Para
Jordi y Elvira
Le
poème qui suit est extrait du tout dernier recueil de poèmes (2015) de
Pablo Neruda intitulé “ Tes pieds je touche dans l'ombre et autres
poèmes inédits”.
Inédits
sont tous les poèmes de ce beau recueil, des brouillons du poète
souvent écrits sur des bouts de papiers épars.
Ce
poème nº5 a été gribouillé sur le papier du menu, dans un avion,
(vous pouvez le voir sur l'image), le 29 décembre 1952, à 11h du
matin, volant à 3.500m d'altitude entre Recife et Río de Janeiro où
il allait rejoindre sa troisième femme, Matilde Urrutia dont il
était très amoureux.
El
poema que sigue proviene del último libro de poemas (enero 2015) de Pablo Neruda
titulado “Tus pies toco en la sombra y otros poemas inéditos”
(Ed Seix Barral, biblioteca breve)
Inéditos
son todos los poemas de este bonito libro, borradores del poeta a
menudo escritos en trozos de papel dispersos.
Este
poema nº5 (p29) fue garabateado en el menú de un avión como lo
podeís ver en la imagen, el 29 de diciembre 1952. Iba a reunirse con
su tercera mujer Matilde Urrutia de la cual estaba muy enamorado.
ilustracion escaneada del final del libro |
Par
les airs je m'approche
du
rayon rouge de ta chevelure.
De
terre et de blé je suis fait et en m'approchant
ton
feu se prépare
en
moi et allume
les
pierres et la farine.
C'est
pour cela que mon cœur
grandit,
gonfle et devient
pain
pour que ta bouche le dévore,
et
mon sang est le vin qui t'attend.
Nous sommes toi et moi la terre et ses fruits.
Pain,
feu, sang et vin
c'est
le terrestre amour qui nous embrase.
Trad: Colo
Les grands artistes ont toujours trouvé des supports originaux pour y déposer un dessin, un poème, des notes de musique qui passent plus tard à la postérité. J'en veux pour exemple ce que tu nous livres là ainsi que les écrits ou autres dessins faits par Picasso , Gainsbourg, etc....
RépondreSupprimerOui, tu as raison Chinou. En lisant ce recueil je me suis demandé si Neruda aurait approuvé la publication telle quelle, sans retouches, de ces poèmes. Il y a, à mon avis, certains vers ou mots, incongrus ou peu ressemblants à sa poésie habituelle. Je ne parle pas du poème d'aujourd'hui, mais...
SupprimerMerci pour ton passage et le très gentil com. Chinou
RépondreSupprimerAh mais je voudrais bien que les lecteurs de mon blog se rendent sur le tien pour admirer tes dessins de Bruges! (et les autres bien sûr aussi!)
SupprimerBonne journée.
Beau poème rouge d'amour. Le manuscrit en illustration touche, signes de la main qui se font plus rares aujourd'hui - la note de date semble d'une autre main.
RépondreSupprimerC'est un éternel débat que la destinée des notes confidentielles d'un écrivain, une question difficile à trancher par ses proches.
Matilde était rousse Tania, ceci explique un peu le poème!
SupprimerOui, j'aime bien beaucoup la présentation de ce livre...d'abord typographiés, tous les fac similés sont à la fin. C'est fort intéressant aussi.
Bonne soirée
C'est exactement ça l'amour! C'est la vie en même temps, qui mérite sacrément d'être vécue et savourée comme une bonne tranche de pain! Bises!
RépondreSupprimerOui, oui, un filet d'huile d'olive, de la tomate (comme dans sa belle ode à la tomate) et...croquons!
SupprimerJe t'embrasse
je suis épatée par ces poètes qui peuvent jeter ainsi des mots sur un morceau de papier et que ces mots s'avèrent magnifiques
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi, écrire comme respirer ou rire!
SupprimerEn effet, aurait-il apprécié cette publication ? il ne nous le dira plus .. en tout cas c'est un plaisir de le retrouver. Et je vais voir le site de Chinou, il me paraît mériter le détour.
RépondreSupprimerCe recueil est un plaisir, avec des passages plus réussis que d'autres, mais très charnel, sensuel, amoureux.
SupprimerBonne soirée Aifelle....merci pour Chinou.
je déchiffre mal son écriture, j'ai pourtant une certaine habitude des hiéroglyphes ;-)
RépondreSupprimeret oui, que faire d'autre, en avion, si tout à coup vient l'inspiration et l'envie... :-)
Je comprends, je te le mets en clair:
SupprimerPor el cielo me acerco
al rayo rojo de tu cabellera.
De tierra y trigo soy y al acercarme
tu fuego se prepara
dentro de mí y enciende
las piedras y la harina.
Por eso crece y sube
mi corazón haciéndose
pan para que tu boca lo devore,
y mi sangre es el vino que te aguarda.
Tú y yo somos la tierra con sus frutos.
Pan, fuego, sangre y vino
es el terrestre amor que nos abrasa.
Sans rature !!!
RépondreSupprimerJe le trouve magnifique cet hymne à la femme aimée.
à bientôt Colo
Claude
D'autres poèmes sont plus travaillés et raturés, celui-ci semble avoir été écrit d'un jet...je le trouve fort beau moi aussi!
SupprimerÀ bientôt!
Je ne vois pas le commentaire que j'ai déposé tout à l"heure… Il est parti dans l'anti-spam ?
