Le
Sud
Du fond d’un de tes patios avoir regardé
les antiques étoiles,
d’un banc de l’ombre avoir regardé
ces lumières éparses
que mon ignorance n’a pas appris à nommer
ni à ordonner en constellations,
avoir senti le cercle d’eau
dans la secrète citerne,
l’odeur du jasmin et du chèvrefeuille,
le silence de l’oiseau endormi,
la voûte du vestibule, l’humidité
– ces choses, peut-être, sont le poème.
Jorge Luis Borges, Ferveur de Buenos Aires [1923], in Éloge de l’ombre [1967-1969], L’Or des tigres, Gallimard, Collection Poésie, 1976, page 158.
(
traduction trouvée sur Terre de femmes
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/)
Desde uno de tus patios haber mirado
las antiguas estrellas,
desde el banco de
la sombra haber mirado
esas luces dispersas
que mi ignorancia no ha aprendido a nombrar
ni a ordenar en contelaciones,
haber sentido el circulo del agua
en el secreto aljibe,
el olor del jazmin y la madreselva,
el silencio del pájaro dormido,
el arco del zanguán, la hemedad
–esas cosas, acaso, son el poema.
Jorge Luis Borges, Fervor de Buenos Aires.
Je trouve ce poème incroyablement paisible, fait de sensations éparses mais plénifiantes... Je l'aime beaucoup, merci!
RépondreSupprimerAvec plaisir Edmée.
SupprimerIl n'est pas encore 7h mais déjà les oiseaux s'éveillent, déjà l'odeur des jasmins...
Oui,
RépondreSupprimerplaisirs sensoriels,
plaisir aussi de leur énonciation
fervente et cosmique.
Que c'est beau...
Des plaisirs holistiques, tout y invite, des étoiles au fond du puits...des mots.
SupprimerLa bonne odeur du jasmin chatouille mes narines :-)...
RépondreSupprimerSi puissante cette odeur que je ne suis pas étonnée qu'elle arrive jusqu'à toi!
SupprimerBonne journée Pascale.
Je copie sur Pascale ! cette odeur si particulière que j'aime sous à peu près toutes ses formes (parfums, bougies, thé etc ...) mais encore plus dans la nature. Bon week-end de Pâques Colo.
RépondreSupprimerLes jasmins, plantes incroyablement autosuffisantes ici, sont en pleine floraison...,l'odeur est presque trop enivrante à la barrière de la maison!
SupprimerTiens, il y a deux ans j'avais fait un billet-jasmin de la casa:
http://espacesinstants.blogspot.com.es/2013/03/avant-le-blanc-antes-del-blanco.html
Bonne journée Aifelle.
mais oui la poésie est dans les jolies choses :-)
RépondreSupprimerla photo est superbe, on sent presque le parfum du jasmin, quelle merveille ce parfum-là!
bon week-end, Colo
Cueille pétales et parfum chère Adrienne!
SupprimerBon week-end à toi aussi, puisse-t-il être moins tendu chez vous!
l'odeur du jasmin est vraiment un parfum selon mon coeur
RépondreSupprimerAh si je pouvais t'en envoyer un concentré chère Dominique!
SupprimerQuel merveilleux jasmin et sa couleur est si douce.
RépondreSupprimerMerci pour ce très beau poème. Ton billet n'est que douceur.
Je te souhaite de belles fêtes de Pâques chère Colo.
Bisous.
Merci à toi Denise, excellent week-end pour toi aussi, et des oeufs et..des lapins?
SupprimerUn beso!
La photo parle de la délicatesse du jasmin butiné par une abeille charpentière. Et merci pour la quiétude et l'atmosphère du poème l'odeur du jasmin.
RépondreSupprimerAh, grand merci de me donner le nom de cet insecte qu'ici ils appellent "abejorro", c'est à dire un bourdon...je savais que ce n'en était pas un mais j'ignorais que ce bel exemplaire creusait le bois! Il y en a beaucoup sur nos massifs de jasmin.
SupprimerDouceur, oui, on en a besoin.
merci d’être passé Serge.
Merci pour ce moment de beauté et de douceur !
RépondreSupprimerUn instant, comme un oiseau confiant, mon âme s'est posée ...
Ce repos de l'âme si bienvenu!
SupprimerBonne journée Marcelle.
Très beau ! Terres de femmes offre de superbes lectures. Merci du partage, Tania !
RépondreSupprimerPardon pour l'erreur de prénom, chère Colo. Quelle étourdie je fais !
RépondreSupprimerPas de problème Danièle, ne sommes-nous pas tous/toutes étourdi(e)s parfois (ou souvent)?¿?¿ Et de belles lectures chez l'amie Tania aussi!
SupprimerBonne journée pascale.
Parfums du Sud, entre ombre et lumière. Merci pour ce poème tout en douceur, Colo, et la belle photo.
RépondreSupprimerAvec plaisir! Si je savais comment réaliser une vidéo je filmerais les jasmins et leurs butineurs!
SupprimerParce que le jasmin est déjà en fleur, chez toi ?
RépondreSupprimerBelle journée de Pâques. Tu me diras à quoi ressemblent tes rues aujourd'hui !
Oh, oui, en pleine floraison, partout. Ici ce sont des buissons qui ne demandent aucun soin, magnifiques.
SupprimerAh, oui, les processions de pénitents c'est fini. Voyons aujourd'hui en effet.
Bonne journée pour toi aussi.
Hier il a plus ici, et le jasmin a perdu de sa fragrance.
RépondreSupprimerMerci pour ce beau poème.
Bon lundi de Pâques.
Il est vrai que la moindre goutte égratigne ces belles-fragiles.
SupprimerDommage!
Bonne journée Bonheur, une excursion prévue ici.
Un jasmin en fleurs au jardin...j'adorerais mais ici il ne faut pas rêver !
RépondreSupprimerC’est la magie des blogs ça, on partage ce qu'on voit, a, sait, pense....
SupprimerBonne semaine Magali.
Regarder le ciel alors que mon père m'indiquait La Grande Ourse, la Petite Ourse, l'étoile du berger, et scruter ainsi la plénitude d'un ciel étoilé, grâce à lui. Alors qu'aujourd'hui, les étoiles blanches du citronnier embaumaient.
RépondreSupprimerCette nature qui, quand les hommes l'admirent et la respectent, nous réconcilie avec nous-mêmes, avec les autres. Mon père était une fervent admirateur des fleurs.
SupprimerMerci pour ce partage. De l'envie obstinée d'observation vient la poésie!
RépondreSupprimerJe le crois aussi, trop souvent nous "oublions" d'admirer...
SupprimerJe crois me souvenir ici même d'un patio de Borges.
RépondreSupprimerJe lis pour le moment un ouvrage sur l'argentin par Christian Garcin, il relève maintes fois l'odeur du chèvrefeuille parmi ses... labyrinthes.
Jusqu'ici, l'œuvre poétique est peu abordée par Garcin, j'en suis presque à la fin.
Vous me faites connaître Christian Garcin, merci! je vois que le titre d'un de ses textes est: "Une odeur de jasmin et de sexe mêlés". Un beau programme!
SupprimerMais oui, les patios et chèvrefeuilles sont fort présents chez Borges.
magnoifique: il nous faut des instants poétiques comme celui-ci et le jasmin au cœur des sensations... du sud!
RépondreSupprimerMerci Colo.
Avec plaisir Maïté!Un beso.
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