Nous terminons pour le moment ce petit tour de la poésie cubiste, avec Picasso.
Alors là il faut s’accrocher pour y trouver du sens, mais en lisant avec attention on finit par comprendre, ou le croire du moins ;-))
J’ai traduit 2 poèmes, un “en prose” et puis un autre.
Pablo Picasso 1939 Femme avec oiseau
Pablo Picasso Mai / mayo de 1936
ah si l’oiseau tisse des guirlandes avec les heures endormies dans le ventre de l’araignée de bronze pouvait se faire une friture d’étoiles dans le fond de l’air de la mer des numéros la colère déchaînée des chevreaux vêtus de plumes et chanter sur le fil du télégraphe rose de l’œil de l’œuf bleu de l’écharpe nouée au clou ardent planté exactement au milieu du front entre les cornes de la tête du toro quel silence
(Trad: Colo)
ah si el pájaro teje guirnaldas con las horas dormidas en el vientre de la araña de bronce pudiera hacerse una fritura de estrellas en el fondo del aire del mar de los números la cólera desatada de los chivos vestidos con plumas y cantar sobre el tendido del telégrafo rosa del ojo del huevo azul de la bufanda anudada al clavo ardiente plantado exactamente en medio de la
frente entre los cuernos de la testa del toro qué silencio
Picasso 1936 Nature morte / Bodegón
Pablo Picasso Juin / junio de 1936
il rit l’ail de sa couleur d’étoile feuille sèche
il rit de son air moqueur de la rose le poignard que sa couleur lui inflige
l’ail de l’étoile qui est feuille sèche
rit de son air malin du bouquet de roses l’odeur d’étoile tombante
qui est feuille morte
l’ail de l’aile
(Trad: Colo)
se ríe el ajo de su color de estrella hoja seca
se ríe con su aire burlón de la rosa el puñal que su color le clava
el ajo de la estrella que es hoja seca
se ríe con su aire astuto del piñal de rosas el olor de la estrella caediza
que es hoja seca
el ajo del ala
en poésie il n'y a rien à comprendre mais tout à sentir ou à se laisser envoûter par un mot, un vers ici pour moi c'est "l'odeur d'étoile tombante" voila je suis sous le charme même si peut être je n'ai rien compris et puis zut !!
RépondreSupprimerOui, des bouts de phrases peuvent nous enchanter! Moi j'aime beaucoup ces guirlandes d'heures endormies dans le ventre des araignées....comme tu dis, le reste on s'en fiche:-)
SupprimerJe ne comprends pas grand chose mais ça me fait rire, surtout le texte en prose. "Une friture d'étoiles". Ciel ! Bises Colo.
RépondreSupprimerOui, oui, j'ai ri moi aussi. Les chevreaux vêtus de plumes c'est pas mal non plus:-)) On ignore si nous faire rire est le but de Picasso mais c'est bienvenu!
SupprimerBonne journée Aifelle, besos
J'aime beaucoup ces textes irréels au sens où le réel est en filigrane. J'y ressens comme un monde entre la réalité, le rêve et l'imaginaire…
RépondreSupprimerOui, il laisse divaguer son imagination en s'appuyant, comme tu dis, sur le réel.Moi j'ai un peu de mal à le suivre par moments, mais j'y prends plaisir.
SupprimerAlors là, désolée, mais je n'ai pas l'esprit assez développé pour comprendre le sens, mdr! C'est du Picaso linguistique, lollll. Bisous
RépondreSupprimerTu pourrais te laisser emporter par l'aile de l'ail;-))
SupprimerJ'ai un peu de mal :o)
RépondreSupprimerBises pluvieuses, Colo.
Rien de plus normal chère Fifi, besos!
SupprimerUne friture d'étoiles? Cela me donne l'eau à la bouche. :-) Je crois que je n'ai pas tout compris mais ce n'est pas grave. Bises alpines.
RépondreSupprimerAh, te voilà de retour, chouette!
SupprimerBon appétit alors, tu nous diras quel goût ont les étoiles?
Besos Méditerranéens
Pas mal, le rire de l'ail feuille étoile ! Le premier texte me rappelle une pièce de Picasso aux phrases hilarantes jouée dans un atelier d'expression, du temps de mes humanités, "Les quatre petites filles".
RépondreSupprimerCette nature morte a de belles couleurs d'automne. Rions sous la pluie.
Je ne connais pas ce texte de Picasso, merci, je pars à la recherche...
SupprimerBonne journée, la tempête approche ici..
Il faut oublier la raison et lire avec l'émotion du coeur et tout change: on entre dans un autre chemin où les étoiles se prélassent dans la friture
RépondreSupprimerTu as raison, il faut se laisser porter...mais pour traduire j'ai dû m’attacher aux mots, au sens et là c'est un peu compliqué.
SupprimerQuelques jours après, relu avec "un oeil bleu".
Bon week-end Marie
Totale fantaisie, bienfaisante, échappant au matérialisme et croisant les registres concret/abstrait réel/imaginaire.
RépondreSupprimerImages improbables, impressions décalées, je suis preneur !
J'avais bien pensé que, si tu passais par ici, ces textes seraient de ton goût!
SupprimerPas facile à saisir ! j'aime certaines de ces images que je les comprenne ou non ! "une friture d’étoiles", "sa couleur d’étoile feuille sèche",
RépondreSupprimerLe fil de la pensée du maître:-)
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