Voici
le dernier billet, c’est promis;-), sur les portraits de Femmes de
E. Galeano. En quelques mots il nous parle d’Emily Dickinson, la
voici accompagnée de deux courts poèmes.
Aquí
va la última entrada, lo prometo;-), sobre retratos de “Mujeres”
de E. Galeano. En pocos palabras nos habla de Emily Dickinson, lo he
acompañado de dos breves poemas suyos.
Emily
C’est
arrivé à Amherst, en 1886
Quand
mourut Emily Dickinson, la famille découvrit mille huit cents poèmes
gardés dans sa chambre.
Sur
la pointe des pieds elle avait vécu, sur la pointe des pieds elle
écrivit. Elle ne publia pas plus de onze poèmes durant toute sa
vie, presque tous anonymes ou signés sous un autre nom.
De
ses ancêtres puritains elle hérita l’ennui, marque de distinction
de sa race et de sa classe: interdit de se toucher, interdit de se
dire.
Les
hommes faisaient de la politique et des affaires et les dames
perpétuaient l’espèce et vivaient malades.
Emily
vécut la solitude et le silence. Enfermée dans sa chambre, elle
inventait des poèmes qui violaient les lois, les lois de la
grammaire et les loi de son propre enfermement, et c’est là que
chaque jour elle écrivait une lettre à sa belle-sœur, Susan, la
lui envoyait par courrier, bien que vivant dans la maison à
côté.
Ces
poèmes et ces lettres fondèrent son sanctuaire secret, où ses
douleurs cachées et ses désirs interdits voulurent être libres.
(Trad:Colo)
EMILY
Ocurrió
en Amherst, en 1886.
Cuando Emily Dickinson murió, la familia descubrió mil ochocientos poemas guardados en su dormitorio.
En puntas de pie había vivido, y en puntas de pie escribió. No publicó más que once poemas en toda su vida, casi todos anónimos o firmados con otro nombre.
De sus antepasados puritanos heredó el aburrimiento, marca de distinción de su raza y de clase: prohibido tocarse, prohibido decirse.
Los caballeros hacían política y negocios y las damas perpetuaban la especie y vivían enfermas.
Emily habitó la soledad y el silencio. Encerrada en su dormitorio, inventaba poemas que violaban las leyes, las leyes de la gramática y las leyes de su propio encierro, y allí escribía una carta por día a su cuñada, Susan, y se la enviaba por correo, aunque ella vivía en la casa de al lado.
Esos poemas y esas cartas fundaron su santuario secreto, donde quisieron ser libres sus dolores escondidos y sus prohibidos deseos.
Cuando Emily Dickinson murió, la familia descubrió mil ochocientos poemas guardados en su dormitorio.
En puntas de pie había vivido, y en puntas de pie escribió. No publicó más que once poemas en toda su vida, casi todos anónimos o firmados con otro nombre.
De sus antepasados puritanos heredó el aburrimiento, marca de distinción de su raza y de clase: prohibido tocarse, prohibido decirse.
Los caballeros hacían política y negocios y las damas perpetuaban la especie y vivían enfermas.
Emily habitó la soledad y el silencio. Encerrada en su dormitorio, inventaba poemas que violaban las leyes, las leyes de la gramática y las leyes de su propio encierro, y allí escribía una carta por día a su cuñada, Susan, y se la enviaba por correo, aunque ella vivía en la casa de al lado.
Esos poemas y esas cartas fundaron su santuario secreto, donde quisieron ser libres sus dolores escondidos y sus prohibidos deseos.
En
Mujeres (Siglo XXI), página 174.
Je suis Personne! Qui êtes-vous?
Êtes-vous
—Personne — vous aussi?
Alors
nous sommes deux.- Mais silence!
On
nous chasserait —vous savez!
Que
c'est pénible d'être— Quelqu'un!
Que
c'est commun —telle une Grenouille-
De
dire son nom —sans cesse—
Au
Marais qui admire!
-----------------------
¡Yo
no soy Nadie! ¿Quién eres tú?
¿Tampoco eres Nadie tú?
Ya somos dos - ¡Pero no lo digas!
