certains poèmes en 2014.
Avant deux poèmes, courts comme tous ses poèmes en français, je vous remets en mémoire ses propres mots:
-
J'écrivais des poèmes et des contes en espagnol, mais je ne pensais
pas sérieusement à écrire. J'ai pas mal tardé à changer de
langue. Pour faire plaisir à mes amis, qui voulaient lire quelque
chose de moi, j'ai essayé de me traduire, mais c'était de longs
poèmes, parfois des sonnets. Alors je me suis mise à écrire en
français. Ça m'a beaucoup plu, je voyais les choses d'une autre
façon. J'avais peur de cette nouvelle langue et je soupçonne que
c'est pour cela que j'ai écrit des poèmes courts. Ce fut la
révélation d'un style et avec lui, d'un univers. Ces poèmes me
rendaient mon image, la solitude dans laquelle je me trouvais. L'idée
me vint que je pouvais être écrivaine. Pas parce que mes poèmes
étaient en français mais parce qu'ils étaient dans une autre
langue. Les mots étaient lointains. La désorientation me
convenait." S. Baron Supervielle
"–Yo
escribía poemas y cuentos en español, pero no pensaba seriamente en
escribir. Tardé bastante en cambiar de lenguaje. Por complacer
amigos, que querían leer algo mío, traté de traducirme, pero eran
poemas largos, a veces sonetos. Entonces me puse a escribir en
francés. Me gustó mucho, veía las cosas de otra manera. Le temía
a la nueva lengua y sospecho que por ello escribí poemas breves. Fue
la revelación de un estilo y con él, de un universo. Esos poemas me
devolvían mi imagen, la soledad en la que estaba. Me vino la idea
que podía ser una escritora. No porque mis poemas estuvieran en
francés sino porque estaban en otra lengua. Las palabras estaban
lejos. La desorientación me convenía."
Essais pour un espace
(extrait)
que personne
ne ferme mes
paupières
je veux te
voir déranger
l’éternité
que nadie
me cierre
los párpados
quiero
verte molestar
la eternidad
fresque, flûtiste |
le flûtiste
de l’espace
se promène
en scrutant
l’accord
disparu
(Dans “Sur le fleuve”)
el flautista
del espacio
se pasea
oteando
el acorde
desvanecido
(trad: Colo)
Sur le magnifique site Terres de Femmes, un court texte de S.B.Supervielle: https://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/04/silvia_baron_su.html
Ah, la désorientation me convient aussi ! Tu traduis en espagnol maintenant ? J'aime beaucoup aussi la version espagnole! La photo est magnifique ! Je suis allé aux terres de femmes mais encore rien lu. Bonne journée Colo !
RépondreSupprimerHola An, merci pour cet enthousiasme! IL est rare que je traduise du français en espagnol, mais parfois, tu vois! Mon mari supervise, il est espagnol, lui.
SupprimerÀ bientot!
merci beaucoup pour le lien et pour ces deux petites pépites. J'aime aussi beaucoup la photo avec cette vue plongeante et cette grande ombre allongée. Elle me fait penser à un dessin de Hopper. Bonne journée. Bises
RépondreSupprimerTu as raison, ses mini poèmes sont des bijoux, ces deux-ci m’enchantent.
SupprimerMerci, un beso
C'est court court et une image choc, pourtant!
RépondreSupprimerOui, il n'en faut pas plus, c'est vrai.
Supprimerj'ai toujours été épatée par le changement de langue d'un écrivain, à plus forte raison d'une poète
RépondreSupprimerCela tient pour moi du miracle comment entre t-on dans l'esprit d'une langue ?
Je me le demande souvent aussi, pourtant de nombreux auteurs l'ont fait. Ce qui est curieux et que j'ai remarqué, c'est qu'on n'est pas tout à fait le/la me dans une langue que dans l'autre. Comme si la langue au début nouvelle puis bien assimilée et intériorisée, déteignait sur la personnalité.
SupprimerJe trouve la remarque de Dominique intéressante et votre réponse tout autant. Vous êtes bien placée pour éprouver ces choses.
Supprimer"La langue n’est pas séparable des valeurs qu’elle véhicule, et chaque locuteur se perçoit lui-même différemment au travers des valeurs que porte la langue qu’il utilise.” Je trouve ceci sur :
https://www.courrierinternational.com/article/bilinguisme-comment-la-langue-que-nous-parlons-faconne-notre-personnalite
oui on écrit un peu différemment d'une langue à l'autre, ça tient aux sons autant qu'à la grammaire propre, je pense...
Supprimermagnifique, ta photo d'illustration!
@ Christw, très intéressant l'article et il correspond à ce que je ressens aussi. En espagnol je suis plus directe, mon langage est moins châtié, je blague plus facilement avec des inconnus et leur adresse la parole, c'est dans les coutumes ici; et ce sont des choses que je fais peu ou différemment, avec plus de distance en français. Ce qui rejoint l'article et nos réflexions.
Supprimer@Adrienne, justement je me demandais si, quand on a grandi dans deux langues dans le même pays, le même phénomène se constatait. C'est au-delà de ce que tu dis, et qui est certain, sur la grammaire et les sons.
