Me
voilà embarquée dans un exercice auquel je ne suis pas habituée:
faire un billet sur un livre de mon choix mais d’un auteur précis,
Jack London. Et ceci pour répondre à un challenge, celui de
ClaudiaLucia.
Alors
j’ai choisi “Le talon de fer”, roman fort éloigné de tout ce
que j’avais lu de London.
Écrit
en 1908, c’est l’histoire biographique du fictif Ernest
Everhard, leader révolutionnaire aux États-Unis, capturé et
assassiné en 1932 après une révolution ouvrière frustrée.
Le
récit est écrit à la première personne, par Avis Cunningham,
une jeune femme d’origine bourgeoise qui fait la connaissance
d’Ernest, en tombe amoureuse (c’est réciproque) et découvre à
travers lui la réalité misérable de la classe travailleuse,
ouvrière aux États-Unis.
“Je
veux essayer de raconter simplement comment Ernest Everhard est entré
dans ma vie, comment son influence sur moi a grandi jusqu’à ce que
je sois devenue une partie de lui-même, et quels changements
prodigieux il a opérés dans ma destinée ; de cette façon vous
pourrez le voir par mes yeux et le connaître comme je l’ai connu
moi-même, à part certains secrets trop doux pour être révélés.”
Les
premiers chapitres analysent la réalité sociale aux États-Unis
début XXºs., la pénétration des idées socialistes chez les
ouvriers, la position complice du clergé avec l’oppression,
l’immoralité de la bourgeoisie...L’objectif est la dénonciation
du système d’exploitation capitaliste.
La
position intellectuelle de J. London en faveur de la classe ouvrière
est évidente ici.
C’est
une femme amoureuse, admirative qui met son homme sur un piédestal,
sans doute mérité.
“Il
se prodigua comme peu d’hommes l’ont fait, et toute sa vie ce fut
pour les autres. Telle fut la mesure de sa virilité. C’était un
humanitaire, un être d’amour. Avec son esprit de bataille, son
corps de gladiateur, et son génie d’aigle, il était doux et
tendre pour moi comme un poète. C’en était un, qui mettait ses
chants en action.
Au-delà
de l’histoire d’amour et de l’histoire politique, un futur
dystopique y est décrit, à de nombreuses pages on se dit “mais
oui, c’est ce qui est arrivé et arrive”!
London
prédit dans ce roman l’imminente éclosion d’une guerre
impérialiste (dans le roman entre les États-Unis et l’Allemagne)
et comment de cette guerre surgit la première révolution socialiste
triomphante (ici en Allemagne, non en Russie) et l’échec de
l'insurrection prolétaire aux États-Unis.
Cette
lecture, à part peut-être un passage terrible et sanglant, m’a
beaucoup intéressée, et m’a pas semblé ennuyeux du tout comme
pourrait l’être un roman politique, car l’humain est au centre
de tout le récit. Il fait réfléchir sur le présent (sans
coronavirus!), le passé et le futur. Il nous laisse sur l’idée
que la libération pour l’humanité du joug de l’exploitation est
inévitable.
Quand?
quand?
RépondreSupprimerbonne question ;-)
https://emmaclit.com/2020/04/13/la-facture/
Ah merci pour ce lien! Politiser les fenêtres est bien dans l'esprit du livre.
Supprimertous les romans de jack london sont très sombres - j'ai lu il y a longtemps "les condamnés à vivre", je m'en souviens encore = un recueil de nouvelles, les unes plus sombres que les autres
RépondreSupprimerJe ne connais pas ces nouvelles; les écrits sombres ne me font nullement fuir Niki, s'ils sont le reflet de la vie de tant. Par contre les trucs futuristes volontairement et gratuitement noirs et destructifs, me font fermer les livres. Et très vite!
SupprimerDe mon côté, j'attends la fin du déconfinement pour me procurer enfin Martin Eden. C'est intéressant ce challenge de ClaudiaLucia pour découvrir toutes les facettes de Jack London. A priori, le roman dont tu parles aujourd'hui ne m'aurait pas attirée, mais ton avis me fait réfléchir. Bonne journée. Bises.
