              Tout se dresse autour du rideau
                       Les voix qui montent vont plus haut
                       ou les marches plus basses
                              Celui qui redescend
                              Marche la tête basse
L’ombre s’allonge
                              Le ciel s’éclaire
On écoute les bruits tomber tout près du mur
                                     Contre la terre


 https://www.pyrenees-ossau-loisirs.com/crepuscule-a-laubisque/


Hora

Un ojo se cierra en el horizonte
              El otro se levanta
Cuánto tiempo hace falta para recorrer la noche
El ruido y la luz
Estrellas y cascabeles
         Alguien en la montaña ha tirado su abrigo
                     Y detrás
                            El agua
         El sol apagado que cae
Y el canto más alegre de un pájaro
          La vuelta al mundo
                         Todo se alza alrededor de la cortina
                 Las voces que suben van más alto
                 o los escalones más bajos
                       El que vuelve a bajar
                       Anda cabizbajo
Se alarga la sombra
                       Se ilumina el cielo
Se escuchan los ruidos caer muy cerca del muro
                        Contra la tierra
(Trad:Colo)

18 avr. 2019

Rires et larmes/ Risas y lágrimas



C’est en 1988 que Miquel Barceló réalise avec des amis un premier voyage au Mali. Fasciné par cet univers si nouveau il y achète une maison, y retourne souvent:"pour retrouver ce rapport à la vie qui me manque ici, même si j’y séjourne moins longtemps qu’avant. Je n’ai jamais ri nulle part dans le monde comme là-bas. En Occident, on paie pour rire au cinéma."



Miquel Barceló realiza con unos amigos su primer viaje a Mali en 1988.
Fascinado por ese universo tan nuevo, compra una casa y vuelve a menudo ”para reencontrar esa relación con la vida que me falta aquí, incluso si mis estancias son menos largas que antaño. Nunca me he reído en ninguna parte del mundo como allí. En Occidente, se paga para reír en el cine.”(Trad Colo)




Au Mali il réalise quantité de dessins et d’aquarelles pleins de vie, il y découvre le sable, ses couleurs et nuances.
Malheureusement le pays est devenu trop dangereux à cause des attaques djihadistes, et depuis 2012 il ne peut plus y rejoindre son atelier.
En Malí realiza cantidad de dibujos y acuarelas llenos de vida, de colores, matices de la arena.
Por desgracia el país se ha vuelto demasiado peligroso por los ataques yihadistas y desde el año 2012 no puede volver a su taller africano.


-Qu’est ce qui te manque le plus du Mali?
-Je crois que ce qui me manque le plus parmi tout c’est le rire, Avec mes amis chaque jour nous avions mal aux tripes de rire parce que chez moi venaient quelques 50 personnes boire du thé ou de la bière et raconter des histoires hommes et femmes.

-Et comment étaient les histoires?
-Des histoires à eux. Ils te racontent la même histoire qu’ils t’ont racontée cinquante fois, mais améliorée, il s’agit d’aller en améliorant. Ça je l’ai appris de Paul Bowles à Tanger, parce qu’il retranscrivait les histoires du marché, des conteurs d’histoires analphabètes. (Trad: Colo)



-¿Qué es lo que más echas de menos de Malí?
-Creo que lo que más echo de menos es la risa, entre todo. Con mis amigos cada día nos podía doler la tripa de reír porque a mi casa venían como cincuenta personas a beber té o cerveza y a contar historias, hombres y mujeres.
-¿Y cómo eran esas historias?
-Historias suyas. Te vuelven a contar la misma historia que te han contado cincuenta veces, pero mejorada, se trata de ir mejorando. Yo esto lo aprendí de Paul Bowles en Tánger, porque él transcribía las historias del mercado, de los contadores de historias analfabetos.  

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Depuis, et c’est en partie le thème de sa dernière exposition (2018), la Méditerranée et les migrants sont pour lui un thème de préoccupation. Une mer menaçante, des barques vides...

Il est évident que c'est quelque chose qui me concerne beaucoup : un grand nombre des personnes qui meurent noyées en Méditerranée - et je suis de la Méditerranée - sont originaires du Mali, un pays où j'ai vécu de nombreuses années" (...) "J'ai toujours la sensation que ce sont des gens que je connais personnellement."



