12 oct. 2025

Couleurs / Colores

 

Granadas 2025 Colo

En ce beau jour d’automne je republie 10 ans après un poème du Majorquin Jaume 

Mesquida, né  à Palma de Mallorca (1948) mais qui a toujours vécu à Manacor 

(patrie de Rafael Nadal aussi).  

 

 Il raconte bien l'immense amour des majorquins pour la nature, le vent, la mer, 

leur île.

Dans le recueil “Majorque, l'île aux poètes”, il se trouve en Catalan, mais aussi 

traduit en Espagnol et en Français.

Je n'ai pas résisté à l'envie d'en faire une traduction très personnelle;-))

 


Obole de silence I


La nuit battit en retraite et laissa intacte la couleur
rouge des cerises.
L'ombre resta prisonnière dans la jarre de terre.
Le vent cacha le murmure odorant de la forêt dans la flûte
que soutenaient, alanguies, des mains blanches.

Mille petits éclats de lune étaient restés accrochés aux branches odorantes
du citronnier.
Dans les branches de l'oranger, devant le porche de bois,

se prirent les mille grains vermeils du soleil
qui approcha timidement les lèvres au bord ébréché
de la cruche, pour boire à satiété.
Les yeux des maisons s'étaient ouverts et regardaient surpris
l'azur si pur de ce jour ensoleillé.

De bon matin les vieilles se sont installées devant la mer
tissant un souvenir sur le métier rougi de leur sang,
tandis que le jour, d'un fil de lumière doré, cousait un tablier
d'écume à la brise des hautes falaises.
Là le vent du sel soufflait dans leurs cheveux gris,
longs et lisses
et les petites fleurs jaunes insulaires de camomille
réunies en bouquets sauvages et odorants
par les poings âpres des rochers.

Chacune trouvait très facilement son aiguille de douleur
dans le pailler de la tristesse.


(Trad Colo) 

 

                                             Mazanilla silvestre /camomille sylvestre de Mallorca







Camomille /Manzanilla

 




Clic sur les textes catalans et espagnols pour agrandir

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