REMEDIOS VARO (Gerona, España 1908-1963 Mexico)
Pour une fois pas de poème, il se formera certainement dans vos têtes en
observant ce tableau surréaliste "en mouvement".
Un "à bientôt" souriant.
REMEDIOS VARO (Gerona, España 1908-1963 Mexico)
Pour une fois pas de poème, il se formera certainement dans vos têtes en
observant ce tableau surréaliste "en mouvement".
Un "à bientôt" souriant.
La
cuna (1969), de Carmen Laffón* (Le berceau)
Le berceau Juana de Ibarbourou 1892 - 1979, Uruguay
Si je savais de quelle forêt vint
L’arbre vigoureux qui donna le cèdre
Pour façonner le berceau de mon fils…
Je voudrais bénir son nom exotique.
Je voudrais deviner sous quel ciel,
Sous quelle brise il grandit lentement
L’arbre qui naquit avec pour destin
D’être
un lit si minuscule et pur.
(...)
Parfois pendant que dort le tout petit
Je me mets à forger de belles histoires:
Qui sait si sous sa cime cuivrée
Mère venait allaiter son enfant
Tous les soirs, à l’heure
Où ce cèdre, buffet de nids,
S’emplissait d’oiseaux ensommeillés,
De musique de gazouillements et de berceuses.
(...)
Arbre immense, tu t’es fait humble
Pour bercer un enfant entre tes planches.
Tu abriteras les enfants de mes enfants
Toute ma race dormira dans tes bras.
Trad: Colo
* Carmen Laffón, 1934 -, Espagne, Séville, peintre et sculptrice, elle a vécu de la vente de portraits mais peignait de superbes paysages, surtout dans le parc naturel de Doñana. Elle a, entre autres, peint une série de tableaux, Las Salinas...allez voir!
LA CUNA Juana de Ibarbourou 1892, 1979, Uruguay
Si yo
supiera de qué selva vino
El árbol vigoroso que dio el
cedro
Para tornear la cuna de mi hijo…
Quisiera bendecir
su nombre exótico.
Quisiera adivinar bajo qué cielo,
Bajo
qué brisa fue creciendo lento
El árbol que nació con el
destino
De ser tan puro y diminuto lecho.
(...)
A
veces mientras duerme el pequeñuelo
Yo me doy a forjar bellas
historias:
Tal vez bajo su copa cobriza
Madre venía a
amamantar su niño
Todas las tardecitas, a la hora
En que
este cedro aparador de nidos
Se llenaba de pájaros con
sueño,
De música de arrullos y de píos.
(...)
Árbol
inmenso, que te hiciste humilde
Para acunar a un niño entre tus
gajos:
¡Has de mecer los hijos de mis hijos!
¡Toda mi
raza dormirá en tus brazos.
Une exposition
à Madrid, au musée national Thyssen-Bornemisza propose un
"voyage de la fin du XVIe siècle aux premières décennies du XXe siècle, à
travers huit scènes importantes du parcours des femmes vers leur
émancipation".
Et je réfléchis, et me rends compte qu'à l'exception d'une ou deux, comme Maria Blanchard, je ne connais pas de peintres-femmes espagnoles.
Je vous propose pour ce mois, qui sait pour le suivant, de vous présenter quelques tableaux que j'aime particulièrement, suivis d'un poème.
«Idilio en La Caleta» (1914) de Flora López Castrillo ("Idylle dans La Caleta - la crique", sans doute à Tenerife)
Nuits...Josefina de la Torre*
Nuits sur la plage: rumeur de rive fraîche.
Blanc battement des rames que l’obscurité surprend.
Sur la grande barre les torches de pêche,
et un corps paresseux qui sur le sable s'allonge.
Sur le haut de l’Île le phare tourne et tourne.
Une dense odeur d’algues...Vénus, la Grande Ourse….
Résonne une guitare. Une femme soupire.
La brise apporte des arômes de chèvrefeuille en fleur.
(...) Trad: Colo
*Josefina de la Torre Millares, née le 25 septembre 1907 à Las Palmas de Grande Canarie et décédée à Madrid le 12 juillet 2002, est une poétesse, romancière, chanteuse lyrique et actrice espagnole.
Noches sobre la playa: rumor de orilla fresca.
Blanco batir de remos que la sombra sorprende.
Sobre la barra grande los hachones de pesca,
y un cuerpo perezoso que en la arena se tiende.
En lo alto de la Isleta el faro gira y gira.
Un denso olor a algas... Venus, la Osa Mayor...
Rasguea una guitarra. Una mujer suspira.
La brisa trae aromas de madreselva en flor.
(…)
Reprenons donc joyeusement les expressions du billet précédent, La brouette.
- La première, vous l’aviez trouvé, “l’heure collée au cul” c’est être à la bourre, expression qui semble être familière à Dédé:-))
- Le matasellos, ce vaillant “tue-timbre”, c’est ça, oui.
Ce cachet est belge paraît-il
- Cantar las cuarenta, chanter les quarante, c’est “sonner les cloches”comme tu dis Fifi, ou remonter les bretelles à quelqu’un oui Manou. Mais d’où vient cette expressions ?
Et bien d’un jeu de cartes, el tute, où, chaque fois qu’un joueur arrive à avoir le cavalier et le roi de la même série il obtient 40 et il dit “je vais annoncer 40” pour reprocher à un autre d’avoir mal joué.
- Mais venons-en à l’expression de ce cher saint qui est monté au ciel. L’origine de cette expression serait la suivante, c’est fort amusant.
Durant une messe, exactement durant un prêche, un curé faisait allusion à l’histoire d’un saint dont, juste à ce moment, il ne se souvenait pas du nom….aurait dit “ Le saint s’en est allé au ciel”.
Bon, bon, cela veut dire, vous l’avez sans doute compris, c’est ne pas se rappeler, sur le moment, de faire, de dire, le nom de….
- Tania tu demandais ce que la guenon faisait là, dans l’expression “dormir la guenon”.
Et bien elle a son origine dans une coutume du passé: pour connaître les effets de l’alcool on donnait du vin aux singes…qui s’endormaient, ivres.
Donc ça veut dire cuver son vin, après une bonne cuite.
- Demander des poires à l’orme, c’est, oui, demander l’impossible.
Passez un bon week-end !
Voici quelques expressions espagnoles que j'ai traduites littéralement,
voyons si vous arrivez à deviner leur sens...
Dans la campagne elle marchait ce matin–là, l'heure collée au cul ( andar con la hora pegada al culo). Il lui fallait passer par le bureau de poste, et une fois le tue–timbre ( matasellos) apposé, elle irait chanter les quarante ( cantar las cuarenta) à ce vieux ronchon de Julián qui serait sûrement encore en train de dormir la guenon* ( dormir la mona). Oh, parfois il était de bonne humeur mais si distrait!
Ma brouette est réparée, Julián?
Ah, ma bonne dame, j'ai eu une journée terrible hier et mon saint est monté au ciel ( se me ha ido el santo al cielo).
Mais Julián, vous m'aviez déjà dit cela la semaine dernière!
Quand j'ai trop à faire, j'ai trop à faire. Il ne faut pas demander des poires à l'orme ( pedir peras la olmo).
Elle n'insista pas et pensa que le four n'était pas prêt pour les petits pains ( el horno no está para bollos) et que la prochaine fois tout irait comme miel sur pâte feuilletée ( como miel sobre hojuelas).
Bon, je vous aide un peu:
* dormir la mona : cuver son vin.