13 oct. 2016

Soif /Sed



Septembre fut un mois d'excursions; la chaleur avait diminué.
Septiembre fue un mes de excursiones; había disminuido el calor.
L'une d'elles nous emmena dans le centre de l'île appelé Es Pla. Ce plat est décoré par-ci par-là de hautes collines (ou petites montagnes). Et devinez qui a édifié sa demeure en haut, jouissant d'une vue fabuleuse, d'un calme inégalable? Des moines, bien sûr.
Una de ellas nos llevó al centro de la isla llamado Es Pla. Esa llanura está decorada aquí y allá de altas colinas (o pequeñas montañas). Y adivinad ¿quién edificó allí su morada, gozando de una vista fabulosa, de una quietud incomparable? Unos monjes, claro.



C'est du haut de l'une d'elles, dont je vous parlerai dans le prochain billet, que j'ai pris cette photo panoramique; là aussi que j'ai pensé à ce poème...tout était si sec.
Desde lo alto de una de ellas, os hablaré de ella en la próxima entrada,  saqué esta foto panorámica; allí también pensé en este poema...todo estaba tan seco.




Épitaphe

Un oiseau vivait en moi.
Une fleur voyageait dans mon sang.
Mon cœur était un violon.
J'aimai et n'aimai pas. Mais parfois
on m'aima. Moi aussi me
réjouissaient: le printemps,
les mains jointes, l'heureux.
Je dis que l'homme doit l'être!
Ci-gît un oiseau.
Une fleur.
Un violon.

Epitafio
J. Gelman

Un pájaro vivía en mí.
Una flor viajaba en mi sangre.
Mi corazón era un violín.
Quise o no quise. Pero a veces
me quisieron. También a mí
me alegraban: la primavera,
las manos juntas, lo feliz.
¡Digo que el hombre debe serlo!
Aquí yace un pájaro.
Una flor.
Un violín.

36 commentaires:

  1. Il me semble reconnaître un endroit où je suis allée... et où nous avions photographié des chats sur les vieilles pierres.
    Quel poème simple et beau, qui dit l'essentiel !
    Bonne soirée, dame Colo.

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    1. Mais oui...tu te souviens des chats, hihihi. Et de Ramón Llul? Je te remettrai tout ça en mémoire prochainement.
      Bonne soirée aussi belle dame.

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  2. Que ce poème est beau, tout simple et tout profond, décidé...Ta photo est superbe: sec, large, paisible et dur...

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    1. Juan Gelman est un poète que j'apprécie énormément pour cette belle simplicité, oui!

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  3. un superbe poème tout en finesse, oiseau fleur et violon toute la beauté est là

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  4. Il faut croire que les moines ont le sens de la beauté :-) Toi aussi, pour le choix des textes que tu nous offres. Merci Colo !
    Bonne fin de semaine à toi !

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    1. Mieux vaut penser cela en effet!;-))
      Excellent weekend Fifi.

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  5. J'aime cette vue imprenable, c'est superbe tout comme ce doux poème.
    Merci chère Colo. je te souhaite une douce fin de journée et un agréable week-end.
    Gros bisous ♥

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  6. J'adore les hauteurs en général, les panoramas et le paysage en particulier que tu nous donnes à voir. Les moines étaient là au mieux pour cueillir l'énergie céleste, eh eh...
    Quant au poème, sublime. Je voudrais l'avoir écrit!Cette histoire de violon me plaît, les images qui s'y rapportent et la chute.
    Je t'embrasse, Colo.
    Je vais essayer de rattraper mon retard... Si mes yeux l'acceptent.

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    1. L'énergie céleste, c'est sûrement ça aussi!:-))
      Aucun tempo sur ces billets intemporels, pas de retards possibles donc!
      Bonne soirée la belle

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  7. Les moines savaient indéniablement choisir leurs lieux de vie ! Le poème est très beau et se marie bien avec ce paysage qui semble illimité.

