8 sept. 2025

Garder au chaud le frisson / Mantener caliente el escalofrío

 Nous allons passer un moment sur l'île.

Aujourd'hui deux courts poèmes du majorquin Antonio Rigo ( Palma de Mallorca 1957)



Le silence de la montagne

brisé par le son

de l'herbe qui germe,

le bruit de la ville

écrasé par le silence

de la feuille qui croît.


(Trad: Colo)

El silencio de la montaña
roto por el sonido
de la hierba que brota,
el ruido de la ciudad
aplastado por el silencio
de la hoja que crece. 

 

                                  Source : https://www.komoot.com/es-es/guide/210453/las-mejores-cimas-en-mallorca



En amour et

en poésie

l'important

est de garder

au chaud le

frisson.


En el amor y
la poesía
lo importante
es mantener
caliente el
escalofrío.



Antonio Rigo

Extrait /Extracto de: Albúm blanco

3 sept. 2025

Montagne en fête / Montaña de fiesta

Tout s’est passé si rapidement; le temps de lui tourner le dos quelques minutes, de

 faire quelques pas sur le chemin devant la maison. Et voilà !

Le Galatzó* avait organisé une courte fête avec guirlande. Éblouissant. 

*Une des montagnes de l'île


Todo ocurrió tan rápidamente; el tiempo de darle al espalda unos minutos, de dar unos pasos en el camino delante de casa.


Y el Galatzó había organizado une fiesta. Une fiesta tan corta como deslumbrante.

30 août 2025

Tous les contes / Todos los cuentos

 

Je connais tous les contes


León Felipe (poète espagnol mort en 1968 à Mexico, je vous en

 parlerai dans le prochain billet))


Je ne sais pas beaucoup de choses, c'est vrai.

Je ne dis que ce que j'ai vu.

Et j'ai vu:

que le berceau de l'homme se berce avec des contes,

que les cris d'angoisse de l'homme se noient avec des contes,

que le pleur de l'homme se colmate avec des contes,

que les os de l'homme s'enterrent avec des contes,

et que la peur de l'homme...

a inventé tous les contes.

Je ne sais pas beaucoup de choses, c'est vrai,

mais on m'a endormi avec tous les contes...

et je connais tous les contes.

 (Trad: Colo)

 



Leonora Carrington, peintre surréaliste anglo-mexicaine 1917-2011


Sé todos los cuentos

León Felipe


Yo no sé muchas cosas, es verdad.
Digo tan sólo lo que he visto.
Y he visto:
que la cuna del hombre la mecen con cuentos,
que los gritos de angustia del hombre los ahogan con cuentos,
que el llanto del hombre lo taponan con cuentos,
que los huesos del hombre los entierran con cuentos,
y que el miedo del hombre...
ha inventado todos los cuentos.
Yo no sé muchas cosas, es verdad,
pero me han dormido con todos los cuentos...
y sé todos los cuentos.

21 août 2025

Mer ou rivière ? Mar o río ?

 

Mer de joie, Magda Portal

 

Je suis une mer car je n’aurais pas été rivière.

Une mer sans lit

de joies vertes

et profondes solitudes.

Une mer englobant

la Vie et la Mort

d’où partent et où confluent

toutes les forces de la Vie.

 

Je suis une mer comme cette mer calme

que voient mes yeux

et que ceint la Terre

de son grandiose baiser blanc. 

 




 

Je suis une Mer

pupilles du crépuscule

et voix d’aurore

comme cette mer bleue

que j’ai éveillée à mon premier voyage.

Cette mer, aux bras ouverts,

de la jeunesse éternelle

où se pose mon Espoir

mouette blanche

aux pupilles rose.

 

Je suis une Mer

genèse de la vie.

(Trad: Colo)

 

 

 

MAR DE ALEGRIA, Magda Portal

Yo soy un mar porque no hubiera sido un río
Un mar sin cauces
de verdes alegrías
y de profundas soledades.
Un mar abarcador
de la Vida y la Muerte
del que parten y al que confluyen
todas las fuerzas de la Vida.

Yo soy un mar como ese mar en calma
que ven mis ojos
y que ciñe la Tierra
con su soberbio beso blanco.