RépondreSupprimerC'est intéressant oui! Nous avons tous lu plus ou moins les même romand de lui et j'ai été surprise par celui-ci que je suis très contente d'avoir lu: prémonitoire et très humain.
SupprimerBonne journée Aifelle.
Merci.pour ce compte rendu. C'est un auteur que je connais assez peu. Sa vie, en tout cas fut assez étonnante mouvementée intense et aventureuse quoique brève. Je me souviens de la lecture de Martin Éden comme d'une illumination
RépondreSupprimerIl faudrait que je relise Martin Eden, je me disais que son œuvre reflète si bien ce que fut sa vie, ses idées que tant de cohérence est admirable.
SupprimerBonne journée Kawrkito, merci d'être passé.
Il y a des années, non, des dizaines d'années, j'avais lu tout Jack London, dont celui-ci. Je m'en souviens bien ainsi que de cette façon d'écrire vigoureuse au service d'un projet de société. Ce roman, un peu aride pour moi, je lui préfère La vallée de la lune, peut-être aussi plus idéaliste.
RépondreSupprimerBonne journée !
Ah, je ne connais pas du tout "La vallée de lune", merci pour ce titre Marie.
SupprimerBonne journée à toi aussi.
Voilà, moi j'ai surtout aimé Jack London dans La vagabond des étoiles, qui me hante encore, et qui lui aussi dénonçait des injustices sociales importantes. Mais j'aurais un peu peur de me lancer dans un roman aussi politique...
RépondreSupprimerBonjour Edmée, La politique et l'humain, "très humain", intimement mélangés. Je relirais bien Le vagabond, ça se passe en prison si je me souviens bien.
SupprimerJ'aurais envie en ce moment de lecture plus gaie, mais je note tout de même pour plus tard, les situations et les points de vue de tels hommes sont importants.
RépondreSupprimerDans les questions que je me suis posées pour vivre le mieux possible ce confinement, j'ai cherché ce que je ne prenais jamais le temps de lire... et j'ai "attaqué" Don Quichotte", je n'en suis qu'à la centième page sur les mille cents, c'est la première fois que je lis un livre aussi gros, le confinement aurait-il du bon pour le nouveau ? Bises et douce soirée Colo. brigitte
Une excellente idée celle de lire Don Quichotte, j'espère que tu te laisses séduire par l'imagination de les réflexions profondes sur la vie. Les rires parfois aussi.
SupprimerBonne lecture, un beso Brigitte
Il faudra que j'essaie de lire au moins un de ses livres. Je n'en ai jamais eu entre les mains. Merci pour ton ressenti. Bon après midi. Bises.
RépondreSupprimerCelui-ci n'est pas le meilleur choix pour aborder son œuvre Elisabeth. Peut-être Martin Eden, l’appel de la forêt...
SupprimerBonne journée avec tes fleurs, tes poèmes, merci d'être passée.
Mon Dieu, qd je vois tt ce que tu lis, et combien pour moi, la lecture était un calvaire, hi!!!!! Bisous
RépondreSupprimerQuand je vois ce que tu réalises dernièrement, de vraies œuvres d'art, pour moi ce serait un calvaire!!! À chacune ses passions Val, je t'embrasse
SupprimerJe ne sais pas si je le lirai, mais ton billet donne une bonne idée du roman. Bonne journée, Colo.
RépondreSupprimerun roman atypique de London, il est intéressant, du moins l'ai-je lu ainsi.
SupprimerBonne soirée Tania
Je ne connaissais pas ce titre de London avant le challenge de Claudialucia, mais ton billet me donne très envie de le découvrir.
RépondreSupprimerBonjour Lilly, moi non plus je n'avais jamais vu ce titre, mais en lisant le résumé il m'avait semblé intéressant. je n'ai pas été déçue.
SupprimerJe vois que toi tu as chroniqué "Le peuple d'en-bas", je vais lire ton billet en entier.
Bonne journée
ce n'est pas ce que je préfère mais london reste pour moi un auteur de ma jeunesse et j'ai toujours plaisir à le relire, le premier roman était la fille des neiges un rien bluette mais déjà la neige, les aventures .....ensuite et bien j'ai tout lu, mon préféré reste Martin Eden malgré sa tristesse
RépondreSupprimerJe relirais bien Martin Eden, si contente de te retrouver!
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