Une
vie parmi les livres
Mercedes Escolano. Cádiz 1964
Dans
la rue attend le camion
chargé
des livres d’une vie.
Qu’est-ce
qui me retient dans ces
pièces
vides? Peut-être l’odeur
laissée
par les livres? Les heures, peut-être,
partagées
dans l’intimité et la tristesse?
Les
étagères sont restées nues
et
les pièces commencent à acquérir
un
air d’orphelinage et de non-sens.
Le
poids de l’encre,
le
poids du papier caressé,
le
poids subtil et aérien des mots,
quel
autre plaisir pourraient-ils me donner?
En
bas attend le camion de déménagement.
Les
caisses ont été soigneusement empilées,
comme
si de porcelaine il s’agissait.
(Trad:Colo)
UNA VIDA ENTRE LIBROS
de "Placeres y mentiras"
Mercedes Escolano
En la calle aguarda el camión de la mudanza cargado con los libros de una vida. ¿Qué me retiene en estas habitaciones vacías? ¿Tal vez el olor que los libros dejaron? ¿Las horas, tal vez, compartidas en intimidad y tristeza? Los estantes han quedado desnudos y los cuartos comienzan a adquirir un aire de orfandad y sinsentido.
El peso de la tinta, el peso del papel acariciado, el peso sutil e ingrávido de las palabras, ¿qué más placer podrían darme? Abajo aguarda el camión de la mudanza. Las cajas han sido cuidadosamente apiladas, como si de fina porcelana se tratase.
J'aime beaucoup
RépondreSupprimerPoème simple te réaliste, merci Kwarkito
SupprimerLes livres sont, oui, de la porcelaine. A la fois fragiles mais solides aussi dans un certain sens. Quel beau poème !
RépondreSupprimerBonne journée.
On les met en caisse avec douceur, un à un...Bonne journée, émerveillée!
Supprimerc'est tellement ça!
RépondreSupprimerles emballer avec tant de précautions, comme s'ils étaient fragiles, et veiller à ce que leurs boites ne soient ni salies ni humides :-)
Très réaliste ce poème, du vécu sûrement!
SupprimerMagnifique, merci Colo pour ce cadeau !
RépondreSupprimer..."comme si de porcelaine il s'agissait"...quelle délicatesse !
Belle journée !
Ces livres auxquels on tient tant, délicatesse, oui.
SupprimerBonne journée à toi aussi!
Le poids des mots... Des livres pour se construire et se protéger. Joli texte !
RépondreSupprimerJe l'ai beaucoup aimé moi aussi Mimi. Merci d'être passé!
Supprimerune sensation que je connais bien ayant du laisser ma bibliothèque une première fois, la sensation de vide qui suit
RépondreSupprimerj'ai fait un copié collé pour mon carnet de poésie
Oui, le poème exprime fort bien ce que suppose vider ses étagères puis emballer...et vide odorant.
SupprimerVoilà qui me rappelle l'empilement des caisses lors du dernier déménagement : elles avaient été bien numérotées, mais empilées en désordre dans le nouvel appartement, ce qui n'a pas facilité la réinstallation des livres. Précieuse cargaison, compagnons d'une vie en quelque sorte.
RépondreSupprimerD'abord il y a le tri, on ne choisit et garde que les chéris.
Supprimertoujours de jolies choses à découvrir, de jolis mots à lire - merci colo
RépondreSupprimerOh merci à toi Niki.
SupprimerBonne soirée.
Là ça fend le coeur quand même. Nos chers livres ...
RépondreSupprimerOh oui!
SupprimerPeu à peu, après, ils retrouvent place et redeviennent notre monde familier.
Les livres nous suivent, nous survivent, passent dans d'autres mains... ils savent tout de nous, et ne diront jamais rien...
RépondreSupprimerCertains nous précèdent, ils nous attendent peut être, qui sait ?
Supprimer😉
Le poids du papier, en livres naturellement ☺
RépondreSupprimerExcellent K, oui bien sûr!
SupprimerL'illustration est amusante : pas de camion ;-)
RépondreSupprimerBon wek-end Colette.
En effet, c'est pas très poétique un camion;-)
SupprimerBon week-end à vous aussi.
Le poids d'une livre est de 500g mais le poids d'un livre ?
RépondreSupprimerLe poids de certains livres nous poursuit jusqu'à la mort...
SupprimerBonjour Colo, une maison sans livres, quelle tristesse! Mais quand on déménage, les déménageurs font grise mine car les livres sont lourds! Je l'ai vécu. Très beau texte. Bon dimanche.
RépondreSupprimerTrès lourdes les caisses de livres, c'est certainement du vécu pour elle aussi.
SupprimerEt ces étagères vides...
Bon dimanche à toi aussi.
ça me fait penser à d'autres sujets de la vie. Gros bisous
RépondreSupprimerBonnes pensées alors chère Val.Un beso.
SupprimerIls sont précieux, c'est vrai qu'ils nous suivent dans les déménagements de la vie, même ceux que l'on ne relira jamais nous semblent précieux, le mot porcelaine traduit parfaitement l'idée que l'on se fait de ces compagnons... Bises et doux dimanche Colo. brigitte
RépondreSupprimerC'est ça, des trésors!
SupprimerBon dimanche à toi aussi Brigitte
Cette manière de parler des livres est tellement juste !
RépondreSupprimerTout à fait, je suis d'accord!
SupprimerC'est un peu ce que je vis en ce moment. Mais une bonne partie des livres collectés dans ma vie sont sur les étagères de ma nouvelle bibliothèque dans une pièce consacrée à la lecture et au repos. Reste plus que le meuble-bibliothèque à transporter...
RépondreSupprimerUn luxe une pièce relax-lecture! Bonne réinstallation Lou.
SupprimerBonjour Colo,
RépondreSupprimerles livres c'est toute l'évolution et la fidélité d'une vie, la transmission aussi, qui rend heureux.
Et puis comme en amour, il doit y avoir des séparations déchirantes, lorsqu'une vie se termine.
Poème très vrai.
Oui, c'est tout ça, du vécu pour cette poète, sûrement.
SupprimerBonne soirée.
Mon mari qui a travaillé comme déménageur de 1985 à 2001 a récupéré beaucoup de choses, dont des livres. Ils sont d'ailleurs encore à la cave, je n'arriverai jamais à les lire tous, c'est trop. Alors de temps en temps je les donne. Difficile de vider une maison. Si je devais partir de la mienne, ce serait beaucoup de travail en amont, et choisir ce que l'on veut garder, c'est aussi déchirant.
RépondreSupprimerOh oui, se défaire du moindre livre est, comme tu dis, déchirant. On espère toujours que quelqu'un, quand même , en voudra...
SupprimerBonjour Colo, qu'est ce que c'est triste une maison sans livres. Je déménage là où il y en a mais c'est vrai que le poids des livres, ce n'est pas rien quand on fait ses cartons et qu'on les emporte. Bon dimanche.
RépondreSupprimerOh oui, ils sont si lourds! e plus dur est avant je trouve, quand on décide de se défaire de certains, sûrs qu'on ne les relira jamais, les enfants non plus...on déménagement alors.
SupprimerBon dimanche aussi.