Voici un second poème d'Elvira Sastre.
La simplicité est un choix, une décision qu'elle a prise après des études de philologie.
Tant, trop de poèmes hermétiques, alambiqués, et donc loin de la compréhension de tous pense-t-elle.
Vasili Kandinsky, Bruit / Ruido |
BRUIT
Si
tu pars
fais-le
avec du bruit;
casse
les fenêtres,
insulte
mes souvenirs,
jette
par terre toutes et
chacune
de
mes tentatives
pour
t’atteindre,
transforme
en cri les orgasmes,
frappe
avec rage la chaleur
abandonnée,
le calme disparu, l’amour
qui
ne résiste pas,
détruis
la maison
qui
ne sera plus un foyer.
Fais-le
comme tu voudras,
mais
avec du bruit.
Ne
me laisse pas seule avec mon silence.
Trad:
Colo
.....................................
Vous penserez sans doute, comme moi, à Prévert,
“On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va.”
Et à la chanson de Renaud Boucan d’enfer https://www.youtube.com/watch?v=kkAEErrHaJE
.....................................
Vous penserez sans doute, comme moi, à Prévert,
“On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va.”
Et à la chanson de Renaud Boucan d’enfer https://www.youtube.com/watch?v=kkAEErrHaJE
RUIDO Elvira Sastre
Si
te marchas
hazlo con ruido:
rompe las ventanas,
insulta a mis recuerdos,
tira al suelo todos y cada uno
de mis intentos
de alcanzarte,
convierte en grito a los orgasmos,
golpea con rabia el calor
abandonado, la calma fallecida, el amor
que no resiste,
destroza la casa
que no volverá a ser hogar.
Hazlo como quieras,
pero con ruido.
No me dejes a solas con mi silencio.
hazlo con ruido:
rompe las ventanas,
insulta a mis recuerdos,
tira al suelo todos y cada uno
de mis intentos
de alcanzarte,
convierte en grito a los orgasmos,
golpea con rabia el calor
abandonado, la calma fallecida, el amor
que no resiste,
destroza la casa
que no volverá a ser hogar.
Hazlo como quieras,
pero con ruido.
No me dejes a solas con mi silencio.
tout de même, j'ai préféré que M. Mari s'en aille sans tout casser ;-)
RépondreSupprimer:-), je comprends bien!
SupprimerHahaha!!! Je déplore aussi certains hurlements reprocheurs, culpabilisateurs... :)
SupprimerC'est très curieux....après la lecture en français, celle en espagnol mettait pour moi plus en avant les mots "rompe, insulta, tira, abandonato, destroza..." que j'avais lus en français mais qui ne m'avaient pas tant frappée. Je ne connais rien de la langue espagnole, c'est peut-être pour cela que j'ai ressenti ces mots fortement...certains, compréhensibles, ont été isolés donc se sont retrouvés plus percutants.
RépondreSupprimerMerci Colo de nous permettre de telles approches ! Kandinsky illustre parfaitement ce poème.
C'est curieux en effet, tu le ressens comme plus violents en español. je ne sais que te dire.
SupprimerMerci à toi pour cette lecture attentive, bonne fin de journée.
C'est un peu épuisant les gens qui cassent tout.... j'aime bien ce poème tout de même. Quant au tableau de Kandinsky il est superbe
RépondreSupprimerÉpuisant, c'est ce que je me suis dit, puis en y pensant cette poète est fort jeune, le silence est plus pesant à cet âge sans doute.
SupprimerNote que je n'aimerais pas qu'on me quitte sans rien dire, sur la pointe des pieds non plus...
Merci d'être passé!
alors ça ça me convient très très très bien
RépondreSupprimerPourquoi partir en catimini, la tête basse , non pas question la passion cela doit s'entendre !!
j'adore ce poème et hop il va rejoindre mon carnet perso à toi toute seule tu l'as déjà enrichi énormément
Oh muy bien!!! Et je suis contente de le remplir, ce cahier.
SupprimerPartir en le faisant savoir à l'intéressé(e) haut et fort, pourquoi pas ! Mais il est sûr qu'il vaut mieux taper sur les objets que sur les personnes...
RépondreSupprimerLe tintamarre ne durera qu'un moment... Après viendra le silence !
À chacun son style, en effet, merci de ta visite Martine.
SupprimerJ'aime ce que dis ce poème, je suis moins sûre que j'aimerais le vivre dans la vie .. en réalité je suis plutôt du genre mesuré, mais j'ai peut-être tort, parfois il faut laisser les émotions déborder. Bises Colo.
