Stade Vatican
Les joueurs de football
retournent dans leurs loges
pas à pas, la tête basse,
frémissants et sanglotants
à travers les vieilles ruines d'Occident vénérées
et la racaille de poètes si sûrs d'eux-mêmes,
de leveurs de poids, diplômés des gymnases,
des rois de l'amour, de l'argent et de la santé,
qui méchamment se moquent
du footballeur sensible,
législateur de la planète.
Carlos Germán Belli dela Torre (Lima, Perou, 15 septembre 1927)
(Trad:Colo)
Nicolas de Staël |
Estadio Vaticano
Los jugadores de fútbol
a sus camarines vuelven
paso a paso cabizbajos,
trémulos y sollozando
por entre las viejas ruinas de Occidente veneradas
y la chusma de poetas tan seguros de sí mismos,
levantadores de pesas, diplomados en gimnasios,
soberanos del amor, del dinero y la salud,
que ferozmente se burlan
del sensible futbolista,
legislador del planeta.
Carlos Germán Belli dela Torre (Lima, Perú, 15 de septiembre de 1927)
*Des articles / artículos:
Les écrivains et le foot: http://www.lorientlitteraire.com/article_details.php?cid=29&nid=3169
Football, langue te littérature: https://blogs.mediapart.fr/edition/socrates-football-club/article/200614/football-langue-et-litterature
El fenómeno del futbol en algunos textos literarios: https://dialnet.unirioja.es/servlet/articulo?codigo=3851637
textos de futbol: https://textosdefutbol.wordpress.com/
Etonnant, ce poème de 1927, l'année du premier match officiel de l'équipe du Pérou (en novembre 1927 selon Wikipedia).
RépondreSupprimerDes rois du sport d'aujourd'hui que je connais si peu, je ne saurais dire le degré de sensibilité, mais ils déchaînent les passions. Que de drapeaux aux façades !
Tu vois qu'en un siècle...
SupprimerLoin d'être une passionnée, j'admire parfois le jeu de certaines équipes, si solidaires. Je les compare à un orchestre, ou à une chorale où chaque membre joue son rôle pour que le but commun soit atteint.
Nicolas de Staël a peint de nombreux tableaux sur le football. J'y pense parfois quand, malgré mes efforts pour les éviter, je tombe sur un match, ou un commentaire de match, ....
RépondreSupprimerCamus aussi adorait le football.
Camus, oui. Tiens je vous recopie ceci: « Vraiment le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités. » Pour Albert Camus, le football est vécu comme une véritable école de la vie. « J’appris tout de suite qu’une balle ne vous arrivait jamais du côté où l’on croyait. Ça m’a servi dans l’existence et surtout dans la métropole où l’on n’est pas franc du collier. ».
SupprimerBonne soirée.
Je ne connaissais pas cette citation de Camus. Aimerait-il le foot encore aujourd'hui ?
SupprimerSans doute pas le foot de haut niveau, mais partout dans le monde tant de "petites" équipes sortent les jeunes de chez eux, leur enseigne,oui, tant de choses... je le crois aussi.
SupprimerLa région où j'habite a plus la culture Rugby que football mais je dois avouer que je prends un réel plaisir à regarder et "croquer" ceux Qui sont devant l'écran de télé à regarder un match.
RépondreSupprimerEn Espagne le basket est très populaire aussi, mais le foot!!
SupprimerAh, oui, observer les fans est fort intéressant, amusant...et parfois pathétique hélas!
Je suis étonnée de l'engouement suscité par le foot. Nous ne sommes pas loin de "panem et circenses"... Enfin... ce n'est pas l'engouement et la ferveur autour du foot qui me gênent, c'est leur pendant: l'indifférence et l'incapacité à se fédérer grâce à des problèmes graves très actuels.
RépondreSupprimerJ'aime les représentations de Nicolas de Staël...
Et comme les autres, je me laisse parfois prendre à la beauté du jeu de certaines équipes qui ont du "gnac".
Cet engouement n'est pas récent, mais je crois qu'en période difficile le foot fédère, donne un motif d'espérer...enfin, je ne sais. Les mouvements de masse m'effrayent souvent et la violence, pour un jeu, me semble absurde, si absurde! Nationalismes..
SupprimerBonne journée Maïté.
Une page qui ferait presque aime le foot : Stael, Char : royal.
SupprimerPas pu ajouter ce commentaire comme nouveau (d'où ma réponse sous une réponse) : si je clique sur : ajouter un commentaire, il ne se passe rien ... :-(
Oh je suis désolée! En principe si tu cliques sur: Répondre en tant que, et tu choisis Nom/URL en ne mettant que ton nom,(ou ton URL aussi) ça devrait marcher...mais..
SupprimerEnfin ce n'est pas grave et je te lis parfaitement comme ça aussi!:-)
Bonne journée
Le fait qu'une toute petite nation avec 100 joueurs professionnels puisse damer le pion à l'équipe du pays qui a inventé le foot me rend ce sport soudain plus intéressant. Pour ma part je préfère le rugby, plus spectaculaire et que l'on peut aller voir en famille. Le poème péruvien est très beau...
RépondreSupprimerEn effet, cette victoire Islandaise bouleverse tout, donne du piquant à la coupe!
SupprimerMerci Kwarkito, bonne journée.
ah ah moi qui ai une overdose de foot en ce moment :-) mais la poésie sauve tout
RépondreSupprimerUn monde masculin bien envahissant le foot en tous cas,;-))
SupprimerBonsoir chère Colo,
RépondreSupprimerMerci pour ce beau poème que je ne connaissais pas... je dois te dire aussi que je ne suis pas fan de football...
Je te souhaite une douce soirée avec toute mon amitié.
Bisous ♥
Bonjour Denise, fan, fan je ne le suis pas non plus!!! Mais j'essaye d'y voir quelques aspects positifs.
SupprimerBonne fin de semaine, je t'embrasse
Nicolas de Staël a bien du talent pour saisir les footballeurs et ce qu'il confie à son ami René Char est magnifiquement formulé. Personnellement, je préfère ce tableau, moins statique : https://www.arseneetlaurent.fr/427-2/
RépondreSupprimerBises Colo !
Merci Lily, oui, je le connais aussi celui-là, il est plus vivant; mais ici, et pour illustrer ces joueurs qui rentrent la tête basse, j'ai préféré celui-ci.
SupprimerBonne soirée, un beso!
Ici sur france inter, on essaie d'élargir les limites du terrain.
RépondreSupprimerPar ex. : https://www.franceinter.fr/emissions/l-oeil-du-tigre/l-oeil-du-tigre-23-juin-2016 Passe une belle journée, Colo.
Pourquoi se limiterait-on? J’écouterai attentivement cet oeil de tigre!, merci Bacchante, bonne fin de journée.
SupprimerAh, il me semble bien que le poème proposé élargit déjà les limites du terrain...
RépondreSupprimerEn voici un autre, tiens :
Kazuko Shiraishi/ Le joueur de football
C'est un joueur de football
Il frappe un ballon, chaque jour il frappe un ballon
Un jour
Il a frappé l'amour et l'a envoyé haut dans le ciel
L'amour y demeura
Comme il n'est pas redescendu
Les gens ont pensé que c'était le soleil
La lune ou une étoile nouvelle
À l'intérieur de moi-même
Un ballon qui ne retombe jamais
Reste suspendu dans le ciel
Vous pouvez le voir se muer en flammes
Devenir amour
Devenir une étoile
Texte © Kazuko Shiraishi et Shichosha.Publishing Co.
Traduit du japonais
Ce ballon intérieur est si séduisant...c'est beau, merci K.
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