Autant vous le dire tout de suite: la poésie de Gabriela Mistral ne m’enthousiasme pas vraiment. Peut-être y a-t-il des clés pour y entrer que je n’ai pas perçues. Pourtant la nature, omniprésente, devrait m’enchanter.
Mais la femme est digne de toute mon admiration .
Comme elle est une des toutes grandes poétesses sud-américaines, qu’elle a eu un prix Nobel, qu’elle a toujours lutté contre la pauvreté, la démocratie, pour les enfants...je vous raconte un peu sa vie. Pas facile car il y a la version officielle du gouvernement chilien (dictature) et l’autre. Je me contenterai donc des faits.
Née en en 1889 au nord du Chili, son vrai nom est Lucila de María del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga, et Gabriela Mistral un nom qu’elle a choisi à cause de ses deux poètes préférés: Gabriele D’Annunzio et Frédéric Mistral.
Elle avait 3 ans quand son poère quitta la maison, laissant la famille dans des conditions fort difficiles. Elle arrive pourtant à poursuivre son éducation et à 14 ans devient “aide-institutrice”. Déjà elle écrit des poèmes, a un amoureux, un mauvais garçon qu’elle quitte puis qui se suicide. L’histoire dit qu’elle gardera cette blessure sa vie durant.
Ensuite elle s’installe à Santiago, poursuit des études supérieures et elle va travailler comme institutrice dans différentes parties du Chili, C’est là qu’elle rencontre le jeune Neftali Reyes Basoalto. Vous devinez qui c’est ? C’est Pablo Neruda ! Elle l’initie à l’écriture.
À ce moment, 1922, le gouvernement mexicain lui demande de venir organiser les bibliothèques et les écoles. Elle publie « Desolación» qui a un succès international, et aussi « Lectures pour femmes » sur la maternité et l’éducation des enfants. Devenue professeure d’espagnol à l’Université du Chili, Gabriela part donner des conférences aux États-Unis et en Europe puis parcourt l’Amérique Latine.
Elle publie des comptines pour enfants.
Voici une ronde.
CEUX
QUI NE DANSENT PAS
Une petite infirme
dit: comment danserai-je ?
Nous lui répondons
fais danser ton cœur.
Et l’estropiée
dit: comment chanterai-je ?
Nous lui répondons
fais chanter ton cœur.
Le pauvre chardon mort dit :
comment danserai-je ?
Nous lui disons: laisse le vent
emporter ton cœur.
Dieu dans la hauteur
dit: comment descendre de l’azur ?
Nous lui disons de descendre danser
pour nous dans la lumière.
Toute la vallée danse
en vaste ronde sous le soleil
et qui n’entre pas
son cœur de terre deviendra.
(suite la semaine prochaine, avec un autre poème).
Los que no danzan Gabriela Mistral
Una
niña que es inválida
dijo: ?«¿Cómo danzo yo?»
Le
dijimos que pusiera
a danzar su corazón...
Luego
dijo la quebrada:
?«¿Cómo cantaría yo?»
Le dijimos
que pusiera
a cantar su corazón...
Dijo el pobre
cardo muerto:
?«¿Cómo danzaría yo?»
Le dijimos:
?«Pon al viento
a volar tu corazón...»
Dijo Dios
desde la altura:
?«¿Cómo bajo del azul?»
Le dijimos
que bajara
a danzarnos en la luz.
Todo el valle
está danzando
en un corro bajo el sol,
y al que no entra
se le hace
tierra, tierra el corazón.
Cette ronde me plait bien. Elle aimait la poésie de Mistral au point de prendre son nom comme pseudonyme ? ... Je suis impressionnée.
RépondreSupprimerBonne journée.
Oui, c'est surprenant cet amour pour le poète Mistral, si lointain pour elle.
SupprimerBonne journée Marie.
Il est beau ce poème, et l'histoire de sa vie fort intéressante. Rendez-vous la semaine prochaine .. bonne journée Colo.
RépondreSupprimerUne vie publique, à l’étranger la plupart du temps, étonnante pour une femme de l'époque...
SupprimerBonne journée à toi aussi Aifelle.
on comprend qu'elle ait pris un pseudo, son nom n'entrerait pas en entier sur une couverture de livre ;-)
RépondreSupprimerHihihi, oui, oui!!!
SupprimerBonjour Colo,
RépondreSupprimerJ'aime la poésie et le personnage de Gabriela Mistral.
Ils valent bien, l'un comme l'autre, plusieurs semaines !
Je n'en connais que la partie émergée, comme (trop) souvent.
Cette ronde est lumineuse. Merci.
Que votre journée le soit aussi,
Geontran
Bonjour Geontran,
SupprimerLe peu de poèmes en français que j'ai trouvés sur la Toile me laisse penser que, c'est vraiment étonnant, elle est peu traduite dans cette langue.D'où une méconnaissance de l’étendue de son oeuvre...
Des nuages de sable venu du Sahara empêchent la lumière de passer depuis quelques jours, mais j'ai des réserves en moi.
