3 avr. 2020

Des chemins ouverts / Caminos abiertos

Maruja Vieira ( 1922) est une poétesse, ex-journaliste et professeur d'université colombienne.


                                     El Rompido 2000 / Soledad Sevilla , 
http://www.soledadsevilla.com/inicio/el-rompido/



Temps défini


Il est bon que parfois la vie
nous dépouille de tout.
Dans l’obscurité les yeux apprennent
à y voir plus clair.
Quand la solitude est le vide intense
du corps et des mains,
il y a des chemins ouverts sur le plus profond
et sur le plus distant.
Dans le silence les voix aimées
renouvellent doucement leurs mots
et les murs veillent sur le bruit infini
des pas absents.
Les lèvres qui avant furent
lieu d’amour, apprennent, par ces après-midi silencieux,
la grandeur
de la chanson rebelle et angoissée.
Sur le haut des arbres, un vent en suspens,
un son de pluie. (...)
(Trad: Colo)
 
Soledad Sevilla El Rompido 2000, http://www.soledadsevilla.com/inicio/el-rompido/






Tiempo definido, Maruja Vieira
Está bien que la vida de vez en cuando
nos despoje de todo.
En la oscuridad los ojos aprenden
a ver más claramente.
Cuando la soledad es el vacío intenso
del cuerpo y de las manos,
hay caminos abiertos hacia lo más profundo
y hacia lo más distante.
En el silencio las amadas voces
renuevan dulcemente sus palabras
y los muros custodian el rumor infinito
de los ausentes pasos.
Los labios que antes fueran
sitio de amor en las calladas tardes
aprenden la grandeza
de la canción rebelde y angustiada.
Hay un viento en suspenso sobre los altos árboles,
un repique de lluvia (...)


34 commentaires:

  1. ah celui-là est tentant aussi, pour en faire une traduction en néerlandais :-)
    merci Colo!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un poème qui fera son chemin alors...Bonne journée Adrienne

      Supprimer
  2. Coucou Colo. Quelle force dans ce poème!! Dans ces temps de confinement (semi-confinement en Suisse), on se dépouille de certaines choses et on réapprends les choses simples. Merci pour cette découverte. Bises alpines... de loin. Et salutations de Bluette.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bluette appréciera les nouveaux chemins, sûr.

      Un beso Dédé

      Supprimer
  3. Très évocateur ce poème en ce moment. J'aime beaucoup les illustrations. Bon week-end Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Espérons que ce silence ouvrira de nouveaux horizons Aifelle. À demain chez toi, un beso

      Supprimer
  4. J'aime ce poème, et j'aime la manière dont tu l'as associé aux images très évocatrices. Merci, Colo, c'est magnifique.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Anne, contente de te retrouver plus en forme.
      La poésie ouvre tant de cieux, tu le sais si bien.
      Merci à toi, je t'embrasse

      Supprimer
  5. C'est assez "de circonstance" car nous apprenons des choses oubliées, notamment le silence avec nous-mêmes, et je trouve que ce sera un acquis... comme tout désagrément fini souvent par l'être... Bises et merci pour ces très belles lignes!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le silence et puis tant d'autres choses apparaissent qui, dans le tourbillon, restaient dans l'ombre.
      Un exemple trivial mais significatif: levure fraîche et farine disparaissent des magasins, pour ne pas devoir sortir, on refait du pain chez soi. Une bonne chose aussi.
      Besos Edmée

      Supprimer
  6. Ce poème sur l'attente est très à propos Colo. Très à propos aussi les illustrations que tu as choisies, une rupture, le partage entre le temps d'avant et le temps d'après.... Merci Colo pour cet instant.
    J'aime particulièrement les deux derniers vers, on dirait un Haïku.
    Bises ensoleillées mais fraiches.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Parfois, Claudie, on tombe presque par hasard, sur les mots qui conviennent. ici cette partie du poème était parfaite.
      La situation s'améliore ici, il était temps.
      Merci gracias, le soleil a bien du mal à sortir de son confinement depuis un temps, lui aussi!!
      Un beso

      Supprimer
  7. Bonjour Colo, pour moi ce poème est la vie ! Merci beaucoup. à tout bientôt. Claude

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La vie en ce moment, sûrement Claude.
      Merci à toi, bon dimanche.

      Supprimer
  8. tout à fait de circonstance. Un magnifique poème.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est des poèmes, la plupart, intemporels. Merci Kwarkito.

      Supprimer
  9. C'est beau... Je vais l'envoyer à quelqu'un que je connais et qui habite Bogota.
    Merci ! Bon dimanche. Tu me diras dans quel recueil d'Hôlderlin est le magnifique poème que tu as partagé sur mon blog ? Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonne journée Marie, je t'écris en privé aujourd'hui.
      Un beso

      Supprimer
  10. Bonjour Colo, pendant ce confinement, le presque silence (presque pas de voitures et peu de gens) fait du bien. J'entends même les oiseaux pépier. Et merci pour ce beau poème évocateur. Bon dimanche.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Entendre ce que nous ne percevons généralement pas, profite bien de ces moments.
      Bon dimanche à toi.

      Supprimer
  11. On ne peut mieux choisir comme poème en ce temps presque irréel que nous devons apprivoiser.
    Et comme illustrations.
    Le titre offre une belle espérance.
    Bises ensoleillés, Colo.
    Merci pour cette belle page

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. De nouveaux chemins à créer, imaginer, dans ce temps irréel comme tu dis.
      Bonne journée Fifi.

      Supprimer
  12. Nous sommes gâtés. Superbe.
    Eblouissant silence.
    Merci.

    RépondreSupprimer
  13. Cette crise nous débranche littéralement, nos yeux s'ouvrent, souhaitons qu'ils restent ouverts longtemps. Merci Colo, douce journée à toi. brigitte

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est vrai que certaines choses, comme le temps élastique, les jours, un bruit apparaissent, tandis que d'autres, spécialement les gens et les baisers nous manquent.
      Bonne journée à toi aussi, un beso

      Supprimer
  14. une belle découverte grâce à toi colo, merci

    RépondreSupprimer
  15. Tt à fait d'actualité. Moi, ce vide me tue à petits feux. Gros bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ne le laisse pas te vider Val! Il est vrai que les contacts humains manquent cruellement.
      Je t'embrasse

      Supprimer
  16. "Ces après-midi silencieux"... Comme tout l'est ici, de rares promeneurs dans le parc, il faut bien sortir le chien. Même les arbres semblent figés et se taisent, comme si le vent, ce matin, se voulait solidaire.

    Que tout aille bien chez vous Colette.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En ville le silence est certainement très marquant. Les arbres ne semblent pas s'en mêler ici, solidaires entre eux, ça oui!
      Bonne après-midi Christian.

      Supprimer
  17. un peu glaçant comme poème... et les photos magnifiques. Superbe illustartion ! Merci Colo

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour te faire rire, un ami-blog facétieux m'a écrit qu'il avait fait lire le poème à ses chats qui lui ont appris: " Dans l’obscurité les yeux apprennent à y voir plus clair.
      Merci d’être passé, un beso Olivier.

      Supprimer