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28 juil. 2022

Siesta

 Je republie, car il est vraiment de saison, ce poème de JL Borges. Depuis 2015 vous l'avez peut-être oublié, sinon relire un beau poème est toujours agréable.

                           ------------------

Borges, le grand; des tas de spécialistes ont traduit ses poèmes et je n'aurais jamais osé me lancer si je n'avais lu celui-ci qui est assez abordable et si imagé.

La traduction du vers marqué par une étoile ne me satisfait pas vraiment mais je n'arrive pas à faire mieux en respectant le poème de JL Borges.

Borges, el grande; un montón de especialistas han traducido sus poemas y nunca me hubiera atrevido al no haber leído este, bastante ameno y tan lleno de imágenes.

 

 

Jorge Luis Borges

SIESTA     SIESTE

Des foules de soleil
    bloquent la maison
et le temps intimidé stagne
derrière les volets
    verts comme des cannaies
Laissant tout de côté
    retrouvons notre corps
  pareil à une vaine annotation  *
jusqu’à ce que les cloches débordantes
        versent le soir
et s'agenouille le ciel humilié
et nous nous vêtons de paysages prévus
 
 (trad. timide, Colo)
 
Fenêtre au caractère ombrageux (Ph. JEA/DR). Du blog Mosaïques 2
 
Muchedumbres de sol
    bloquean la casa
y el tiempo acobardado se remansa
detrás de las persianas
    verdes como cañaverales
Margenándolo todo
      hallamos nuestro cuerpo
   como una misma acotación inútil
hasta que las campanas rebosantes
            vierten la tarde
y se arrodilla el humillado cielo
y nos vestimos de previstos paisajes



28 juin 2022

Sommeil /Sueño

 

Nous poursuivons avec un poème sur le sommeil. Thème que JL Borges a tant 

abordé, ces heures où nous nous perdons, oublions, rêvons...

 

                            
Evelyn De Morgan, La Noche y el Sueño, 1878 

 

Le sommeil JL Borges. 

 

La nuit nous dicte sa tâche magique.

Détricoter l’univers,  

les ramifications infinies

des effets et des causes,

qui se perdent

dans ce vertige sans fond, le temps.

 

La nuit veut que cette nuit 

tu oublies ton nom, tes ancêtres, ton sang
chaque parole humaine et chaque larme,
ce que la veille a pu t’enseigner,
le point illusoire des géomètres,
la ligne, le plan, le cube, la pyramide,
le cylindre, la sphère, la mer, les vagues,
ta joue sur l’oreiller et la fraîcheur
du drap neuf, les jardins,
les empires, les César et Shakespeare
et, plus difficile, ce que tu aimes.

Étrangement un comprimé peut
gommer le cosmos, ériger le chaos.

(Trad: Colo)


                                        
                             Eros dormido / endormi (Córdoba museo arqueológico)

 



El sueño

La noche nos impone su tarea
mágica. Destejer el universo,
las ramificaciones infinitas
de efectos y de causas, que se pierden
en ese vértigo sin fondo, el tiempo.


La noche quiere que esta noche olvides
tu nombre, tus mayores y tu sangre,
cada palabra humana y cada lágrima,
lo que pudo enseñarte la vigilia,
el ilusorio punto de los geómetras,
la línea, el plano, el cubo, la pirámide,
el cilindro, la esfera, el mar, las olas,
tu mejilla en la almohada, la frescura
de la sábana nueva, los jardines,
los imperios, los Césares y Shakespeare
y lo que es más difícil, lo que amas.
Curiosamente, una pastilla puede
borrar el cosmos y erigir el caos.



