La balade de l’eau de mer
À
Emilio Prados
(chasseur de nuages)
(chasseur de nuages)
sourit
au loin.
Dents
d’écume,
lèvres
de ciel.
Que
vends-tu, ô fille trouble
les
seins à l’air?
Je
vends, monsieur, l’eau
des
mers.
Qu’as-tu,
ô jeune noir
dans
ton sang mêlé?
J’ai,
monsieur, l’eau
des
mers.
Ces
larmes salées
d’où
viennent-elles, mère?
Je
pleure, monsieur, l’eau
des
mers.
Cœur,
et cette amertume
grave
¿où naît-elle?
Fort
amère
est
l’eau des mers!
La
mer
sourit
au loin.
Dents
d’écume
lèvres
de ciel.
(Trad:Colo)
(Une traduction un peu différente aux éditions Gallimard 1954 ici: http://expositions.bnf.fr/lamer/cabinet/anthologie/bibliotheque/19.htm)
Dessin signé F. Garcia Lorca |
La
balada del agua del mar
F.
Garcia Lorca
A
Emilio Prados
(cazador
de nubes)
El
mar
sonríe a lo lejos.
Dientes de espuma,
labios de cielo.
sonríe a lo lejos.
Dientes de espuma,
labios de cielo.
¿Qué
vendes, oh joven turbia
con los senos al aire?
con los senos al aire?
Vendo,
señor, el agua
de los mares.
de los mares.
¿Qué
llevas, oh negro joven,
mezclado con tu sangre?
mezclado con tu sangre?
Llevo,
señor, el agua
de los mares.
de los mares.
Esas
lágrimas salobres
¿de dónde vienen, madre?
¿de dónde vienen, madre?
Lloro,
señor, el agua
de los mares.
de los mares.
Corazón,
y esta amargura
seria, ¿de dónde nace?
seria, ¿de dónde nace?
¡Amarga
mucho el agua
de los mares!
de los mares!
El
mar
sonríe a lo lejos.
Dientes de espuma,
labios de cielo.
sonríe a lo lejos.
Dientes de espuma,
labios de cielo.
Jolie ballade en pleine mer... Mais quel est donc ce beau et mystérieux métier de chasseur de nuages ? Doux week end à toi, à bientôt Colo. brigitte
RépondreSupprimerEmilio Prados, le chasseur de nuages, était un poète originaire de Malaga...alors seul Lorca pourrait peut-être nous dire le pourquoi de ce surnom!
SupprimerÀ bientôt chère Brigitte, bon week-end.
comme c'est beau - comme tout ce que lorca a écrit j'imagine - je connais mieux l'homme que l'écrivain
RépondreSupprimerSi tu en as envie Niki, clique en haut sur Poesía et tu trouveras des poèmes de Lorca en français.
SupprimerMerci d'être passée.
Beau poème dont les mots :
RépondreSupprimer"Qu’as-tu, ô jeune noir
dans ton sang mêlé?
J’ai, monsieur, l’eau
des mers."
résonnent si cruellement ces temps-ci. Merci Colo et bon week-end.
Oh oui Annie j'y ai tant pensé en traduisant...
SupprimerMerci à toi, bonne soirée.
Sais tu que quelqu'un a écrit l'histoire des larmes ?
RépondreSupprimerAh, un piège! Non, mais je vais chercher!:-)
SupprimerPour toi, ce poème de Lorca qui s'apelle Casida des pleurs...larmes!
J’ai fermé mon balcon
car je ne veux entendre les pleurs
mais derrière les murs gris
on n’entend que les pleurs
Il y a peu d’anges qui chantent,
il y a très peu de chiens qui aboient,
mil violons rentrent dans la palme de ma main.
Mais le pleur est un chien immense,
le pleur est un ange immense,
le pleur est un violon immense,
les larmes bâillonnent le vent
et on n’entend que les pleurs.
je penserai à toi demain en me promenant à Ostende (à mon arrivée cet après-midi, Ostende était sous la neige, je ne l'avais encore jamais vue ainsi :-))
RépondreSupprimerMerci, je ferai de même, avec de la neige également ici!!!