Ce que vous dites avec l'espagnol (moins châtié, blagueur,...), je le ressens avec le patois wallon. Mais il est vrai que je ne le pratique – mal et très peu – qu'avec des personnes très familières.
SupprimerJe la connais mal. Mais voici un nouvel horizon qui s'ouvre.
RépondreSupprimerBonne journée.
N'hésitez pas à la lire, vous trouverez sans problème ses recueils chez vous.
SupprimerBonne journée, je suppose que vous avez comme nous, un temps infect depuis des jours.
Je me souviens bien sûr et encore deux petits poèmes qui sont comme des pépites. Je vais aller explorer le lien vers "Terres de femmes". (magnifique le flûtiste).
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, cette fresque a été retrouvée dans la sud de l'Espagne, elle daterait de l'époque arabe mais sans précisions.
SupprimerBonne journée!
L'utilisation d'une autre langue est comme un voyage et parfois le moyen de pouvoir être vraiment soi-même (me semble-t-il !). Bonne journée Tania. Ici il neige...
RépondreSupprimerBonjour Annie, être vraiment ou un autre soi-même, on se découvre. c'est vrai.
SupprimerJe rigole, je suis Colo pas Tania, erreur bien compréhensible quand on passe d'un blog à l'autre.
Nous avons eu de la neige avant-hier, elle a fondu mais restent des pluies et repluies et rerepluies.
¿Qué pasa?
Bonne journée à toi.
Ces mots comme des gouttes d'une pluie fine ou comme des notes de pianos... c'est doux, léger et lumineux à la fois. Merci Colo, belle journée à toi. brigitte
RépondreSupprimerMerci Brigitte, enfin une heure sans pluie, presque un peu de soleil même, presque!
SupprimerBonne fin de semaine
Je la connais et l'apprécie hautement. Sur le fleuve est un recueil magnifique, par exemple. Et merci de rappeler l'excellent travail de Terres de Femmes ☺
RépondreSupprimerOh que ça me fait plaisir K! Elle st peu connue, je me demande pourquoi...
SupprimerQuant à Terres de Femmes, magnifique.
Cette fois, c'est moi ;-). Waouh, ta bannière !
RépondreSupprimerDeux courts poèmes si intenses, merci.
(Mieux vaut se désorienter d'une langue à l'autre que devenir une personne désorientée, c'est sans rapport, excuse-moi; mieux vaut en rire.)
Hola Tania,
Supprimerla photo de la bannière a été prise en haut du Galatzo, je l'adore.
Se perdre, se retrouver...ça donne à rire parfois, oui!
un beau texte, un beau poème, une belle photo - que demander de plus :-)
RépondreSupprimerOh merci Niki!
SupprimerEst ce à dire qu'elle vibre différement en fonction de la langue qu'elle utilise ?Dualité ? complémentarité ? Yin et yang ?
RépondreSupprimerTout cela, oui Chinou.
SupprimerBonne soirée
que personne
RépondreSupprimerne ferme mes
paupières
je veux te
voir déranger
l’éternité
Magnifique !!!
Merci.
Je suis entièrement d'accord avec toi Anne!
SupprimerBon week-end.
Même la gravure est jolie. Bisous
RépondreSupprimerMerci Val, bon week-end, un beso
SupprimerBonjour chère Colo, j'aime beaucoup ces courts poèmes, c'est très doux à lire et j'apprécie beaucoup le flûtiste.
RépondreSupprimerJe t'envoie quelques rayons de soleil qui viennent d'arriver mais il y a toujours du vent.
Bon week-enk avec mes bisous ♥
Avec plaisir Denise, j'espère que tu/vous allez bien.
SupprimerVents souvent dérangeants à cette époque...
Bon week-end, avec du soleil j'espère.
Je t'embrasse
Petits poèmes bijoux où la part belle est donné au regard ♥
RépondreSupprimerTrès joliment illustré par le ou la flutiste !
Bon dimanche, Colo !
Bien vu---si j'ose dire Fifi!:-)
SupprimerC'est une flûtiste, qui date du XIIº siècle, époque arabe, fresque trouvée dans le sud de l'Espagne.
Bonne semaine à toi!
Je te souhaite une bonne soirée. Bisous
RépondreSupprimerBonne semaine Val, un beso
SupprimerToujours cette concision poétique qui me semble essentielle, comme chez François Cheng. Tu nous l'avais fait découvrir en 2014 et une piqûre de rappel n'est pas inutile. Cette flûtiste a beaucoup de fraîcheur. Elle a traversé les ans, comme les traversera la poésie intemporelle de Silvia Baron Supervielle. La désorientation, synonyme de liberté lui sied bien.
RépondreSupprimerBisessssssssss
Bonjour Maïté, je suis contente de lire chez toi qu'on va pouvoir recommencer à commenter aisément, sans bugs! J'arrive!!!
Supprimerje t'embrasse
Merci beaucoup, elle doit être très intéressante, j'aime beaucoup ses poèmes courts que tu mets ici.
RépondreSupprimerBonjour Elisabeth, elle a publié beaucoup de recueils de poèmes en français, un cadeau à demander pour Noël?
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