3 oct. 2018

J.L Borges y Mallorca


J.L. Borges avait 20 et 21 ans quand, avec sa famille, il passa plusieurs mois à Mallorca. Séjours où il participa à un cercle littéraire, fit de nombreuses rencontres, se promena près de Valldemossa, fréquenta des maisons closes, passa des heures à la plage, bref, vécut la vie d’un jeune homme, émerveillé, de l’époque.
J.L Borges tenía 20 y 21 años cuando, con su familia, hizo dos estancias de varios meses en Mallorca. Estancias en las cuales formó parte de un circulo literario, se encontró con mucha gente, se paseó por Valldemossa, visitó casas de citas, paseó horas por la playa, en fin, vivió la vida de un muchacho, maravillado, de la época.

JL Borges 21 años (foto Wiki)

Je vous traduis la première phrase d’un poème en prose, écrit par lui, et qui s’intitule “Mallorca”
Majorque est un endroit semblable au bonheur, apte pour y être heureux, apte au scénario du bonheur, et moi - comme tant d’insulaires et d’étrangers- je n’ai presque jamais possédé la veine du bonheur qu’il faut porter en soi pour se sentir un spectateur digne (et non honteux) de tant de clarté de beauté.(...)*

Poema en prosa escrito por él:
Mallorca es un lugar parecido a la felicidad, apto para en él ser
dichoso, apto para escenario de dicha, y yo -como tantos isleños y forasteros- 
no he poseído casi nunca el caudal de felicidad que uno
debe llevar adentro para sentirse espectador digno (y no avergonzado)
de tanta claridad de belleza.(...)*


Le monument qui l’avait le plus impressionné, on le comprend , est la cathédrale de Palma à qui il a dédié de court poème de jeunesse.
El monumento que mas le impresionó, es comprensible, es la catedral de Palma a la cual dedicó este corto poema de juventud.



Les vagues à genoux
Les muscles du vent
Les tours verticales comme des monolithes
La cathédrale suspendue d’une étoile
La cathédrale qui est une immense meule
Avec des épis de prières
Loin
Loin
Les mâts esquissaient des horizons
Et sur les plages innocentes
Les vagues neuves chantent les matines
La cathédrale est un avion de pierre
Qui lutte pour rompre mille amarres
Qui l’emprisonnent
La cathédrale sonore comme un applaudissement
Ou comme un baiser

(Trad: Colo)





Las olas de rodillas
Los músculos del viento
Las torres verticales como goitos
La catedral colgada de un lucero
La catedral que es una inmensa parva
Con espigas de rezos
Lejos
Lejos
Los mástiles hilvanaban horizontes
Y en las playas ingenuas
Las olas nuevas cantan los maitines
La catedral es un avión de piedra
Que puja por romper las mil amarras
Que lo encarcelan
La catedral sonora como un aplauso
O como un beso

*
JORGE LUIS BORGES
(El Dia, Palma de Mallorca, 21-XI-1926.)
 

25 mars 2016

L'odeur du jasmin / El olor del jasmín





Le Sud

Du fond d’un de tes patios avoir regardé
les antiques étoiles,
d’un banc de l’ombre avoir regardé
ces lumières éparses
que mon ignorance n’a pas appris à nommer
ni à ordonner en constellations,
avoir senti le cercle d’eau
dans la secrète citerne,
l’odeur du jasmin et du chèvrefeuille,
le silence de l’oiseau endormi,
la voûte du vestibule, l’humidité
– ces choses, peut-être, sont le poème.

Jorge Luis Borges, Ferveur de Buenos Aires [1923], in Éloge de l’ombre [1967-1969], L’Or des tigres, Gallimard, Collection Poésie, 1976, page 158.
( traduction trouvée sur Terre de femmes http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/)


EL SUR

Desde uno de tus patios haber mirado
las antiguas estrellas,
desde el banco de
la sombra haber mirado
esas luces dispersas
que mi ignorancia no ha aprendido a nombrar
ni a ordenar en contelaciones,
haber sentido el circulo del agua
en el secreto aljibe,
el olor del jazmin y la madreselva,
el silencio del pájaro dormido,
el arco del zanguán, la hemedad
–esas cosas, acaso, son el poema.

Jorge Luis Borges, Fervor de Buenos Aires.

22 sept. 2015

Patio poétique / Patio poético

Merci al señor K qui m'a fait parvenir ce poème.

