"Ces trois jours de canicule sans répit, d'orage latent et de malaise sous-jacent à la quiétude ambiante, ont apporté, comme l'orage avait filé ailleurs, une agréable, légère et tiède fraîcheur à la surface limpide des choses.
De même, au cours de notre existence, il arrive parfois que notre âme, ayant souffert du poids de la vie, éprouve soudain un soulagement qu'aucun événement ne peut expliquer.
J'imagine que nous sommes des sortes de climats, sur lesquels pèsent des menaces de tempêtes qui vont se concrétiser ailleurs.
L'immensité vide des choses, le vaste oubli qui règne dans le ciel et sur la terre..."
Fernando Pessoa, le livre de l'intranquillité
"Esos tres días de canícula sin tregua, de tormenta latente y de malestar subyacente a la quietud ambiente, han traído, ya que la tormenta había volado a otra parte, un frescor agradable y tibio a la superficie límpida de las cosas. Asimismo, a lo largo de nuestra existencia, ocurre a veces que nuestra alma, habiendo padecido del peso de la vida, experimenta un alivio que ningún acontecimiento puede explicar.
Me imagino que somos tipos de climas, sobre los cuales pesan amenazas de tormentas que van y se concretan en otra parte.
La inmensidad vacía de las cosas, el amplio olvido que reina en el cielo y la tierra..."
Fernando Pessoa, El libro de la intranquilidad,
trad Colo
Les orages nous ont poursuivis durant ces quelques jours hors de l'île.
Las tormentas nos persiguieron durante esos días fuera de la isla.
Celui-ci, même en courant vers l'horizon, n'a pu être évité.
Esta, no pudo ser evitada, ni siquiera corriendo.
c'est joli, cette comparaison, "nous sommes des sortes de climats" et elle fonctionne assez bien ;-)
RépondreSupprimerbon retour parmi nous!
J'espère que ton climat est agréable en ce jour chère Adrienne!
SupprimerOui, ainsi va la vie mais contrairement à la météo pour laquelle nous sommes impuissants à modifier quoique ce soit, pour notre vie, nous pouvons parfois en modifier la couleur , ou tenter de rendre celle de notre entourage un peu plus "rose".
RépondreSupprimerParfois, oui, nous pouvons apporter (ou nous apporter) de la quiétude. Tu as raison. Et c'est si bien quand on y arrive...
SupprimerTrès beau passage de Pessoa, un écrivain que je n'ai plus lu depuis longtemps.
RépondreSupprimerTes photos sont très impressionnantes, tu as capté l'atmosphère du lieu et du moment !
Cet orage-là avait l'air de nous pourchasser, c'était presque marrant!
SupprimerPour toi ce mini poème de lui:
On le dit ?
On l’oublie.
Ne le dit ?
L’aurait dit.
On le fait ?
C’est fatal
Ne le fait ?
C’est égal.
Pourquoi donc
Espérer ?
Car tout n’est
Que rêver.
Pessoa, à la fois cet auteur m'attire et je crains son insatisfaction, ses errances et son "dégoût" pour la vie. Pourtant ces quelques lignes sont belles. J'en avais lu d'autres sur un blog qui m'avaient bien plu aussi ... Belle photo de ciel bas et lourd. Bises.
RépondreSupprimerBonjour Lily, je ne perçois pas de dégoût pour la vie, de l'insatisfaction, oui. Des errances aussi.
SupprimerTiens, un autre court poème pour toi:
Aux dieux je demande seulement qu’ils m’accordent
De rien leur demander. La bonne fortune est un joug,
Être heureux une oppression,
Car c’est un état trop défini.
Ni quiet ni inquiet, voilà comment je veux mon être calme
Pour dresser bien haut par-dessus ces lieux où les hommes
Tirent plaisirs ou douleurs.
Bonne semaine, un beso.
Quelques citations glanées sur Babelio :"Rien n'a d'importance, et je crois que bien des gens ont considéré la vie comme un enfant turbulent, en soupirant après le calme qu'ils allaient enfin connaître quand il irait se coucher.
SupprimerNous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs !" Le livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa. Bien sûr, ce ne sont que deux citations ... Ton court poème est intéressant, bien qu'étonnant. "Qu'ils m'accordent de ne rien leur demander." Une belle figure de style (dont j'ai le nom sur le bout de la langue ...) Bises et bonne semaine.
IL ne déborde pas de joie de vivre, c'est bien sûr!
