Restons au Chili.
Michaela Paredes Barraza est une jeune poète Chilienne, née à Santiago de Chile, en 1993
Álvaro Bindis, Chili,
Cérémonies d’intérieur
Il y a quelque chose de permanent dans la distance
entre objet et souvenir, ici ou là,
hier, aujourd’hui et demain.
Répété et différent dans la mémoire
tout reste circonscrit à ce lieu
où un jour il nous fut donné d’aimer le monde.
Perdurent ses images : l’angoisse
du rite des dimanches, les miettes du pain
et du désamour
que nous nions une fois derrière la fenêtre.
Nous changeons de ville, d’endroits,
mais là, et seulement là, nous fûmes et sommes
condamnés pour toujours à l’étreinte
au secret de la lumière qui, les nuits, nous rappelle
notre ruine originaire.
(Trad: Colo)
Alvaro Bindis, peintre Chilien
Ceremonias de interior
Micaela Paredes Barraza (Santiago de Chile 1993)
Hay algo permanente en la distancia
entre objeto y recuerdo, aquí o allá,
ayer, hoy y mañana.
Repetido y diferente en la memoria
todo queda circunscrito a ese lugar
en que un día nos fue dado amar al mundo.
Perduran sus imágenes: la angustia
del rito los domingos, las migajas del pan
y el desamor
que negamos una vez tras la ventana.
Cambiamos de ciudad, contamos sitios,
pero allí y solo allí fuimos y somos
para siempre condenados al abrazo,
al secreto de la luz que nos recuerda por las noches
nuestra ruina originaria.
C'est tout à fait juste ce qui est dit dans ce poème. On reste toujours au même endroit, oui. Même si on est très loin ensuite.
RépondreSupprimerJe pense qu'elle parle de la maison de son enfance, de sa vie , des rites familiaux à ce moment. Mais chacun y voit ce qu'il veut bien sûr.
SupprimerBonne journée Marie.
J'aime beaucoup le peintre ; je suis moins sensible au poème d'aujourd'hui, il y a des jours comme ça où l'on sent que l'on reste en dehors .. je reviendrai le lire plus tard.
RépondreSupprimerJe pense qu'une clé pour y entrer est, comme la chanson de Françoise Hardy "Quand je me tourne vers mes souvenirs, je revois la maison où j'ai grandi..."
SupprimerLe peintre, que je ne connaissais pas, donne une atmosphère très spéciale aux lieux, j'aime beauocup. Bonne journée Aifelle.
que la mort est inscrite en nous dès notre naissance, est-ce un truc à dire à Monsieur Filleul, je ne le crois pas ;-)
RépondreSupprimer(ah les miettes du dimanche matin! les autres jours ne font pas de miettes, seuls les pistolets du dimanche en font ;-))
Ah oui, les pistolets, si belges.
SupprimerIls me manquent, enfin leurs miettes:-))
Bonjour Colo,
RépondreSupprimerComme c'est juste : "nuestra ruina originaria" ; et ce tableau d'un souvenir qui paraît s'effacer.
Je découvre un peintre, que je vais m'empresser de connaître un peu mieux.
Bonne journée Colo,
Ici la fraîcheur se dispute avec un soleil timide.
Geontran
Les souvenirs d'enfance s'estompent un peu, comme dans les tableaux , mais ne s'effacent vraiment jamais je crois. mais ils diffèrent énormément entre personnes de la même famille, c'est curieux.
SupprimerIl pleuvine et fait froid pour quelques jours ici, au grand plaisir du potager:-)
Bonne journée à vous, hasta pronto!
Beaucoup de justesse chez cette toute jeune poète.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas, de même que le peintre.
Merci Colo ! Belle et douce journée!
Bonjour Claudie, oui, on se retrouve dans ces souvenirs qui se déplacent avec nous...
SupprimerJ'aime bien rester dans un pays, dans sa poésie, pendant un temps, des points communs à découvrir, une même histoire...
Bonne journée à toi, un beso!
ton blog est une vraie mine d'or pour tout amateur de poésie !! je prends ma pelle et je vais creuser
RépondreSupprimerC'est gentil de l'écrire Dominique. Merci.
SupprimerSerait-ce l'enfance, "ce lieu / où un jour il nous fut donné d’aimer le monde" ? Le poème me paraît un peu étrange, surtout "notre ruine originaire". Les peintures que tu as choisies pour l'illustrer y répondent très bien, avec ce flou qui met à distance, dans l'espace et dans le temps.
RépondreSupprimerL'enfance, c'est possible Tania. J'avais plutôt pensé à une maison, mais, et c'est ce que j'aime aussi dans la poésie, chacun la comprend comme il veut, peut, imagine...ainsi de notre ruine originaire qui serait le contrepoint de notre naissance ?
SupprimerBonne journée.
Quel bonheur de lire ces lignes. Et quelle belle tonalité dans ce tableau
RépondreSupprimerJ’ai pensé à toi bien sûr.
SupprimerMerci!
L'espace et le temps dans le creuset de la mémoire.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup.
Ah ça me fait plaisir, merci K.
SupprimerQuelle force dans ce poème d'une toute jeune poète. Quelle justesse aussi quand elle suggère que ce lieu premier (au propre comme au figuré) sera notre repère pour toute une vie. Quoi de plus logique après tout. Quel dommage aussi que cela soit pour la plupart du temps, inconscient.
RépondreSupprimerTrès belle alliance entre les tableaux et la mémoire diffuse de nos vies.
Bises printanières, Colo. Encore un peu fraîches :-)
Merci pour ce beau commentaire Fifi.
SupprimerNous trimbalons la maison, notre enfance, les souvenirs parfois diffus que nous en avons, toujours et partout, c'est vrai.
Besos, vas-tu le croire, de neige ici ce matin. Elle a fondu depuis mais brrr
J'aime beaucoup l'idée des cèremonies d'intérieur sur l'autel des souvenirs heureux ou malheureux. Chez cette si jeune auteur, encore si proche de son enfance perce le désespoir de Cioran " Nous ne courons pas vers la mort, nous fuyons la catastrophe de la naissance ».
RépondreSupprimerMerci Paula pour ces mots de Cioran, fuir l'inévitable catastrophe, nuestra ruina originaria, c'est ça.
SupprimerDans un autre poème elle écrit: Vivir es soñar días sabiendo que es de noche.
Je suis souvent frappée par le tragique (dû certainement à leur histoire, pauvreté...)dans beaucoup de poèmes et romans sud-américains.
Il y a une belle harmonie entre les phrases et les images, tristes et belles à la fois, mélancolie pastel.
RépondreSupprimerBon dimanche de Pâques, Colette.
Merci Christian, poésie et images, livres et surtout amitiés qui nous aident à vivre!
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