Que
dirait-on? Alfonsina Storni
Que
diraient les gens étroits d’esprit et désœuvrés,
Si
un beau jour, par pure fantaisie,
Je
me teignais les cheveux en argenté et violet,
Si
je mettais une toge grecque, si je remplaçais mon peigne
Par
un bourdalou de fleurs: myosotis ou jasmin,
Si
je chantais dans les rues accompagnée par des violons;
Ou
si je disais mes vers en parcourant les places
Laissant
libre cours à mon goût pour les vulgaires bandeaux?
Viendraient-ils
me regarder en s’attroupant sur les trottoirs?
Mes
brûleraient-ils comme on a brûlé les sorcières?
Les
cloches sonneraient-elles pour appeler les paroissiens à la messe?
En
l’évoquant, je l’avoue, cela me fait un peu rire.
Traduction
Monique-Marie Ihry
Éditions Cap de
l’Etang
Le doux mal
Le doux mal
p 160-161
Le poème, très joliment chanté par Isabel Parra
¿QUE DIRÍA? Alfonsina Storni
¿Qué
diría la gente, recortada y vacía,
Si en un día fortuito, por ultra fantasía,
Me tiñera el cabello de plateado y violeta,
Usara peplo griego, cambiara la peineta
Por cintillo de flores: miosotis o jazmines,
Cantara por las calles al compás de violines,
O dijera mis versos recorriendo las plazas,
Libertado mi gusto de vulgares mordazas?
¿Irían a mirarme cubriendo las aceras?
Si en un día fortuito, por ultra fantasía,
Me tiñera el cabello de plateado y violeta,
Usara peplo griego, cambiara la peineta
Por cintillo de flores: miosotis o jazmines,
Cantara por las calles al compás de violines,
O dijera mis versos recorriendo las plazas,
Libertado mi gusto de vulgares mordazas?
¿Irían a mirarme cubriendo las aceras?
¿Me
quemarían como quemaron hechiceras?
¿Campanas tocarían para llamar a misa?
¿Campanas tocarían para llamar a misa?
En verdad que pensarlo me da un poco de risa.
j'adore :-)
RépondreSupprimer(surtout la version originale...)
J'oublie parfois que tu comprends bien l'espagnol!
SupprimerUn aspect marquant de la personnalité d'Alfonsina dans ce poème.
Merci pour ce nouveau partage ! J'aime aussi beaucoup ce poème. La poète se moque du qu'en-dira-t-on, affirme son opinion. N'oublions pas qu'elle est ainsi, entière et rebelle, se moquant des remarques déplacées. On retrouve à plusieurs reprises ce thème dans son œuvre poétique.
RépondreSupprimerAvec plaisir. Vous avez raison, on la retrouve bien dans ce poème, ce caractère fort et un peu rieur aussi.
SupprimerBonne après-midi.
Ah que j'aimerais que le monde compte plus d'Alfonsina Storni, elle est vivifiante, ébouriffante, ses mots sont "Un doux bien". Merci Colo, bises. brigitte
RépondreSupprimerBonjour Brigitte, de la fantaisie qui met en joie en effet!
SupprimerNote, (ceci n'a rien à voir avec la poésie mais avec le confinement), que de loin avec plusieurs voisines qui avaient fait des essais de teinture-cheveux chez elle, on a beaucoup ri de couleurs inattendues.
Bonne journée, grand soleil!
Quel beau poème ! Il m'évoque celui de Prévert, Je suis comme je suis. La liberté des poètes, en fait.
RépondreSupprimerBonne journée.
Un rapprochement que je n'avais pas fait, bien vu Marie.
SupprimerBonne journée fleurie.
Quel joli poème, qui met le coeur en joie dès le matin ! Et je vois qu'en France, il y a un recueil de poèmes qui va sortir (bilingue) "le mois d'octobre naît avec ses matins clairs". A retenir .. Bon week-end Colo, lundi mon périmètre de sortie s'élargit. Même s'il faut continuer à faire très attention, c'est une bouffée d'oxygène formidable.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, Les éditions Cap de l'Étang ont publié plusieurs recueils de poèmes d'Alfonsina Storni, en version bilingue. Celui-ci "Un doux mal" est, j'ai trouvé, le plus gai, léger. Les 3 poèmes que je viens de publier sur ce blog sortent de ce recueil, tous traduits par M-M Ihry.
