C’est
en 1988 que Miquel Barceló réalise avec des amis un premier voyage
au Mali. Fasciné par cet univers si nouveau il y achète une maison,
y retourne souvent:"pour retrouver ce rapport à la vie qui
me manque ici, même si j’y séjourne moins longtemps qu’avant.
Je n’ai jamais ri nulle part dans le monde comme là-bas. En
Occident, on paie pour rire au cinéma."
Source:
https://www.lejdd.fr/Culture/Beaux-Arts/Miquel-Barcelo-l-homme-de-toutes-les-matieres-203272-3263150
Miquel
Barceló realiza con unos amigos su primer viaje a Mali en 1988.
Fascinado
por ese universo tan nuevo, compra una casa y vuelve a menudo ”para reencontrar esa relación con la vida que me falta aquí,
incluso si mis estancias son menos largas que antaño. Nunca me he
reído en ninguna parte del mundo como allí. En Occidente, se paga
para reír en el cine.”(Trad Colo)
Au
Mali il réalise quantité de dessins et d’aquarelles pleins de vie,
il y découvre le sable, ses couleurs et nuances.
Malheureusement
le pays est devenu trop dangereux à cause des attaques djihadistes,
et depuis 2012 il ne peut plus y rejoindre son atelier.
En
Malí realiza cantidad de dibujos y acuarelas llenos de vida, de
colores, matices de la arena.
Por
desgracia el país se ha vuelto demasiado peligroso por los ataques
yihadistas y desde el año 2012 no puede volver a su taller africano.
-Qu’est
ce qui te manque le plus du Mali?
-Je
crois que ce qui me manque le plus parmi tout c’est le rire, Avec
mes amis chaque jour nous avions mal aux tripes de rire parce que
chez moi venaient quelques 50 personnes boire du thé ou de la bière
et raconter des histoires hommes et femmes.
-Et
comment étaient les histoires?
-Des
histoires à eux. Ils te racontent la même histoire qu’ils
t’ont racontée cinquante fois, mais améliorée, il s’agit
d’aller en améliorant. Ça je l’ai appris de Paul Bowles à
Tanger, parce qu’il retranscrivait les histoires du marché, des
conteurs d’histoires analphabètes. (Trad: Colo)
-¿Qué
es lo que más echas de menos de Malí?
-Creo
que lo que más echo de menos es la risa, entre todo. Con mis amigos
cada día nos podía doler la tripa de reír porque a mi casa venían
como cincuenta personas a beber té o cerveza y a contar historias,
hombres y mujeres.
-¿Y
cómo eran esas historias?
-Historias
suyas. Te vuelven a contar la misma historia que te han contado
cincuenta veces, pero mejorada, se trata de ir mejorando. Yo esto lo
aprendí de Paul Bowles en Tánger, porque él transcribía las
historias del mercado, de los contadores de historias analfabetos.
Depuis,
et c’est en partie le thème de sa dernière exposition (2018), la Méditerranée et les migrants sont pour lui un thème de
préoccupation. Une mer menaçante, des barques vides...
“Il
est évident que c'est quelque chose qui me concerne beaucoup : un
grand nombre des personnes qui meurent noyées en Méditerranée - et
je suis de la Méditerranée - sont originaires du Mali, un pays où
j'ai vécu de nombreuses années" (...) "J'ai toujours la
sensation que ce sont des gens que je connais personnellement."
(Selon
l’ONU l'an dernier, au
moins 2.262 migrants sont "morts ou portés disparus" en
tentant de traverser la Méditerranée)
Desde
entonces, y es en parte el tema de su última exposición, el Mediterráneo y los inmigrantes son para él un tema de preocupación. Un mar amenazador, unas barcas vacías...
“es
evidente que es algo que me concierne mucho: un gran número de las
personas que mueren ahogadas en el Mediterráneo son de Mali, un país
donde viví muchos años. (…) Siempre tengo la sensación que son
personas que conozco personalmente”
Trad. Colo
Me encanta esta entrada, unos cuadros tan bonitos, gracias
RépondreSupprimerGracias por tu visita María.
Supprimermalgré un sujet très sérieux et dur, je trouve que ses peintures ont un air léger
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RépondreSupprimerBonjour Niki, la première série, colorée, date d'avant les les drames.
SupprimerJe trouve les trois derniers tableaux chargés de drames et menaces.
Bon week-end.
C'est superbe et il dit beaucoup avec les barques vides. C'est poignant. Bonne fin de semaine Colo. Aifelle.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, ces barques appelées "pateras" sont en effet des symboles de drames. Il en arrive tant et tant sur les côtes, même jusqu'ici aux Baléares. Et on en parle de moins en moins dans la presse.
