En sortant d’une première balade-visite au grand cimetière de Palma, un mot m’est venu à l’esprit: accueillir.
Pas seulement à cause des tombes, des statues et mausolées qui donnent la bienvenue aux morts, mais par la découverte d’un emplacement pour les tombes des musulmans (les juifs ont un cimetière à eux dans un village de l’île).
Ensuite la vue de ce ficus géant, qui a accueilli un palmier entre ses racines.
Accueillir: une personne, un animal, une plante, une idée, un goût nouveau…tout ce qui fait notre richesse, personnelle et collective.
Enfin ce poème. Cubain.
Hospitalité
Joaquín Lorenzo Luaces (La Havane 1826, 1867)
Ne poursuis pas, bon ami;
arrête là ton cheval,
qu’à des lieues on voit
que tu arrives épuisé.
Ils ne sont pas sûrs maintenant
les chemins, et ils sont mauvais;
et les ruisseaux sont rivières,
et les sentiers des marais.
Vous prendrez un café avec moi,
on fumera du tabac,
et ensuite je ferai mettre
votre lit dans ma chambre.
Descendez donc, je souffre
de vous voir en si piteux état,
et l’homme et la bête demandent
une nuit de repos…
Si vous êtes un étranger,
comme je le soupçonne,
ami, il se peut que vous ignoriez
les coutumes de notre terre.
Celui qui voyage sur les terres
des chasseurs cubains
n’a pas besoin d’auberge
pour à l’abri dormir.
(Trad: Colo)
HOSPITALIDAD
JOAQUÍN LORENZO LUACES La Habana 1826-1887
No
prosiga, buen amigo;
detenga
al punto el caballo,
que
a la legua se conoce
que
viene más que cansado.
No
están seguros ahora
los
caminos, y están malos;
y
los arroyos son ríos,
y
las veredas pantanos.
Tomará
café conmigo,
fumaremos
un tabaco,
y
haré que le pongan luego
el
catre en mi propio cuarto.
Bájese,
pues, que me duele
mirarle
en tan cruel estado,
y
hombre y bestia están pidiendo
una
noche de descanso…
Si
es usted un forastero
como
sospecho hace rato,
amigo,
puede que ignore
los
usos de nuestros campos.
El
que viaja por las tierras
de
los monteros cubanos,
no
necesita posada
para
dormir abrigado.
HOSPITALIDAD.* POEMA DE JOAQUÍN LORENZO LUACES
Magnifique Colo ce long poème sur l’accueil !
RépondreSupprimerEmpathie devant ce voyageur et sa monture fourbus, générosité, fraternité.
Je regarde les dates, il est certain que les temps changent....
Superbe symbole, ce ficus et palmier entrelacés.
Belle semaine Colo, chez nous en France, le "bazar" continue....
"Le bazar"...tu parles ! J'ai suivi tout ça, l'incapacité à s'entendre, à faire des compromis est stupéfiante.
SupprimerLes temps changent, mais tant que ça...!?
Allez, soyons positives, bonne semaine chère Claudie, un beso.
Quel bel éloge de l'hospitalité, ce poème m'émeut dans sa simplicité bienveillante.
RépondreSupprimerEtonnante étreinte végétale dans le cimetière, lieu d'accueil pour tous, en effet.