Ya sabes, luego se percatarían.
¡Qué terrible ser - Alguien!
¡Qué público decir tu nombre
Cual Rana ‑ todo el santo día –
Para que un Pantano se asombre!
¿Tampoco eres Nadie tú?
Ya somos dos - ¡Pero no lo digas!
Ya sabes, luego se percatarían.
¡Qué terrible ser - Alguien!
¡Qué público decir tu nombre
Cual Rana ‑ todo el santo día –
Para que un Pantano se asombre!
Poème 249
Folles
nuits —Folles nuits!
Si
j'étais avec
toi
De
folles nuits seraient
Notre
luxure!
Futiles
—les vents—
Pour
un Cœur au port—
Plus
de Boussole—
Plus
de Carte!
Ramant
dans l'Eden—
Oh!
la mer!
Si
je pouvais amarrer —ce soir—
En
toi!
¡Noches locas-Noches locas!
Si estuviera contigo
Serían esas noches
Nuestro Gozo sin fin.
Fútiles- los vientos
Para un corazón al puerto-
Nada de Brujulas-
Nada de Mapas!
¡Remando al Paraíso!
¡Oh este mar!
¡Si pudiera anclar en Ti-
Esta noche!
Ce texte de Galeano est magnifique de densité et de concision et donne en peu de mots un juste éclairage sur la vie d'émilie dickinson. Surtout ne t'arrête pas, j'adore ce qu'il écrit. Merci pour ces deux poèmes. Je m'aperçois que je ne la connais pas si bien... bonne fin de journée,j'espère que tout va bien pour toi
RépondreSupprimerHola Kwarkito, ce matin en librairie j'ai trouvé "El cazador de historias" dont tu avais parlé. En le feuilletant je vois que c'est le même style, concis et si agréable à lire.
SupprimerTout va bien, merci, un besito.
c'est une poétesse que j'adore - j'ai un recueil de ses poèmes, que je consulte de temps en temps, pour le plaisir
RépondreSupprimerUn style si personnel, des poèmes si intimes aussi qui nous accrochent, nous font revenir, tu as raison.
Supprimersans aucun doute ma poétesse préférée une femme hors du commun au destin particulier mais qui a laissé des poèmes inoubliables
RépondreSupprimer"Très hors du commun" et si osée aussi, d'une façon privée. Je suis contente que tu l'aimes beaucoup toi aussi.
SupprimerSais-tu que ce poème, Je ne suis personne, est un de mes préférés. Emily Dickinson, c'est comme si je vivais avec elle.
RépondreSupprimerReçu ta lettre hier !
Je t'embrasse. Bonne journée.
Ah je ne le savais pas bien sûr, il est si fort, en dit si long.
SupprimerBon, si la poste se remet en marche, tout va bien:-)
Bonne journée, un beso
Magnifique introduction à la rencontre avec cette extraordinaire personnne...
RépondreSupprimerMerci Colo.
Contente que tu apprécies l'écriture et le style de Galeano Anne.
SupprimerBonne soirée.
C'est fort et triste en même temps. Quelle vie elle a eue ! Qu'aurait-elle fait si elle avait vécu de nos jours ? Continue Colo, sauf si tu n'as plus envie. J'apprécie beaucoup ces portraits.
RépondreSupprimerUne vie où tout était secret et fait en cachette...je me sus demandé moi aussi si sa poésie aurait aussi riche en vivent maintenant Aifelle.
SupprimerJe vais continuer donc, ce la ne m'ennuie pas du tout, au contraire! Merci.
Ce premier poème, quelle merveille ! Je n'ai pas encore lu "La dame blanche" de Christian Bobin, emprunté à la bibliothèque, mais voici comment il la présente : "Emily écrit des textes dont la grâce saccadée n'a d'égale que celle des proses cristallines de Rimbaud."
RépondreSupprimerMerci pour la citation, un encouragement bienvenu ce matin.
"Grâce saccadée" est si juste, merci!
SupprimerIl y a des matins gris et vieux, d'autres colorés et dynamiques, c'est vrai, mais rarement une phrase a pu me faire passer des premiers aux seconds, hélas...
