Un dimanche je reçois ce message d'une amie: “Je termine mon repassage sur la terrasse, j'ai failli m'envoler!”
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Picasso |
Un dimanche je reçois ce message d'une amie: “Je termine mon repassage sur la terrasse, j'ai failli m'envoler!”
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Picasso |
No necesito explicaros el por qué elegí este poema, por desgracia.
Ils ne voyaient pas la larme.
Immobile
dans le centre le la vision, brillante,
trop lourde pour rouler sur une joue d’homme,
immense,
ils disaient qu’un nuage, ils dissimulaient, ne voulaient
pas la voir
sur la terre obscurcie,
briller sur la terre obscurcie.
Et aujourd’hui la douleur
des autres, de beaucoup,
douleur de beaucoup d’autres, douleur de tant d’hommes,
océan d’hommes que les siècles traînent
au travers des siècles, sombrant dans l’histoire. (...)
Regardez par contre les hommes qui sourient,
les hommes qui conseillent le sourire.
Regardez-les
pressés, qui accourent.
Face à la sourde réalité
ils pérorent, recommandent, donnent confiance.
Attentionnés, ils offrent leurs services. Et ils sourient
sourient.
Ce sont les vils
propagandistes diplômés
du sourire sans douleur, les guérisseurs
sans honneur.
(…)
Ainsi va le monde
et ainsi les hommes. Regardez
notre histoire, cette mer,
cet immense dépôt de souffrances anonymes,
regardez comment se rassemble
tout en lui: des injustices
silencieusement dévorées, humiliations, poings
serrés en secret
et des pleurs. D’émouvants pleurs inaudibles
de ceux qui n’attendent plus rien de personne…
Trad: Colo
Jaime Gil de Biedma
No veían la lágrima.
Inmóvil
en
el centro de la visión, brillando,
demasiado pesada para rodar
por mejilla de hombre,
inmensa,
decían que una nube,
pretendían, querían
no verla
sobre la tierra
oscurecida,
brillar sobre la tierra oscurecida.
He
ahora el dolor
de los otros, de muchos,
dolor de muchos
otros, dolor de tantos hombres,
océanos de hombres que los
siglos arrastran
por los siglos, sumiéndose en la
historia.(...)
Ved
en cambio a los hombres que sonríen,
los hombres que aconsejan
la sonrisa.
Vedlos
presurosos, que acuden.
Frente a la
sorda realidad
peroran, recomiendan, imponen
confianza.
Solícitos, ofrecen sus servicios. Y
sonríen,
sonríen.
Son los viles
propagandistas
diplomados
de la sonrisa sin dolor, los curanderos
sin
honra.
(...)
Así
es el mundo
y así los hombres. Ved
nuestra historia, ese
mar,
ese inmenso depósito de sufrimiento anónimo,
ved
cómo se recoge
todo en él: injusticias
calladamente
devoradas, humillaciones, puños
a escondidas crispados
y
llantos, conmovedores llantos inaudibles
de los que nada esperan
ya de nadie…
Alchimie
Les
ombres ne reviendront pas.
Conserve
ma promesse comme une conque intermittente.
Je
vais mettre midi à bouillir dans un chaudron
pour
que toute la maison sente le soleil.
(trad:
Colo)
Leandro Calle
1969- , Zarate, province de Buenos Aires
Mark Rothko
Alquimia
No
volverán las sombras.
Conserva
mi promesa como una intermitente caracola.
Voy
a poner a hervir en un caldero el mediodía
para
que huela a sol toda la casa.
Leandro
Calle 1969 -
, Zarate, provincia de Buenos Aires
Le mur
il ne sait rien de la mer
La mer
elle ne
sait rien du mur
Entre eux
le va-et-vient du vent
extrait de Komboloï, Werner Lambersy
Photo Colo, Nord de Mallorca |
La
pared
no sabe nada del mar
El mar
no sabe nada
de la pared
Entre ellos
el vaivén del viento
(Trad,
Colo)
Bonne semaine!
¡Qué tengáis una buena semana!
Balade quotidienne avant que le soleil ne rende le plaisir de vivre par trop chaleureux.
Paseo cotidiano antes que el sol convierta el placer de vivir demasiado caluroso.
