Jeune poète cubain, un texte insolite...sans majuscules.
Joven poeta cubana, un texto insólito...sin mayúsculas.
La
mère
ma mère s'attendrit en écoutant le xylophone. selon le dictionnaire: instrument musical de percussion, fait de planchettes de bois. le xylophone, pas ma mère. mais si ma mère le veut elle devient un instrument, elle devient musicale, elle devient percussion, elle arrache une planchette et me donne une raclée qui m'attendrit. il suffit de se le proposer comme le père de Beethoven, qui ne devait pas être si mauvais vu que son fils était si bon. le dada de Beethoven était le piano; celui de son père, l'éducation musicale. un xylophone ressemble à un piano. le xylophone, pas ma mère. mais si ma mère le veut elle devient entièrement piano et elle me laisse tomber sur les doigts le couvercle du clavier pour que je file doux, pour que je ne me remette jamais de l’attendrissement, comme le ferait le père de Beethoven: comme le fait la mère du poète.
ma mère s'attendrit en écoutant le xylophone. selon le dictionnaire: instrument musical de percussion, fait de planchettes de bois. le xylophone, pas ma mère. mais si ma mère le veut elle devient un instrument, elle devient musicale, elle devient percussion, elle arrache une planchette et me donne une raclée qui m'attendrit. il suffit de se le proposer comme le père de Beethoven, qui ne devait pas être si mauvais vu que son fils était si bon. le dada de Beethoven était le piano; celui de son père, l'éducation musicale. un xylophone ressemble à un piano. le xylophone, pas ma mère. mais si ma mère le veut elle devient entièrement piano et elle me laisse tomber sur les doigts le couvercle du clavier pour que je file doux, pour que je ne me remette jamais de l’attendrissement, comme le ferait le père de Beethoven: comme le fait la mère du poète.
Trad: Colo
Sergio García Zamora, nació en Cuba en 1986. Né à Cuba.Poeta de la llamada Generación Cero. Poète de la génération appellée Cero
LA
MADRE
mi madre se enternece oyendo un xilófono. según el diccionario: instrumento musical de percusión, hecho de tablillas de madera. el xilófono, no mi madre. pero si mi madre quiere se vuelve un instrumento, se vuelve musical, se vuelve de percusión, se arranca una tablilla y me da una zurra que me enternece. todo está en proponérselo como el padre de Beethoven, que no debió ser tan malo cuando el hijo fue tan bueno. lo de Beethoven era el piano; lo de su padre, la educación musical. un xilófono parece un piano. el xilófono, no mi madre. pero si mi madre quiere se vuelve toda piano y me deja caer sobre los dedos la tapa del teclado para que ande piano, para que nunca me recupere del enternecimiento, como lo haría el padre de Beethoven. o acaso mejor: como lo hace la madre del poeta.
j'adore cet humour et ces jeux de mots
RépondreSupprimerapparement sa maman n'était pas du bois dont on fait les flûtes !!
En effet, c'était pas du pipeau la maman...
SupprimerJe n'ai lu que quelques poèmes de lui, mais je n'y ai pas (encore?)trouvé cet humour.
Bonne fin de semaine Dominique
Aïe, c'est dur d'être artiste ou enfant d'artiste. Peut importe l'art car même les enfants de peintre ont beaucoup souffert à "tenir la pose" et recevaient des coups de pinceaux sur le bout des doigts, les danseurs se voyaient infliger des coups de "chaussons" etc..... Est ce que les écrivains donnent des coups de règle comme nous en recevions parfois à l'école . J'aime l'apparence légère de ton billet .
RépondreSupprimerBonjour Chinou, je crois que le sort des enfants d'écrivains est différent; l'écriture ne se voit pas d'emblée ni ne s'entend, pas de profs comme la danse ou le dessin...
SupprimerMerci pour ces réflexions intéressantes.
je me demande en le lisant s'il y a là-dedans du vécu et si ce que j'y ressens est plus une blessure d'enfance ou une amertume d'adulte...
RépondreSupprimerInterrogation qui reste ouverte mais je pencherais peut-être pour une blessure d'enfance.
SupprimerBonne soirée Adrienne.
Je reviens en passant m'imprégner de ton chant exotique, comme ça sent bon chère Colo, comme tes mots posés, choisis sont musicaux, dans la poésie partagée et les découvertes plaisantes.
RépondreSupprimerCe soir je me vois un peu comme un instrument de musique, je vais d'ailleurs poser la question à mes filles ( si loin en allées )à quel instrument de musique je ressemble ? :)
Muchos besos piano piano ...
Veronica, quelle bonne surprise! Est.ce qu'une flûte traversière te conviendrait? Je te vois bien ainsi. Légère et harmonieuse...
SupprimerÀ très bientôt j'espère.
Merci :))))
SupprimerJe ne sais pas si je suis si légère ... :p)
Mais pour les arts-mots-nid, j'essaie de cultiver ...
Et toi, serais-tu un piano ? Dis-moi, quel instrument es-tu ?
Ah ça je n'y ai jamais pensé mais en ce moment ce serait bien un vieil accordéon, héhé.