Bonne soirée Tania.
Grâce à toi, j'en apprends plus sur Emily Dickinson, je ne savais pas qu’elle avait écrit tant de poèmes...Quelle vie terne où brillèrent heureusement ces pépites !
RépondreSupprimerMerci mille fois Colo ! Je t'embrasse et te dis "belle journée".
Avec plaisir Claudie, je me passionne moi-même pour chacune de ces femmes en préparant les billets!
SupprimerBonne soirée, un beso.
J'aime tes traductions, Colo ! (ici, on veut bien aussi avoir la version originale...:-))
RépondreSupprimerBinh An, quelle bonne surprise de te retrouver!
SupprimerAh, tu voudrais les poèmes en anglais? Aucun problème, les voici:
I'm Nobody! Who are you?
Are you – Nobody – too?
Then there's a pair of us!
Don't tell! they'd advertise – you know!
How dreary – to be – Somebody!
How public – like a Frog –
To tell one's name – the livelong June –
To an admiring Bog!
Wild nights - Wild nights!
Were I with thee
Wild nights should be
Our luxury!
Futile - the winds -
To a Heart in port -
Done with the Compass -
Done with the Chart!
Rowing in Eden -
Ah - the Sea!
Might I but moor - tonight -
In thee!
Bonne nuit!
Je t'ai demandée la version originale, car j'étais étonné de lire: "Je ne suis Personne" (grand P pour Personne). D'où sort le "ne". De la version espagnole! Et puis dans cette version, "the livelong June" a disparu !
SupprimerAh, les majuscules chez Emily, en fait elle en met à quasiment tous les noms communs, regarde Frog, Bog Compas, Chart, Sea...c'est si reconnaissable dans sa poésie.
SupprimerLe "ne" ne vient pas de l'espagnol, j'ai beaucoup hésité à le mettre ou pas. Puis ça sonnait mal à mes oreilles, comme dire "je vois rien". Un choix.
Pour livelong June, ici traduit par "sans cesse", oui j'ai éliminé juin, ça aurait pu être "tout au long de juin" mais il m'a semblé que cela brisait le rythme du poème.
Tu le sais, il faut faire des choix, essayer de garder musique et rythme, et l'optio qu'on prend est toujours discutable.
Par curiosité, je suis allé voir sur le net. "I'm Nobody" veut dire et ne peut être traduit que par "Je suis Personne". Tu es la seule personne à mettre le "ne". Tu détruis toute la beauté du poème.
SupprimerPuisque tu insistes tellement, je l'ai enlevé.
SupprimerJe me permets de mettre mon grain de sel. Y aurait-il là une référence à Ulysse face au Cyclope ? Il lui dit : Je ne suis Personne.
SupprimerBonne journée.
Merci Bonheur d'élargir le sujet. Ceci est bien possible vu la formation d'Emily.
SupprimerJ'ai trouvé un article fort intéressant à ce sujet: www.accordphilo.com/au-sujet-de-personne
Ici la question est posée entre "Personne me tue" et " personne ne me tue"
Bonne journée à toi aussi.
J'aime infiniment cette poétesse, un feu intérieur brûlait en elle et quel feu ! C'est une vie étrange qu'imposait cette époque, elle lui a permis de mettre au monde cette singulière poésie il me semble.Merci Colo, douce journée à toi. brigitte
RépondreSupprimerBonjour Brigitte, recluse mais si osée cette femme qui brise tous les codes de grammaire, de ponctuation et de retenue! Il est heureux que tous ces poèmes cachés soient sortis de l'ombre.
SupprimerBonne journée estivale, un beso.
Evidemment, j'aime bp le 2nd, hi!!!! Bisous
RépondreSupprimerOh mais je te comprends parfaitement!!!
SupprimerBesos
Je ne la connaissais pas trop, je dois dire, même si aux USA elle est toujours mentionnée partout. Mais quelle triste solitude, heureusement qu'elle a pu vivre dans ses poèmes. Une presque vraie vie...
RépondreSupprimerUn vie pas gaie du tout, mais l’imagination fait faire bien des voyages..
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