18 sept. 2025

La parole / La palabra

 Bientôt des nuées d'oiseaux migrateurs passeront au dessus des îles, cap vers le sud...

 

L'Heure des oiseaux


LUZ MARY GIRALDO (Colombienne)


                   

                                   Insaisissable couseuse                                       
la parole
tisse d'une toile trompeuse
la blessure de la nuit:
joue à être libre
ou rêve d'aventure.
Telle l'éternelle Pénélope
 
elle tisse la tunique de tous
défaufile le secret de l'attente
jusqu'à inventer un nouveau visage
ou un miroir sans nom.
Insaisissable couseuse
elle écoute passer le vent
fatigué par les oiseaux.

                                                 (Trad: Colo)




 

LUZ MARY GIRALDO (Colombiana)

Inasible y costurera               
la palabra
teje con tela engañosa
la herida de la noche:
juega a la libertad
o sueña la ventura.
Como eterna Penélope
teje la túnica de todos
deshilvana el secreto de la espera
hasta inventar un nuevo rostro
o un espejo sin nombre.
Inasible y costurera
oye pasar el viento
fatigado por los pájaros.

 

 

36 commentaires:

  1. Toujours un grand plaisir de lire de la poésie chez toi.
    Bises

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    1. Merci Maïté, tu sais que j’ai toujours le nez plongé dans la poésie😀.
      Un beso, bonne journée

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  2. Bel éloge de la parole, un des actes les plus libres et les plus contraints, selon. Merci Colo

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    1. Hola Zoë, selon, oui. Tue trop souvent aussi.
      Bonne semaine.

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  3. La parole raccommode les fils de la vie, épanche les blessures, raccourcit ou allonge les peines…Ce beau poème nous rappelle très joliment ses talents de couturière !

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    1. Oui, elle est tout ça, la parole. Merci Antoine.
      Parfois déversée à flots, et là, on aspire au silence....rien n'est parfait:-)

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  4. Avec le changement climatique, certains oiseaux ne migrent plus. Ils restent ici! dans le sud de la France. Bisous

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    1. C'est bien vrai, justement aujourd'hui, dans un reportage sur le Portugal, ils disaient que les cigognes ne migrent plus...Un beso!

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  5. que de belles poésies tu partages colo - merci

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  6. Superbe photo (de toi ?). J'aime cette parole couseuse, qui relie forcément et qui peu prendre forme à sa guise. Bonne journée Colo, bises.

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    1. Non, la photo n'est pas de moi, mais anonyme sur la toile...
      Mots doux, ou forts, nos histoires, celles de tous....Bonne journée Aifelle, un beso

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  7. Une belle métaphore de l'écriture cette "parole couseuse".
    Elle transforme la vie, la réinvente pour continuer.

    Coup de coeur tout particulier pour :
    "elle écoute passer le vent
    fatigué par les oiseaux."

    Bonne fin de semaine, Colo !
    Bises rafraîchies mais pleine d'amitié :-)
    Merci pour tes traductions !

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    1. Cousons ma chère Fifi, j'aime aussi ce vent fatigué par les oiseaux.
      Je prends avec plaisir ces baisers frais, vu qu'il fait encore bien chaud ici.
      Pour toi quelques degrés. Merci !

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  8. Elle tisse, elle coud la toile des émotions cette parole qui fait voler ses mots comme les oiseaux dans le vent...

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    1. Tu vois, d'un point du globe à l'autre, en toutes langues, ces mots tissent des amitiés.

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  9. L'heure des oiseaux dans mon jardin est celle où ils viennent nombreux le soir, dans mon grand cyprès, pour bavarder. On les entend et c'est comme s'il se racontaient leur journée. J'aimerais bien comprendre ce qu'ils se disent. Merci pour la découverte de ce poème. Bon week end. Bises.

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    1. Ce serait formidable de les comprendre, Élisabeth !
      Ici aussi des bandes de moineaux se réunissent le soir, parfois j'en vois qui se poussent et se chamaillent pour la même place sur une branche, c'est rigolo.
      Bon dimanche !

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  10. Quel texte ! Et QUELLE IMAGE ! ♥♥

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  11. Bonjour Colo, il est vrai qu'au dessus de Paris, j'en n'ai jamais vu. C'est grâce au film de Jacques Perrin, le peuple migrateur, que j'ai pu admirer cette migration. C'est magique et les oiseaux n'ont pas besoin de GPS. Bon dimanche.

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    1. Bonjour Dasola, oui ces vols ont quelque chose qui nous hypnotise, car si parfaits.
      Bon dimanche à toi aussi!

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  12. Superbe illustration, texte magnifique, encore un secret à défaufiler !

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    1. Merci K, et peut-être est-il parfois plus intéressant, et compliqué, de défaufiler.

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  13. Poème très juste, la parole est "une insaisissable couseuse".
    Elle "tisse" des liens dit le poète mais "défaufile" aussi si elle est maladroite ou injuste.
    Pour plus de paix, la parole devrait être la plus juste possible....
    Magnifique ce vol d'oiseaux dans le crépuscule !
    Merci et Belle soirée Colo avec des besos.

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    1. Merci pour tes mots Claudie, et qu'elle est délicate la parole, si facilement détournée, mal interprétée !
      Bonne semaine, tes oiseaux arriveront-ils chez moi ?
      Besos !

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  14. Je n'avais jamais pensé que la parole pouvait en effet être tout cela à la fois. J'aime en particulier qu'elle "écoute passer le vent", c'est si beau...et en effet les oiseaux migrateurs vont bientôt passer au dessus-de chez moi...Belle semaine

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    1. La poésie ouvre des champs infinis, en effet Manou.
      Bonne semaine à toi aussi.

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  15. J'aime tes choix poétiques comme j'aime à voir et entendre ces oiseaux, les grues ou les bernaches qui passent...

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    1. Merci Enitram, il y a bien longtemps que je ne passe chez toi. Maintenant qu'il fait, enfin, moins chaud, je reprends du courage!

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  16. Belle écharpe d'oiseaux dans le ciel pour figurer cette "insaisissable couseuse" qu'est la parole.

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    1. Merci Tania, peut-être en vois-tu de ton balcon...

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  17. Tu sonnes L'heure des oiseaux... et j'arrive, quelle douceur dans ces mots et ces images, merci dame Colo, bises du mardi. brigitte

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    1. Ton arrivée est providentielle alors...bienvenue Brigitte avec ta suite d'oiseaux.
      Bonne semaine, un beso

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  18. Déjà les oiseaux migrateurs ! Passe un paisible dimanche en pensant aux messagers ailés

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