FEMMES Luís García Montero
Matin de banlieue
et l’autobus s’approche de l’arrêt.
Il fait froid dans la rue, légèrement,
presque l’éveil du printemps,
de ville qui ne s’est pas
encore réchauffée.
De mon siège je vois les femmes,
les yeux ensommeillés et les habits sans éclat,
cherchant leur horaire de travail.
Elles montent et mettent à jour
sur les vitres de l’abribus
une annonce de corps choisis
et de lingerie.
Les jeunes femmes nous regardent dans les yeux
depuis le règne parfait de leur photographie,
sans horaire, sans hâte,
obscènes comme un rêve bronzé.
(...)
Je te souhaite une bonne journée,
que la chance te cherche
dans ta maison petite et ordonnée,
que la vie te traite dignement.
MUJERES Luís García Montero
Mañana
de suburbio
y el autobús se acerca a la parada.
Hace
frío en la calle, suavemente,
casi de despertar en primavera,
de ciudad que no ha entrado
todavía en calor.
Desde
mi asiento veo a las mujeres,
con los ojos de sueño y la ropa
sin brillo,
en busca de su horario de trabajo.
Suben
y van dejando al descubierto,
en los cristales de la
marquesina,
un anuncio de cuerpos escogidos
y de ropa
interior.
Las muchachas nos miran a los ojos
desde el
reino perfecto de su fotografía,
sin horarios, sin prisa,
obscenas como un sueño bronceado.
(...)
Que
tengas un buen día,
que la suerte te busque
en tu casa
pequeña y ordenada,
que la vida te trate dignamente.
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