 Yo soy un Mar
pupilas de crepúsculo
y voz de aurora
Como ese mar azul
al que yo desperté en mi primer viaje
Aquel mar de los brazos abiertos
de la perenne juventud
Donde se posa mi Esperanza
gaviota blanca
con las pupilas rosas.

Yo soy un Mar
génesis de la vida.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13 août 2025

La paresse / La pereza

 Voici la paresse vue sous un autre angle...une paresse active.

 




La Paresse

Augusto Ferrán 1870


Il est une paresse active

qui, tandis qu’elle dort, pense,

qui se tait car elle se couche,

qui dort mais qui rêve.


Elle est comme un léger reflet

de la majesté suprême,

qui, éternellement tranquille,

sur l’univers règne.


Oh asile de la pensée

errante, douce paresse;

mille fois heureux l’homme

qui jouit de toi sur terre!


(Trad: Colo)

 

 

 

La pereza

Augusto Ferrán1870


Hay una pereza activa

que mientras descansa piensa,

que calla porque se vence,

que duerme pero que sueña.


Es como un leve reflejo

de la majestad suprema,

que eternamente tranquila,

sobre el universo reina.


¡Oh asilo del pensamiento

errante, dulce pereza;

mil veces feliz el hombre

que de ti goza en la tierra.

 

 

10 août 2025

Dans nos sacs à main / En nuestras bolsas

 

Après le repassage, voici un autre poème du quotidien: les sacs à main.

C’est fou la variété de choses qu’on peut y trouver, entre souvenirs, pharmacies entières, différentes cartes, photos etc, parfois des objets insolites.

Ici, cette poétesse Mexicaine, peu connue, en fait un inventaire...poétique.

 

 




Dans mon sac


Yolanda Barry


 Je porte dans mon sac

une poignée d’illusions,

mil baisers gardés,

des désirs opprimés.


Je porte dans mon sac

des billets d’espoirs,

des monnaies qui me permettent

de payer mes plus chers désirs

 

Je porte dans mon sac

des petites boîtes de bombons

qui servent à adoucir

mes tristesses et mes peines

(...)

Je porte dans mon sac

le stricte nécessaire

ni bijoux ni richesses

seule une part de mon désir

 

Je ne veux ni argent,

ni grands crédits,

seulement la liberté

pour parcourir les cieux. 

 


 


(Trad: Colo)

En mi bolsa

Llevo en mi bolsa

puñado de ilusiones,

miles de besos guardados,

deseos oprimidos.



Llevo en mi bolsa

billetes de esperanzas,

monedas que me permitan

pagar mis más caros anhelos.



Llevo en mi bolsa

cajitas de caramelos

que sirvan para endulzar

mis tristezas y mis penas.

 (…)

Llevo en mi bolso

lo necesario, lo que necesito,

no necesito joyas ni riquezas,

solo un trozo de mi anhelo.



No quiero dinero,

ni grandes crédito,

solo quiero libertad

para recorrer los cielos.

YOLANDA BARRY.


2 août 2025

Poésie domestique / Poesía doméstica

 Un dimanche je reçois ce message d'une amie: “Je termine mon repassage sur la terrasse, j'ai failli m'envoler!”

Moi aussi j'avais prévu de repasser, après ma sieste, mais dans la salle de bains, l'endroit le plus frais de la maison. En écoutant la radio.
Certain(e)s regardent la TV, d'autres mettent de la musique en réalisant cette tâche domestique, parfois longue, toujours précise.
Un soir, en parcourant des blogs je suis tombée sur ce poème amusant que je vous ai traduit.


Picasso

 


Poésie domestique

Par quel obscur caprice du destin
par quelle facétie perverse du hasard
par quelle conspiration cruelle et insoupçonnable
par quel dessein d'un sombre pouvoir...

Si je m'y efforce
et m'organise, et me programme
et fais tout mon possible,
épuise la vitesse...

Mais si le divin et le terrestre
complotent
et bien que j'aie écrit ceci un lundi
je continue à me demander pourquoi
je finis toujours par repasser les dimanches!

Trad: Colo

27 juil. 2025

Un océan de douleurs / Un océano de dolores

 

Pas besoin de vous expliquer le pourquoi du choix de ce poème, hélas.

No necesito explicaros el por qué elegí este poema, por desgracia.