SupprimerBon week-end au soleil, un beso.
Beau billet entre rire et larmes, le pinceau du peintre est plein d'empathie.
RépondreSupprimerMerci, bon week-end Tania
SupprimerDes aquarelles magnifiques, on croit entendre chanter ces femmes et et sent la terreur dans ces bateaux en perdition aquarelles qui pourraient tout à fait illustrer le livre de Francesca Melandri ou elle retrace si bien le parcours de ces migrants en quête d'un peu de dignité
RépondreSupprimerUn livre que je vais lire " toute affaire cessante" comme on dit ou plutôt disait car je ne lis ou n'entends plus cette belle belle expression.
SupprimerBon week-end Dominique, je te souhaite du meilleur temps qu'ici, hou là, là.
J'adore, vraiment. Je trouve ces dessins très simples et pourtant, remplis de vie. Bisous
RépondreSupprimerUn homme plein de vie aussi, un beso Val.
SupprimerC'est une très belle découverte que cet artiste ! Merci colo ! Ah la situation des migrants est insupportable, inhumain, incompréhensible. Tu vois ici en France plus d'un milliard d'euros ont été débloqué en 24h par de très riches personnes (bon, c'est en grande partie défiscalisé) mais que font-ils pour les hommes ? Pour la vie ? C'est bien démoralisant tout ça.
RépondreSupprimerMême si l'Espagne (comme l'Italie d'ailleurs) accueille beaucoup de migrants, certains autres pays d'Europe en font peu ou très peu. Et la France est parmi eux, hélas...
SupprimerMais revenons à ce peintre, Miquel Barceló, qui a vécu partout, essayé tous les styles et est très coté internationalement https://fr.artprice.com/artmarketinsight/miquel-barcelo
Bon week-end Obni.
Bonjour chère Colo, merci pour ton beau billet. Les trois premières aquarelles sont belles et douces, j'aime beaucoup. Les trois dernières sont belles aussi mais quelle tristesse!
RépondreSupprimerBisous ♥
Beauté et drames, je te souhaite un bon week-end Denise, j'espère que tout va bien chez toi.
SupprimerJ'aime beaucoup beaucoup ces oeuvres... il y a une sorte d'éphémérité, de moment qui passe et ne revient pas. Rire, c'est vrai que c'est précieux. J'ai toujours eu des fous-rires, et j'ai une amie avec laquelle nous en partageons toujours. Résultat : j'ai des abdominaux de fer, blague à part, moi qui suis "sportive" comme une couleuvre au soleil. J'ai du mal avec les gens qui ne rient pas à fond. Ma soeur fait ça aussi, nous en avons mal au ventre...(qui se muscle :) )
RépondreSupprimerOh, j'espère que vous n'avez pas de crampes aux zygomatiques!! Les vertus du rire sont multiples (en plus des muscles abdominaux!!), et il est vrai, quand je me rends en Belgique, que je vois les gens rire beaucoup!
SupprimerMerci Colo pour ce très beau billet et ce sujet si difficile ! Cet artiste laisse une trace de ceux qui disparaissent à nos yeux dans la mer, on sent sa souffrance, on s'y associe... Souhaitons que le meilleur advienne ! Beau week end pascal en famille, je te le souhaite, bises. brigitte
RépondreSupprimerUn sujet difficile, oui, dont on parle, forcément, beaucoup plus en Espagne ou en Iatlie, Grèce qu'ailleurs. Ces barques de fortune payées à prix d'or...
SupprimerBon week-end à toi aussi, dans des bourrasques de vent-pluie ici pour tout le week-end.
Je t'embrasse
magnifique billet, chère Colo, me encanta también :-)
RépondreSupprimerbises et bon week-end de Pâques!
Merci Adrienne, en vacances moi aussi, j'ai pris plaisir (et ai eu le temps)...à faire ce billet.
SupprimerUn beso, bon week-end (sans processions chez vous, hihi)
Quel beau billet, vraiment. En ce dimanche de Pâques, il est bon de se rappeler, encore et toujours, que la Méditerranée est un cimetière où gisent tant d'oubliés.
RépondreSupprimerJe t'embrasse.
Tu as raison Marie, ne jamais l'oublier et relativiser nos petits problèmes, ridicules en comparaison.
SupprimerBon dimanche, un beso grande.
L'ensemble des œuvres présenté est magnifique. Quelle intensité !
RépondreSupprimerQuand l'artiste arrive à communiquer ses sentiments; un grand artiste Miquel Barceló.
