Samedi dernier le festival de cinéma Atlàndida de Mallorca avait programmé “The super 8 years” réalisé par Annie Ernaux et son fils, David Ernaux Briot.
Belle surprise pour moi, Annie Ernaux et son fils étaient présents et ont répondu à quelques questions sur la réalisation de ce documentaire.
“En revoyant nos films super huit pris entre 1972 et 1981, il m’est apparu que ceux-ci constituaient non seulement une archive familiale mais aussi un témoignage sur les loisirs, le style de vie et les aspirations d’une classe sociale, dans la décennie qui suit 1968. Ces images muettes, j'ai eu envie de les intégrer dans un récit croisant l'intime, le social et l'histoire, de rendre sensible le goût et la couleur de ces années-là." Annie Ernaux
Elle n’y commente pas les images mais raconte sa vie, celle de la France, celle du monde, leur évolution à tous durant ces années. Ils voyagent, vont au Chili, en Albanie, en Russie...
On comprend comment peu à peu son couple se délite, son malaise croissant, puis la parution de son premier livre qu’elle a écrit en cachette “Les armoires vides”, puis “La femme gelée”.
Jamais elle n’a oublié “sa race” comme elle le dit dans le film, sa classe sociale.
On note des chansons de l’époque comme “Le sud” de Nino Ferrer” ou “L’été indien” de Joe Dassin, l’affaire des bijoux de Bocassa et Giscard d’Estaing, ou l’assassinat de Allende qu’ils avaient rencontré au Chili.
Ce film a eu le prix du Festival de Cannes et, si mes informations sont bonnes, il sortira en salle en France vers novembre.
J’y suis allée avec mon mari et ma fille qui, tous deux, comprennent bien le français; une chance car , s’il y avait des sous-titres en espagnol, ils ont pu apprécier la beauté du texte et la diction si agréable à l’oreille d’Annie Ernaux.
Si certains critiques l’ont trouvé fade ou monotone, nous on a adoré.
C'est formidable d'avoir pu assister à cette présentation et les entendre sur place, dans ta langue maternelle !
RépondreSupprimerUne façon originale de revenir sur cette période qui a aussi beaucoup compté pour nous. Annie Ernaux, c'est quelqu'un... ou quelqu'une, comme tu veux. Bonne après-midi, Colo.
En 2019 elle avait obtenu le prix Formentor, un prix littéraire des Baléares et elle était venue aussi. J'ignore si elle a d'autres liens avec l'île...une femme comme on aimerait être devenue.
Supprimerah j'imagine! et en présence des auteurs, c'est absolument unique comme occasion!
RépondreSupprimerAbsolument, un moment très riche et émouvant.
SupprimerJ'ai hâte de le voir. J'avais beaucoup aimé son livre "les années" qui déroule plusieurs décennies à travers la mémoire commune de la France d'alors. C'est une autrice que j'ai lue un peu trop tard, mais dont la pertinence et l'obstination à demeurer en dehors des modes en creusant son sillon rendent très attachante. On commence enfin à s'apercevoir que c'est une grande œuvre qu'elle a bâtie.
RépondreSupprimerSi tu vas le voir, lis après "La femme gelée" qui a de forts liens avec ce film (muet) - documentaire.
SupprimerLe texte qu'elle lit est "autonome", elle a insisté, et peut se lire séparément.
je la connais de nom, mais je n'ai encore rien lu (je sais, c'est pas bien)
RépondreSupprimerAh mais, il n'y a rien qui soit bien ou mal Niki !!!! Il y a tant à lire...
SupprimerVenant d’une auteur aussi talentueuse, aussi exigeante qu’Annie Ernaux, je ne suis pas étonné de la qualité d’un tel documentaire, qui a été, il est vrai, généralement très bien accueilli quand il est sorti.
RépondreSupprimerMerci colo, de nous faire part de ton sentiment, juste après l’avoir vu.
Avec plaisir Antoine, si tu as l'occasion de le voir /écouter... ! Bonne journée.
SupprimerLa chance que tu as eue de voir ce documentaire en présence d'Annie Ernaux et de son fils. J'espère que ton info est bonne et que nous pourrons le voir en salle en novembre. Le contenu du documentaire me fait bien sûr penser aux "années" que j'avais beaucoup aimé. J'ai eu l'occasion de l'entendre plusieurs fois à Rouen, et c'était passionnant, d'autant plus qu'il y avait dans l'assistance des personnes qui l'avaient connue à l'Ecole Normale quand elle y était.
RépondreSupprimerC'est tellement rare d'avoir des événements culturels en français ici! Oui, on pense au Années, cet interagissement du personnel à la société, au monde est pareil. Si tu l'as lu, tu penseras à "La femme gelée" aussi...et surtout.
SupprimerAh, tu l'as déjà entendu plusieurs fois, quelle chance, oui! Bonne journée Aifelle.
Je ne sais d'où sort le mot "interagissement";-)) mais tu auras compris...
SupprimerQuand elle parle d'Yvetot, le lieu de son enfance, c'est à 20 kms de Rouen. En plus de références générationnelles, j'y retrouve des particularités régionales assez marquées. Une partie de ma famille est originaire de ce coin-là, je connais bien les expressions et la mentalité.
RépondreSupprimerOh j'ignorais tout cela, merci, donc dans "Les Années" tu t'es retrouvée en pays connu, ce qui crée des liens particuliers, sûrement!
SupprimerCela devait être plein d'émotions d'être si proche d'Annie Ernaux ! Ce film doit "parler" fortement à toutes ces femmes qui sont devenues mères dans les années 70 et dont la charge mentale (on n'utilisait pas ce mot à l'époque) était si forte car il leur fallait prouver tant de choses, être parfaites en toutes circonstances alors qu'un vent de liberté flottait autour d'elles.
RépondreSupprimerOui, elle est dévorée par le besoin d'écrire, ne se sent pas à sa place dans la société de son mari, dans un rôle imposé...
SupprimerUn documentaire à ne pas manquer qui me replongera dans un passé récent avec une sensation "d'actualité vécue". Bon week end
RépondreSupprimerQuelle chance Colo ! Et Merci de l'info !
RépondreSupprimerUne amie, agrégée de lettres, me l'a fait découvrir très tôt, à la sortie de ses tout premiers livres.
"Les Années " est un tour de force, admirable ! Besos !