Trois femmes et un chien, groupe d'âges disparates. Nous rencontrons pas mal de gens qui profitent de la relative fraîcheur du matin. Marche lente dans la campagne, rien ou presque ne nous échappe. V, la plus âgée, s'arrête souvent pour parler des choses de la terre, de la vie dans le village de sa jeunesse. Son père était berger de moutons, elle raconte si bien la vie d'alors.
Tres mujeres y un perro, grupo de edades variadas. Nos encontramos con bastante gente que aprovecha el relativo frescor de la mañana. Paseo lento por el campo, nada o casi nada se nos escapa. V, la mayor, se para a menudo para hablar de cosas de la tierra, de la vida en el pueblo de su juventud. Su padre era pastor de ovejas, cuenta tan bien la vida entonces.
De nombreux papillons cette année, des hirondelles à foison, et l'autre jour ces cochons qui ont à peine daigné ouvrir un œil à notre passage.
Hay numerosos conejos este año, golondrinas en abundancia y, el otro día, esos cerdos que apenas se dignaron a abrir un ojo a nuestro paso.
Sommeil de porcs / Sueño de cerdos Mallorca Foto Colo |
Cette semaine, à l'ombre, j'ai lu ce poème qui résume si bien nos petites peurs et nos grands courages.
Esta semana, a la sombra, leí este poema que resume tan bien nuestros pequeños miedos y nuestras grandes valentías.
GRACIA IGLESIAS LODARES (Madrid 1977)
Il avait peur des pas
des portes entrouvertes
des rideaux
des pieds des sphinx
de la langue des chats
Il était effrayé par les rires des vieux
et par les photos d'enfants en cravate
par les ours en peluche
par les mouettes au cinéma
des années soixante
Il craignait surtout de
voir pleurer son père
de parcourir un couloir
de se couper avec du papier
et de mourir chaque nuit
Mais il était si courageux
qu'il regardait dans les yeux
et
qu'il épanchait son âme
et
disait je t'aime
et
c'était vrai.
(Trad:Colo)
Le daban miedo las pisadas
las puertas entreabiertas
las cortinas
los pies de las esfinges
la lengua de los gatos.
Le asustaban la risa de los viejos
y las fotos de niños con corbata
los osos de peluche
las gaviotas de cine
de los años sesenta.
Temía sobre todo
ver llorar a su padre
recorrer un pasillo
cortarse con papel
y morir cada noche.
Pero era tan valiente
que miraba a los ojos
y derramaba el alma
y decía te amo
y era cierto.
Billet repris en partie de celui publié il y a 10 ans. Il est des choses qui ne changent pas....
Léger et entraînant.
https://www.minsilizanga.com/author/minsili/page/17/
Minsili Zanga
Inventer des histoires
Voir des nouvelles surgir
Observer la naissance d’un récit
Coucher des mots sur l’actualité
Disséquer un fait social
Oui, tout cela je l’ai fait
.
Mais m’adonner à la poésie ?
Pour moi elle restait de l’inaccessible
L’incompréhensible même
Engoncée aux versets
Réduite aux strophes et vers
Quatrains de mes années scolaires
.
Dissyllabes quadrisyllabes…
Oh là là !
Pentamètres heptamètres…
Rimes croisées suivies plates…
Aïe !
Sonnets, ode et…
.
Á Ǹti wama !
Oh mon dieu !
Akíé abím ndzug a dí !
Mais que c’est compliqué !
.
C’était ça la poésie pour moi
C’est-à-dire figée ennuyeuse
Et cette rime ah celle-là !
Ces contraintes métriques
Pourquoi donc ?
Faire de la poésie ?
Hum non, sûrement pas !
.
Et pourtant !
Tout naturellement
Comme si la belle Dame
Discrète mais sûre de son fait
Dans une tranquille assurance
Attendait son heure
Celle de l’écriture poétique
Elle est venue à moi
Et de quelle façon !
.
D’abord elle m’a dit
Ou plutôt soufflé en silence ?
.
Vogóló wamәn !
Écoute-toi voir !
.
Écoute, et tu verras !
Tu verras que
La poésie est diverse
Tiens, ton peuple !
Ceux de la Terre Rouge
Ne vois-tu pas leur poésie ?
Par la parole
Les chants
La musique
Les mots
Le Mvet !
Elle est dans tout
.
Vogóló !
Écoute !
.
N’entends-tu pas la poésie du Mvet Ekang ?