RépondreSupprimerJ'ai remué ciel et terre pour le trouver, nada. Désolée cher Obni, il s'est carrément envolé, ohhhhh
SupprimerParticulièrement émouvant ce texte manuscrit dans sa spontanéité !
RépondreSupprimerMerci Colo pour ce cadeau !
Bisous chaleureux au coin du feu !
Traduit au coin du feu ici aussi Fifi; il neige et les palmiers en sont fort surpris!
SupprimerUn beso!
On comprend la presque fébrilité de ces génies de l'écriture, attraper n'importe quel support pour assouvir leur soif de la trace écrite...
RépondreSupprimerJe viens de chez Chinou, quelle artiste !!! Merci de nous l'avoir fait connaître !
Beau jeudi à toi et bon rétablissement
Bises
Oui, comme des réflexes, un besoin urgent de mettre ses pensées par écrit.
SupprimerBonne journée, sous la neige ici aussi!
Un mélange réussi d'appesanteur et d'exaltation terrestre !
RépondreSupprimerExact K.
SupprimerÀ bientôt.
Mieux vaut tenir quelques plaisirs terrestres que de courir après 70 vierges au paradis d'Allah.
RépondreSupprimerAucun doute!
SupprimerJe peux te faire livrer quelques oranges givrées, ou citrons gelés?
Cette manière d'écrire des poèmes sur des bouts de papier me plaît bien. C'est pareil avec le haÏku, à la différence près que tout le monde n'est pas Pablo Neruda. Un poème d'amour gourmand, feu et fougue.
RépondreSupprimerDifférentes nourritures de bouche...
SupprimerHaikus, oui, faciles à gribouiller même sur un mouchoir si on est inspiré.
Bonne journée Danièle
Ce que je disais c'est que je trouvais ce texte de Neruda très émouvant, Une écriture d'un seul jet, sans aucune rature, bien équilibrée… Qu'on imagine au style à plume (encre). J'aime beaucoup aussi l'idée d'écrire sur ce qui vient… C'est en soi déjà très poétique !
RépondreSupprimerMerci de réécrire ces mots Obni.
SupprimerDes mots s'envolent sur des feuilles volantes...poésie.
Je t'embrasse
Je comprends qu'il ait écrit ces mots sur un menu! On garde souvent les menus de mariages en souvenir de jours inoubliables. Ce ne sont pas les poèmes que je préfère de Neruda mais ils ont le mérite de nous dévoiler les rêves et les désirs d'un homme dans toute sa complexité, poète pardessus le marché. Je suppose qu'en espagnol les rimes ajoutent à la musicalité :) Grand merci pour la traduction.
RépondreSupprimerTrès bonne journée Colo.
Bonjour Gérard, ce que j'aime bien c'est l'idée que cet homme, plus très jeune à l'époque, jette quelques mots fous sur le premier papier qu'il trouve en rêvant de sa belle aux cheveux rouges!
SupprimerIl gèle, neige ici...bon weekend à vous.
On imagine que ce poème, jeté sur le premier support disponible - un menu - lui a été arraché par l'impatience de revoir son épouse... et c'est beau de voir cette impétuosité!
RépondreSupprimerOui, tout à fait Edmée!
SupprimerExcellent weekend.
Quel beau poème où l'on sent poindre l'impatience de revoir l'épouse tant désirée. Les termes utilisés sont empreints d'une sensualité gourmande. Quand je pense que ce poème couché sur un menu a été écrit à la volée dans les airs, quel talent !
RépondreSupprimerSensualité gourmande, c'est bien ça Serge.
Supprimer(je suis vraiment désolée que tes com's ne passent pas...j'ai essayé depuis un autres ordinateur et je n'ai pas eu de problème...je ne vois vraiment pas ce que ça peut être! Pourvu que ce soit passager!!!)
Bon dimanche.
Essai bis avec le navigateur Chrome.
SupprimerAh, que je suis contente, merci!
SupprimerJ'ai mis un lien pointant sur ton adresse dans mon blog en page : Blogs suivis. je l'ai illustré par la photo de Pablo Neruda et de sa femme.
SupprimerUn tout grand merci Serge.
Supprimerle Poète qui écrit comme il respire
RépondreSupprimerdévorant la feuille de papier
amant glouton
prêt à se faire dévorer
Merci pour ce poème
Merci beaucoup cher Yanis, tes mots sont un si beau prolongement du poème!
SupprimerExcellente semaine, amicalement
Il fait très fort dans les symboles, Pablo, lorsqu'il est amoureux.
RépondreSupprimerSon coeur est du pain, son sang du vin ...
Ce doit être le menu qui l'inspire =^.^=
Et lorsque montent les mots, il est impérieux dans laisser la trace quelque part.
J'ai moi aussi de nombreux bouts de papier. Un peu plus griffonnés peut-être ...
A bientôt Colo !
Dévorer des yeux, de la bouche l'être aimé, les expressions disent bien les liens qui existent entre la nourriture et l'amour!
SupprimerMerci Lily, je lis avec enchantement le livre que tu m'as envoyé!
Je suis revenue lire ce billet que je trouve très émouvant avec ce témoignage écrit en fac-similé.
RépondreSupprimerBeaucoup de symboles, une grande passion (christique?)... Woaw! Il a déployé les grands moyens.
Bonne journée Colo.
Bisessssssssssssss
Tu as tout à fait raison Maïté, j'ai remarqué tout de suite ce pain-vin-corps et sang...
SupprimerUn poème qui semble léger, puis...
Bonne fin de journée, besos