Bonne journée à vous aussi, saluez votre jeune guitariste et votre jardin de ma part.
bon voilà tu as trouvé une adepte pour cette poétesse j'aime ce vent qui balaie le coeur
RépondreSupprimerOui, l'image est belle ! Chouette donc.
SupprimerSon pseudo permet, c'est sûr, de mieux retenir son nom.
RépondreSupprimerCela m'épate toujours ces femmes qui, à l'époque, prenaient leur vie en main et savaient la rendre si foisonnante !
Merci pour cette découverte Colo, vivement le (2). Des bises .
Moi aussi cela m'épate: comment une institutrice de village devient "une grande dame", qui voyage, donne des conférences à l'étranger. Tu verras la suite...Un beso Claudie, bonne semaine.
SupprimerUn parcours courageux pour une personne qui a vécu à une époque où la femme avait plus le droit de se taire qu'autre chose et était vouée à la vie d'un foyer.
RépondreSupprimerAbsolument, et elle va défendre, sa vie durant,le droit des femmes à l'éducation par exemple.
SupprimerMerci chère Colo pour cette jolie ronde et la poésie, c'est joyeux.
RépondreSupprimerBisous et belle journée ♥
Avec plaisir chère Denise.
SupprimerBonne journée, un beso
Une grande poétesse qui a su s'imposer à une époque où cela était très difficile pour une femme..
RépondreSupprimerTe deseo un buen dia
un excelente día para ti también Paco, gracias pour tu visita !
SupprimerMerci de nous faire connaître un peu de la vie de cette grande figure des lettres sud-américaines. "Lectures pour femmes", cela sonne un peu étrangement un siècle plus tard, des textes sur la maternité et l'éducation des enfants, un modèle dont elle s'est émancipée. Tu nous as traduit une ronde pleine de gentillesse.
RépondreSupprimer(Sable du Sahara aussi dans nos nuages, d'après l'alerte à la pollution (premier niveau) en Belgique hier.)
Tu as raison, elle n'a jamais été mère, mais je suppose que l'état du pays était tel, sans écoles, sans recours sanitaires qu'il y avait beaucoup à faire. J'ai lu cela dans un roman colombien également (à c'était un médecin)
SupprimerAh, le sable chez vous ? je vous l'envoie avec plaisir ;-))
je connais gabriela mistral pour avoir été une femme prix nobel de littérature, mais en fait je n'avais jamais rien lu d'elle
RépondreSupprimerFigure-toi que c'est une poète dont je n'ai jamais parlé ici, j'ai un peu de mal, mais tu en liras plus, cette fois c'est décidé !!!
SupprimerNous avons vraiment envie de danser en lisant ce poème, oui danser avec son coeur...
RépondreSupprimerC'est ça, danser dans sa tête, dans son coeur !
SupprimerBon samedi Marie.
Quel chemin de vie, c'est important de le savoir, une œuvre peut s'éclairer quand on saisit ce qui a construit un auteur. J'aime beaucoup la ronde que tu nous offres, elle est profonde. Doux week end Colo, à bientôt, pour la suite. brigitte
RépondreSupprimerTU as raison, parfois connaître la vie des artistes aide à comprendre leur oeuvre, ce me semble le cas de Gabriela...alors à la semaine prochaine !
SupprimerBon dimanche Brigitte, un beso
Merci pour la découverte, encore une belle découverte. Et ce poème comme une chansonnette. Bon week end. Bises.
RépondreSupprimerAvec plaisir Élisabeth bon dimanche
SupprimerIl semble qu'elle ait bien fait de raccourcir son nom ;-)
RépondreSupprimerEnsuite, je ne connais pas l'oeuvre,et ce texte ne m'embarque guère. A creuser.
Hihihi, oui, qui s'en souviendrait sinon.
SupprimerVoyons si deux autres poèmes, très différents, nous convainquent plus la semaine prochaine....
Je ne connais que son nom. Je m'étais dit que je la découvrirais pendant le mois de la littérature latino-américaine. Je n'ai pas eu le temps ! Tu dis que tu ne l'aimes pas mais le poème que tu publies est pourtant beau.
RépondreSupprimerAh mais je n'ai pas écrit que je n'aime pas sa poésie, juste qu'elle ne "m’enthousiasme pas", ne m'accroche pas. Cette semaine la suite et d'autres poèmes très différents...
SupprimerLa vie se doit d'être dansée, sous peine de rester avec un "cœur" qui"de terre deviendra"
RépondreSupprimerJ'aime ce poème et ces voix enfantines qui le chantent.
Moi aussi, je l'ai trouvé frais, en mouvements heureux.
Supprimerje suis un peu étonnée que mon commentaire n'apparaisse pas - j'avais dit la connaître en tant que prix nobel de littérature, mais je n'avais rien lu d'elle - je suis heureuse de la découvrir par ce poème
RépondreSupprimerMais oui il est là plus haut Niki, après celui de Tania! Tu le vois? 😀
Supprimer