Si vous avez chansons, poèmes, ou ce que vous voulez sur les patios, je serai enchantée de les ajouter à mon billet.
Si tenéis canciones, poemas, o lo que queráis sobre los patios, me encantaría añadirlos a esta entrada.
 
Patio Andaluz J.R de torres 1900
Patio andaluz Julio Romero de Torres 1900



Un patio J.L. Borges

Con la tarde
se cansaron los dos o tres colores del patio.
Esta noche, la luna, el claro círculo,
no domina su espacio.
Patio, cielo encauzado.
El patio es el declive
por el cual se derrama el cielo en la casa.
Serena,
la eternidad espera en la encrucijada de estrellas.
Grato es vivir en la amistad oscura
de un zaguán, de una parra y de un aljibe.

(Fervor de Buenos Aires 1923)

                                       Un patio
Avec le soir
les deux ou trois couleurs du patio se lassèrent.
Cette nuit, la lune, le cercle clair,
ne domine pas son espace.
Patio, ciel canalisé.
Le patio est la déclive
par laquelle le ciel se répand dans la maison.
Sereine,
l'éternité attend au croisement des étoiles.
Il est doux de vivre dans l'amitié sombre
d'un seuil, d'une vigne et d'un puits.

Trad:Colo


Grand merci LOU, deux beaux poèmes ( à traduire!)


Retrato -  Antonio Machado


“Mi infancia son recuerdos de un patio de Sevilla



y un huerto claro donde madura el limonero;



mi juventud, veinte años en tierra de Castilla;



mi historia, algunos casos que recordar no quiero.


...”





 
Patio húmedo - Federico García Lorca

Las arañas
iban por los laureles.
La casualidad
se va tornando en nieve,
y los años dormidos
ya se atreven
a clavar los telares
del siempre.


La quietud hecha esfinge
se ríe de la Muerte
que canta melancólica
en un grupo
de lejanos cipreses.


La yedra de las gotas
tapiza las paredes
empapadas de arcaicos
misereres.

¡Oh torre vieja! Llora
tus lágrimas mudéjares
sobre este grave patio
que no tiene fuente.

Las arañas
iban por los laureles.

6 août 2015

Siesta



Borges, le grand; des tas de spécialistes ont traduit ses poèmes et je n'aurais jamais osé me lancer si je n'avais lu celui-ci qui est assez abordable et si beau. Mais voilà, un vers me résiste.
Même si je crois en comprendre le sens, non, ça ne va pas. Avez-vous une suggestion pour ce vers marqué de trois étoiles?


Un jour plus tard:
Merci pour vos "lumières", j'ai enfin compris!

Borges, el grande; un montón de especialistas han traducido sus poemas y nunca me hubiera atrevido al no haber leído este, bastante ameno y tan bello. Pero un verso me resiste.
Creo entender su sentido pero no, no puedo traducirlo bien. ¿Tiene alguien una sugerencia para este verso marcado de tres estrellas?


Un día más tarde:
Gracias por vuestra ayuda, !ahora lo entiendo!

Jorge Luis Borges

SIESTA     SIESTE

Des foules de soleil
    bloquent la maison
et le temps intimidé stagne
derrière les volets
    verts comme des cannaies
Laissant tout de côté
    retrouvons notre corps
  pareil à une vaine annotation  ***
jusqu’à ce que les cloches débordantes
        versent le soir
et s'agenouille le ciel humilié
et nous nous vêtons de paysages prévus
 (trad. timide, Colo)

Fenêtre au caractère ombrageux (Ph. JEA/DR). Du blog Mosaïques 2
Muchedumbres de sol
    bloquean la casa
y el tiempo acobardado se remansa
detrás de las persianas
    verdes como cañaverales
Margenándolo todo
      hallamos nuestro cuerpo
   como una misma acotación inútil
hasta que las campanas rebosantes
            vierten la tarde
y se arrodilla el humillado cielo
y nos vestimos de previstos paisajes