SupprimerCe que j'ai noté, en général chez lui, c'est le désir d'un état qui serait neutre, comme ni triste, ni gai, ni heureux, ni malheureux...tu vois?
Merci Lily!
Bonjour chère Colo,
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce joli passage de Pessoa et tes photos sont merveilleuses avec cette atmosphère d'orage.
Bon retour Colo et mes bisous.
Merci Denise, nous ne sommes partis que quelques jours mais quand on vit sur une île, c'est tout un voyage!:-))
SupprimerJe t'embrasse
Quand il fait chaud dans le Sud de la France, c'est tout de suite trop chaud. Comme aujourd'hui où il fait 33 ° et hier 30 °. Mais on ne va pas se plaindre car on peut profiter de la piscine. Oh ces vilains nuages menaçants ! et l'orage qui poursuit les gens qui se sauvent, mais pas assez vite. Bonne semaine et bonne soirée
RépondreSupprimerBonsoir Elisabeth, je dois te dire que j'adore les orages;le calme puis le bruit, les couleurs du ciel, tout cela me fascine.
SupprimerIci il fait chaud aussi, mais avant le mois d'août, la mi-août, il est extrêmement rare qu'il y ait des orages...alors j'étais mouillée mais ravie!
J'écris dans une réponse car je ne sais où laisser un nouveau commentaire ... :-(
SupprimerDes lignes de Pessoa qui me parlent.
Des images orageuses sublimes !
Bonjour Nikole, tous les endroits sont bons pour écrire si gentiment!
SupprimerÀ défaut de pouvoir, c'est mon rêve, photographier le vent, les nuages se laissent volontiers faire le portrait!
Bonne journée, merci de ta visite
Le poème est venu rejoindre ta météo ou bien la météo a voulu illustrer le poème ? :-)
RépondreSupprimerBonne semaine, Colo !
Ah, les deux, une rencontre opportune!
SupprimerBonne semaine à toi aussi Fifi!
Un petit extrait pour ton retour ?
RépondreSupprimerDerrière le monde il y aura un arbre
aux feuilles de nuages
et à la cime d’azur.
Dans son écorce en ruban rouge de soleil
le vent taille notre cœur
et le rafraîchit de rosée.
** Toute personne qui tombe a des ailes
(Poèmes 1942-1967)
Ingeborg Bachmann
Quel beau cadeau, tout en couleurs, merci beaucoup K!
SupprimerLe titre de ce recueil est rassurant, encourageant.
Notre vie est ainsi faite qu'elle est "intranquille" et traversée par les orages mais après le paroxysme de l'orage, parfois s'installe la quiétude.
RépondreSupprimerNous sommes des "climats " changeants au gré de la couleur des jours et concrètement, nous vivons sous de nombreux épisodes contrastés en cette fin de printemps et depuis le début de l'été.
Bon retour sur ton île, Colo.
Belle journée pour toi.
merci pour ces mots tranquilles et chaleureux Maïté
SupprimerJe ne sais pas le pourquoi exact de ce phénomène, mais en lisant les lignes de Fernando Pessoa que tu nous as traduites, j'ai eu une émotion très forte, presque envie de pleurer (sans chagrin, plutôt de soulagement), comme si, peut-être, on venait de m'expliquer un grand mystère, ou de me dire quelque chose sur moi... Mais c'est tellement vrai! J'ai d'ailleurs appris à ne plus avoir aussi peur de "ces orages-là" sachant que parfois ils se contentent de tourner puis s'en vont. Eclater ailleurs, oui, peut-être :)
RépondreSupprimerMerci Colo!
Ils sont habiles, versatiles, en effet.
SupprimerSommes-nous ceux qui les évitons ou/et le contraire?...
Quelque chose sur nous, je le crois aussi.
Bonne fin de semaine Edmée.
Coucou Colo,
RépondreSupprimer"J'imagine que nous sommes des sortes de climats, sur lesquels pèsent des menaces de tempêtes qui vont se concrétiser ailleurs." Magnifique pensée intranquille. Et la tranquillité de ton horizon.
Salut Bacchante, entre ces deux pôles nous naviguons, essayant de garder une paix de l'esprit.
SupprimerA chaque fois que je suis amenée à lire Pessoa, j'en reste baba.
RépondreSupprimerBon week end !
Bonjour Bonheur, j'espère que ce n'est pas l'orage qui vous a plongée dans cet état "baba";-))
SupprimerJe blague mais Pessoa me fait souvent le même effet.
Excellent week-end à vous aussi.