25 janv. 2025

Coquelicots / Amapolas

 Suite du billet précédent....

Diverses illustrations ont été proposées, basées sur les 2 dernières strophes du poème de

 Manuel Machado. Merci à tous. 


Continue, continue par le sentier 
qui des deux côtés débouche 
sur des prés verts ornés
de coquelicots écarlates.
 

 Derrière nous, les oliveraies,

Se termine le sentier.

Et entre les feuilles tissées

de loin, on voit la maison. 

 

 Les coquelicots, la maison, la campagne

 

Christw m'envoie celle-ci: Fin de la chevauchée, la maison. 

 

Dominique me parle d'un peintre que je ne connaissais pas: Isaac Levitan


Et enfin Tania qui, à raison, pense à Anne Le Maître et ses superbes aquarelles. Sur son site vous pourrez voir d'autres œuvres et coquelicots. 



 Marie nous envoie cette photo prise dans le département de la Vienne. Superbe, merci Marie. 


Marie, Bonheur du jour, envoie ce Monet qu'elle aime énormément, merci!

Christw nous propose, excellente idée, le début de La Pastorale. Merci!


Et voila Solilouve qui nous apporte un livre, merci!





 Pour terminer ce billet bucolique, ces oiseaux vus dans mon village.


      




 

 

 


 

 

21 janv. 2025

Couleurs / Colores

Machado, vous connaissez probablement Antonio Machado, le poète né à Séville et 

mort à Colliure.

Aujourd’hui un poème de son frère, Manuel poète lui aussi, et qui a collaboré avec

 son frère en de maintes occasions.


Antonio Machado y Manuel Machado (Carmen Vivas) 

 

Un poème qui réjouit, très visuel, au point que je n’ai pas trouvé d’illustration 

aussi vivante que les mots. Je suis preneuse si vous en avez une:-)

 

Couleurs 

 

Manuel Machado

 

	

Que le ciel est beau ! 
Que le matin est radieux ! 
Quelle fraîcheur dans la campagne !
Quelle gaieté dans l’eau ! 
 
Cours, cours mon cheval
sur le petit sentier blanc,
tu connais bien le chemin
où te guident mes désirs.
	

Ne t’arrête pas près du bois
ni sous les fraîches ramures,
filles du clair ruisseau
qui descend de la colline.  
 
Continue, continue par le sentier 
qui des deux côtés débouche 
sur des prés verts ornés
de coquelicots écarlates.
 

 Derrière nous, les oliveraies,

Se termine le sentier.

Et entre les feuilles tissées

de loin, on voit la maison. 

(Trad: Colo) 

 



	
	
	
	

Colores

Manuel Machado

 

¡Qué hermosos están los cielos!
¡Qué bonita la mañana!
¡cuánta frescura en el campo!
¡cuánta alegría en el agua!;
Corre, corre mi caballo
por la veredita blanca,
qué bien sabes el camino
donde te guían mis ansias.

 

No te pares junto al bosque
ni en las frescas enramadas,
hijas del arroyo claro
que de la colina baja.
Sigue, sigue por la senda
que a los dos lados derrama
campos verdes con adornos
de amapolas coloradas.
Ya pasan los olivares.
Ya la vereda se acaba.
Y entre las hojas tejidas,
de lejos se ve la casa.





	
	
	
	
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12 janv. 2025

Toi, page blanche ! / Tú, ¡ página en blanco !

 

Que faire quand l’inspiration se fait rare? 


Mario Benedetti a une idée, voyez plutôt.




Page blanche   Mario Benedetti (Uruguay, 1920, 2009)



Je suis descendu au marché


et j'ai rapporté


tomates journaux averses


endives et envies

 


gambas croupes et amen


farine monosyllabes jerez


instantanés éternuements riz


artichauts et cris


rarissimes silences




page blanche


voilà, je te laisse tout


fais-en ce que tu veux


débrouille-toi


ou du moins organise-toi

 


moi je ferai une sieste


pourvu que tu m’éveilles


avec une chose originale


et suggestive


afin que je la signe



 (Trad: Colo)




 


Página en blanco Mario Benedetti



Bajé al mercado
y traje
tomates diarios aguaceros
endivias y envidias
gambas grupas y amenes
harina monosílabos jerez
instantáneas estornudos arroz
alcachofas y gritos
rarísimos silencios

página en blanco
aquí te dejo todo
haz lo que quieras
espabílate
o por lo menos organízate

yo me echaré una siesta
ojalá me despiertes
con algo original
y sugestivo
para que yo lo firme


5 janv. 2025

Au-delà / Más allá

 

Derrière  "La voix qui t'est due" 1933

Pedro Salinas 1891-1951



Oui, au-delà des gens
je te cherche.
Pas dans ton nom, s’ils le disent,
pas dans ton image, s’ils la peignent.
Derrière, derrière, au-delà.

Au-delà de toi, je te cherche.
Pas dans ton miroir, ni dans ton écriture,
ni dans ton âme.
Derrière, au-delà…

Derrière aussi, plus en arrière
de moi je te cherche. Tu n’es pas
ce que je sens de toi.
Tu n’es pas
ce qui palpite en moi
avec mon sang dans les veines,
sans être moi.
Derrière, au-delà je te cherche.

Pour te trouver, cesser
de vivre en toi, et en moi,
et dans les autres.
Vivre enfin au-delà de tout,
de l’autre côté de tout
— pour te trouver —

comme si c’était mourir.

Trad: Jeanne Marie.

 




 

 

Detrás - La voz a ti debida

Sí, por detrás de las gentes
te busco.
No en tu nombre, si lo dicen
no en tu imagen, si la pintan.
Detrás, detrás, más allá.

Por detrás de ti te busco.
No en tu espejo, no en tu letra,
ni en tu alma
Detrás, más allá.

También detrás, más atrás
de mí te busco. No eres
lo que yo siento de ti.
No eres
Io que me está palpitando
con sangre mía en las venas,
sin ser yo.
Detrás, más allá te busco.

Por encontrarte, dejar
de vivir en ti, y en mí,
y en los otros.
Vivir ya detrás de todo,
al otro lado de todo
—por encontrarte—,
como si fuese morir.

Pedro Salinas (1891–1951)