SupprimerVoilà une mère que je n'aimerais pas tellement croiser ... mais le texte est comme je les aime, léger et amusant, sur une réalité qui l'est moins. Quel talent d'arriver à faire cela.
RépondreSupprimerBonjour chère Aifelle, beaucoup de talent cet homme, jeune, qui a remporté beaucoup de prix ai-je lu. À suivre de près...
SupprimerBonne journée.
Inattendu... et percutant ! Des minuscules pour attendrir en retour une mère majuscule ?
RépondreSupprimerBonne journée, dame Colo.
Quelques notes pour toi...un beso
SupprimerEcouter Chopin un soir de pleine lune dans un couloir désert et froid, quel souvenir !
RépondreSupprimerSolitude et émerveillement...
Merci d'être passée
En effet, frissons assurés!
SupprimerBonne fin de semaine!
Texte incroyable qui se déroule, s'enroule puis se déroule à nouveau.
RépondreSupprimerC'est bien ça, bonne journée.
Supprimerune pérégrination de la pensée entre enfance, songe, cauchemar, vision d'éducation- contrainte , résultat en signe de mélopée,de style personnel, d'images-choc. Une mère -hérisson comme certains d'entre nous ont pu en connaître.
RépondreSupprimerJe ne sais pas pourquoi l'humour du premier (le seul?) attendrissement de la mère me fait penser négativement à de la viande qui aurait besoin de passer à "l'attendrisseur" comme ça se faisait autrefois...
...mon fils,tu seras "un homme" " un vrai" qui ne s'attendrit pas! Un homme au cuir dur et tanné par les planches, les claques...
Heureusement ce fils-là devint poète!
Bon we, Colo.
Il n'y a pas si longtemps encore les profs frappaient les doigts avec une règle...y a-t-il moins de talents maintenant...?
SupprimerBon dimanche Maïté, un beso musical
J'ai la sensation d'un texte écrit en volute, qui s'enroule, se déroule, virgule d'humour, virgule poivrée mâtinée à la Folcoche.
RépondreSupprimerLe pouvoir de la résilience !
Merci Lou, bonne journée!
SupprimerJ'ai la sensation d'un texte écrit en volute, qui s'enroule, se déroule, virgule d'humour, virgule poivrée mâtinée à la Folcoche.
RépondreSupprimerLe pouvoir de la résilience !
Il a beaucoup de talent Sergio García Zamora, nous parler de choses importantes d'une façon légère, en souplesse nous amener là où il veut. Merci Colo - besos
RépondreSupprimerAvec plaisir Oli, besos para ti.
SupprimerCela me fait grincer des dents les marques de la dureté que je perçois sous un masque d'humour...
RépondreSupprimerL'humour, une façon de se débarrasser d'un fardeau?
SupprimerPeut-être après, cela fut-il cela :
RépondreSupprimerNuit tiède du Mozambique
Et les sons éloignés du xylophone viennent jusqu'à moi
D'où viennent-ils ?
Moi-même je n'en sais rien
Nuit tiède du Mozambique
Dans ma case de planche et de zinc
J'ouvre la radio et me laisse bercer
J'entends "Let my people go"
Ou "Laisse passer mon peuple"
Et j'ouvre les yeux et ne peux dormir
Ce ne sont pas là des berceuses
Let my people go
Laisse passer mon peuple
Nuit tiède du Mozambique
Et les sons éloignés du xylophone viennent jusqu'à moi
D'où viennent-ils ?
Moi-même je n'en sais rien
Let my people go
Laisse passer mon peuple
(notre cher Julos Beaucarne, bien sûr)
Oh oui, merci K, c'est vraiment de circonstance...Let my people go..where they wish!
SupprimerBonne journée, pluies bienvenues ici.
Je suis sans doute "vieux jeu" mais ces nouveaux textes sans majuscules ou parfois même aucune ponctuation me hérissent, j'ai l'air d'un chat angora électrocuté quand je les lis...
RépondreSupprimerJe te comprends bien. C'est étrange comme les transgressions de ce genre (te/me/nous) choquent plus qu'en peinture ou en musique par exemple.
SupprimerCe texte est très touchant et cet hommage au xylophone me va droit au cœur c'est un de mes instruments préférés, et l'ancêtre gentiment sauvage du piano
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi une tendresse particulière pour le xylophone, sans aucun doute des souvenirs d'enfance.
SupprimerLes phrases déroulent comme les notes du xylophone qui de majuscules n'a que faire. Père et Mére bien ? Et papa et maman ?
RépondreSupprimerEn espagnol on parle plus volontiers de mon père, ma mère que de papa/maman, une marque de respect, une habitude aussi.
SupprimerPas de majuscules en musique, mais tant d'autres nuances...
Beaucoup de tendresse dans ce billet, mais aussi beaucoup d'humour qui se voudrait un paravent à l'amour d'un enfant pour sa mère, mais qui laisse tout passer. Très beau.
RépondreSupprimerAmitiés.
Roger
Bonsoir Roger, je partage vos impressions, moi aussi j'y ai vu tendresse et humour, plus que violence..
SupprimerMerci d'être passé, bien amicalement.