Fin des vacances, des amours d'été peut-être.
Sur les îles les bateaux sont bondés de passagers qui rentrent chez eux, ou pour les habitants, reviennent, souvent avec leur voiture, d'un tour en Espagne, en France. Plus loin parfois.
Départs et arrivées, sourires et larmes.
Départ Renée Ferrer (Paraguay 1944)
Te voir
loin
pour toujours,
pour toujours dans le soupir des prés
que la brise agenouille.
Te voir partir
par le vrombissement du bourdon
devant le soleil dilapidé,
ton ombre pleine de lucioles
flottant dans l'incandescence vibrante.
Mon corps couché sur l’haleine de la terre,
obscurci par cette lumière qui s’éloigne
- papillon de lunes innombrables-
te regardant décroître
par le corridor de l’absence.
(…)
(Trad: Colo)
Raphaël Collin, le départ
Partida
Renée Ferrer (Paraguay-1944)
Verte
lejano
para siempre,
para siempre en el suspiro de
los pastos
que la brisa arrodilla.
Verte partir
por
el zumbido del abejorro
ante un sol dilapidado,
tu sombra
llena de luciérnagas
flotando en la temblorosa
incandescencia.
Mi cuerpo tendido sobre el aliento de la
tierra,
ensombrecido por esa luz que se distancia
-mariposa
de incontables lunas-,
mirándote decrecer
por el
corredor de la ausencia.
(…)
Mélancolie des départs, des séparations... Tu me fais découvrir le peintre Ignacio Iturria, aux couleurs aussi mélancoliques.
RépondreSupprimerSait-on jamais si on reverra ceux qui partent ? De la mélancolie souvent, oui.
Supprimerel corredor de la ausencia, c'est une belle image, ça me fait toujours cet effet aussi
RépondreSupprimerC'est vrai, j'en vois plus d'une qui me plaît dans ce poème, comme "Le soupir des prés que que la brise agenouille". Merci, bonne journée !
SupprimerJ'aime beaucoup ce poème et aussi cette naïve peinture. Et surtout ta façon de raconter en peu de mots la fin des vacances, le départ des estivants, le retour des locaux. J'ai vécu, enfant, quelques années dans une station balnéaire et je visualise très bien ce que tu évoques. Je me rappelle que les premiers jours de Septembre étaient un vrai bonheur, avant la rentrée scolaire qui avait lieu le 15 (parce que les vacances commençaient le 15 juillet). Il y avait cette sensation d'être débarrassé des "étrangers" et de se retrouver enfin tranquilles entre nous
RépondreSupprimerÇa fait plaisir d'être comprise, en peu de mots. Oui, c'est ça, et il faut attendre mi ou fin septembre pour pouvoir se balader sur l'île sans embouteillages fous, prendre un café sans devoir attendre 1 heure, bref, sortir de chez soi, tranquille, tu le dis parfaitement.
SupprimerMerci, un besito
C'est toujours un petit déchirement ces séparations, même si elles sont temporaires. Il y a aussi le temps qui s'enfuit et que l'on aimerait retenir .. bises mélancoliques Colo.
RépondreSupprimerAh Aifelle, retenir le temps....nos mémoires servent à ça heureusement. Heureusement si certains s'en vont, d'autres rencontres se feront. À demain, un beso
SupprimerLe tableau d'Iturria paraît naïf, amusant au premier abord, et puis on se rend compte (couleur noire prédominante, masse compacte du bateau, style de vêtements portés) qu'il y a une gravité, un air de tristesse ambiant. Très réussi en tout cas.
RépondreSupprimerAu sujet du poème, j'aime beaucoup, moi aussi, les mêmes images : "le corridor de l'absence - le soupir des prés..."
Le recueil de R; Ferrer a été illustré par R.Collin ? (illustration d'ailleurs très "belle époque")
Mais que ça me fait plaisir que ce tableau te parle autant qu'à moi, il dit tant....
SupprimerQuant à ta question, j'ignore mais doute que ce recueil ait été illustré par Collin, c'est un poème trouvé sur un site de poésie sud-américaine...je ferai des recherches.
Bon week-end!
Hélas, les vacances se terminent, comme c'est dur, après un mois de reprendre ce lundi, loll! 15 jours à la montagne m'auront reboostée! J'espère que toi, ça va, bisous
RépondreSupprimerAh oui, je comprends Val ! Ce serait pire s'il n'y avait pas de vacances...ça ira, tu verras ! Un beso
SupprimerQuelle émotion se fait sentir dans ce poème ! Il est simple et dit simplement ce que chacun éprouve à chaque départ... Merci pour cette lecture matinale. J'aime beaucoup le premier tableau !
RépondreSupprimerUne ombre pleine de lucioles....merci Marie, bon dimanche.
SupprimerQuel poème exquis ; c'est tellement beau que l'émotion en est troublante : merci colo !!
RépondreSupprimerÉmotions que je ressens aussi bien sûr, merci à toi!
SupprimerL'évocation des lucioles, des papillons de lune, des prés, du vrombissement du bourdon, de la lumière... sont un enchantement. Ces arrivées, ces départs, ce "remue-ménage" d'une saison, on est heureux quand il arrive et heureux de retrouver le calme... tout semble parfait dans l'ordre du monde, non ? Doux dimanche Colo, merci pour cette poésie, bises. brigitte
RépondreSupprimerSaisons dans la nature, le ciel, les vacances, alternances de vrombissements et de calme, la vie, oui Brigitte. Bonne semaine, un beso
SupprimerChaque vers est chargé d'émotions, de nostalgie...d'images où se lovent "le soupir des prés" "le soleil délapidé" "Ton ombre pleine de lucioles" "le corridor de l'absence"... et pour illustrer le tableau, j'ai pensé à cette vieille chanson de Sheila "Au loin, là-bas
RépondreSupprimerUn bateau s'en va
Que tout l'or du soir inonde
On croit courir
Vers de clairs lendemains
On croit tenir l'avenir dans ses mains
Et puis, voilà,
Un bateau s'en va
Et l'on est tout seul au monde"
Ah mais merci pour ces vers chantés par Sheila, souvenir de jeunesse...ici on est partagés entre le joie de voir tant de touristes repartir, celle de revoir amis ou famille, et , j'imagine, des dećhirements aussi.
SupprimerBonne journée Marie
Fin, départ... Dualité des sentiments.
RépondreSupprimerLa belle satisfaction d'un accomplissement, ce qui a été vécu et la brume persistante de l'incertitude pour...après.
Tant chez soi que là-bas, beaucoup de brumes, oui. Merci K.
SupprimerMerci Colo pour ce poème qui raconte si bien les départs ! Les scènes d'arrivée et de départ sont souvent très fortes dans les aéroports, émotions exacerbées sûrement par des absences longues et lointaines et des retrouvailles qui exultent de joie....
RépondreSupprimerBelle fin de semaine, un beso !
Avec plaisir chère Claudie, un beso
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