6 oct. 2025

Accueillir, une richesse / Acoger, una riqueza


En sortant d’une première balade-visite au grand cimetière de Palma, un mot m’est venu à l’esprit: accueillir.

 


Pas seulement à cause des tombes, des statues et mausolées qui donnent la bienvenue aux morts, mais par la découverte d’un emplacement pour les tombes des musulmans (les juifs ont un cimetière à eux dans un village de l’île). 

 

Foto Ultima Hora




Ensuite la vue de ce ficus géant, qui a accueilli un palmier entre ses racines.

 



Accueillir: une personne, un animal, une plante, une idée, un goût nouveau…tout ce qui fait notre richesse, personnelle et collective. 


Enfin ce poème. Cubain. 

Hospitalité

Joaquín Lorenzo Luaces (La Havane 1826, 1867)



Ne poursuis pas, bon ami;

arrête là ton cheval,

qu’à des lieues on voit

que tu arrives épuisé.

Ils ne sont pas sûrs maintenant

les chemins, et ils sont mauvais;

et les ruisseaux sont rivières,

et les sentiers des marais.



Vous prendrez un café avec moi,

on fumera du tabac,

et ensuite je ferai mettre

votre lit dans ma chambre.



Descendez donc, je souffre

de vous voir en si piteux état,

et l’homme et la bête demandent

une nuit de repos…

Si vous êtes un étranger,

comme je le soupçonne,

ami, il se peut que vous ignoriez

les coutumes de notre terre.

Celui qui voyage sur les terres

des chasseurs cubains

n’a pas besoin d’auberge

pour à l’abri dormir.

(Trad: Colo)


 

HOSPITALIDAD

JOAQUÍN LORENZO LUACES La Habana 1826-1887

No prosiga, buen amigo;
detenga al punto el caballo,
que a la legua se conoce
que viene más que cansado.
No están seguros ahora
los caminos, y están malos;
y los arroyos son ríos,
y las veredas pantanos.


Tomará café conmigo,
fumaremos un tabaco,
y  haré que le pongan luego
el catre en mi propio cuarto.


Bájese, pues, que me duele
mirarle en tan cruel estado,
y hombre y bestia están pidiendo
una noche de descanso…
Si es usted un forastero
como sospecho hace rato,
amigo, puede que ignore
los usos de nuestros campos.
El que viaja por las tierras
de los monteros cubanos,
no necesita posada
para dormir abrigado.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

HOSPITALIDAD.* POEMA DE JOAQUÍN LORENZO LUACES

 

3 commentaires:

  1. Magnifique Colo ce long poème sur l’accueil !
    Empathie devant ce voyageur et sa monture fourbus, générosité, fraternité.
    Je regarde les dates, il est certain que les temps changent....
    Superbe symbole, ce ficus et palmier entrelacés.
    Belle semaine Colo, chez nous en France, le "bazar" continue....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Le bazar"...tu parles ! J'ai suivi tout ça, l'incapacité à s'entendre, à faire des compromis est stupéfiante.
      Les temps changent, mais tant que ça...!?
      Allez, soyons positives, bonne semaine chère Claudie, un beso.

      Supprimer
  2. Quel bel éloge de l'hospitalité, ce poème m'émeut dans sa simplicité bienveillante.
    Etonnante étreinte végétale dans le cimetière, lieu d'accueil pour tous, en effet.

    RépondreSupprimer