 

                                               

Détail de l'œil de Saint Jean, La descente de croix Detalle del ojo de San Juan. El Descendimiento. Van der Weyden.


 

Larme (extraits)

Jaime Gil de Biedma


Ils ne voyaient pas la larme. 

 

Immobile

dans le centre le la vision, brillante,

trop lourde pour rouler sur une joue d’homme,

immense,

ils disaient qu’un nuage, ils dissimulaient, ne voulaient

pas la voir

sur la terre obscurcie,

briller sur la terre obscurcie.


Et aujourd’hui la douleur

des autres, de beaucoup,

douleur de beaucoup d’autres, douleur de tant d’hommes,

océan d’hommes que les siècles traînent

au travers des siècles, sombrant dans l’histoire. (...)

 

Regardez par contre les hommes qui sourient,

les hommes qui conseillent le sourire.

Regardez-les

pressés, qui accourent.

Face à la sourde réalité

ils pérorent, recommandent, donnent confiance.

Attentionnés, ils offrent leurs services. Et ils sourient

sourient.

Ce sont les vils

propagandistes diplômés

du sourire sans douleur, les guérisseurs

sans honneur.


(…)


Ainsi va le monde

et ainsi les hommes. Regardez

notre histoire, cette mer,

cet immense dépôt de souffrances anonymes,

regardez comment se rassemble

tout en lui: des injustices

silencieusement dévorées, humiliations, poings

serrés en secret

et des pleurs. D’émouvants pleurs inaudibles

de ceux qui n’attendent plus rien de personne…


Trad: Colo

 

 

 
CAUTIVERIO. 100 X 81 CM. Pintura sobre madera. Gustavo Benito

https://gustavoabenito.com/pintura-raspada/ 

 

Lágrima (fragmentos)

Jaime Gil de Biedma

 

No veían la lágrima.

Inmóvil
en el centro de la visión, brillando,
demasiado pesada para rodar por mejilla de hombre,
inmensa,
decían que una nube, pretendían, querían
no verla
sobre la tierra oscurecida,
brillar sobre la tierra oscurecida.

He ahora el dolor
de los otros, de muchos,
dolor de muchos otros, dolor de tantos hombres,
océanos de hombres que los siglos arrastran
por los siglos, sumiéndose en la historia.(...)

Ved en cambio a los hombres que sonríen,
los hombres que aconsejan la sonrisa.
Vedlos
presurosos, que acuden.
Frente a la sorda realidad
peroran, recomiendan, imponen confianza.
Solícitos, ofrecen sus servicios. Y sonríen,
sonríen.
Son los viles
propagandistas diplomados
de la sonrisa sin dolor, los curanderos
sin honra.

(...)

Así es el mundo
y así los hombres. Ved
nuestra historia, ese mar,
ese inmenso depósito de sufrimiento anónimo,
ved cómo se recoge
todo en él: injusticias
calladamente devoradas, humillaciones, puños
a escondidas crispados
y llantos, conmovedores llantos inaudibles
de los que nada esperan ya de nadie…



19 juil. 2025

Plein soleil / Pleno sol

 

Alchimie

Les ombres ne reviendront pas.
Conserve ma promesse comme une conque intermittente.
Je vais mettre midi à bouillir dans un chaudron
pour que toute la maison sente le soleil. 


(trad: Colo)

 Leandro Calle 1969-     , Zarate, province de Buenos Aires

 

 

   

Mark Rothko

 

Alquimia

No volverán las sombras.
Conserva mi promesa como una intermitente caracola.
Voy a poner a hervir en un caldero el mediodía
para que huela a sol toda la casa.

Leandro Calle 1969 -    , Zarate, provincia de Buenos Aires

 

 

 

14 juil. 2025

Entre eux / Entre ellos

 

 

Le mur


il ne sait rien de la mer



La mer


elle ne sait rien du mur



Entre eux


le va-et-vient du vent
 

 

extrait de Komboloï, Werner Lambersy 

 



Photo Colo, Nord de Mallorca



La pared
no sabe nada del mar

El mar
no sabe nada de la pared

Entre ellos
el vaivén del viento

(Trad, Colo) 

 

Bonne semaine!


¡Qué tengáis una buena semana!