RépondreSupprimerJe te laisse en commentaire cet extrait du livre de Fatou Diomé Le ventre de l'Atlantique
RépondreSupprimer« Heurtant le bitume, mes pieds emprisonnés se souviennent de leur liberté d’antan, de la caresse du sable chaud, de la morsure des coquillages et des quelques piqûres d’épine qui ne faisaient que rappeler la présence de la vie jusqu’aux extrémités oubliées du corps. Les pieds modelés, marqués par la terre africaine, je foule le sol européen. Un pas après l’autre, c’est toujours le même geste effectué par tous les humains, sur toute la planète. Pourtant je sais que ma marche occidentale n’a rien à voir avec celle qui me faisait découvrir les ruelles, les plages, les sentiers et les champs de ma terre natale. Partout on marche, mais jamais vers le même horizon. »
Quel superbe texte, merci Marie!
SupprimerCes pas occidentaux qui n'ont pas le même horizon..
On a là deux aspects complémentaires de la vie de Barceló: le rire, la convivialité, la poésie et le conte d'une part et l'engagement pictural face à ce drame de ceux qui doivent quitter leur terre et y laissent la vie. Mais personne parmi les puissants et décideurs ne se pose la question: (comment ferais-je si je devais tout quitter à la hâte? Si j'étais cet exilé, ce migrant, ce laissé pour compte?"
RépondreSupprimerBel ensemble d'œuvres.
Je t'embrasse, Colo.
Non seulement ils ne se posent pas la question, mais font preuve d'une mauvaise volonté évidente. Combien d'entre eux viennent de familles qui, à un moment, ont émigré? Tout oublié, nié?
Supprimermerci ma belle, bonne soirée, besos
Superbe article sur Miquel Barceló qui me donne envie de savoir plus sur cet artiste génial. Je suis impressionné par le dépouillement de ses œuvres qui procurent une émotion essentielle. J'ai voulu en connaître davantage, alors j'ai cliqué sur le lien du JDD. Là aussi j'ai été séduit par la présentation de la démarche de l'artiste. En clair il faut bien connaître l'artiste pour en parler car il y a de la profondeur dans l'artiste. J'ai aussi compris le moteur qui l'a construit : Sa mère d'abord, les commandements religieux et surtout la culture qui lui a donné sa liberté.
RépondreSupprimerJe suis bien contente que tu t'y sois intéressé. Tout au long de sa vie d'artiste il a ouvert de nouveaux chemins. La chapelle de la cathédrale de Palma ou le dôme du siège de l'Onu à Genève, puis ces fonds sous-marins etc.
SupprimerMerci Sergio, bonne semaine.
Quel contraste entre les premières et les dernières oeuvres. Il résume si bien cette histoire terrible. 2262 migrants disparus en Méditerranée en un an, ce n'est pas rien et cela ne semble guère troubler grand monde. Comme Timothy Snyder l'écrivait dans "Terres de sang", donner des chiffres précis à l'unité est nécessaire, car alors on ne parle pas d'une masse de gens mais de, comme ici 2262 fois une personne. Bonne fin de journée, Colo.
RépondreSupprimerC'est cela Annie, c'est 1+1+1...Je connais personnellement 2 jeunes hommes qui sont arrivés ici sur des radeaux de fortune. Comme ils étaient mineurs, ils ont été tout de suite protégés, mis dans des foyers. Une fois 18 ans, ils sont restés, clandestins au début. La débrouille. Malgré tout ça, avec eux on rit toujours, c'est incroyable.
SupprimerBonne soirée à toi aussi.
Comme cela est déchirant pour lui, ne plus pouvoir partir au Mali où le danger est trop fort. Et tous ces morts en Méditerranée, partis pour vivre un avenir meilleur et noyés. Tout cela est terrible. Merci pour la découverte de cet artiste.
RépondreSupprimerTerrible est le mot chère Elisabeth, l'artiste rend bien ses sentiments.
SupprimerUn artiste plein d'empathie et d'humanité !
RépondreSupprimerUne réalité terrible !
.
Merci pour cette belle présentation
Bonne fin de semaine, Colo
Un homme près des gens, de la terre-mer. Je me suis fort attachée à lui pour ces raisons.
SupprimerBon week-end Fifi!
Bonjour Colo, après les peintures de poulpes, merci pour ces autres toiles que j'apprécie autant. Merci Colo pour m'avoir fait découvrir ce peintre. Bon dimanche.
RépondreSupprimerBon dimanche à toi aussi Dasola, grand soleil ici.
SupprimerLa barque vide et le ciel chargé. Terrible peinture. Je ne connaissais pas ce peintre. Merci colo.
RépondreSupprimerLa force de la peine qu'il ressent...con mucho gusto Bacchanta.
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