3 juil. 2016

Une main amicale / Una mano amiga





Du seuil d’un rêve on m'appela…
C’était la bonne voix, la voix aimée.
— Dis-moi: viendras-tu avec moi visiter l’âme?…

À mon cœur parvint une caresse.
Avec toi, toujours… Et dans mon rêve j’avançai
par une galerie longue et nue,
sentant m’effleurer la robe pure,
doucement palpiter la main amicale.
(Trad: Colo)
Antonio Machado


Desde el umbral de un sueño me llamaron...
Era la buena voz, la voz querida.
-Dime: ¿vendrás conmigo a ver el alma?...
Llego a mi corazón una caricia.
-Contigo siempre...Y avancé en mi sueño
por una larga, escueta galería
sintiendo el roce de la veste pura
y el palpitar suave de la mano amiga.
Antonio Machado



 
Luís Enrique Gómez (Cuba)



28 commentaires:

  1. Bonjour chère Amie. Je vous rends ma visite matinale. Ce poème de Machado est superbe : tendre la main, prendre une main, que voilà ce qui me touche et éveille en moi tant de choses. Merci.

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    1. Chère Bonheur, c'est moi qui vous remercie; vous avez tendu la vôtre, vous et tant d'autres il y a peu, j'en ai été très touchée, aidée. C'est mon tour.
      Amicalement, bonne journée.

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  2. Se laisser caresser par la voix, avancer dans une galerie longue et nue, sentir la main amicale, c'est un rêve bien souvent enfoui qui, lorsqu'il qu'il est exprimé justement, sans fioriture, nous émeut profond. Bonne journée Colo !

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    1. L'art de dire tant en peu de mots...un poème comme une caresse.Et bien sûr, Merci à toi aussi Lily, bonne journée.

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  3. "Contigo siempre" - douceur d'une voix, bonheur d'une présence.
    Merci de nous avoir traduit ce beau poème, Colo, un baiser pour toi.

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    1. Machado est un poète que je mets peu ici, j'ignore pourquoi...mais je vais y remédier!
      Un beso de merci pour toi aussi.

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    2. J'ai trouvé le poème d'Aragon qui m'est venu à l'esprit ce matin en lisant celui-ci :

      IL N'AURAIT FALLU

      Il n'aurait fallu
      Qu'un moment de plus
      Pour que la mort vienne
      Mais une main nue
      Alors est venue
      Qui a pris la mienne

      Qui donc a rendu
      Leurs couleurs perdues
      Aux jours aux semaines
      Sa réalité
      A l'immense été
      Des choses humaines

      Moi qui frémissais
      Toujours je ne sais
      De quelle colère
      Deux bras ont suffi
      Pour faire à ma vie
      Un grand collier d'air

      Rien qu'un mouvement
      Ce geste en dormant
      Léger qui me frôle
      Un souffle posé
      Moins une rosée
      Contre mon épaule

      Un front qui s'appuie
      A moi dans la nuit
      Deux grands yeux ouverts
      Et tout m'a semblé
      Comme un champ de blé
      Dans cet univers

      Un tendre jardin
      Dans l'herbe où soudain
      La verveine pousse
      Et mon coeur défunt
      Renaît au parfum
      Qui fait l'ombre douce

      Il n'aurait fallu
      Qu'un moment de plus
      Pour que la mort vienne
      Mais une main nue
      Alors est venue
      Qui a pris la mienne

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    3. Quel bonheur de relire ce poème, il y a des lunes que je ne l'avais fait.
      Un tout grand merci, il prolonge si bien celui de Machado.
      Besos.

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  4. une main amicale c'est ce que chacun souhaite et attend

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    1. Mais oui, il est bon d'y repenser souvent, d'en savoir gré, de la tendre à son tour.
      Merci Dominique.

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  5. Très joli et la toile de Gómez vient en magnifique contrepoint.

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    1. Ah, je suis contente que cette toile vous parle, je la trouve très réussie.
      Bonne journée Christian.

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  6. Et alors, que s'est-il passé ensuite ? Merci beaucoup de nous donner ces quelques vers d'un poète que je ne lis pas. Peut être existe-t-il des chansons sur ses vers ? Bonne soirée.

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    1. Bonjour Elisabeth, certains de ses poèmes ont été chantés, notamment par Manuel Serrat, mais pas celui-ci à ma connaissance.
      Bonne journée!

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  7. La toile toute en mouvement, le poème tout en délicatesse. Juste un imperceptible souffle d'air "sintiendo el roce de la veste pura ", la légère courbe du chapeau et celle de l'accroche-cœur.
    Une main tendue, une invitation à partager à un niveau où seules les âmes se répondent, sans bruit, dans une douce coloration de partage.
    C'est beau, Colo...C'est émouvant.
    Belle journée!Je t'embrasse.

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    1. Merci Maïté pour ce commentaire si inspiré et "léger".
      Bonne journée à toi aussi, un beso.

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  8. quelle coïncidence! en cherchant des infos sur le peintre Albert Marquet et un lien possible avec Collioure, j'ai vu que Machado y était enterré... et voilà que tu me fais déouvrir un de ses beaux poèmes :-)
    bises Colo

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    1. En effet, le chemin de l'exil vers la France fut long et très pénible, avec sa famille il quitta Barcelone le 22 janvier 1939, et il mourut à Colliure le 22 février de la même année. Sa vieille mère qui avait énormément souffert du voyage à pied, mourut d'ailleurs 3 jours plus tard et est enterrée à côté de lui.
      Bonne journée Adrienne, un beso.

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  9. A lire ce poème, me revient brutalement le rêve que j'ai fait en fin de ma nuit. Doux rêve ou cauchemar, je ne sais, pour l'instant, décrypter...

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    1. Un rêve qui tourne mal, une main nous lâche,ça arrive aussi, hélas. Mais d'autres se tendent chère Lou!

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  10. Bonjour chère Colo, quel merveilleux poème et la toile est magnifique.
    Toucher la main d'une personne est un beau cadeau et partager la sienne aussi. Que du bonheur!
    Belle journée Colo et mes bisous ♥

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    1. Un cadeau,oui, comme tu dis si bien.
      Bonne journée Denise, besos.

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  11. Quel beau rêve! J'ai rêvé de mon père quelques jours avant le 3ème anniversaire de son décès, je le voyais et savais qu'il était mort et que ça n'était pas possible aussi j'étais très heureuse de ce privilège. Je demandais à mon frère s'il le voyait aussi, mais non. Alors j'ai pris mon père dans mes bras, très heureuse, et lui ai dit "touche-le, il est ici" et... il pouvait le toucher. Ce fut un rêve magnifique, qui m'a chargée d'énergie...

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    1. Très émouvant et beau chère Edmée.
      Bonne journée.

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