(Selon l’ONU l'an dernier, au moins 2.262 migrants sont "morts ou portés disparus" en tentant de traverser la Méditerranée)
Desde entonces, y es en parte el tema de su última exposición, el Mediterráneo y los inmigrantes son para él un tema de preocupación. Un mar amenazador, unas barcas vacías...



es evidente que es algo que me concierne mucho: un gran número de las personas que mueren ahogadas en el Mediterráneo son de Mali, un país donde viví muchos años. (…) Siempre tengo la sensación que son personas que conozco personalmente”

Trad. Colo



11 avr. 2019

Fascination




C’est une vraie fascination que ressent Miquel Barceló pour le poulpe; il  trouve en lui "ce qu'il y a de plus proche d'un alien".
Dans “Del cuaderno cuaderno For Khun Somchai. Alchi, Bangkok, París, Mallorca, Delhi, 2018” il écrit:

Je mènerais une vie de poulpe
Mangeant la nuit crabes et crevettes
Et aux heures ensoleillées, dans les baraques
Je n’irais presque jamais en ville, ni à la messe, ni au marché
Je ne ferais rien de toute la journée, j’observerais les collections de carapaces de crabes velus et d’arapèdes
Je ferais attention aux murènes mais je me distrairais en regardant un trait d’encre en suspens,
exubérant (circonspect) toujours sur le point de projeter un crachat noir définitif et terminer quelconque conversation.” (Trad Colo)






Un autoportrait en forme de poulpe, partout des poulpes, spécialement dans sa dernièrement exposition intitulée... “Vie de Poulpe”.

Un autorretrato en forma de pulpo, pulpos por todo, especialmente en su última exposición titulada... “Vida de pulpo”



Es una verdadera fascinación por el pulpo la que siente Miquel Barceló que encuentra en él lo que más se acerca a un extraterrestre.
Escribe en “Del cuaderno cuaderno For Khun Somchai. Alchi, Bangkok, París, Mallorca, Delhi, 2018”
Llevaría una vida de pulpo
De noche comiendo cangrejos y gambas
Y en las horas de sol, dentro de las barracas
No iría casi nunca a la Ciutat, ni a misa, ni al mercado
No haría nada en todo el día, observaría las colecciones de caparazones de cangrejos peludos y lapas
Tendría cuidado con las morenas pero me entretendría mirando un sorbo de tinta suspendido, exuberante (circunspecto) siempre a punto de proyectar un gargajo negro definitivo y acabar cualquier conversación.”


2 avr. 2019

Illuminer la nuit / Iluminar la noche

 
Poursuivons une semaine encore avec GiocondaBelli et le thème de l’enfance, de l’éphémère.
Sigamos otra semana con Gioconda Belli y el tema de la infancia, de lo efímero.


Le Tombeau des Lucioles -Isao Takahata-1988



Lucioles


A cinq heures du soir,
Quand la lumière perd de son brillant
Et le jardin se submerge dans la dernière ardeur du jour,
J’entends le bruyant groupe d’enfants
Qui sortent chasser des lucioles.


Ils courent dans la prairie,
Se dispersent entre les arbustes,
Crient leur excitation, palpent leur éblouissement.
Se forme un cercle autour de la petite
Qui montre le creux de ses mains illuminé
Scintillant.

Ancien métier humain
Celui de vouloir éteindre la lumière.

Te souviens-tu de la dernière fois que nous avons cru pouvoir illuminer
la nuit?


Le temps nous a vidés d’éclat.
Mais l’obscurité
Est toujours peuplée de lucioles.


(Trad: Colo)


Luciérnagas

A las cinco de la tarde
Cuando el resplandor se queda sin brillo
Y el jardín se sumerge en el último hervor dorado del día
Oigo el grupo bullicioso de niños
Que salen a cazar luciérnagas.

Corriendo sobre el pasto
Se dispersan entre los arbustos,
Gritan su excitación, palpan su deslumbre
Se arma un círculo alrededor de la pequeña
Que muestra la encendida cuenca de sus manos
Titilando.

Antiguo oficio humano
Este de querer apagar la luz.

¿Te acordás de la última vez que creímos poder iluminar
la noche?

El tiempo nos ha vaciado de fulgor.
Pero la oscuridad
Sigue poblada de luciérnagas.