SupprimerLes personnes de notre âge, et/ou de santé fragile devront faire attention longtemps, mais un petit souffle de plus de liberté fait du bien!
Bon week-end à toi aussi Aifelle.
Grand plaisir de lire ce poème puis de l'écouter, merci de nous donner "un poco de risa", Colo.
RépondreSupprimerJ'ai pensé à la chanson de Brel, à cette "fille qui danse au soleil" (Sur la place).
J’entends qu'il fait beau chez vous, ne te prive pas d'une danse sur...ton balcon?
SupprimerBesos
je viens prendre un petit bain de poésie pour reprendre pied dans la vie des blogs et ici je sais que je trouverai ce qu'il me faut
RépondreSupprimerEt oui, on se connaît depuis longtemps sur les blogs, chez toi les romans, ici la poésie.
Supprimerje t'embrasse
Va savoir ! ... Ils souriraient peut-être. Avec bienveillance :-)
RépondreSupprimerTon poème m'évoque un souvenir personnel ... il fut un temps où j'aurais adoré me teindre les cheveux en bleu et où je ne l'ai pas fait, me faisant croire que j'étais trop vieille pour ça (j'avais alors 40 ans) ... nous nous forgeons nos propres chaînes par peur du regard d'autrui ... Hi hi !voilà ! c'était ma petite philosophie à deux balles du jour. MERCI à toi qui grâce à ton texte me fait réfléchir aux notions : "autre", et "liberté" ...
Nos propres chaînes, c'est ça, exactement.
SupprimerPour répondre à ton histoire cheveux bleus, moi c'est après avoir perdu tous les miens, qui ont peu à peu repoussé après les chimios, que je n'ai pas osé me balader sans foulard pendant longtemps. La boule à 0 ou presque pour une femme, de 60 ans en plus, oh non, j'osais pas. Sotte que j'étais!!! Ceci dit je ne sais pas si j'oserais maintenant non plus:-))
Merci à toi Nikole, grand merci.
C'est vrai que les réactions des conformistes font rire, à la fin, et qu'on n'a plus d'égard pour les épargner. Après tout... ils aiment tant s'indigner!
RépondreSupprimerAh, tu crois que ça leur fait plaisir! peut-être, en tout cas ils ont de quoi commenter, commérer!!!
SupprimerQuelle belle voix cette chanteuse. Merci pour la découverte de ce poème. Il y a des personnes fantaisistes et je ne juge pas, il en faut pour détendre l'atmosphère parfois lourde. Bon week end et bises.
RépondreSupprimerAvec plaisir Élisabeth, de la fantaisie après ces mois si uniformes ferait le plus grand bien, je suis d'accord!
SupprimerBon week-end à toi aussi, un beso
un autre joli poème - et j'aime beaucoup la version chantée par isabel parra
RépondreSupprimerBonjour Niki, il n'est pas aisé de chanter des poèmes, j'ai trouvé son interprétation très réussie.
SupprimerBonne journée!
Plus l'ambiance est lourde, plus la fantaisie s'impose en antidote ! Merci Colo pour cette bouffée légère, texte, musique, voix...et très beau dessin (de toi ?) Bises amicales et belle fin de semaine !
RépondreSupprimerMerci à toi, bonne journée. Et non, le dessin n'est pas de moi, trouvé sur la Toile.
SupprimerBon dimanche Claudie, un beso
merci pour cette artiste et cette chanson que je ne connaissais absolument pas
RépondreSupprimerMerci à toi pour cette visite, ça fait plaisir!
SupprimerPourquoi pas...Il suffirait d'oser
RépondreSupprimerOui, mais parfois on en a envie puis l'éducation, le respect des autres, des autolimitations surtout nous en empêchent;-)
SupprimerJe l'imagine cette fille libre courant pieds nus, les cheveux bleus roses argent au vent, portée par des violons, se moquant du qu'en dira-t-on.
RépondreSupprimerIci, le dessin coloré d'Alfonsina en années folles lui va aussi bien que les sixties anachroniques. Bravo à la version chantée.
Merci pour ce commentaire léger comme les pieds dansant d'Alfonsina!
SupprimerBonne journée Christian.
.....je ne fais pourtant de tort personne.... le braves gens n'aiment que .... l'on suivent une autre route qu'eux.. Bcp aimé le poème, et la chanson.. Merci Colo
RépondreSupprimerOh merci Oli! Un beso fuerte
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