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    1. Bonjour Aifelle, par jour clair on voit à la fois la baie de Palma (sud ouest) et celle de la côte est; on mesure alors combien l'île est vraiment petite!
      Bon week-end!

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  8. Oui l'association des mots avec la photo est très pertinente!

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  9. Ce poème va bien avec la photo. L'arrière saison permet de profiter mieux des balades, il y a moins de touristes, il fait beaucoup moins chaud et on prend son temps. Tout est agréable. Encore faut-il qu'il fasse beau. Bon week end.

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    1. C'est ça, on se remet en marche, délaisse mer et piscines...
      Bon dimanche à toi aussi.

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  10. Oui, l'homme doit être heureux.
    Bon dimanche.

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  11. Une belle épitaphe, très sensible. A cette adresse, tu en trouveras de nombreuses, toutes très savoureuses : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pitaphe
    Bon dimanche !

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    1. Oh, oui, merci pour ce lien.
      Celle d'Allais...sans retour est excellente!
      merci, à bientôt Lily

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  12. Normal que les moines aient choisi ce lieu : le paysage plat, à perte de vue est propice à la méditation, au recueillement. Tu as fait là un bien joli mariage de la poésie et de la photo.

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    1. Bonjour Chinou, de fait sur les flancs de la montagne, sur une des terrasses, un groupe faisait du Taï Chi devant ces étendues superbes.
      Merci, et bon dimanche!

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  13. Que lbeau texte.
    Cette simplicité, cette sobriété me vont droit au cœur. Merci Colo !

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    1. Dire tant en peu de mots.
      Je sais que tu aimes la concision.
      Bonne semaine K.

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  14. Ce panorama monastique me rappelle celui des Météores en Grèce. Installés au sommet de pics rocheux, les moines avaient le don de savoir choisir leur résidence... Ils n'avaient pas la même vue que chez toi mais elle valait aussi le déplacement.

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    1. Bonjour Pascale, je ne suis jamais allée en Grèce, mais j'ai vu à la télé celui dont tu parles. Superbe en effet.
      De fait cette mini montagne loge 3 monastères, tu verras dans le prochain billet...

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  15. Les moines ont toujours su choisir des lieux inspirants...
    Magnifique épitaphe, qui est donc ce poète ? je vais voir tout de suite, merci Colo pour cette beauté partagée. Bises. brigitte

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    1. Bonjour Brigitte, c'est un des plus grands poètes Argentins.
      Si tu veux en savoir plus, j'avais fait un billet sur lui, ici http://espacesinstants.blogspot.com.es/2015/05/juan-gelman-lexil-et-le-souvenir-juan.html

      Besos, merci de ta visite

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  16. Splendide épitaphe, un oiseau, une fleur, un violon, l'amour ...
    Ce paysage serein, épuré
    Oui, heureux, je dis aussi que l'homme doit être ;-)

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    1. Bien contente que tu aies tant apprécié ce poème Marcelle.
      Excellente et heureuse journée.

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  17. En contrepoint de l'épitaphe, j'emprunte à nouveau quelques lignes de "La colère est une saison" (Luc baba).
    Belle journée Colette.

    "J'ai de l'océan sur les doigts
    Ni peur
    Ni froid

    Je sais de quelle corde
    Est tissée notre mort
    Et je sais comment on la dénoue
    Et je connais sa nudité
    Je la fauche
    En fandango

    Danser
    Rend la terre
    Légère
    Même la boue
    Le sable et l'illusion
    L'eau de la cour

    Et tout est gauche
    Sous le pas des danseurs
    Même la neige

    [...]

    La colère est l'arrière-saison
    D'un jour où je n'existais pas

    Mes lèvres jouiront
    J'existe au monde
    Avec ma voix
    Plongée dans l'heureux des fontaine."

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    1. Oh, vous me gâtez là cher Christian!
      "danser rend la terre légère..." que c'est beau, un tout grand merci.

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