RépondreSupprimerPeut-être que si tout est cassé, on a un motif de "détester" l'autre plutôt que pleurer...?
SupprimerUn beso para ti.
Ne pas partir dans la mollesse ni dans l'indifférence, j'imagine que c'est ce que véhiculent ces images de violence - tout l'inverse de ce qui se passe dans "La femme gauchère" de Peter Handke relu il y a peu. Cela donne beaucoup de force au dernier vers.
RépondreSupprimerBonne journée, Colo.
Tout dépend des conditions dans lesquelles on part, se quitte bien sûr. Dans le roman que tu cites, la séparation se fait en douceur, il accepte de partir, avais-tu écris, sans résister..
SupprimerBonne journée Tania.
Bonjour Colo, merci encore pour cette belle découverte, je ne connais pas Elvira Saste, mais tu me donnes envie d'aller plus loin. Dans ce poème, elle a le mot juste, c'est chantant et fracassant... même si le sujet divise ;o)
RépondreSupprimerà bientôt, Claude
Quel plaisir de te retrouver Claude, ton blog a repris aussi j'imagine, j'irai voir bien sûr.
SupprimerÀ très bientôt donc!
j'aime beaucoup les tableaux qui illustrent ce poème, que je trouve très beau, une fois encore - et le clin d'oeil à prévert a tout pour me plaire aussi
RépondreSupprimerOh merci Niki! Bonne journée.
SupprimerOui ça fait penser à Prévert, et c'est assez vrai. Quand il s'agit de vrai bonheur, disons.
RépondreSupprimerComme quoi le bruit ( ou pas) des séparations est un sujet humain, donc digne de réflexion, sujet de souffrances...
SupprimerJe comprends tout à fait cette démarche poétique de la simplicité. J'aime vraiment beaucoup ce poème. Oui, tu as raison, Prévert....
RépondreSupprimerTu sais de quoi tu parles Marie, sans doute te trouves-tu devant des choix de mots, de rythmes toi aussi!
SupprimerBonne journée, un beso.
C'est un point de vue qui se défend... J'aime infiniment le calme, le silence, la douceur et quand il y a trop de bruit, je passe mon chemin, je serais dans la situation du poème, cela deviendrait la bonne raison pour accepter le départ, en effet. Bises, merci Colo. brigitte
RépondreSupprimerEn effet, on serait contentes de l'entendre claquer définitivement la porte dans ce cas!
SupprimerBon week-end, un beso.
C'est géant! J'adore, bisous
RépondreSupprimerQu'il est beau le vers de Prévert ! Ce poème aussi ! Babelio vient de m'envoyer un recueil de poèmes de Paul Vinicius, un poète roumain ! Tu connais ? Pourvu que cela me plaise !
RépondreSupprimerAlors, tu es d'accord pour lire Jack London : sous forme de challenge ? = plusieurs ouvrages à lire selon son choix et le le temps qu'on a ? Ou une Lecture commune = UN seul livre pour une date déterminée? Que préfères-tu ? Je vais en parler dans mon blog cette semaine pour voir si d'autres lecteurs nous rejoignent.
Je ne connais pas du tout Paul Vinicius Claudia, j'irai voir.
SupprimerPour Jack London, les deux propositions me vont bien, j'ai fort envie de découvrir d'autres romans de lui mais peut-être, vu le "pas trop de temps" que j'ai, un seul livre m'irait bien. De toute façon je surveillerai ton blog cette semaine donc.
Un poème très touchant.
RépondreSupprimerEt bruyant:-)
SupprimerLes poèmes alambiqués, hermétiques (je songe à Éluard chez "Bonheur du jour" récemment), de par la nature de la poésie, me semblent bien plus difficiles à appréhender que tout texte scientifique d'une matière difficile dont on finit par démêler les fils après des efforts de compréhension.
RépondreSupprimerMerci donc pour celui-ci.
Je suis d'accord avec vous Christian, ce qui est trop hermétique ne me parle pas, m'énerve même parfois. Je n'ai pas, vous le savez, l'esprit scientifique, mais comment être touchés quand on comprend mal ou pas?
SupprimerJ'aime aussi les poèmes simples, d'ailleurs je les écris tous ainsi. Par contre j'ai un copain de collège qui écrit des poèmes "hermétiques", je n'ose pas lui dire.
RépondreSupprimerOui, je te comprends, c'est délicat à dire et finalement chacun écrit comme il peut ou veut. Des esprits tortueux, tourmentés s'expriment comme ils le ressentent.
Supprimer