L’art de l’antique Harpe-Cythare
Portant le cœur de la terre Rouge ?
As-tu oublié la poésie des chants Beti ?
.
Ndǝ hm mǝ ngá vogolo…
Une part de moi a écouté…
Et alors…
.
Mintsogán
Pensées
.
Vinrent d’abord des Mintsogán
Pensées et réflexions vous happant d’un coup
Instantanées ne demandant qu’à sortir
.
Des pensées-perles
Des mots-écrins
Qui s’emmêlent
S’exposent
Prennent forme
Entre larmes et rires
Entre étonnement et…
Tant d’émotions !
.
Et un jour la rencontre !
L’inconscient est devenu conscient
L’imagination impose son camp
Elle vous susurre une vérité longtemps-là :
Certaines choses ne peuvent être dites qu’en poésie
.
Et l’imagination de murmurer
Ou plutôt chanter ?
.
Mǝtáman ?
La poésie ?
.
Elle n’est pas que vers et rime
Elle est aussi prose en forme
Prose et musique réunis
Mots qui touchent l’Esprit
Mots qui nous secouent
.
Fais-je de la prose en poème
Ou du poème en prose ?
À vous de juger !
©Minsilizanga.com
Et ce poème si étrange à première lecture, surréaliste et réaliste à la fois.
Il m’a bien plu, il y a la nature bien sûr, et puis ces images inattendues.
Finalement les dimanches après-midi de ma jeunesse, au parc du Middelheim, à
Anvers, qui était derrière chez nous.
Dans le parc
les musiciens de l’air sont les fleurs
qui flottent telles des demoiselles
vêtues d’un manteau d’oiseaux
dans le parc où le dimanche les gens
déambulent rêvant de châteaux de pop corn
et marchent comme s’ils voyageaient
sur des tapis de papillons
afin que les poètes s’en inspirent
tandis qu’un cheval
secoue de la queue
les mouches de l’ennui
(Trad: Colo)
Source: https://www.cdp29.fr/fr/agenda/view/912/rendez-vous-aux-jardins-2024/
En el parque
los
músicos del aire son las flores
que flotantes semejan
señoritas
vestidas con un manto de pájaros
en el parque
donde la gente el domingo
deambula soñando castillos de
crispetas
y caminan como si viajaran
en alfombras de
mariposas
para que los poetas se inspiren
mientras un
caballo
sacude con el rabo
las moscas del aburrimiento
Parfois on pensait en avoir terminé avec un sujet et, hop, il revient.
Un vrai plaisir de trouver dans mon courrier une aquarelle de Christw. Il y a un temps,
je lui avais envoyé quelques photos de I. Pampín, des sujets possibles pour sa peinture.
Voici la photo
Au passage j'ai découvert un peintre flamand, né et décédé dans ma ville natale, Anvers,
en 1626, Jan van Kessel, spécialisé dans les études d'insectes, de fleurs...
Et finalement, cette superbe BD, Insectopolis, déjà traduite en espagnol, en français je ne crois pas, mais ce ne peut tarder.
Un voyage à travers 400 millions d'années d'histoire des insectes et des scientifiques. Une merveille.
Bon dimanche, bonne semaine !
Dans ma minuscule mais tenace guerre contre les pesticides, voilà le dernier billet, pour le moment, sur les insectes. Les papillons à l’honneur. Divers apports, merci à vous Dominique, Marie, Tania.
Papillons – Mariposas
Mario Benedetti
La
mariposa
recordará siempre
que fue gusano
Le papillon
se souviendra toujours
qu’il fut chenille
Pour parler des insectes c’est à Jean Henri Fabre, qu’il faut laisser la parole. Vous trouverez chez Dominique un billet très complet et intéressant sur cet entomologiste de choix.