SupprimerIl y a de la neige chez toi ? Je connais un peu la poésie de Lorca et j'apprécie beaucoup. Et je suis touchée par l'homme et son destin.
RépondreSupprimerOui, ça arrive régulièrement en février, mais il est rare que la neige reste plus de quelques heures...sauf sur les sommets.
SupprimerLa poésie de Lorca...je ne m'en lasse jamais, si imagée et subtile, mais si difficile à traduire.
Bon week-end Aifelle.
La mer, l'amer : Garcia Lorca a l'art des associations inattendues, des images originales, quel poète sans doute difficile à traduire pour rester dans cette voix de l'imaginaire.
RépondreSupprimerMerci, Colo, et doux week-end à toi malgré le froid.
Bonjour Tania, très compliqué malgré l'apparente simplicité...señor MA et moi y avons travaillé pendant une semaine.(tu as vu la traduction "officielle"? Ils éludent certaines difficultés, comme "señor"...on l'omettant!!)
SupprimerNeige hier, gel aujourd’hui, certains touristes (il y en a peu à cette époque) ne doivent pas être ravis, hihihi.
Bon dimanche, un beso
Lorca, encore et toujours, un plaisir renouvelé et inépuisable ici. Merci !
RépondreSupprimerUne source inépuisable d’émerveillement pour toi aussi donc, mille fois contente!
SupprimerFigure-toi que la mer me met toujours un peu le bourdon, spécialement notre belle mer du nord qui est fougueuse et rustique... j'aime cette tristesse évoquée ici, les larmes, l'amertume...
RépondreSupprimerTu as remarqué qu'ici dans le poème la mer est belle et sourit, mais les humains...hélas.
SupprimerJ'aime la fougue de la mer du Nord...plus que l'immobile Méditerranée.
Tiens,chère Edmée, une mer fougueuse et rustique, moi ça me donne envie !
Supprimer;-)
J'habite maintenant plus loin de la mer... Lorca me la (la Manche) ferait presque regretter ! Mais non, l'Atlantique n'est pas si loin !
RépondreSupprimerJe sens déjà son odeur à lire cette page ! Merci à toi et beau dimanche
Merci Martine, moi je vis à la campagne mais l'île est petite, la mer jamais loin!
SupprimerBon dimanche à toi aussi.
Bonjour Colo, je découvre votre blog sur la recommandation de Tania, et j'en suis ravie. ( Je m'intéresse, à ma mesure, à la littérature sud-américaine, notamment ). Aujourd'hui, je découvre ce poème de Garcia Lorca avec vous.
RépondreSupprimerBienvenue Marilyne!
SupprimerDans ce blog j'essaye de faire circuler surtout la poésie en espagnol. Elle passe difficilement les frontières la pauvre:-)
Je me penche spécialement, aujourd’hui est une exception, sur la poésie centre et sud-américaine. Beaucoup de poètes ne sont pas ou sont peu traduits, aussi je m'y attelle avec plus ou moins de succès.
Si vous cliquez sous la banière sur POESIA vous en trouverez beaucoup...et si vous avez une suggestion d'auteur ou de poème que vous aimez à traduire, je veux bien (humblement) essayer!
A bientôt!
La mer c'est à la fois un regard vers l'autre et c'est très introspectif je trouve. Je ne pourrais jamais cesser de la voir même si je vais bientôt m'en éloigner.
RépondreSupprimerOui, c'est ça aussi la mer Obni....une fascination et un miroir, un proche et un lointain.
SupprimerJ'espère que tu vivras cette séparation avec légèreté.
Bonsoir chère Colo, quel magnifique poème. Lorsque je vois la mer, c'est tellement beau que j'ai à chaque fois l'envie d'y retourner.
RépondreSupprimerDouce soirée.
Bisous ♥
Il ne faut pas hésiter et y aller ma chère Denise!
SupprimerBonne journée, besos
J'adore.
RépondreSupprimerCette musicalité de la langue espagnole, du poème et ces images si" Garcia Lorca"...
Lire à haute voix...
J'aime ce poème dont la fin fait une boucle, jamais finie, comme la mer et la musique des mots.
Merci.
Quel plaisir de savoir que tu arrives à lire en espagnol aussi!
SupprimerJe t'embrasse