J.L.
Borges avait 20 et 21 ans quand, avec sa famille, il passa plusieurs mois à Mallorca. Séjours
où il participa
à un cercle littéraire, fit
de nombreuses rencontres, se
promena près de
Valldemossa, fréquenta
des maisons closes, passa
des heures à la plage, bref, vécut
la vie d’un jeune homme, émerveillé, de l’époque.
J.L
Borges tenía 20 y 21 años cuando, con su familia, hizo dos
estancias de varios meses en Mallorca. Estancias en las cuales formó
parte de un circulo literario, se encontró con mucha gente, se paseó
por Valldemossa, visitó casas de citas, paseó horas por la playa,
en fin, vivió la vida de un muchacho, maravillado, de la época.
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JL Borges 21 años (foto Wiki) |
Je
vous traduis la première phrase d’un poème en prose, écrit par
lui, et qui s’intitule “Mallorca”
“Majorque
est un endroit semblable au bonheur, apte pour y être heureux, apte
au scénario du bonheur, et moi - comme tant d’insulaires et
d’étrangers- je n’ai presque jamais possédé la veine du
bonheur qu’il faut porter en soi pour se sentir un spectateur digne
(et non honteux) de tant de clarté de beauté.(...)*
Poema en
prosa escrito por él:
“Mallorca
es un lugar parecido a la felicidad, apto para en él ser
dichoso, apto
para escenario de dicha, y yo -como tantos isleños y forasteros-
no
he poseído casi nunca el caudal de felicidad que uno
debe llevar
adentro para sentirse espectador digno (y no avergonzado)
de tanta
claridad de belleza.(...)*
Le
monument qui l’avait le plus impressionné, on le comprend , est la
cathédrale de Palma à qui il a dédié de court poème de jeunesse.
El
monumento que mas le impresionó, es comprensible, es la catedral de
Palma a la cual dedicó este corto poema de juventud.
Les
vagues à genoux
Les
muscles du vent
Les
tours verticales comme des monolithes
La
cathédrale suspendue d’une étoile
La
cathédrale qui est une immense meule
Avec
des épis de prières
Loin
Loin
Les
mâts esquissaient des horizons
Et
sur les plages innocentes
Les
vagues neuves chantent les matines
La
cathédrale est un avion de pierre
Qui
lutte pour rompre mille amarres
Qui
l’emprisonnent
La
cathédrale sonore comme un applaudissement
Ou
comme un baiser
(Trad:
Colo)
Las
olas de rodillas
Los músculos del viento
Las torres
verticales como goitos
La catedral colgada de un lucero
La
catedral que es una inmensa parva
Con espigas de
rezos
Lejos
Lejos
Los mástiles hilvanaban
horizontes
Y en las playas ingenuas
Las olas nuevas cantan
los maitines
La catedral es un avión de piedra
Que puja
por romper las mil amarras
Que lo encarcelan
La catedral
sonora como un aplauso
O como un beso
*
JORGE LUIS BORGES
(El Dia, Palma de Mallorca, 21-XI-1926.)