Lui qui écrivait:
« Et puis, mes chers insectes, si vous ne pouvez convaincre ces braves gens parce que vous n’avez pas le poids de l’ennuyeux, je leur dirai à mon tour : Vous éventrez la bête et moi je l’étudie vivante; vous en faites un objet d’horreur et de pitié, et moi je la fait aimer; vous travaillez dans un atelier de torture et de dépècement, j’observe sous le ciel bleu, au chant des cigales; vous soumettez aux réactifs la cellule et le protoplasme, j’étudie l’instinct dans ses manifestations les plus élevées, vous scrutez la mort, je scrute la vie. »
Papilio Ulysses, 2008, Damien Hirst
Pour revenir aux papillons c’est chez Marie que se trouve ce poème:
Des baisers volés
A la lisière du cœur
La fleur en frissonne
Virevoltent les amours
Au souffle chaud des passions
********
Un dernier câlin
A celle qui va mourir
Tendresse d’un soir
![]() | |
Frida Kahlo, auto retrato |
Tania
propose ce poème de
Francis Ponge
"La
Métamorphose
Tu peux tordre au pied des tiges
L'élastique
de ton cœur
Ce n'est pas comme chenille
Que tu connaîtras
les fleurs
Quand s'annonce à plus d'un signe
Ta ruée vers
le
bonheur
........................................................
Il
frémit et d'un seul bond
Rejoignit les papillons."
Poursuivant le billet antérieur, j’ai décidé de dédier ce mois de juin aux insectes
pollinisateurs. À la Vie comme l’écrivait Solilouve.
Alors, si vous pensez un à poème, une fable, une peinture, enfin quoi que ce soit lié aux insectes, vous pourriez me l’envoyer, cela apparaîtra dans un billet.
Pour accompagner la lecture, voici “Le vol du bourdon” de Rimsky-Korsakov
Commençons par la Reine, l’abeille.
ODE À L’ABEILLE (extraits)
Pablo Neruda
Multitude de l’abeille !
Elle entre et sort
du carmin, du bleu,
du jaune,
de la plus douce
douceur du monde:
elle entre dans
une corolle
précipitamment,
pour affaires,
sort
vêtue d’un costume d’or
et de bottes
jaunes.
Parfaite
depuis la taille,
au ventre rayé
par de sombres barreaux
la petite tête
toujours
préoccupée
et les ailes faites d’eau:
elle entre
par toutes les fenêtres odorantes,
ouvre
les portes de la soie
elle bute
sur une goutte
de rosée
comme sur un diamante
et de toutes les demeures
qu’elle visite
elle sort
du miel
mystérieux
riche et pesant
miel, épais arôme,
lumière liquide qui tombe en grosses gouttes
jusqu’à ce que dans son palais
collectif
elle retourne et dans les alcôves gothiques
dépose
le produit
de la fleur et du vol...(…)
(Trad: Colo)
Allez
à vos champs et à vos jardins,
Et vous apprendrez que c’est
le plaisir de l’abeille
De butiner le miel de la fleur.
Mais,
c’est aussi le plaisir de la fleur
De céder son miel à
l’abeille.
Car pour l’abeille,
La fleur est une source
de vie.
Et pour la fleur,
Une abeille est une messagère d’amour.
Et pour les deux,
Abeille et fleur,
Donner
et recevoir le plaisir
Sont un besoin et une extase.
Khalil
Gibran
Envoyé par Marie, merci, gracias!
ET voilà le bourdon, les cloches de l'Église St Omer, merci Solilouve;.)
Marie, m'envoie aussi cette citation et deux belles photos.:
« Rien ne ressemble à une âme comme une abeille, elle va de fleur en fleur comme une âme, d'étoile en étoile et elle rapporte le miel comme l'âme rapporte la lumière. » Victor Hugo
Solilouve nous envoie ce souvenir bourdonnant;-)
Merci.
Para seguir con el tema de los insectos polinizadores, hoy con la Reina, la abeja, decidí dedicarles este mes. Si se os ocurre un poema, una canción, lo que sea, podríais mandarlo y lo publicaría en una de las entradas.
ODA A LA ABEJA
Pablo Neruda
MULTITUD de la abeja!
Entra y sale
del carmín, del azul,
del amarillo,
de la más suave
suavidad del mundo:
entra en
una corola
precipitadamente,
por negocios,
sale
con traje de oro
y cantidad de botas
amarillas.
Perfecta
desde la cintura,
el abdomen rayado
por barrotes oscuros,
la cabecita
siempre
preocupada
y las
alas
recién hechas de agua:
entra
por todas las ventanas olorosas,
abre
las puertas de la seda,
tropieza
con
una
gota
de rocío
como con un diamante
y de todas las casas
que visita
saca
miel
misteriosa,
rica y pesada
miel, espeso aroma,
líquida luz que cae en goterones
hasta que a su
palacio
colectivo
regresa
y en las góticas almenas
deposita
el producto
de la flor y del vuelo..(..)