28 juil. 2020

Une nouvelle histoire/ Una nueva historia



Rien n’est pareil        Ángel González (1925-2008 Oviedo-Madrid)

                                                                             La larme fut dite…
Oublions
les pleurs
et recommençons,
avec patience,
observant les choses
jusqu’à y trouver la minime différence
qui les sépare
de leur identité d’hier
et qui définit
le cours du temps et son efficacité.
 
A quoi bon pleurer le fruit
tombé,
l’échec
de ce profond désir,
compact comme une graine de semence?

Il n’est pas bon de répéter ce qui est dit.
Après avoir parlé,
avoir versé des larmes,
taisez vous et souriez:

Rien n’est pareil.
Il y aura des mots nouveaux pour la nouvelle histoire
et il faut les trouver avant qu’il ne soit trop tard.
(Trad:Colo)



Nada es lo mismo Ángel Gonzáles
                                                                 La lágrima fue dicha...
Olvidemos
el llanto
y empecemos de nuevo,
con paciencia,
observando a las cosas
hasta hallar la menuda diferencia
que las separa
de su entidad de ayer
y que define
el transcurso del tiempo y su eficacia.
¿A qué llorar por el caído
fruto,
por el fracaso
de ese deseo hondo,
compacto como un grano de simiente?
No es bueno repetir lo que está dicho.
Después de haber hablado,
de haber vertido lágrimas,
silencio y sonreíd:
Nada es lo mismo.
Habrá palabras nuevas para la nueva historia
y es preciso encontrarlas antes de que sea tarde.
 






21 juil. 2020

Lieux propices à l'amour / Lugares propicios al amor


Aucun doute en lisant ce poème, il a été écrit pendant l’époque franquiste: pour s’embrasser, il fallait se cacher, même les baisers dans les films furent, pendant un temps, censurés.


Ninguna duda al leer este poema, fue escrito durante la época franquista: para besarse había que esconderse, incluso en las películas, los besos fueron, durante algún tiempo, censurados.



Inventaire de lieux propices à l’amour
Ángel González (1922-2008, Espagne)

Ils sont peu.
Le printemps est très prestigieux, mais
l’été est meilleur.
Et aussi ces fissures que l’automne
forme en intercédant avec les dimanches
dans certaines villes
elles-mêmes jaunes comme des bananes.
L’hiver élimine beaucoup d’endroits:
seuils de portes orientées au nord,
berges des rivières,
bancs publics.
Les contreforts extérieurs
des vieilles églises
laissent parfois des renfoncements
utilisables même s’il neige.
Mais ouvrons les yeux: les basses
températures et les vents humides
rendent tout difficile.
Les ordonnances, de plus, interdisent
la caresse (avec exemptions
pour certaines zones épidermiques
- sans aucun intérêt -
des enfants, chiens et autres animaux)
et le “pas toucher, danger d’ignominie”
peut se lire dans mille regards.
Où fuir, alors?
Partout des yeux qui louchent,
des cornées tortueuses,
d’implacables pupilles,
des rétines réticentes,
surveillent, se méfient, menacent.
Il reste peut-être le recours de marcher seul,
de vider l’âme de tendresse
et de la remplir de lassitude et d'indifférence,
en ces temps hostiles, propices à la haine.
(Trad:Colo)


Foto: Cuartoscuro/Archivo


Inventario de lugares propicios al amor

Ángel González (Oviedo 1922- Madrid 2008)

Son pocos.
La primavera está muy prestigiada, pero
es mejor el verano.
Y también esas grietas que el otoño
forma al interceder con los domingos
en algunas ciudades
ya de por sí amarillas como plátanos.
El invierno elimina muchos sitios:
quicios de puertas orientadas al norte,
orillas de los ríos,
bancos públicos.
Los contrafuertes exteriores
de las viejas iglesias
dejan a veces huecos
utilizables aunque caiga nieve.
Pero desengañémonos: las bajas
temperaturas y los vientos húmedos
lo dificultan todo.
Las ordenanzas, además, proscriben
la caricia ( con exenciones
para determinadas zonas epidérmicas
-sin interés alguno-
en niños, perros y otros animales)
y el «no tocar, peligro de ignominia»
puede leerse en miles de miradas.
¿Adónde huir, entonces?
Por todas partes ojos bizcos,
córneas torturadas,
implacables pupilas,
retinas reticentes,
vigilan, desconfían, amenazan.
Queda quizá el recurso de andar solo,
de vaciar el alma de ternura
y llenarla de hastío e indiferencia,
en este tiempo hostil, propicio al odio.



17 juil. 2020

Tôt ce matin....


Tôt donc...j’imagine que toutes ces ipomées, à peine éveillées, vous représentent. Vous allez tous bien?
Les jours, non pas ennuyeux, mais monotones se suivent. C'est comme ça cette année, rester chez soi.




 Ah, être bourdon et vous rendre visite!





7 juil. 2020

Chut...silence! / ¡Chist...silencio!



Federico Garcia Lorca
III
(Dans la série Herbiers)


En grand secret, un ami
me montre l’herbier des bruits.

(Chut…silence!
La nuit pend du ciel!)

À la lumière d'un port perdu
arrivent les échos de tous les siècles.

(Chut...silence!
La nuit oscille dans le vent!)

Chut...silence!
De vieilles colères s'enroulent à mes doigts.

1927 (Trad:Colo)

Herbier / herbario Emily Dickinson *
 

De la serie Herbarios de F.Garcia Lorca

lll

En mucho secreto, un amigo
me enseña el herbario de los ruidos.

(¡Chist...silencio!
¡La noche cuelga del cielo!)

A la luz de un puerto perdido
vienen los ecos de todos los siglos.

(¡Chist...silencio!
¡La noche oscila en el viento!)

¡Chist...silencio !
Viejas iras se enroscan en mis dedos.

1927



J'ai déjà publié ce poème, il y a des lunes...je l'aime tant!